Citations de Bert Hellinger (191)
Lorsqu'on parle de ses problèmes, on donne une interprétation de soi-même, de sa famille et de sa situation. Ce faisant, on invite l'interlocuteur à adopter sa propre vision des choses. On en parle pour que le thérapeute résolve un problème dans le sens de ce qu'on y a projeté". C'est l'immobiliser et lui retirer toute liberté d'action. Le thérapeute est de trop. Il n'est plus que l'exécuteur des basses oeuvres. En ce qui me concerne, je me réserve en tant que thérapeute la liberté de voir, la situation par moi-même.
L'inconscient dont je parle n'est pas individuel. Ce dont le client prend conscience 'existe en dehors de lui. Si un autre membre de sa famille mettait le système en place, ou aurait à peu de choses près le même résultat.
D'aucuns vous reprochent votre ton pastoral. Pensez-vous que ce soit en rapport avec ce regard particulier qui est le vôtre ?
C'est possible. Une cliente m'a écrit un jour que ce n'est pas au moi que je m'adresse, mais à l'âme.L'âme touche à quelque chose de plus profond. C'est pourquoi la solution d'une situation s'est révélée d'un coup et qui m'est donné de discerner des rapports là où la méthode discursive se heurterait à des contradictions insurmontables.
Je ne vais pas aussi loin. Quand je travaille avec un client, je ne suis pas moi, je ne pense pas. Je descends dans le fond de mon âme et ressens confusément s'il ya contradiction ou non. C'est une impression aux contours vagues. Elle n'est pas nette, mais elle me suffit comme base de travail.
S'exercer, c'est trop. Il faut vivre.
... vie et mort ne sont que deux modes différents de l'existence...
Il y a interaction entre les deux mondes. C'est pourquoi les morts agissent sur notre vie. Il se peut que nous exercions, nous aussi, une influence sur leur vie au royaume des morts, en leur permettant de nous quitter.
Dans mon travail thérapeutique, je me sers d'une maxime qui aide à se solidariser des morts, si bien qu'il devient possible de jouir de la vie sans avoir mauvaise conscience à leur égard. "Tu es mort, je reste encore un peu envie, et puis je mourrai à mon tour." Les morts font alors partie de la vie, et la vie cesse de nous apparaître comme détachée de la mort.
... ce n'est plus moi qui possède la vie, mais c'est la vie qui me possède. On peut y voir une force qui m'anime, qui me maintient en vie et qui me quitte quand le moment est venu. Cette façon de voir me semble beaucoup plus proche de la réalité.
Je redonne en tant que thérapeute leur place aux morts, afin qu'ils soient acceptés. Dans nos contrées, bien des personnes tombent malades ou sont déséquilibrées parce que d'autres ont été exclues du système familial. Il arrive souvent que ce soient les défunts qui ont été frappés d'ostracisme. Lorsqu'on les réintègre, les membres vivants de la famille sont délivrés. Les Thaïlandais ont un ensemble de rites et nous avons la psychothérapie, mais des méthodes et résultats ne sont pas bien différents !
Nul ne peut aller de l'avant sans mauvaise conscience/Il lui faut l'accepter et y consentir. Citons l'exemple de ce fils qui quitte sa famille pour se marier. Supposons que la conjointe qu'il a choisie ne plaise pas à ses parents. Mais c'est néanmoins la personne qu'il aime. Il ne peut donc se marier qu'en dérogeant aux normes auxquelles ses parents obéissent.
Il n'y a pas de progression sans mauvaise conscience.
... ceux qui veulent se rendre intéressant avec leur ésotérisme et leur channeling n'ont pas les pieds sur terre. Ce sont des poids plumes.
Je vois du bon dans la spiritualité. Spiritualité et sagesse vont de pair. Il s'agit d'une ouverture de l'esprit vers l'extérieur et l'intérieur. En revanche, l'ésotérisme est par nature exclusif, clos sur lui-même. A la différence des tenants de l'ésotérisme, ceux qui se préoccupent de spiritualité ne se croient pas meilleurs que les autres.
Vous en prenez-vous à ceux qui se veulent exceptionnels et se parent d'étiquettes variées, se présentant par exemple comme étant sur telle ou telle voie spirituelle ou comme s'adonnant à la méditation ?
C'est cela; L'expérience les montre vaporeux, nébuleux. Ils ont peu de poids comparé à ceux qui travaillent dur.Je songe au paysan qui nourrit ses vaches de grand matin puis s'en va aux champs. Il a infiniment plus de poids que celui qui crie sur les toits qu'il a coutume de méditer !Vous êtes bien sévère !
Non, je ne veux pas remettre la médiation en question. Il y a des gens qui y gagnent mais d'autres n'en retirent rien. Ils ne sont pas plus capables d'aimer après qu'avant Ils ne sont pas plus compréhensifs ni plus sages Ils ne font qu'être assis. C'est ce qui me donne à penser. Je me demande toujours ce qu'il en sortira.
Il m'arrive de m'asseoir et de me recueillir. Quand cela m'arrive, je suis presque toujours confronté quelques heures plus tard à un cas difficile qui exige toutes mes forces et tout mon courage. La méditation me donne alors force et courage. Comme si le fait de méditer avait correspondu à un pressentiment. Mais si je ne pressens rien, je ne médite pas. Lorsque j'ai besoin de force, j'éprouve un besoin irrésistible de méditer.
J'ai vu de nombreuses personnes méditer, et à qui cela ne servait à rien, parce que leur méditation n 'était pas orientée vers l'action, n'était pas dirigée vers une réalité supérieure. Alors la méditation a un effet restrictif.
Le père, la mère, le conjoint, l'enfant, le frère, la soeur qui assument leur rôle à part entière et effectuent en tout humilité les tâches que ce rôle leur impose, réalisent pleinement leur humanité. Car c'est dans les actes les plus simples que s'accomplit l'humanité véritable Nous sommes alors en accord avec ce qui nous dépasse, en toute modestie. Sans propagande, sans dogme ni doctrine, sans morale imposée. Tout cela n'a plus aucune importance.
.Agir, être en harmonie avec soi-même et l'environnement, ce sont des notions qui vous sont chères Qu'entendez-vous par là ?Je songe aux actes tout simples. Ce qu'on fait de plus grand, c'est ce qu'on fait au sein de la famille. C'est ce que font le père et la mère pour les enfants et les enfants pour les parents. On trouve là de la noblesse et de la profondeur. C'est ce qui pose les fondements de tout le reste.
... les actes les plus humbles représentent pour moi le meilleur moyen de se mettre au diapason avec soi-même.