Quatrième technique pour être sûr de convaincre lors de vos prises de parole : le storytelling. L'avocat Bertrand Périer vous apprend à utiliser cette arme déterminante, grâce à l'aide de deux experts parmi les experts en ce domaine : Victor Hugo et Barack Obama.
Dans cette saison 1 du podcast Ma parole !, l'avocat, Bertrand Périer vous apprend à apprivoiser les meilleurs outils de l'éloquence pour prendre la parole en public, défendre vos arguments lors d'un débat ou déclarer votre flamme.
Pour en savoir plus : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-comment-convaincre-avec-bertrand-perier
#eloquence #discours #apprendre
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Possession
Le langage amoureux utilise beaucoup de termes liés à la possession : "je t'ai dans la peau", "je suis possédé", "tu es à moi". Certains, hélas, prenne cela pour argent comptant et considèrent que la relation est une véritable détention. Comment tant de couples ont-ils pu choisir comme emblème de leur amour un cadenas, qui défigure autant les villes qu'il dénature les sentiments ?
Le langage est probablement ce qui nous sépare le plus dans la société. Les gens ne parlent pas la même langue, il est temps de les réunir autour du goût de la parole, du goût des mots sous toutes ses formes.
Ce fameux mot juste, celui dont on sait confusément qu'il existe, mais qui ne vient pas instinctivement, celui qui se fait désirer mais qui seul exprime véritablement l'idée qui nous transporte ou le sentiment qui nous anime. Le mot précis, idoine, qui pourtant se dérobe, celui que l'on a tant de fois eu "sur le bout de la langue".
Je le regrette, mais peu nombreux sont les orateurs en herbe qui se lancent dans l'improvisation.
On dit parfois que le vocabulaire de nos contemporains s'amenuise. La langue française comporte environ 60 000mots, mais nous n'en connaissons en moyenne que 5 000 et n'en utilisons guère plus de 1 000 à 2 000 par jour [...]. Comme il y a des langues mortes, il y a malheureusement des mots morts. Mais je ne puis me résoudre à l'idée que les encyclopédies deviennent des nécrologies, des musées ou des cimetières de mots dont on garderait pieusement le souvenir après les avoir laissés dépérir faute de les avoir employés.
Draguer.
Je déteste ce mot. Il sent le bar miteux, la soirée pathétique, l'eau de Cologne frelatée, l'insistance poussive, les poncifs éculés, les formules toutes faites, la lourdeur lubrique du noctambule éconduit, le pervers au regard torve qui reluque au bal des pompiers. La drague, c'est la séduction au rabais, la cour low cost, celle du "tout pour le tout", du "sur un malentendu ça peut marcher" (...).
Tout est dans le terme, d'ailleurs : "drague (n.f.) : engin de terrassement destiné à enlever, du fond d'un cours d'eau ou du fond de la mer, du sable, du gravier ou de la vase." Ce n'est pas un flyer sur le consentement qu'il faudrait distribuer à l'entrée des boîtes de nuit, c'est le Larousse !
Les mots - les mots écrits, bien sûr, mais aussi et surtout ces maudits mots dits - peuvent changer une vie (…). Mieux trouver les mots pour mieux dire ses sentiments, ses engagements, ses émotions, ses passions, ses désirs, ses espoirs, c’est avoir une vie plus riche, plus épanouie, plus heureuse.
Une façon, en somme, d’avoir les mots non plus sur le bout de la langue, mais sur le bout du coeur.
Les mots sont mes plus chers compagnons. Chaque jour, je joue avec eux, je les manie avec délectation. Ils offrent une infinité de portes ouvertes sur le monde pour le décrire, le transformer, s’en échapper. Choisir comme dans une boîte à outils le mieux adapté, le plus exact, le plus inattendu : quel bonheur !
La parole, si elle est utilisée à bon escient, est une arme exceptionnelle, une force redoutable qu'il ne faut jamais sous estimer.
Porter son regard sur le public, c'est lui rendre hommage, lui signifier que c'est pour lui qu'on parle.