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Critiques de Bertrand Schmid (16)
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L'aiguilleur

Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans un pays de neige et de froid, quelque part dans une URSS où vit une population oubliée et solitaire. C’est le cas de Vassili, un vieux bucheron chargé de nettoyer la voie de chemin de fer des branches et animaux morts qui pourraient l’obstruer. L’aiguillage dont il a la charge doit aussi fonctionner.

« Devant lui, l’aiguillage, un bégaiement bivoie, envoyait ses fers tantôt aux confins, tantôt après un contour écrasé par la perspective, nulle part, « Où que c’est qu’ça mène, là-bas ? » Ce fut en un souffle que ses paroles s’évaporèrent »

Difficile de situer l’histoire, et dans le temps, et dans l’espace. Le portrait du héros, accroché dans chaque foyer, nous renseigne sur l’époque, car on devine derrière la moustache autoritaire, la présence de Staline. Mais la politique du Parti n’intéresse pas le vieil homme. Dans sa solitude, il ressasse le passé et ses morts dont les visages apparaissent sur les arbres de la forêt.

« Dans un mutique écho, les morts se devinaient sur les écorces, s’y encastraient, auraient voulu une bouche plus vaste qu’un simple trou, rêvaient d’un sourire plutôt que d’une grimace. »

Puis, il y a ce jour où Vassili découvre un paquet de lettres le long de la voie sur laquelle on ne voit rouler aucun train. Ces lettres vont l’obséder et il n’aura de cesse de les déchiffrer, découvrant ainsi l’histoire tragique de deux amants séparés par l’arrestation et la déportation.

« Des trois premières missives, Vassili ne devinait qu’une fuite insensée, un amour désolé, le déracinement et le deuil »

Ces lettres raniment le souvenir d’un amour ancien. C’est la seule douceur dans cette vie où le combat mené contre le froid et la folie est incessant. Mais la neige étouffe la mort et ses drames.

Il y a beaucoup d’ellipses et de non-dits dans ce court roman, et l’on découvre en tâtonnant dans les pas de Vassili l’étrange vérité.

Bertrand Schmid est un orfèvre du style, chacun de ses mots est précis, comme un tableau pointillisme. Il nous enveloppe dans les frimas de l’hiver au milieu d’une forêt vide, tellement éloignée de l’agitation du monde et nous laisse cheminer en peine pour deviner l’intrigue. C’est le reproche que l’on pourrait faire à ce récit qui peut sembler parfois obscur à trop donner dans l’ellipse.

Un roman court et singulier qui m’a fait découvrir un auteur à la plume poétique.





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L'aiguilleur

Une lecture aussi ingrate et pénible que l’hiver sibérien qui sert de décor à cette histoire. Quelle histoire ? Vassili est un aiguilleur dont la tâche principale consiste à entretenir les rails qui mèneront les convois du parti à leur destination. C’est fastidieux, répétitif, un peu vain. Ça, l’auteur en rend parfaitement compte. La lassitude qui gagne ce gardien de phare, version ferrovière, finit par gangréner un récit qui s’enfonce dans la neige et se perd dans la nuit glacée. Je ne nie pas que les descriptions soient travaillées (ex : p59, p84, p103), que l’évocation des tourments et de la toux récurrente de Vassili soit méticuleuse mais à force, la torpeur s’installe.

Et là vous vous dites, « mais ma chérie, avec une telle couverture, tu t’attendais à quoi ? À un roman d’aventures aux Caraïbes ? » Bah non, je sais, mais j’avais fait un magnifique voyage au lac Baïkal, il y a quelques années. J’avais envie de retrouver la saveur de l’omoul (le poisson endémique) et l’atmosphère particulière de ces forêts perdues au bout du monde.

Bien mal m’en a pris. Je me suis ennuyée ferme parce que l’auteur a effectué un tel travail d’orfèvre qu’il a en a oublié le dessein de sa création - si possible, émouvoir le lecteur. Sa recherche du mot juste est admirable (on dirait qu’il cherche à rivaliser avec les Inuits qui ont plus de vingt mots différents pour parler de la neige), sa capacité à faire des éléments naturels une créature féroce est habile (p93), mais ça ne peut suffire.

« L’aiguilleur » est l’archétype de ces romans dont la forme (maniérée, obsessionnelle) nuisent à l’intérêt du récit.

Bilan : 🔪🌹

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L'aiguilleur

Vassilli est aiguilleur en Sibérie, il parcourt les voies ferrées avec pour seul compagnon son vieux cheval fatigué, afin de les garder en bon état. Quand il rentre chez lui il est solitaire, on sent que c’est un homme en souffrance, à qui cette solitude pèse énormément.



J’ai eu beaucoup de peine à terminer ce roman, j’avoue que je voulais même l’abandonner, non qu’il soit mauvais ou mal écrit, mais tout simplement parce que le style ne me convient pas. C’est une écriture très détaillée que nous propose l’auteur, un vocabulaire riche et que je qualifierais presque de poétique, pourtant le manque d’action et d’événements m’ont lassé, en effet nous sommes tout au long du roman dans les pensées et dans le ressenti de Vassili, ses souvenirs reviennent à la surface à travers des lettres et les souvenirs de Nadja. J’ai espéré que des faits marquants allaient donner du corps à ma lecture et m’y plonger avec davantage d’intérêts, mais ce n’est malheureusement pas le cas et vous le comprenez, je ne me suis pas sentie à ma place dans cette histoire dont j’ai trouvé l’intrigue spartiate. N’ayant pas pu m’attacher à la personne de Vassili, il ne me restait malheureusement plus grand-chose.
Lien : https://livresque78.com/2021..
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Saison des ruines

S'il faut retenir quelque chose de ce premier roman, c'est la capacité de l'auteur à créer une atmosphère singulière. Que ce soit dans l'isolement des alpages suisses ou celui d'une banlieue londonienne, les décors sont criant de vérité ce qui confère aux personnages une belle densité.

Deux histoires parallèles s'égrainent au fil des mois et des saisons. Celle de Michel, du haut de son alpage, en communion avec les bêtes et la nature et celle d'Annie, une adolescente plutôt larguée socialement. L'auteur déroule le fil de leurs isolements... et... et on attend de comprendre quel est le lien qui unit ces deux personnages, ce qui dérange pas mal le confort de lecture.

Toujours ennuyeux de terminer un livre en restant sur sa fin. Pourtant, quelque chose reste, certainement le signe d'une singularité. C'est un premier roman. Peut-être le prochain, peut-être un autre thème sauront-ils me convaincre mieux ?
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L'aiguilleur

**Rentrée Littéraire 2021**

Une ligne de chemin de fer, quelque part dans la forêt sibérienne. Vassili Uliianovitch est chargé d’ôter les troncs, branches, et tout ce qui peut encombrer les voies. Ce bûcheron solitaire a pour unique compagnon un cheval. Il lui parle de Nadja, sa bien-aimée, dont il garde précieusement une mèche de ses cheveux dans un écrin, telle une relique. Un jour qu’il suit la voie ferrée, il trouve une feuille de papier, puis d’autres, qu’il ramasse et tient « contre sa poitrine, formant cataplasme ». Arrivé à sa cabane, il découvrira qu’il s’agit de lettres, échappées des wagons ou d’ailleurs, on ne sait pas exactement. Dès lors, il s’emploiera à traduire et à recopier cette « calligraphie muette, tremblante, secouée de sanglots ». Ces lettres d’amour seront pour Vassili une « affaire terrible », mais elles lui redonneront le sourire, et le ramèneront à la vie, celle d’avant.

Ce roman sombre et atypique, tant par sa construction, que par son atmosphère onirique, est servi par une narration redondante, rappelant le roulis d’un train. Mais où mène -t-il donc ? L’évanescence des personnages quasi fantomatiques, croisés par Vassili, renforce cette sensation d’étrangeté.

L’impression de malaise est renforcée par les allusions au régime stalinien. Le portrait du « Héros moustachu » qui « Où qu’on regarde, doit vous regarder » tout comme le cadre du récit, cette forêt inhospitalière, semblable à celle où se perdit l’auteur de la Divine comédie, donnent des pistes d’approche. Telle Béatrice pour Dante, Nadja, l’amour de Vassili, hantera ses pensées, le ramenant à des souvenirs de félicité mais aussi de ténèbres.

J’ai été saisie par ce court roman allégorique. Dès les premières lignes j’ai ressenti cet univers glacial et austère. Bertrand Schmid écrit sans détours, et ce laconisme oblige à trouver les mots justes. L’atmosphère étrange laisse au lecteur le champ libre. Seules les quintes de toux de Vassili, qui ponctuent le récit, m’ont ramenée à la réalité, dure et blanche, comme la neige de Sibérie.
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Saison des ruines

[MASSE CRITIQUE BABELIO FICTION / NON FICTION]



Un livre quasiment inclassable. De prime abord j'ai redouté une lecture austère, mais en fait j'ai été scotchée, et pourtant je ne sais pas comment en parler, par quel bout le prendre... On suit en parallèle 2 histoires: celle d'Annie, adolescente paumée de la banlieue londonienne, et celle de Michel, paysan amoureux de son alpage suisse, qui est tout son univers. Il s'agit d'une fiction, mais qui se lit réellement comme un témoignage, tant les personnages sont forts, avec une vraie profondeur d'âme. Ce ne sont pas des anges, loin de là. Mais on ne peut s'empêcher de s'attacher à eux, car on ne peut qu'être émus par leur force et leur ténacité face à la dureté d'une vie qui ne leur fera aucun cadeau.



Chaque page nous plonge un peu + dans une spirale infernale dont l'issue ne peut qu'être tragique. On voudrait garder un soupçon d'espoir, mais on n'est pas dans un de ces livres américains qui se terminent sur une "happy-end". Le titre "Saison des ruines" est un véritable résumé de ce roman à lui seul. "Les jours passent, consument l'espoir, jusqu'à ce que l'unique saison de l'existence soit ruine".



Ce livre est un véritable ovni littéraire, à l'image de son auteur Bertrand Schmid qui "cultive son goût pour les textes marginaux ou inclassables". C'est vrai qu'on a tendance à attendre le moment où les 2 histoires vont se rejoindre, mais c'est parce que nous sommes habitués à ce type de schéma. Ici, l'histoire de l'un fait "simplement" pendant à celle de l'autre afin de mieux nous asséner la sentence. Quel que soit l'âge, quel que soit le lieu, pas d'échappatoire: dans une société à la mondialisation galopante, pour ceux qui ratent le coche l'unique saison de la vie sera ruine...



"Saison des ruines" montre comment parfois, malgré les rêves et les efforts, la vie se charge de broyer les gens et jusqu'à leurs + infimes espoirs... Un auteur atypique que je vais suivre, et un premier roman très sombre, mais aussi troublant, comme un séisme intérieur. Une déflagration qui sonne comme une mise en garde, mais qui donne aussi une inextinguible soif de vivre...
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L'aiguilleur

Lecture un peu compliquée pour moi, texte trop sombre, je n'y vois aucune lueur d'espoir et le personnage central ne m'est ni sympathique, ni attachant. J'ai voulu aller jusqu'au bout afin de nouer un quelconque lien, mais, même si l'histoire m'intéresse dans son contexte, j'ai ressenti tout au long un certain malaise que j'ai eu du mal à identifier.
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L'aiguilleur

Vassili est aiguilleur en Sibérie, un métier difficile par les températures extrêmes auxquelles il faut se soumettre, mais surtout, il est définitivement seul au monde. Ou presque. Alors que Staline accélère les déportations vers les camps, Vassili découvre une série de lettres tombées d’un train. Sa capacité de lecture est approximative mais il veut percer le secret de ces écrits, persuadé qu’ils ont quelque chose à lui dire.



Ce nouveau roman de Bertrand Schmid percute le lecteur par son personnage principal et la difficulté de sa vie tout en le téléportant un siècle en arrière. Le destin de Vassili est aux antipodes de ce que l’on connaît : le froid extrême lacère ses poumons chaque jour, la solitude est sa plus fidèle amie, la confiance ne doit se donner à personne et la mort guette le travailleur à chaque coin de forêt. D’une plume à la fois poétique et dramatique, l’auteur laisse entrer en toute omniscience son lecteur dans les pensées de ce personnage asséné par la nostalgie d’un amour perdu et celle d’un temps qui ne reviendra jamais.



La lecture des lettres, élément salvateur, donne un tournant assez improbable aux longues nuits sibériennes, permettant à Vassili de comprendre les démons de son passé à travers les histoires des autres. C’est également une belle ode à la lecture, cette histoire d’homme presque illettré qui creuse dans sa mémoire lointaine pour comprendre ces lettres. Il se les accapare comme on lirait un livre, il s’évade comme on s’approprierait une histoire.



Malheureusement, mis à part quelques passages intéressants, je n’ai pas su m’imprégner de cette intrigue. Mes émotions ont été perdues dans les actions bien trop brèves de ce roman. Je ne suis pas attachée à ce personnage, ni à l’atmosphère trop quelconque qui ne rend malheureusement pas ce roman contemplatif.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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L'aiguilleur

En Sibérie, au bout de la voie ferrée à entretenir coûte que coûte, on ne vous entendra ni rêver ni crier. Sauvage et somptueux.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/09/21/note-de-lecture-laiguilleur-bertrand-schmid/



Avec ce deuxième roman, publié en septembre 2021 chez Inculte Dernière Marge, cinq ans après « Saison des ruines », le poète suisse Bertrand Schmid nous offre une éclatante démonstration d’écriture méticuleuse qui ne sacrifie à aucun moment la brutalité de l’environnement ou la sauvagerie des intentions, une écriture dans laquelle le choix de chaque mot semble vaciller volontairement au bord d’un gouffre, celui de non-dits et d’impensables, pourtant bien connus ou imaginés par la lectrice ou le lecteur – comme un subtil et poétique pré-post-exotique.



À la fois dense comme les congères et décharnée comme les gros branchages, qui tous viendraient amoindrir la puissance du rail des confins si l’on n’y prenait soigneusement garde, œuvre étrange du plus loin et du plus tard, peut-être même du trop loin et du trop tard, ensevelissant son mystère humain et administratif dans les rêves secrets de l’individu et dans la faillite historique du collectif, « L’aiguilleur », matériel et songeur, charnel et aérien, dégage une rare poésie tragique, une fausse légèreté neigeuse et aisément stupéfiante, et mérite beaucoup plus qu’un simple détour, au fond de la taïga, au bout de la voie.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Saison des ruines

  J'ai reçu ce livre il y a un moment déjà et je l'ai lu juste après sa réception. Je ne sais pas vous, mais je fais souvent des notes pour me souvenir de ce que j'ai ressenti ou pensé de l'histoire, des personnages. Etrangement, j'aime toujours l'atmosphère un peu sombre de ce livre. Cette année a été complexe pour moi, et sans rentrer dans les détails, je me retrouve dans ce livre, dans ce ton un peu mélancolique. Il y a des lectures qui nous ressemblent, parce qu'elles résonnent en nous ou nous font avancer. 



    Michel travail dans un alpage. Il aime la tranquillité de la montagne, il la connaît, la ressent. Jérémie travaille avec lui, Michel lui enseigne ce qu'il sait, parfois dans le silence, parfois dans le geste. Ils ont des habitudes, des bêtes dont il faut s'occuper. Cela leur convient. Michel est là où il doit être. Ces montagnes sont sa maison. 



    Annie est une jeune fille paumée, mais malgré tout emplie d'une réelle fragilité. On suit ses errements, ses sorties entre copines, ses expériences sur sa sexualité. Annie souhaite une autre vie, mais son modèle, sa mère, n'est pas le meilleur qui soit. Pourtant elle est faite d'espérance. Malgré la colère qui l'anime, l'espoir pointe parfois son nez. Mais l'avenir qu'elle choisit lui est quasi imposé par la façon dont elle a grandi. 



    Cette lecture secoue. Derrière une écriture fluide, qui ne cherche pas à faire des étincelles, on ressent l'absence. On ressent aussi le vide de l'instant. Les vies racontées sont tristes, mais tellement réalistes. On y parle de solitude, d'espérance, mais aussi de désillusion, de vie gâchée. Ces deux vies en parallèle dressent également la désolation de deux générations. Il n'y a pas d'âge pour voir la société gagner, et nos vies se perdre. 



    Les personnages sont à la fois énervant, on aimerait secouer le cocotier par moment de cette jeune fille, mais en même temps ils sont attachants. On a envie de voir les choses s'améliorer, on s'attend à la suite, on se doute même de la façon dont les choses vont évoluer. On est triste de les voir se réaliser pour, Annie surtout. Avec des peut être, sa vie aurait été tout autre... 



    La société n'est pas épargnée. Elle est présentée avec ce qu'elle a de plus injuste, mais aussi de nécessaire. Elle est présente à chaque instant, filigrane accompagnant la vie de ces personnages. Ce livre questionne également sur ce rapport que nous avons aux objets, à la possession, à qui on est dans ce système de façon détournée : qui je suis si je ne contribue pas à la société? 



En bref : 



Un premier roman réussi, qui donne au lecteur matière à réfléchir sur notre société de consommation d'aujourd'hui, notre identité, mais aussi le futur.
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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Saison des ruines

Bertrand Schmid nous emmène dans deux histoires qui s'alternent. Deux personnages si différents. Un homme, une demoiselle. L'un est âgé, l'autre est encore si jeune. Ils vivent dans des univers à l'opposé l'un de l'autre et pourtant...



Un style et un vocabulaire soignés et choisis caractérisent ce roman qui a mon avis est écrit avec intelligence. On sait tout de suite si l'on se trouve avec Michel ou avec Annie.



L'auteur nous met face à deux personnes pour qui la vie n'est pas facile. Les rêves que la vie prend et transforme en désillusions. J'ai espéré tout le long de ma lecture que les choses allaient s'arranger pour eux et finir en happy end, car ils sont très attachants. Je ne souhaite pas en dévoiler plus. Ce roman se déguste, se digère et se réfléchi.








Lien : http://silencejelis.blogspot..
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Saison des ruines

Lecture réalisée dans le cadre de la Masse Critique fiction/non fiction.





“Saison de ruines” est un roman à deux voix, bien distinctes, méconnaissant la vie de l’autre et qui n’ont en commun que leur amertume pour le monde qui les entoure.

L’une appartient à une jeune adolescente nommée Annie, en quête de son identité, désabusée par la société et dont le mépris pour les femmes est palpable.

La seconde voix est celle de Michel, un artisan solitaire appréciant de vivre en ermite dans son alpage, plus attaché à la contemplation de la nature qu’au peu humains qu’il côtoie.





Ce roman se lit comme un témoignage fictif de deux vies que le temps n’épargne pas. Ce temps qui s’écoule sans cesse, compagnon commun d’Annie et Michel, dont l’existence va s’étioler et tomber en ruines.

Chacun des personnages possède un caractère dur, dont on comprend la teneur au fil de la lecture. Leurs paroles et leurs actes laissent parfois sans voix. Et l’intrigue parvient à nous couper le souffle, tant on vibre à l’unisson, craignant que le pire n’arrive. Encore.





Je ne savais pas à quoi m’attendre avec ce roman. C’est une lecture inhabituelle, du genre que l’on ne rencontre pas souvent. “Saison de ruines” m’a plût pour les sujets qu’il aborde et la manière dont ils sont traités (les femmes et les hommes, l’alcoolisme, la bisexualité, la société,...), pour sa poésie, car le style de l’auteur quoique fluide, est parvenu à saupoudrer ses chapitres d’une douceur poétique, et enfin pour pour les sentiments fort qui m’a fait éprouver. J’ai ressenti la détresse d’Annie, vécu le trouble de Michel. Ce roman m’a fait voyager en dehors de moi-même.



C’est une lecture qu’il faut oser.
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L'aiguilleur

C'est un petit suisse, Bertrand Schmid qui nous emmène au fin fond de la Sibérie, au cœur des années froides du soviétisme.

Le long d'une voie ferrée rarement empruntée, quelques ermites éparpillés le long des kilomètres, à plusieurs jours de neige du plus proche voisin : chacun veille au grain le long de son tronçon, déneige la voie et fait en sorte que tout soit prêt pour un hypothétique convoi, façon désert des Tartares.

Nous partageons donc le quotidien solitaire et glacial de Vassili, un illettré qui veille consciencieusement sur son aiguillage. Un beau jour, il découvrira des lettres éparpillées le long de la voie ferrée et commencera alors son apprentissage de la lecture.

La plume de Bertrand Schmid a été taillée et affutée à la poésie et son écriture est imprégnée d'une grande richesse de langue.

Une ambiance intrigante, une belle littérature ... mais il manque à tout cela un souffle pour nous emporter vraiment. La richesse de la prose se fait bientôt lourdeur ampoulée et l'on commence par parcourir les pages en diagonale quand le final devient vraiment trop lyrique. Quel dommage.

Pour celles et ceux qui aiment les belles lettres.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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L'aiguilleur

Dans « L’Aiguilleur », l’écrivain entraîne le lecteur à la limite de l’uchronie, en un territoire mouvant, à la fois hors du temps et dans l’histoire.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Saison des ruines

Un roman accrocheur, avec des personnages et des images fortes tant du côté alpage suisse que banlieue londonienne. C'est toutefois une vision très sombre de la vie, comme le présage le titre, qui ne permet que trop peu d'espoir à mon goût et me laisse avec le sentiment qu'on aurait pu suivre nos deux héros au-delà du dénouement. C'est peut-être intentionnel, comme une invitation pour chaque lecteur à imaginer la suite à sa façon. A vous de voir...
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Saison des ruines

Le titre « Saison des ruines » ne laisse place à aucun espoir, et c’est le cas page après page. Bertrand Schmid nous dépeint avec une plume profonde, un monde impitoyable où l’espérance nait dans le rêve d’un meilleur et meurt dans la réalité d’un destin déjà tracé.



Si je n’ai pas aimé cette noirceur qui m’a laissée sur ma faim lorsque ma lecture s’est terminée (j’aurais souhaité avoir une saison de plus pour, peut-être, avoir une lueur de soleil), l’écriture de Bertrand Schmid est fluide et celle-ci se lit facilement, j’ai lu ce roman d’une traite.



Une rentrée littéraire sombre et un auteur, Bertrand Schmid, à découvrir.
Lien : https://www.bouquiner.ch/597..
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