Tant que les ducs jouèrent un rôle de premier plan à la cour de France, il leur fut possible de recruter commodément des hommes formés dans les universités du royaume - Paris et Orléans notamment - ou ailleurs - en particulier à Pavie et à Bologne, l'un des très grands centres de l'enseignement du droit. Mais les troubles de la période 1410-1420 rendirent les communications difficiles entre les pays bourguignons et les grandes villes universitaires ; par ailleurs, le développement de l'Etat princier nécessitait parallèlement la création de structures de formation mieux contrôlées par le prince. C'est dans ce contexte qu'en 1421, le duc de Bourgogne décida de fonder une université dans ses propres principautés afin d'y disposer d'un centre d'enseignement où seraient formés les futurs cadres de l'administration ducale.
[...]
Pour créer une université qui, rappelons-le, était une institution ecclésiastique, le duc devait obtenir l'accord du pape. Des ambassadeurs bourguignons furent donc envoyés auprès de Martin V qui donna son accord et fit parvenir au duc, à la fin de l'année 1422, une bulle prévoyant la fondation d'une université comportant les facultés d'Arts, de Médecine, de Droit et de Théologie. Lorsqu'il eut communication de cette bulle, Philippe le Bon, qui se trouvait à Amiens, transmit à son chancelier Nicolas Rolin l'ordre de procéder à l'organisation matérielle de l'université. Celle-ci ne devait pas être située dans le royaume, afin de ne pas mécontenter les maîtres de l'université de Paris qui, dans leur majorité, avaient apporté leur soutien à la politique bourguignonne et qu'il convenait donc de ménager. Le site devait donc être dans le comté de Bourgogne, en terre d'Empire [le Saint-Empire romain germanique]. On hésita entre Gray et Dole mais finalement cette dernière ville fut choisie. Dole, en effet en tant que chef-lieu de bailliage, siège du Parlement et de différentes institutions financières, faisait figure de capitale administrative de la Franche-Comté ; l'implantation de la nouvelle université dans ses murs répondait donc bien au désir du duc de Bourgogne de disposer d'un centre de formation des futurs agents de son administration et de ses futurs officiers de justice.
De 1406 à 1419, il fut l'un des plus importants agents du gouvernement de Jean Sans Peur et à son action administrative en Flandre - il participa à diverses négociations avec les Quatre Membres et fut nommée commissaire sur le fait de la monnaie de Flandre en 1417 - s'ajouta un important travail de conseiller dans l'entourage direct du duc ainsi qu'une intense activité diplomatique, tant auprès des princes de France que dans le cadre des négociations avec l'Angleterre.
Page 321
Mort au combat le 25 octobre 1415, Antoine de Brabant laissait deux fils de mariage avec Jeanne de Luxembourg-Saint-Pol. L'aîné, Jean, âge de douze ans, devait les duchés de Brabant et de Limbourg, tandis que le cadet, Philippe, âgé de onze ans, était destiné à recueillir le comté de Saint-Pol. Jean sans peur, web tant que oncle paternel des deux jeunes princes mineurs, était en droit d'en recommander la tutelle.
Page 635
Si la chapelle d'Othée ne fut jamais construite, le duc de Bourgogne fit, en revanche, à partir du 23 septembre 1409, célébrer un service sillonner chaque année pour le salut de ses compagnons d'armes morts à Othee. La première année, cet anniversaire suffit un service d'action de grâces que le duc Jean fit célébrer à Paris pour remercier Dieu de lui avoir donné la victoire.
Page 275
Jean sans Peur, pris de court, attire le duc de Berry et le duc d'Anjou à lécart. Il leur déclare qu'induit par le diable, c'est lui qui a fait commettre cet homicide par Raoul d'Anquetonville et ses complices. Cet aveu provoque le désarroi des deux princes qui l'ont recueilli ; Jean de Berry a les larmes aux yeux. C'est l'indécision qui l'emporte.