Institutions, structures, rouages et fonctionnement d'un État qui fut toujours composite dans son étendue géographique : de la Bourgogne française à la Hollande et la Zélande, avec des solutions de continuité. Les quatre ducs de Bourgogne issus d'une branche de la dynastie des Valois ont tenté de reconstituer un ensemble homogène entre le royaume de France, envahi en partie par les Anglais puis libéré par Charles VII, et l'Empire romain germanique. On pourra même penser que, sous le quatrième et dernier duc, héritier et fossoyeur, car trop ambitieux (au-dessus de ses moyens ?), le rêve lotharingien avait connu, temporairement, une seconde vie.
L' État bourguignon ne fut solide que tant que le duc fut puissant. Il fidélisa les seigneurs qui le servaient en instituant l'ordre de la Toison d'Or, qui ne fut pas qu'un titre honorifique pour les détenteurs de ce signe distinctif. Un conseil fut institué qui fut aussi un lieu de débat et de prise de décision, une assemblée générale en quelque sorte.
De Philippe le Hardi à Philippe le Bon, en passant par Jean Sans Peur, l'ensemble de l' État répondit aux commandes, grâce à une administration complexe (en raison même de la diversité des groupes "nationaux" représentés) mais bien organisée. Les remous locaux dans certains secteurs n'empêchèrent pas cet État de fonctionner correctement.
C'est avec Charles le Téméraire que les choses se compliquèrent, lorsqu'il perdit la main, et que les Suisses, le duc de Lorraine et le roi de France, Louis XI (ce dernier sans beaucoup bouger), réussirent à le terrasser (1476-1477).
Excellent travail de B. Schnerb, qui nous a laissé aussi une belle biographie de Jean Sans Peur, déjà évoquée dans une autre de mes critiques.
François Sarindar, auteur de :
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)