Je n'ai prétendu retracer ici l'évolution historique du Pouvoir, mais démontrer par une démarche logique, qu'en supposant un Pouvoir de pure force et de pure exploitation, il tendrait nécessairement à composer avec ses sujets, s'approprierait à leurs besoins et à leurs aspirations, qu'animé d'un pur égïsme et se prenant lui-même pour fin, il en viendrait néanmoins, par un processus fatal, à favoriser des intérêtes collectifs et à poursuivre des fins sociales. En durant, il se "socialise" ; il doit se socialiser pour durer.
(...) le Pouvoir commence sa carrière en abaissant ce qui est élevé, et en élevant ce qui est abaissé.
C'est une singulière illusion que la loi de la majorité ne fonctionne qu'en démocratie. Le roi, un homme tout seul, a plus qu'aucun gouvernement besoin que la majeure partie des forces sociales penche en sa faveur.
(...) le Pouvoir tend du même mouvement, par une logique nécessaire, à diminuer l'inégalité sociale et à augmenter et centraliser la puissance publique.