Beverly Jenkins

Il espérait qu’une visite à Valencia dissiperait l’ensorcellement dont il était victime. Il trouvait insensé d’éprouver un désir aussi violent pour une femme qu’il ne connaissait que depuis deux jours.

Dès qu’il avait relâché sa vigilance, le souvenir de ses seins nus dans la clarté de la lune, la sensation de s’enfoncer dans sa chair brûlante avaient resurgi, comme si elle lui avait jeté un sort. Il ne voulait pas se rappeler le son de sa voix murmurant son nom, ni son odeur ou le goût de sa peau. Mais c’était plus fort que lui.

Notre déclin a été le reflet de celui qu’avaient connu les populations autochtones lors de l’arrivée des Espagnols.
Alanza raconta à Mariah comment les Indiens de Californie avaient été obligés de construire les missions espagnoles.

Les gens n’ont rien d’autre à faire que de se mêler des affaires de leurs voisins. Tout ce qui est nouveau les intéresse.

Cette demande raviva instantanément celui-ci. Il la revit assise à califourchon sur lui, tandis qu’il prenait les pointes de ses seins dans la bouche. Pourquoi l’attirait-elle autant ? C’était incompréhensible. En général, il n’aimait pas les petites femmes. Cependant, celle-ci avait le don de lui faire perdre le contrôle qu’il exerçait d’ordinaire sur lui-même. Il éprouvait un étrange mélange de désir et d’irritation.

Mariah ne s’attendait pas à ce que la conversation soit aussi facile. Elle avait appréhendé d’âpres discussions, des désaccords à cause des prix, de la liste d’objets à acquérir. Cependant, Logan ne fit pas la moindre remarque acerbe. Elle se demanda même si ses capacités mentales pouvaient être diminuées, à la suite du coup qu’elle lui avait assené la veille.

Le rêve était incroyablement érotique, et son désir bien réel. Il retomba contre l’oreiller en jurant, ferma les yeux. Mais le rêve resurgissait sans cesse. Incapable d’échapper à ces images, il repoussa le drap et se leva, agacé.
Il alla s’asseoir dans la véranda, mais les souvenirs sensuels continuaient de l’assaillir. Il espéra que l’air frais lui ferait du bien.

Assis sur le siège du cabriolet, Logan dégrafait lentement les boutons de la chemise blanche de Mariah. Ses lèvres étaient entrouvertes, gonflées par les baisers. Il se pencha sur son cou et goûta à sa chair en inhalant son doux parfum. Elle se mit à trembler et soupirer, en proie à une passion naissante.
Il prit un moment pour capturer de nouveau ses lèvres, et se mit à explorer son corps. D’autres boutons cédèrent sous ses doigts, exposant sa peau nue. Puis il n’y eut plus que la dentelle de sa chemise et son corset pour protéger ses seins. Les reins enflammés par le désir, il repoussa ces vêtements, libérant un mamelon sombre qu’il aspira dans sa bouche.

Il avait beau avoir décidé de ne plus penser à elle, sa tête était pleine d’images concernant l’ardente Mariah Cooper. Il avait encore du mal à croire qu’elle avait osé lui donner un coup de pied. La plupart des femmes battaient sottement des cils quand il s’approchait d’elles. Aucune ne s’était essuyé les lèvres après qu’il l’eut embrassée. Certes, il l’avait provoquée. Mais c’était elle qui avait commencé, avec son impertinence et ses lèvres irrésistibles.

Quel homme stupide, entêté, arrogant ! N’importe quelle femme sensée l’aurait planté là en lui disant de trouver quelqu’un d’autre pour s’occuper de sa maison. Mais non, elle ne lui donnerait pas cette satisfaction. S’il voulait la mettre à la porte, d’accord. Sinon, elle resterait.
Quand elle leva les yeux, elle vit qu’Eli se tenait sur le seuil. Le sourire qu’il arborait ne l’aida pas à se calmer.

Aucun homme ne l’avait troublée autant, et elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Comment chasser cette sensation ?
Pendant ce temps, son nouvel employeur semblait réfléchir. Ses mains calleuses ne devaient pas correspondre à l’image qu’il se faisait d’elle.
Il déroula un long morceau de gaze, l’enroula autour de sa main et noua les extrémités.

En réalité, c’était l’une des plus jolies femmes qu’il ait jamais vues, mais il refusait de le reconnaître. Ses yeux dorés et sa bouche pulpeuse étaient déjà gravés dans son esprit.

Toute sa vie, Logan avait traité les femmes avec légèreté, passant sans scrupule de l’une à l’autre. Était-ce ce qu’elles ressentaient quand il les laissait tomber ? songea-t-il. Certes, il avait accepté sa décision de ne pas poursuivre leur relation. Mais maintenant, il avait envie de crier et taper du pied comme un petit garçon, jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il désirait. Et quand il pensait qu’un jour elle offrirait son joli petit corps à un autre homme, il était vraiment furieux.

Le plaisir avait été immense mais, à présent, elle entendait reprendre sa vie comme avant. Pourtant, rien ne serait plus pareil. Elle enfouit dans son cœur une pointe de tristesse, refusant de penser au bonheur qu’elle éprouverait à se réveiller chaque matin à son côté.

C’était merveilleux. Elle croyait encore sentir son sexe dur et soyeux au creux de sa main. Elle se sentait forte, transformée. Rien au monde n’aurait pu la persuader de redevenir la Mariah d’autrefois, avant son départ en Californie.
Néanmoins, une idée l’inquiétait. Ne risquait-il pas de croire qu’elle lui avait offert sa virginité pour lui extorquer une demande en mariage ? Elle reconnut en son for intérieur qu’elle éprouvait pour lui des sentiments très proches de l’amour. Mais elle n’était pas assez naïve pour penser qu’il servirait à quelque chose de le lui avouer. Elle décida donc de donner à cette nuit une place spéciale dans son cœur, et de la tenir secrète.

Logan était un homme expérimenté en amour, et il se servit de toute son expérience. Il s’insinua lentement en elle, se retirant tout aussi délicatement pour la caresser encore, jusqu’à ce que leurs corps soient unis et qu’elle se soit adaptée à son rythme. Son désir était ardent, et il aurait voulu accélérer ses mouvements. Quand il brisa enfin l’hymen de la jeune femme, il lui laissa un instant pour s’habituer à lui.

Mariah ferma les yeux et ses hanches se soulevèrent en réponse à ses caresses. Incapable de résister à la tentation, il se pencha et trouva du bout de la langue la clé de son bonheur. Elle réagit presque aussitôt, en criant de plaisir.
Quand il se redressa et croisa ses yeux dorés, il y vit briller la lueur de la passion.

Leurs bouches s’unirent, leurs corps s’embrasèrent comme des torches. Mariah avait cru que cette deuxième étreinte serait moins fougueuse que la première, mais elle se trompait. Chaque baiser, chaque caresse exacerba son désir et elle crut mourir de bonheur.

Dans la clarté douce de la lune, Mariah le laissa ouvrir son chemisier. Elle se rendit compte, un peu tard, qu’en lui lançant ce défi elle avait laissé la colère prendre le pas sur la raison. Et maintenant… C’était une très mauvaise idée, gronda une petite voix intérieure. Mais la bouche de Logan au-dessus de son corsage étouffa la voix. Il fit glisser ses mains sur elle pour écarter les pans de sa chemise et effleurer ses mamelons dressés. Mariah poussa un gémissement.

C’était la femme la plus vive et la plus intrépide qu’il ait eu le plaisir de tenir dans ses bras, et l’attrait qu’il éprouvait pour elle était irrésistible. Il effleura ses lèvres de sa bouche. Tout d’abord, elle demeura de marbre. Mais plus il la taquina, plus ses lèvres s’adoucirent. Enfin, elles s’entrouvrirent dans une invitation muette.