Je ne m'étonne guère que les ministères des Affaires étrangères et les multinationales aient de plus en plus de mal à recruter des hommes dont les épouses sont prêtes à se sacrifier sur l'autel des ambitions de leurs maris. Pour ces derniers, rien ne change, à Jakarta ou au Japon ils s'occupent aux mêmes tâches dans des bureaux similaires. Mais nous leurs compagnes, livrées à notre solitude, nous cherchons frénétiquement un rôle à tenir qui ne se résume pas aux parties de golf ou de bridge, astreintes que nous sommes à puiser dans nos ressources intérieures - ce qui me coûte de plus en plus d'efforts car je les sens tarir peu à peu.
Les expatriés se révèlent beaucoup plus sensibles aux changements qui se sont produits dans leur pays natal que ceux qui y résident en permanence. Tout nous semble se dérouler en accéléré, comme dans ces documentaires où une fleur en bouton s'épanouit sous les yeux du téléspectateur.