Deuxième partie de notre rencontre avec Brooke Davis pour son livre "La balade des pas perdus" aux Éditions Fleuve.
- Est-ce qu'ils vont aussi m'apporter mes nénés ? chuchote-t-elle. Parce que moi, je les prendrai pas.
- Tu dis ça maintenant ! Aujourd'hui, tu n'en veux pas, et plus tard t'en voudras, et quand tu auras mon âge, et qu'ils seront bien plus longs que larges, tu voudras être morte !
P.129
Il reconnaissait l'espoir qui brillait dans les yeux du jeune homme. C'était l'espoir de conquérir une femme, la vraie. Karl savait qu'il suffisait d'une femme, une seule, à laquelle s'accrocher comme à une bouée dans l'océan, qui t'aiderait à flotter, t'empêcherait de te noyer. Tu es toujours en pleine mer mais ce n'est pas grave parce que tu peux lui donner la main, faire la planche et regarder le ciel en t'émerveillant de voir les choses que, seul, tu aurais pu rater.
(...)
Chacune de ses paroles donnait l'impression d'être mesurée, comme si elle avait versé les mots dans des verres gradués pour en lisser la surface avant de les répandre dans la nature.
Au paradis, tu te balades avec Jimi Hendrix et tu manges des donuts à volonté. En enfer, on t'oblige à, euh, danser la macarena. Pour l'éternité. Sur le remix des chansons de Grease.
Pourtant on devrait pouvoir câliner toutes les mamans qui ne sont pas la notre, parce que ceux qui n'ont pas de maman, ils en font quoi, de tous leurs câlins ?
Pendant la pause des publicités, Karl regarda autour de lui. La pièce sentait les produits de nettoyage et le vomi. Une femme tricotait dans son fauteuil, un spectacle plutôt réconfortant s'il s'était agi d'une vieille dame rondouillarde, à joues roses, destinant son ouvrage à un troupeau de petits-enfants assis à ses pieds tandis que dans le four doraient des brioches. Mais il semblait à Karl qu'elle tricotait son propre cordon ombilical destiné à la rattacher aux vivants, qu'elle jouait des aiguilles pour ne pas mourir. p. 106
21h23 - Agatha Pantha s' autorise à se sentir seule.
Écriture plutôt enfantine