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3.8/5 (sur 562 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Dronfield, Yorkshire , le 13/05/1940
Mort(e) à : Nice , le 18/01/1989
Biographie :

Bruce Chatwin est un écrivain britannique, auteur notamment de récits de voyages.

Il a passé son enfance à Birmingham, où son père travaillait. Il a fait ses études au Marlborough College, dans le Wiltshire, mais est considéré comme un élève médiocre. Il y découvre cependant la littérature au sein de la bibliothèque locale.

Il est embauché en 1958 par Sotheby's, l'une des deux grandes salles de vente londonienne, où il acquiert rapidement une expertise dans l'art impressionniste et moderne. Il y rencontre notamment André Breton et Georges Braque. Des problèmes de vue vont cependant interrompre sa carrière et il part au Soudan. Il s'inscrit pour des études d'archéologie mais ne les poursuit pas. Il part en Patagonie sur les conseils d'Eileen Gray.

À la suite d'un séjour de six mois dans cette région, il écrit En Patagonie, ouvrage qui le fait reconnaître comme l'un des plus grands auteurs de la littérature de voyage.

Atteint du SIDA, entouré de sa femme et d'un de ses anciens amants, Jasper Conran, il meurt à Nice, âgé de quarante-huit ans.

Il a été distingué par le prix Hawthornden avec "En Patagonie" en 1977 et le prix James Tait Black Memorial avec "Les Jumeaux de Black Hill" en 1982.
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Au commencement la Terre était une plaine sans fin, obscure, séparée du ciel et de la mer grise, étouffant dans une pénombre crépusculaire. Il n’y avait ni soleil ni lune ni étoiles. Cependant, bien loin, vivaient les habitants du ciel, êtres jeunes et indifférents, humains de forme, mais possédant des pattes d’émeu et une chevelure dorée étincelante comme une toile d’araignée dans le soleil couchant, sans âge et insensibles aux atteintes des ans, existant depuis toujours dans leur vert paradis bien arrosé, au-delà des nuages de l’ouest.
A la surface de la Terre, il n’y avait que des trous qui deviendraient un jour des points d’eau. Aucun animal, aucune plante, mais autour de ces sources étaient rassemblés des amas de matière pulpeuse, des restes de la soupe primordiale – silencieux, sans souffle, ni éveillés ni endormis – contenant chacun l’essence de la vie ou la possibilité de devenir humain.
Sous la croûte terrestre, cependant, les constellations luisaient, le soleil brillait, la lune croissait et décroissait et toutes les formes de vie gisaient endormies – la fleur écarlate du pois du désert, le chatoiement de l’aile du papillon, les moustaches blanches et frémissantes du Vieil Homme Kangourou – tous en sommeil comme les graines du désert qui doivent attendre l’averse vagabonde.
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Bruce Chatwin
Le mieux est de marcher. Car la vie est une traversée du désert.
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Je sortis de mes bagages quelques blocs de papier et, avec cette méticulosité obsessionnelle qui accompagne tout début de projet, je répartis mes carnets "parisiens" en trois tas bien nets.
Il s'agit de carnets connus en France sous le nom de carnets moleskine, car ils sont recouverts de cette toile de coton noire enduite imitant le cuir. A chacun de mes passages à Paris, j'en achetais une nouvelle provision dans une papeterie de la rue de l'Ancienne-Comédie. Les pages étaient quadrillées et maintenues en place à leur extrémité par un ruban élastique. Je les avais tous numérotés. J'écrivais mes nom et adresse sur la première page et offrais une récompense en cas de perte à qui me le renverrait. Perdre un passeport n'était qu'un ennui mineur ; perdre un carnet était une catastrophe.
Au cours d'une vingtaine d'années de voyage, je n'en ai perdu que deux. L'un a disparu dans un car afghan. L'autre me fut subtilisé par la police secrète brésilienne qui, non sans un certain don de seconde vue, s'était imaginé que les quelques lignes que j'avais écrites - sur les blessures d'un Christ baroque - étaient une description, en code, de leur propre travail sur les prisonniers politiques.
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Dans un exemplaire de Tristram Shandy de Sterne en livre de poche acheté chez un bouquiniste d’Alice Springs, j’ai trouvé cette note griffonnée sur la page de garde : « Un des rares moments de bonheur qu’un homme connaît en Australie est le moment où il rencontre les yeux d’un autre homme devant deux verres de bière.
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Les Pintupi étaient la dernière tribu « sauvage » à avoir été contactée dans le Grand Désert occidental et introduite à la civilisation blanche. Jusqu’à la fin des années 1950, ils avaient continué à pratiquer la chasse et la cueillette, nus dans les dunes, comme ils l’avaient fait pendant au moins dix mille ans.
C’étaient des gens insouciants et très ouverts d’esprit, qui ne connaissaient pas ces rudes rites d’initiation propres aux groupes plus sédentaires. Les hommes chassaient le kangourou et l’émeu. Les femmes cueillaient des graines, ramassaient des racines et tout ce qui pouvait se manger. En hiver ils s’abritaient derrière des pare-vent de spinifex ; et, même en pleine sécheresse, l’eau leur faisait rarement défaut. Une bonne paire de jambes était leur valeur la plus sûre et ils riaient sans cesse. Les quelques Blancs qui les visitèrent furent surpris de voir leurs nourrissons gras et en bonne santé.
Mais le gouvernement décréta que les hommes de l’âge de pierre devaient être sauvés… pour le Christ, si besoin était. En outre, on avait besoin du Grand désert occidental pour y mener à bien des opérations minières, éventuellement des essais nucléaires. Il fut donc ordonné d’embarquer les Pintupi dans des camions de l’armée et de les installer dans des lotissements du gouvernement. Nombre d’entre eux furent envoyés à Popanji, un camp situé à l’ouest d’Alice Springs, où ils moururent victimes d’épidémies, se prirent de querelle avec les hommes des autres tribus, se mirent à boire et à jouer du couteau.
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Parmi les moments heureux qu'ils passaient ensemble, aucun n'égalait la saison des champignons. Vers la fin du mois d'août, après les premières averses de l'été finissant, ils attrapaient le premier train du matin pour Tabor, le car pour Ceske Krizove et, de là, en prenant soin d'éviter la grande maison, emportaient leur pique-nique dans les bois.
Les champignons, disait-il, étaient la seule raison de revoir les lieux de son enfance.
Marta et lui jouaient comme des enfants, oubliaient tout sentiment de caste ou de classe, en s'interpellant au milieu des troncs de pin : "Regardez ce que j'ai trouvé...! Regardez ce que j'ai trouvé...!" un bolet à capuchon roux, un agaric comestible, un groupe de girolles dont les chapeaux orange s'épanouissaient sur un tapis de mousse.
Personne, hormis eux et quelques bûcherons, ne connaissait la clairière où, lorsqu'il était propriétaire du domaine, il avait scié lui-même une table rustique et un siège dans le bois d'un bouleau foudroyé.
Ils étalaient leurs trouvailles sur la table, les lamelles sur le dessus, rejetant ceux qui leur semblaient spongieux ou véreux, ôtant les gros amas de terre tout en laissant l'aiguille de pin collée çà et là ou un bout de fronde de fougère.
'Ne les nettoyez pas trop, lui recommandait-elle. Un peu de terre leur donne meilleur goût."
Puis elle les faisait frire dans le beurre sur un réchaud à alcool et y ajoutait une bonne cuillerée de crème.
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Si nous fouillons nos souvenirs d'enfance, nous nous remémorons en premier lieu les chemins, avant les choses et les gens: les allées du jardin, la route de l'école, le parcours dans la maison, les itinéraires dans la fougère ou dans les hautes herbes.
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J’allai dîner sur Todd Street dans un restaurant à l’enseigne du Colonel Sanders. Sous le néon éblouissant, un homme dans un costume d’un bleu luisant prononçait un sermon à l’adresse de quelques candidats cuistots adolescents, comme si la cuisson du poulet frit à la mode du Kentucky était un rite religieux.
Je regagnai ma chambre et passai la soirée avec Strehlow et une bouteille de bourgogne australien.
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Combien vous dois-je pour la chambre?

_ Rien. Si vous n'y aviez pas dormi, elle serait restée inoccupée.

- Combien pour le dîner?

- Rien. Comment pouvions-nous savoir que vous veniez? Nous avons fait la cuisine pour nous.

- Alors combien pour le vin?

- Nous offrons toujours le vin à nos visiteurs.

- Et le maté?

- Personne ne paye jamais le maté ici.

- Qu'est-ce que je peux payer alors? Il ne reste plus que le pain et le café.

- Je ne peux vous compter le pain, mais le café au lait est une boisson de gringo et je vous le fais payer.
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Dans sa lente reptation, la marée finit par atteindre les bacs. Le soleil plongea derrière les nuages en les ourlant d’or et s’enfonça au milieu du détroit. Un flot de lumière safran inonda le paysage. La mer devint glauque et les embruns se colorèrent de reflets verts et dorés.
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