Citations de Camille Morineau (14)
La virtuosité seule n'a rien à voir avec l'art. Je ne saurais comment décrire cette qualité qui ne se retrouve qu'en art (qu'il s'agisse de musique, de littérature, de peinture ou de toute autre forme d'art). Cette qualité, elle est là, tout simplement, et elle est immuable.
L'imaginaire c'est mon refuge, mon palais. L'imaginaire est le bonheur, l'imaginaire existe ; quand on a de la fantaisie à revendre, le rêve est un pur laboratoire mental où l'on fabrique les illusions d'un paradis solitaire.
« Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme, ni style, ni prétention. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente »
Gerhard Richter
L'expansion de la pratique de la céramique s'est déployée dans un triple contexte: celui de l'ombre portée de Pablo Picasso, disparu en 1973, une tendance alternative de retour à la terre et l'héritage conceptuel de Marcel Duchamp. La céramique, par ses connotations, a permis de rallier ces héritages réputés inconciliables.
La série Lurra ("la terre", en basque) d'Eduardi Chilida, en terre chamottée ( une argile à forte concentration de silice) ou oxydée n'échappe pas au savant équilibre des masses propres à la sculpture du maître basque et par sa monochromie s'apparente au minimalisme.
L'empreinte de la main sur la terre a été la première forme de sculpture; le feu ce qui a séparé l'homme de l'animal. Aussi, la terre passée au feu, définition de la céramique, renvois-t-elle à des gestes et à des concepts primordiaux qui intéressent les artistes aujourd'hui. L'authenticité de ce matériau les interpelle, notamment son rapport d'intimité avec le corps, mais également sa capacité à reproduire dans l'espace une forme simple et durable qui lui permet d'occuper aussi le paysage.
"Niki de Saint Phalle est le plus grand sculpteur de tous les temps {...}. Alors que tous les sculpteurs font de la sculpture pour l'architecture, Niki a intégré l'architecture dans sa sculpture" (Jean Tinguély).
Richter explique que nous glorifions une nature qui, pourtant « dans toutes ses formes est contre nous, parce qu’elle ne connaît aucun sens, aucune pitié, aucune sympathie. »
« Chaque mot, chaque trait nous est insufflé par notre époque et par les circonstances. Les liens, les aspirations relèvent du passé et du présent. Il est donc impossible d’agir, de penser arbitrairement et indépendamment d’eux. D’une certaine manière, ceci est réconfortant puisque chaque individu est en quelque sorte entouré, lié par la contemporanéité. Il y aura toujours un possible même dans le pire des malheurs. »
Gerhard Richter
La tradition construit une logique. Plus elle devient importante et puissante, plus les nouveaux styles ont du mal à émerger comme l'histoire en témoigne.
Cherchant à échapper aux conventions imposées par la céramique traditionnelle, les membres du Sodeïsha ont rencontré des difficultés qu'ils n'avaient pas anticipées et ont dû trouver les moyens de les surmonter.
Quand, aujourd'hui, des céramistes donnent résolument forme aux images qu'ils ont conçues, ils prouvent que, pour l'artiste contemporain, l'éventail des possibles est illimité.
La terre est femme et mère, symbole de fécondité et de régénération, et elle s'oppose symboliquement au ciel, entité masculine. Elle est la vierge fécondée par la pluie et le sang, qui sont la semence du ciel. En raison de ces aspects féminins, la céramique a été adoptée par de nombreuses artistes, et demeure le matériau de prédilection de personnalités militantes telles que Rosemarie Trockel et Mai-Thu Perret.
Il s'agit pour moi de montrer ce que personne ne veut voir : à part quelques exceptions, la famille est une arène où l'on s'entre-dévore.
L'accouchement c'est la femme virile. Elle porte l'enfant comme un sexe masculin. Mes naissances font de la femme une déesse.
« Les images qui sont interprétables et qui contiennent une signification sont de mauvaises images. »
Gerhard Richter