Nous avons donc jeté notre dévolu sur Positive, le premier roman de la très jeune Camryn Garrett qui aborde l'adolescence sous un prisme très différent en parlant du VIH et la séropositivité donc, le tout dans une ambiance "légère" malgré la gravité du sujet.
Doté de messages essentiels peu importe les générations, le livre rappelle ce qu'est la maladie, les modes de transmission et les traitements, adoptant son langage à cette génération qui n'a pas connue, contrairement à Gaëlle et moi, les années SIDA et le fameux slogan "Sortez couvert", qui ont pu marquer nos jeunes années.
Présentation vidéo en un clic sur la page Babelio de l'auteure, le blog et YouTube :
Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/05/booktube-lecture-commune-positive-camryn-garrett.html
Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=XqauPt9dHS4&t=1s
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Mon VIH n'est pas une menace pour vous ; en revanche, votre ignorance est une menace pour moi.
Techniquement, je n’ai pas besoin de voir un gynéco. Je ne sors avec personne. Mes chances de perdre ma virginité n’ont pas augmenté récemment par magie. Mais le Dr Khan, mon médecin spécialiste du VIH/Sida, m’a recommandé de consulter un gynécologue si j’avais des questions. Et de fait, j’en ai. Je ne peux pas avouer à mon père l’autre partie de la vérité : que je veux en savoir plus sur le sexe parce qu’il y a un mec que je trouve mignon au lycée. Il n’y a rien entre nous, mais j’ai bien le droit d’espérer, non ?
Papa et moi, on aime bien se moquer des idées préconçues bizarres que les gens ont sur la façon dont le virus peut être attrapé : embrasser sur la joue, se toucher les mains, partager un soda… Mais coucher avec quelqu’un comporte un vrai risque. Tout le monde sait que les relations sexuelles exposent à un risque d’infections sexuellement transmissibles (IST), mais je doute que quiconque au lycée s’attende à faire un jour face au VIH.
Il y avait des tonnes de jolies filles que je connaissais depuis longtemps et j’aurais jamais pensé à les mater. Alors qu’ici, je ne sais plus où donner de la tête. Mes sens sont trop sollicités avec tous ces garçons et toutes ces filles sans uniforme. Tout ce que je sais, c’est que le cul de Miles est l’endroit parfait pour reposer mes yeux.
Elle a eu un tas de crush pour des filles et des garçons. Moi, ce n’est pas la même chose. Je trouve que les filles – ou les personnes qui ressemblent à des filles – sont jolies, mais ça ne veut pas forcément dire qu’elles me font de l’effet. D’ailleurs, la plupart des gens qui m’attirent sont des stars et, comme l’a dit Claudia, ça ne compte pas. La seule personne dont je suis complètement sûre, c’est Sarah. Ça ne me semble pas suffisant pour me considérer bisexuelle comme Lydia.
- D'accord, mais les gens t'éviteraient s'ils apprenaient ça, j'insiste en forçant à le regarder dans les yeux. Tu le sais non? Les gens auraient peur de toi. Je veux dire, on sait tous les deux ce que c'est d'être noir. Les gens détestent les mecs noirs.
Il émet un ricanements sarcastique.
- Je suis bien placé pour le savoir.
- Eh bien, ils détestent encore plus le VIH. Si tu mets toutes ces choses ensembles, on pourrait vouloir nous mettre en quarantaine sur Mars.
Les gens normaux ont des crush sans que ça leur monte à la tête ou, du moins, ils sont capables de faire comme si de rien n’était.
Tout le monde sait que les relations sexuelles exposent à un risque d’infections sexuellement transmissibles (IST), mais je doute que quiconque au lycée s’attende à faire un jour face au VIH. Chaque fois que j’imagine comment ce serait de dévoiler ma situation à quelqu’un que j’aime, la scène se termine par un départ précipité.
Le baiser a beau n’avoir duré qu’une minute ou deux, j’y pense encore.Mais c’était vraiment bien, Lydia. Tu avais raison, c’est différent quand c’est avec quelqu’un qu’on aime bien. C’est mieux. Mais promettez-moi de ne pas en parler au dîner samedi soir. Sinon mes pères ne me lâcheront jamais la grappe.
Le pire, c’est que je sais qu’il a raison : l’abstinence est le seul moyen d’être absolument sûre de ne pas transmettre le VIH. J’ai ça dans la tête depuis mes treize ans. C’est devenu une sorte de réflexe. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas souhaiter avoir de relations sexuelles.