La résilience est un leurre. Une jolie chimère, un mot inventé par des psychologues et psychiatres, installés bien confortablement dans leur fauteuil, à distance raisonnable du patient qui leur livre ses horreurs, eux prenant des notes et hochant la tête de temps en temps. Le cauchemar ne disparaît pas, il veille sur nous, attend son heure, au moment où notre vigilance flanche, change de forme et étend ses tentacules immenses autour de nos membres, nous enserrant jusqu’à nous étrangler.
Les livres la comblaient. Quand elle se mettait dans son lit, un frisson de plaisir accompagnait ses gestes. Elle inspirait un grand coup et ouvrait les pages d’un monde qui lui faisait oublier qui elle était, où elle vivait et ce qu’elle vivait.
Aimer c’est quoi ? Il n’y a pas de réponse, pas de recette toute faite mais une multitude en fonction du moment, de l’endroit et de la personne.
Le cauchemar ne disparaît pas, il veille sur nous, attend son heure, au moment où notre vigilance flanche, chance de forme et étend ses tentacules immenses autour de nos membres, nous enserrant jusqu’à nous étrangler.
Le traumatisme ne s’efface pas. On met un pied dessus, on l’écrase de tout son poids, on cherche à ce qu’il s’enfonce le plus profondément dans les entrailles de la terre. Mais, tôt ou tard, le passé remonte, comme un évier bouché qui déborde, rejetant la pourriture que même les égouts refusent, indissociable du présent. Rien ne s’efface jamais. Rien ne s’oublie.
Certains souvenirs refont surface. La colère monte et la révolte aussi. Elles ont été longtemps ses amies et le sont encore par moment. Elles ont grandi avec elle et elle ne peut s’en défaire : elle font partie de son âme.
Chacun doit comprendre qu'il n'y aura pas d'échappatoire et pas de pardon. Tous ces salauds doivent prendre conscience qu'ils vont mourir et que les sensations qu'ils éprouveront seront la terreur et la douleur, les mêmes qu'ils ont infligées à leurs petites victimes innocentes.
Merci petit ange
Scintillante, si vivante
Les fées se sont penchées sur ton berceau
Et m’ont fait ce cadeau si précieux
L’amour d’une mère à son enfant
L’amour d’un enfant à sa mère
Il s’avance à tâtons. Essaye avec les lumières du plafonnier de la grande glace. Rien. Si. Aussitôt, il sent un picotement dans le poignet droit. Il ne comprend pas, il ne voit rien, un liquide chaud l’asperge puis glisse sur son avant-bras. Le temps que le message arrive à son cerveau, sa main droite tombe dans le lavabo avec un bruit de succion. Il n’a pas le temps de crier qu’il sent une autre douleur fulgurante dans son bas –ventre. Le sang coule à gros bouillons entre ses jambes. Il s’écroule. Le châtiment ultime : son sexe a été tranché net emportant avec lui quelques lambeaux de peau de ses cuisses.
La souffrance est abominable. Il hurle. Il pleure. Il supplie. Il bave. La morve se mêle à ses larmes et au sang projeté. Il a tellement mal que ses sphincters et sa vessie lâchent soudainement et une odeur fétide d’excréments mêlés à de l’urine se répandent dans la pièce. Elle est ravie de son effet de surprise.