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EAN : 9791026243397
249 pages
Librinova (22/11/2019)
4.65/5   26 notes
Résumé :
Agnès a cherché toute sa vie a oublié un passé douloureux qu’elle a enfoui au plus profond de son être. Elle est heureuse. Elle s’en est sortie. Elle n’a plus peur chaque matin dès qu’elle ouvre les yeux. Mais un jour, au détour d’un chemin, il va lui faire face sous les traits de son ancien bourreau. Son désir de vengeance va alors la submerger jusqu’au point de rupture et l’engloutir jusqu’à lui faire perdre toute humanité…

C’est une histoire de su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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« Rien ne s'efface jamais. Rien ne s'oublie. »
Même si on le piétine, l'enfer suinte sous nos pas. Résilience, psys en tous genres, ça ne suffit pas.
Quand l'enfance se brise jour après jour dans les coups, la dépravation, les attouchements sous les regards indifférents d'une mère, il ne reste que des ecchymoses. Ceux qui parsèment la peau, le coeur et l'âme. Les enfants maltraités se reconnaissent entre eux. La souffrance réveille les signaux de ceux qui un jour ont connu l'enfer.

Agnès et son frère Julien voient leur vie brisée au décès de leur père quand leur mère jette son dévolu sur un monstre de la pire espèce. La vraie nature de l'homme se révèle monstrueuse, faisant vivre aux enfants les pires sévices.
Malgré les années, le jour où Agnès croisera à nouveau son bourreau, l'instinct de vengeance et de justice sera le plus fort.

Ce roman se décompose entre le passé d'Agnès, sa vie actuelle rythmée par la vengeance et l'enquête policière.

Après le consentement, après la golf blanche, le même constat revient : où sont les anges ? Ou est Dieu ? On voit, on sait mais on se tait. Bien sûr, c'est tellement plus simple de fermer les yeux, de ne pas s'occuper des histoires sordides des autres. Bien sûr, c'est encore du chacun pour soi.

L'écriture de Carelle D. est directe, pointue, percutante, sans tabou. Elle ne se ménage pas, elle livre sa rage sans s'appesantir. Un roman choc et terrifiant qui derrière l'horreur pointe intelligemment un système défectueux, une société déshumanisée, des enfants martyrisés qui passent sans que personne ne veuille voir leurs ecchymoses. Alexandre Seurat avec son roman « La maladroite » dénonçait déjà cette société sourde et aveugle.
Et en fin de compte: «Chaque jour, en France, deux enfants décèdent, victimes de maltraitance. »

Et ceux qui survivent, que deviennent-ils... monstres à leur tour ? Boiteux à vie ? Une plaie béante ?

Je suis touchée par ce roman de Carelle, parce que ce n'est pas de sa plume que ses mots se sont posés, mais de sa peau écorchée, de son âme énucléée, de son coeur en lambeaux. Il n'y a pas plus beau roman que celui écrit dans le sang de ses plaies.

Les droits d'auteur à l'achat de ce livre seront reversés aux hôpitaux de France pour la lutte contre la maltraitance enfantine. Bravo Carelle !
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Dans ce bleu là, nulle place pour le rêve.
Douloureux et disgracieux est le bleu-ecchymose ...
Oubliez l'horizon, le ciel et l'azur !
Les nuances de ce bleu là se déclinent hideusement du verdâtre au jaunâtre.
Partie émergée de l'iceberg, sous le bleu au corps se cache le bleu à l'âme ...

« 𝘾𝙝𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙟𝙤𝙪𝙧, 𝙚𝙣 𝙁𝙧𝙖𝙣𝙘𝙚, 𝙙𝙚𝙪𝙭 𝙚𝙣𝙛𝙖𝙣𝙩𝙨 𝙙𝙚𝙘𝙚𝙙𝙚𝙣𝙩, 𝙫𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙢𝙖𝙡𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙖𝙣𝙘𝙚. » (𝙨𝙤𝙪𝙧𝙘𝙚 𝙄𝙉𝙎𝙀𝙍𝙈, 2010)
Le ton est donné.
La plume de Carelle est factuelle, incisive à l'image du chiffre énoncé.

💭Un roman construit ingénieusement sous la forme du thriller. Un genre qui colle parfaitement à l'histoire d'Agnès, adulte « bancale » qui croise le Monstre du passé. Les dés sont lancés et les rôles s'inversent inexorablement ...

En écho, l'enfant intérieur raconte et incarne la voix de l'enfance brisée. Cette toute petite voix, trop souvent inaudible ou pire encore ignorée ...
Parce que cette réalité là est bien trop chocante, dérangeante et pourtant derrière ces murs c'est bien l'Enfer qui règne en seigneur.
Dans les mots de Carelle, aucune fioriture, onirisme ou pathos inappropriés. Les descriptions sont brutes et c'est en cela que le roman puise toute sa force : dans le réalisme de ces scènes. Des scènes d'une monstruosité inconcevable pour tout un chacun, qui m'ont bouleversée. C'est la gorge nouée que j'ai lu l'Horreur.

Ce livre est bien plus qu'un roman, c'est un cri !
C'est aussi une réflexion poussée sur la vengeance et ses déviances ...

Dans tes mots Carelle, j'ai lu l'enfant intérieur qui ose enfin libéré la parole.
J'ai lu le combat d'une si belle âme ... Merci 🙏 💕
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“La résilience est un leurre. Une jolie chimère, un mot inventé par des psychologues et psychiatres, installés bien confortablement dans leur fauteuil, à distance raisonnable du patient qui leur livre ses horreurs, eux prenant des notes et hochant la tête de temps en temps. le cauchemar ne disparaît pas, il veille sur nous, attend son heure, au moment où notre vigilance flanche, change de forme et étend ses tentacules immenses autour de nos membres, nous enserrant jusqu'à nous étrangler.”

Dans ce récit, on suit Agnès qui cherche a oublié un passé douloureux. Elle s'est reconstruite et mène une vie de famille paisible. Toutefois, un jour, elle recroise son ancien bourreau et son désir de vengeance s'éveille. Elle va donc éliminer, de manière clinique, tous les responsables de son calvaire antérieur ou ceux qui se risqueraient à maltraiter un enfant ! Car il s'agit de sa blessure, Agnès fut une enfant abusée.

L'histoire alterne brillamment entre deux temporalités, la jeunesse d'Agnès et de son frère et le présent. le rythme est nerveux, l'intrigue est violente mais toujours de manière justifiée. L'ambiance est oppressante néanmoins des passages permettent de respirer grâce notamment entre la relation entre l'héroïne, son époux et ses enfants et surtout avec ce lien indéfectible avec son frère, cela est permis notamment par une psychologie fouillée et fine.

Tout l'intérêt de cette oeuvre est de s'interroger sur l'injustice et le désir de vengeance. le parti pris peut être considéré comme ambivalent mais se justifie complètement par le discours : un tel abus sur un enfant ne peut être apaisé par une seule condamnation et les témoins silencieux sont des complices du bourreau.
Pour conclure, ce texte est une merveille ! Il ne peut laisser indifférent tant il dérange et secoue ! À travers sa plume affûtée, Carelle nous offre une héroïne emblématique et profonde qui m'a fait songé à l'héroïne tout aussi puissance d'@apollonie.sbragia.auteure dans “La Dernière Morsure”.

Je ne peux que te recommander vivement “Ecchymoses” de Carelle D., une autre pépite de l'autoédition, tout comme de suivre le compte passionnant de l'auteure qui oscille entre poésie inspirée et chroniques de qualitées.
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Ça vous est déjà arrivé de lire un bouquin et de ne pas vraiment savoir quoi en penser en le refermant?... Hé bien c'est exactement ce que je vis actuellement.

Dans Ecchymoses, le lecteur suit Agnès, quarantenaire, dont l'enfance a été détruite par son beau-père et qui tombe un jour nez à nez avec ce monstre. L'homme n'a jamais été jugé pour ses actes, il vit "tranquillement" avec sa nouvelle famille. Agnès se donne alors une mission: faire payer aux adultes maltraitants et à ceux qui se taisent leurs crimes et leur silence odieux.

C'est là que commencent pour moi les difficultés. Je ne m'attarderai pas sur la forme (il y a quelques maladresses qui pourraient être corrigées avec l'aide d'un éditeur) mais plutôt sur le message et la violence du texte. Les actes décrits sont évidemment insoutenables et je ne vois pas comment taire cette violence vu le sujet, en effet. Les maltraitances sur enfants sont effroyables. Et c'est bien de le rappeler. Ce roman le fait parfaitement. Ce qui me questionne plus, c'est une sorte d'ambivalence entre la légitimation de la vengeance ultra violente elle aussi et le message qui dit que quand même, dans une société équilibrée, il ne faut pas accepter que chacun se fasse justice.

Pour être tout à fait honnête, ce que j'ai entendu tout au long du livre, c'est le hurlement de douleur d'une enfant. Je ne connais pas Carelle D., je ne sais pas quelle est son histoire, mais ce qui transparaît dans ce texte est une souffrance jamais "apaisée". Et donc un discours ambivalent.

Finalement je dirais que ce texte dérange, secoue, bouleverse. Il oblige à repenser son positionnement, à interroger l'injustice et le désir de vengeance. Il est très intéressant en cela. Certainement un peu dangereux aussi. Il faut probablement le lire pour se faire une idée de sa portée.
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Un style qui caresse et qui tranche tour à tour comme un tantõ bien aiguisé.
Une scénographie conçue telle un kaléidoscope réconciliant à chaque chapitre qui se tourne : les fragments du passé, du présent, d'Agnès, de Julien, du bourreau, de l'enquête.
Car dans Ecchymoses, le suspens ne réside pas dans la découverte de qui est l'assassin mais bien dans l'autopsie méthodique de l'origine du mal d'une part et la trajectoire incertaine d'Agnès d'autre part.
Agnès, personnage complexe, dont la vengeance éclate comme un barrage qui cède, lorsqu'elle croise son bourreau des années après, et dont on se demande, fébrile, jusqu'où ce bouleversement va la conduire…
J'ai été bousculée, tergiversant sans cesse entre des désirs contradictoires : désir de la voir assouvir sa vengeance, désir de la voir trouver la lumière pour se reconstruire, désir que la police s'oppose afin de mettre fin à tant d'atrocités.
Agnès, face au miroir, se réfléchit, son image se brouille et laisse entrevoir les contours de son bourreau.
Et le bourreau de se répandre lentement par capillarité. Il se répand et il déborde, dans sa forme universelle, pour tout entacher : la mère, les voisins, le milieu scolaire, jusqu'au frère… se déclinant à toutes les personnes.
À moi-même.
Car si j'ai été effarée par la cruauté de la vengeance d'abord, j'ai été effarée d'être entraînée malgré moi dans cet appétit insatiable de sauvagerie au fur et à mesure que Carelle lève le voile sur les ecchymoses.
Sur l'origine du mal.
Sur l'inacceptable.
L'intolérable.
Le mal dissout la chair et l'esprit comme l'acide sulfurique entame le métal.
Il a rongé, ronge encore et il rongera tant que les bourreaux vivront.
“Kill them all” enfle alors dans ma tête et se répond en écho.
Oui mais…
Et la justice des hommes ?
Doit-on se faire justice soi-même ?
Doit-on répondre au mal par le mal ?
Ces questions se posent là comme une vieille cicatrice boursoufflée qui se réouvre et me bousculent, me ballotent tout au long du récit alors que le kaléidoscope tourne, et tourne, et que les frontières s'étiolent et se confondent pour finir par éluder le débat et me lier fermement au destin d'Agnès.
Passionnément.
Jusqu'au rebondissement final, aussi surprenant qu'inattendu.
Et je pose le kaléidoscope, bluffée par cette toute dernière combinaison, dévoilant dans sa complétude le tableau abouti et magnifique qu'est Ecchymoses.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Chacun doit comprendre qu'il n'y aura pas d'échappatoire et pas de pardon. Tous ces salauds doivent prendre conscience qu'ils vont mourir et que les sensations qu'ils éprouveront seront la terreur et la douleur, les mêmes qu'ils ont infligées à leurs petites victimes innocentes.
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La résilience est un leurre. Une jolie chimère, un mot inventé par des psychologues et psychiatres, installés bien confortablement dans leur fauteuil, à distance raisonnable du patient qui leur livre ses horreurs, eux prenant des notes et hochant la tête de temps en temps. Le cauchemar ne disparaît pas, il veille sur nous, attend son heure, au moment où notre vigilance flanche, change de forme et étend ses tentacules immenses autour de nos membres, nous enserrant jusqu’à nous étrangler.
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Les livres la comblaient. Quand elle se mettait dans son lit, un frisson de plaisir accompagnait ses gestes. Elle inspirait un grand coup et ouvrait les pages d’un monde qui lui faisait oublier qui elle était, où elle vivait et ce qu’elle vivait.
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Le traumatisme ne s’efface pas. On met un pied dessus, on l’écrase de tout son poids, on cherche à ce qu’il s’enfonce le plus profondément dans les entrailles de la terre. Mais, tôt ou tard, le passé remonte, comme un évier bouché qui déborde, rejetant la pourriture que même les égouts refusent, indissociable du présent. Rien ne s’efface jamais. Rien ne s’oublie.
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Aimer c’est quoi ? Il n’y a pas de réponse, pas de recette toute faite mais une multitude en fonction du moment, de l’endroit et de la personne.
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