Pastel fauve ce n’est pas qu’un titre qui en jette…
Pastel fauve c’est d’abord, un premier roman. LE premier roman écrit par Carmen Bramly. Et Carmen Bramly, c’est une ado de 15 ans, qui écrit comme une grande. Un peu trop comme une grande ?
Pastel fauve, en résumer…
Nous voilà projeté dans la peau de Paloma, une ado de 14 ans. La jeune fille s’apprête à fêter la fin de l'an, sur la petite Ile de Bréhat. Elle doit retrouver Pierre, son ami de toujours. Mais voilà Paloma n’a pas vu Pierre depuis une longue année, et depuis Paloma à grandit. À l’image de son corps, ses sentiments, se sont transformés. En cette nuit de réveillon, en cette fin de cycle, la nubile s’éveille à des désirs d’adulte : Ce soir Paloma ne veut pas que les lèvres de Pierre…
Cette dernière nuit de l’année, annonce aussi les dernières heures de l’enfance.
« Pastel fauve », un beau contraste ?
Que dire de ce livre… Ce livre est très bien écrit, peut être trop bien écrit.
Voilà, le texte trop léché, l’introspection à outrance, catalogue ce livre « public adulte » alors qu’il s’adresse à des ados. En effet, vous ne trouverez pas « Pastel fauve » au rayon Littérature Jeunesse, de votre libraire préférée.
Problème de narration ? De réécriture ?? Je ne sais que dire…
Mais en refermant ce livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser « Bon sang Carmen, où sont tes 15 ans ? »
En effet, l’écriture est si mature qu’elle en décrédibilise/ discrédite/ totalement la narration. On oublie que l’héroïne n’a que 14 ans. Heureusement l’histoire, elle, nous le rappelle…
Sur ce point, « Pastel fauve » ne fait pas dans l’originalité, abordant un sujet lu et relu ; sans surprise ; hormis, une petite prise de risque -risquée- vers les dernières pages.
Quoi d’autre…
Une narration à la première personne. Une petite dose d’humour. Des marques, des marques, en veux-tu, en voilà. Peu de dialogue. Beaucoup d’introspection. MAIS de beaux mots !
OUI, le style compense les lacunes scénaristiques.
Au final la lecture est fluide, et on en arrive vite à bout.
En conclusion, non et OUI !
Même si l’histoire de « Pastel fauve », n’est pas à la hauteur de la verve de son auteur ; une chose est sure, Carmen à un bel avenir littéraire devant elle. Rappelons qu’elle n’a que 15 ans. Sa plume est déjà prodigieuse ! Pour le reste, laissons-lui le temps de grandir.
Extrait…
« J’ai tellement d’attentes concernant cette soirée, et pas la moindre certitude quant à leur réalisation. Je rêve de l’union langoureuse de nos lèvres, je vois Pierre me serrant fort dans ses bras, puis viennent les pensées libertines, et je songe à tout autre chose qu’à un simple baiser… Pourquoi ne pas défier les étoiles et toucher le ciel ? Je n’ai encore jamais eu de garçon dans mon lit. Mes désirs restent empreints d’une pureté virginale qui me fait concevoir l’acte d’amour comme sincère et beau. Quand j’y pense, je vois des draps blancs, de doux sourires, et encore du blanc. Je suis encore sourde et aveugle. L’idée d’une passion mêlée de désir charnel, le besoin de se repaitre de l’autre, tout cela m’est étranger, quoique je ne sache pas, ce soir, si je préfère les tons pastel ou les couleurs fauves. Si ça se trouve, les choses sont plus compliquées que je ne me les imagine. »
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