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3.56/5 (sur 112 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 17/07/1931
Biographie :

Caroline Graham est née dans le Warwickshire et vit maintenant dans le Suffolk en Angleterre.

Elle détient une maîtrise en écriture théâtrale de l'Université de Birmingham et a écrit plusieurs scénarios pour la radio, le théâtre et la télévision.
Caroline Graham est connue en France pour sa série de livres mettant en scène un inspecteur débonnaire mais au flair imparable : l'Inspecteur Barnaby.

Source : Wikipédia.fr
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Midsomer Murders - Inspecteur Barnaby


Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il était presque neuf heures du soir.L'inspecteur principal Barnaby était attablé devant une assiette de lanières pareilles à du cuir, noires et brillantes comme de la réglisse, entourées de rouleaux faits d'une pâte verte tirant sur le jaune.
"Ton foie et tes légumes ne seront plus mangeables, chéri," dit Mme Barnaby comme s'il y avait eu un temps où ils l'étaient.
Tom Barnaby aimait sa femme. Joyce était gentille et patiente. Elle était bon public. Il parlait toujours quand il rentrait à la maison, ordinairement de son travail, sachant que sa discrétion était absolue. Et au bout d'une demi-heure elle paraissait toujours aussi intéressée et concernée qu'au début....

Elle avait un seul défaut, elle ne savait pas cuisiner.
Non, pensa Barnaby quand un bout de réglisse particulièrement coriace jaillit et frappa la voûte de son palais. Ce n'était pas simplement qu'elle ne savait pas cuisiner, c'était beaucoup plus. Il y avait entre elle et n'importe quel ingrédient frais, congelé ou en boîte une sorte de chimie maligne. Ils étaient nés ennemis. Il l'avait observée une fois en train de préparer une tarte. Elle ne se contentait pas de peser et de manier les ingrédients, elle se mettait en garde contre eux, on aurait dit qu'elle savait d'avance que pour les plier à sa volonté il lui fallait être constamment en alerte, prête à combattre. La pâte semblait se recroqueviller quand sa main se refermait sur elle comme une poigne de fer.
Quand Cully avait environ treize ans, elle avait persuadé sa mère de prendre des cours de cuisine et, le soir de la première leçon, son père et elle étaient restés sous le porche la main dans la main, ayant peine à croire de leur bonne fortune. Mme Barnaby était partie avec un panier plein de bonnes choses, couvert d'une serviette très blanche, comme une enfant dans un conte de fées. Elle était rentrée à la maison trois heures plus tard avec une sorte de petit napperon en cuir couvert d'une couche épaisse de raisins secs, croustillant comme du charbon. Elle était retournée au cours quelques fois, puis elle avait renoncé, par pitié pour son professeur, expliqua-t-elle : la pauvre femme qui n'avait jamais auparavant connu d'échec aussi monumental commençait une profonde dépression.
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Après coup, la police eut du mal à leur faire préciser qui avait avancé le nom de Max Jennings. Personne n'était d'accord. D'aucuns pensaient que c'était Amy Lyddiard, qui elle-même était certaine que c'était son amie, Sue Clapton. Celle-ci niait, prétendant que c'était Rex St. John, qui lui-même disait que ce n'était certainement pas lui, pour la bonne raison qu'il n'avait jamais entendu parler du Jennings en question, et encore moins lu ses livres. Laura Hutton admettait qu'elle pouvait être la responsable, car elle était récemment tombée sur un article dans Harpers parlant de l'installation de l'écrivain dans un village situé à une trentaine de kilomètres à peine. Brian Clapton déclarait que, quel que fût le responsable, il lui avait infligé la soirée la plus ennuyeuse de sa vie. Mais Amy et Sue s'accordaient sur un point : la réaction du pauvre Gerald à la suggestion avait été des plus spectaculaires.
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Barnaby ne répondit pas. Il respirait vite, son visage était rouge, ses lèvres serrées. Le meurtre de Mme Rainbird avait fait rebondir l'affaire Simpson - hier encore si aride et comme arrêtée -, lui insufflant une vie nouvelle, pleine d'intuitions neuves et de possibilités toute fraiches; et même si le meurtrier était encore sans visage, sa piste sentait plus fort et Barnaby devinait que quelque part devant lui, pas très loin, sa proie ne courait plus rapide et allègre, riant par-dessus son épaule ; elle revenait sur ses pas, elle piétinait, sentant se réduire la distance qui les séparait.
Bien des années auparavant, à mesure qu'il prenait conscience - et parfois très vivement - du plaisir qu'il éprouvait à ce moment de l'affaire, Barnaby s'était senti extrêment déprimé et malheureux. Son rôle de chasseur d'hommes lui avait paru abject. Pendant quelque temps il avait essayé de travailler d'une façon plus désintéressée. De se persuader que le tremblement de plaisir, quand il tendait le filet bien serré, n'existait pas ; ou que s'il existait, il n'avait rien de honteux. Quand cette tentative eut échoué, il entra dans une autre phase, qui dura plusieurs années : il joua au dur, ignorant ou piétinant avec rage ses sentiments antérieurs. La proie était le rebut du genre humain. Ils ne comprenaient qu'une chose. Un moment d'indulgence et ils vous coupent la gorge. Quand on en connaît un on les connaît tous.
La promotion avait été régulière. Il avait réussi. Trois des hommes qu'il avait arrêtés pendant cette période avaient été pendus. Il avait été l'objet de beaucoup de respect, souvent de la part de gens qu'il méprisait. Mais à mesure que cettecarapace de haine active des criminels durcissait autour de lui, la haine de soi-même elle aussi grandissait jusqu'au jour où il sentit qu'il valait peut-être mieux mourir que d'être l'homme qu'il était en train de devenir petit à petit.
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Le lendemain matin, Barnaby se trouvait dans la salle des opérations, de méchante humeur, las et profondément troublé par ses propres anxiétés. Il avait passé la nuit à flotter dans un demi-sommeil entrecoupé de mauvais rêves. Il ne se les rappelait pas mais il s'était réveillé en étouffant et en se battant avec la couette : on aurait dit qu'elle se plaquait d'elle-même sur son nez et sa bouche.
Il s'était levé à six heures, dans le noir de l'hiver, avait neutralisé le réveil et s'était préparé du thé. Puis plus tard, alors que Joyce dormait encore, il l'avait fait suivre d'un délicieux et malsain petit déjeuner, en ricanant à l'adresse du chat tout mélancolique à cause du bacon grillé. Le facteur arriva pendant qu'il déjeunait. Deux catalogues de jardinage et la facture du téléphone.
Barnaby mit la vaisselle dans l'évier, refit du thé et en apporta une tasse à Joyce. Quand il redescendit, il sentit une contracture entre ses omoplates, qui annonçait une indigestion, et Kilmovski, assis près du frigo, miaulait avec impatience.
- Tu n'as pas mis longtemps à piger où était la bouffe, toi, hein ? (Il enfila son manteau et mit son écharpe.)
Eh bien, pas la peine de t'installer : ils rentrent dans deux semaines.
Troy aborda son patron en marchant sur des oeufs, car il connaissait le vieux quand il était de cette humeur. Quoi que le sergent dise ou fasse, ça n'irait pas. Et s'il demeurait sans rien dire ou fasse, ça n'irait pas. Et s'il demeurait sans rien dire ou faire, alors il ne lui restait plus qu'à penser ! A la tenue qu'il avait choisie. Ou à la façon dont il s'était peigné. Ou à la forme de sa jambe gauche. Autant aller se fourrer la tête dans un seau et en finir. Il reposa sa tasse et sa soucoupe avec une extrême prudence.
- Comment vous appelez ça, déjà ?
- Du café, monsieur.
- Il est froid.
- Mais je viens juste de le...
- Ne discutez pas !
- Non, monsieur. (Troy hésita.) Vous en voulez un autre ?
Il vit un flacon marron dévissé et reconnut les cachets que le chef avait préparés et qu'il avala avec le café brûlant. Les yeux de Barnaby lui sortirent de la tête et la sueur lui inonda le front.
- Vous voulez de l'eau, chef ?
Troy reçut un regard meurtrier.
- Vous vous croyez drôle ?
- Bien sûr que non. C'est seulement que je...
Barnaby fendit l'air d'un geste furieux, le poing serré, et le sergent s'en alla sur la pointe des pieds.
Mais, dans le couloir, il se sentit d'un coup moins opprimé car, si la vie au commissariat de Causton laissait beaucoup à désirer, l'un des objets principaux de son désir venait à présent à sa rencontre : la ravissante blonde Audrey Brierley. Exquise source de coups et blessures, s'il en était.
Troy montra la porte qu'il venait de fermer, fit une grimace d'avertissement et d'un geste graphique se passa sur le pouce sur la gorge. Audrey plissa ses yeux tout bleus, dit :
- Des promesses, toujours des promesses !
Et poursuivit son chemin.
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Sans une certaine forme d'appréhension,
écrire perd de son charme.
Nicholson Baker, U and I
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- Ne t'inquiète pas, avait dit Cully à son père, tandis qu'ils marchaient un peu devant les autres, vers le taxi. Maman s'en tirera très bien. Impossible de brûler des pâtes.
Barnaby avait gardé le silence. Pour lui, une femme capable de brûler une salade était capable de brûler n'importe quoi.
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On dit que ce que l'on n'a pas connu ne vous manque pas. Ce n'est pas vrai. Toute la nuit, on rêve de ce qui vous manque. Et puis, toute la journée, on a mal.
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Gilda mit du temps à prendre pleinement la mesure de sa désillusion. Ayant enfin trouvé quelqu'un qui l'aimait pour elle-même, elle ne pouvait supporter de renoncer à sa chimère, même quand elle commença à avoir des doutes. Elle continua de s'y accrocher quand elle découvrit les mensonges de son mari sur son passé, sa passion pour le jeu et ses dettes croissantes. Et bien qu'elle soupçonnât, sans en avoir jamais la preuve, qu'il voyait d'autres femmes. Mais chaque révélation rongeait et émiettait le noyau de son enchantement passé jusqu'à ce qu'un matin elle se réveille et s'aperçoive que l'illusion avait disparu ensemble avec l'amour. Le dépérissement avait été si progressif que cette ultime découverte ne fut même pas douloureuse.
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Elle avait peur, en outre, d'être kidnappée, de tomber du ciel, d'être mordue par des tarentules, qu'on trouve régulièrement dans les régimes de bananes, comme chacun sait. – C'est pour ça que je n'en mange jamais. Et je ne prends jamais le bateau.
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Toujours les mêmes nullards qui se croient des personnages importants dans un drame plus grand que la vie. Cette singulière vanité les entraîne à prendre des poses, à broder et à exagérer. Ils s'efforcent de dire ce que, d'après eux, la police a envie d'entendre, quelques-uns finissent par concocter une histoire digne d'Hollywood, à son age d'or. Tout pourvu qu'on soit dans le film. Puis il y a les informateurs anonymes qui sont souvent les pires des menteurs, agissant par pure méchanceté ou pour accuser faussement quelque ennemi réel ou imaginaire. On ne peut prendre le risque d'en négliger un seul.
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