Discours d'un chef de la police :Il y a ici un instituteur qui se croit apparemment en république . Il s'arrange pour faire de ses élèves des garçons intelligents , qui seront un jour capables d'être libres et voudront le devenir .Ça ne peut pas faire nos affaires .
Si on élevait tous les enfants comme cela , personne ne voudrait plus être administré payer de gros impôts , aller à la guerre autrement que pour se défendre ; on ne voudrait plus payer de grands juges , ni de policiers , ni de sénateurs , ni de commandeurs , ni de chanceliers ; il n'y aurait plus moyen d'être roi . Il nous faut vraiment mettre ordre à ça .
Les différences récurrentes qui apparaissent entre les personnages masculins et féminins sont dues à la place subordonnée des femmes dans la société et à leur absence de pouvoir : longtemps dépendantes des autres, elles souffrent d’une vulnérabilité sociale et non d’une faiblesse intrinsèque
En montrant des femmes compétentes, indépendantes, sûres d’elles – « des femmes qui ne sont pas des potiches » – ces romans bousculent les préjugés sexistes et proposent aux lectrices des modèles identificatoires positifs
Le « choix » de la prostitution (ou du travail domestique), par exemple, est une notion sans objet dans une société inégalitaire qui repose sur la division sexuée du travail et l’appropriation du corps des femmes
Or, non seulement le polar a longtemps ignoré l’oppression des femmes et les luttes féministes, mais ses codes machistes, voire misogynes, en ont fait un instrument propre à perpétuer la domination masculine
nombre d’auteurs usent de connivence avec LE lecteur et, par le biais du narrateur ou du personnage principal, tiennent des propos sexistes ou misogynes sans être contredits par quiconque
Ce livre aura atteint son but s’il vous amène à lire les polars avec un œil critique, s’il vous fait découvrir de nouvelles héroïnes et, surtout, s’il ouvre le champ des possibles
remplacer un enquêteur par une enquêtrice n’a rien d’une simple permutation