Caroline Piquet

Le canal de Suez a suscité bien avant sa mise en chantier des tensions. Financé au travers d'une levée de fonds à la bourse de Paris, conçu par des ingénieurs français, construit par les Égyptiens, ce canal voit le jour en 1869 sous le règne de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie.

Rapidement, ce projet crée des tensions dans la région. Les autorités égyptiennes sont rapidement évincées du projet qui tombe entre les mains d'une alliance franco-britannique, prenant toutes les décisions. L'Égypte se sent littéralement humiliée d'une part par cette mise à l'écart et, d'autre part, les dividendes que daignent leur octroyer les autorités du canal sont ridicules. Dès lors, le canal va devenir pour le peuple égyptien une humiliation qu'ils tenteront de corriger. Ce sera chose faite avec la nationalisation en 1956.

Mis à part les tensions au sein de l'Égypte, ce canal a suscité de nombreuses convoitises. Sa situation reliant deux mers permet d'avoir la mainmise totale sur une région et d'en bloquer au besoin les approvisionne. Ainsi, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands tenteront de s'en emparer ; les tensions dans la région verront le canal fermé (guerre du Kippour) ayant pour conséquence un ralentissement de l'économie mondiale.

Aujourd'hui, le canal se veut l'un des points névralgiques dans le transport de marchandises. Son agrandissement en 2015 promet de belles perspectives pour l'avenir.







Le canal de Suez - Une voie maritime pour l'Égypte et le Monde se propose de découvrir l'historique complet de la naissance à aujourd'hui d'un lieu emblématique. Caroline Piquet nous offre ici une rétrospective sans parti paris et se basant sur des faits des statistiques pour nous relater les faits. Le canal de Suez n'est pas seulement un canal où des pétroliers et bateaux-containers passent, c'est également une source de fierté pour les Égyptiens, une zone de tension en raison de sa situation géographique et un site en continuel bouleversement en raison des avancées technologiques des bateaux de plus en plus gros, puissants.





Seul bémol, de nombreuses coquilles dans le texte gâchent la lecture (j'ai compté près de 40 coquilles). Entre les mots manquants, les prépositions absentes, les dates tronquées, des phrases sans sens... cela gâche un peu la qualité de l'ouvrage

Caroline Piquet nous présente un ouvrage complet sur le canal de Suez depuis sa réalisation à son inauguration et l'utilisation qui en est faite.

Rétrospectivement l'on constate un manque d'anticipation qui génère des "désordres". On découvre assez vite que la construction du canal de Suez s'est achevée au prix d'un coût conséquent et de contraintes techniques et humaines mal ou non envisagées. En effet, comment transporter les matériaux et engins à destination ? A cela se sont ajoutées des erreurs des relevés topographiques qui ont dû être refaits.

Un tel chantier nécessitait une main d'oeuvre qui manquait d'où la nécessité de faire venir des étrangers avec là encore un besoin non anticipé en terme de logements, d'hygiène, de maladies etc.  

Le XXème siècle fut émaillé de guerres mondiales et autres conflits ; aussi, quelle place donner au canal ? Une zone neutre ? A qui appartenait-il ? La particularité de ce canal est surtout qu'il a été construit dans un pays sous protectorat et avec une autre nation en balance aussi lorsque l'une ou l'autre des parties est en guerre ou contrainte de quitter le pays, quel droit a-t-elle sur cette voie stratégique ? Qu'advient-il de cette zone lorsque l'Egypte entre aussi en conflit avec d'autres pays voisins ? Sans compter que les anglais et français auraient pu se douter qu'ils ne resteraient pas dans ce pays à l'occuper ad vitam aeternam et que les mentalités des peuples évolueraient aussi. Il a aussi fallu que l'Egypte se réapproprie Le Canal de Suez pour le faire évoluer et maintenir l'importance de sa place stratégique et géographique à la jonction de ces routes pétrolières. 



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J'ai vraiment bien aimé ce livre qui malgré ses 445 pages se lit facilement et pourtant j'ai des connaissances quasi-inexistantes en histoire et ce n'est pas un domaine que j'affectionne. L'auteur donne beaucoup d'informations très précises, des chiffres, quelques tableaux mais l'ensemble de son  ouvrage reste très agréable à lire. Il faut dire que j'aime la littérature égyptienne et que les derniers chapitres consacrés à l'histoire de l'Egypte ont fait écho aux propos mentionnés dans l'oeuvre de Naguib Mahfouz, mon auteur préféré.



Je remercie les éditions Erick Bonnier ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre.

Je ne connaissais rien à l'histoire du canal de Suez avant de lire ce livre.

Ce livre a le mérite de cerner les différents enjeux.

La construction du canal correspond à la première industrialisation donc pour les puissances économiques, une recherche de débouchés pour les produits manufacturés et une demande de matières premières. Au milieu du XIXème siècle le transport maritime est majoritairement assuré par les voiliers. Pour des raisons de navigation ces bateaux ne peuvent pas emprunter le canal de Suez. Les ingénieurs ont fait le pari de la machine à vapeur puis de la turbine.

Le canal de Suez permettait aux puissances coloniales, l'Angleterre et la France, de garantir la sécurité dans les colonies. Ce fut un axe de discorde entre les deux grandes puissances coloniales. Ce conflit, dès 1882, s'est stabilisé par un partage : la compagnie était gérée par les français alors que les anglais occupaient l’Égypte.

Alors quel est l'apport du canal au développement de l’Égypte ?

Les Idées des Saint-simoniens qui furent reprises par Ferdinand de Lesseps n'ont pas résisté aux réalités économiques et politiques. Le rapprochement de l'Orient et de l'Occident n'a pu eu lieu. "La souveraine endormie" n'a pas profité du progrès technique car elle n'en avait pas les moyens financiers. Les dettes contractées pour assurer la maintenance lui ont fait perdre ses parts à la capitalisation boursière de la compagnie. Elle ne perçoit, alors, presque plus aucun revenu. De plus l’Égypte paye un lourd tribu à cette modernité ; on avance le chiffre de 100 000 morts principalement des fellahs.

La concession pour 99 ans n'est pas allée jusqu'à son terme. L'arrivée de Nasser au pouvoir change l'ordre des priorités. Le canal à vocation à assurer prioritairement les intérêts nationaux.

Je vous laisserai lire la fin du livre car Masse critique ne m'autorise qu’un mois pour publier ma critique et voilà que j'arrive à la date limite.
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