Citations de Catherine Bensaïd (164)
Rien n'est plus important que de se sentir vivant.
Nager, faire de la montagne, voyager...autant de plaisirs qui, s'ils sont imposés et contraires à nos véritables désirs, provoquent une pénible sensation de malaise, sensation d'autant plus forte que nous nous sentons coupables de ne pas les apprécier, honteux d'être incapables de vivre ce qui semble aux autres si facile à vivre.
Il faut être vigilant pour que les plaisirs décrétés comme tels par la société ne deviennent jamais des contraintes : le désir doit être individuel et non social.
Beaucoup de jeunes femmes sont en rage contre tout ce qui ressemble à une contrainte ou une frustration. Or, être libre, ce n'est pas tout avoir, c'est être capable d'inventer sa vie, en relation avec ce qui est essentiel pour soi. Faire des choix, c'est aussi faire le deuil de l'impossible, perdre ses illusions. Et trouver sa puissance dans les limites imposées par la réalité.
Dans la magazine "Psychologies" hors série n° 74 de décembre 2022 et janvier 2023.
Il est impossible, malheureusement, de s'accrocher au bonheur ; on ne peut que le vivre. Et c'est déjà merveilleux que de pouvoir le vivre.
Tu accorderas du temps au silence.
Tu ne te laisseras plus envahir par le bruit
Assourdissant de ton âme en souffrance.
Tu poseras les armes de ta lutte intérieure
Pour trouver en toi, par toi, avec toi
La paix si nécessaire à ton coeur.
"Si nous décidons de nous engager totalement dans ce que nous faisons, présents dans chacun de nos actes, concentrés et attentifs, patients et persévérants, nous prenons déjà du plaisir à ce que nous faisons, au moment où nous le faisons; et si nos pas nous mènent vers une connaissance plus approfondie et de nous-mêmes et du monde dans lequel nous vivons, toujours dans le sens d'un mieux-être et d'un mieux-faire, nous guérirons peu à peu de ces maladies de la pensée qui nous empêchaient jusque là de vivre."
"Si nous pouvons apprendre à aimer suffisamment notre monde intérieur pour pouvoir être bien avec nous-même, à habiter notre corps afin de mieux profiter de toutes les sensations qu'il nous apporte, nous sommes alors pleins de joie et de chaleur à communiquer. Notre " présence" est à la mesure de l'authenticité de nos sentiments, et nous pouvons ainsi donner et transmettre ce plein d'amour et de vie."
"Notre existence n'est plus fonction d'un acquiescement ou d'une approbation de la part des autres: nous ne sommes plus dépendants pour survivre d'une réassurance permanente. Et même si nous aimons plaire, si les encouragements extérieurs nous sont toujours bénéfiques et nécessaires, nous n'en éprouvons plus le besoin aliénant."
"Nous réalisons peu à peu qu'il ne faut plus attendre de l'extérieur ce qui ne peut venir que de nous-mêmes. Nous ne courons plus derrière une image de nous-même dont nous avons comme unique obsession qu'elle puisse en fin satisfaire les autres. Nous apprenons à nous accepter tels que nous sommes et en nous aimant davantage, à provoquer ainsi plus assurément l'amour des autres: nous n'admettons désormais dans notre club que ceux qui apprécient ce que nous sommes, qui sont en accord avec notre façon d'agir."
"Il nous suffirait parfois de lâcher prise avec le passé pour constater que le pouvoir que nous lui avons conféré n'était qu'un construction de notre imaginaire: une distribution de rôle que nous répétons inlassablement, comme un jeu qui, tout dangereux qu'il soit, est le seul à nous donner la sensation d'exister."
"Notre tête est sans cesse envahie par des retours en arrière sur un passé qui n'en finit pas de nous faire souffrir, et par une appréhension du futur qui nous laisse en proie à une angoisse irraisonnée."
Ce n'est pas l'autre qi fait notre bonheur, c'est la relation que nous avons rendue possible avec cette personne bien particulière.
Nous avons le choix de ne pas nier nos émotions, ni de les réduire au silence.En refusant de s'écouter, on est dans le déni de soi et de sa vie.
« Guérir, c'est faire confiance à notre ressenti, entendre les mots de son cœur. C'est s'autoriser à se les dire, déjà à soi-même. Puis à les dire, en restituant le dialogue. Se donner le droit de pouvoir exprimer une émotion sans qu'il soit nécessaire de savoir qui des deux a raison. Je ne te juge ni te critique, mais j'ai besoin de te dire ce que je vis.
Je t'écoute. Je suis sensible à la confiance que tu me portes. Je suis concerné par tout ce que tu vis, solidaire de tes plaisirs et de tes chagrins. J'ai le souhait d'une relation vraie. Nous trouverons les mots justes, l'un pour l'autre. Mon amour, mon ami, tu sais que je suis là pour toi. »
« Un grand amour, n'est-ce pas une grande amitié ? Comment s'aimer sans cette confiance, sans ce désir chez chacun du meilleur pour l'autre, sans une écoute réciproque, et le partage du bon comme du moins bon ? »
« L'amour n'est pas une leçon de choses. Il se vit plus qu'il ne se raconte, et il n'a pas toujours besoin d'être bien compris pour bien se vivre. »
« Le bonheur commence quand on ne demande pas à l'autre de nous rendre heureux. »
« Retrouver connaissance, c'est accepter que l'autre soit autre que ce que l'on croyait, se laisser toucher par ce que l'on ne connaît pas de lui : être charmé, émerveillé, mais aussi anéanti, parfois bouleversé. […] L'amour, c'est la relation ; et la relation, la fin d'un discours fermé où le « je » ne laisse pas de place à l'autre.
« Dans notre désir réciproque de plaire à celui qui pourrait combler notre manque, nous nous façonnons une image, qui se veut à son image, mais qui nous éloigne de nous, comme elle nous éloigne de l'autre. Dans le manque, nous ne voyons que le manque. Jamais l'autre. »
« Passé le temps où, pour se faire aimer de l'être aimé, on vit, on pense et on décide comme lui, chacun s'affirme tel qu'il est. Et il voit l'autre tel qu'il est, différent de ce qu'il avait imaginé. Viennent alors les « j'aurais tellement aimé... », « tu aurais pu... »... La belle unité se brise quand on découvre que l'autre, ce n'est pas nous. […] Chacun aimerait que les pensées, désirs et idées de l'autre rencontrent une parfaite adéquation avec les siens. Mais si on attend que l'autre soit pareil en tout à soi ou comme on veut qu'il soit, on ne voit rien de ce qu'il est. »