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3.84/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Catherine Blondeau vit à Nantes où elle dirige Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique, depuis 2011. Auparavant, elle a occupé diverses fonctions : Maitre de conférences en littérature et arts du spectacle à l’Université de Rouen, directrice de l’Institut Français d’Afrique du Sud à Johannesburg, attachée culturelle à Varsovie, et conseillère artistique du festival Automne en Normandie. "Débutants" est son premier roman.

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Bibliographie de Catherine Blondeau   (4)Voir plus

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Hemley Boum et Catherine Blondeau sont deux écrivaines invitées au festival Au fil des ailes, programmé du 12 au 27 novembre 2021 en région Grand Est. Découvrez leurs oeuvres respectives à travers les mots de Manon Saint-Marc, conservatrice à la bibliothèque universitaire de Reims.

Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Une bagarre, on ne la voit pas toujours venir. On croit que tout va bien. Brusquement, tout s'accélère et s'électrise. les muscles se bandent, les voix se tendent, les corps se lancent. Il n'y a plus que frapper qui compte. Cogner, s'enivrer de l'odeur de la peur, voir l'adversaire trébucher de panique, le rattraper, le retenir, frapper encore, cogner encore et jouir du bruit des coups sur son corps. C'est là qu'est le sens, c'est là qu'est le plaisir, c'est là qu'est la vie. Rien d'autre n'existe. Pas même la douleur.
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... Ce n'est peut-être pas seulement l'insistance de mon ami qui m'a fait venir en Dordogne. Il y a peut-être autre chose. Mes ancêtres, par exemple, ils m'ont peut être appelé ? Parfois, alors que nous croyons agir en toute liberté, nous obéissons à des forces qui nous dépassent.
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On peut admettre que les peintres européens de la Renaissance aient représenté le Christ comme l'un des leurs. Ils ne savaient pas à quoi ressemblait le Moyen Orient à l'époque et auraient eu du mal à imaginer le fils de leur dieu comme un homme aux traits sémitiques, à la peau mate, aux cheveux noirs et bouclés. Mais au 21è siècle, alors que tout le monde sait très bien que Sapiens est venu d'Afrique, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi on n'a jamais représenté un seul Magdalénien avec la peau brune ? Je ne demande pas qu'ils soient tous noirs. Mais qu'au moins un, parmi ceux qu'on nous montre en train de chasser le mammouth ou de peindre la fresque, soit un peu basané.
Est-ce trop demander ?
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Et pendant que cette petite élite internationale cooptée s'extasiait devant les restes qui feraient progressivement reconnaître l'Afrique du Sud comme le berceau de l'humanité, les Noirs du pays, eux, subissaient un lent mais certain processus d'acculturation par enrôlement massif dans l'industrie minière. On leur demandait d'oublier d'où ils venaient et de se fondre dans le capitalisme global. Les Blancs faisaient l'expérience du vertige des origines et on privait les Noirs des leurs en leur démontrant par A + B qu'ils n'étaient personne. L'Afrique n'a pas d'histoire, leur rabachaît-on. Première nouvelle.
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... Ce grand échalas de Zoulou était une bête, ils n'allaient pas lui donner leur fille...
...Comment aurait-on célébré la noce ? Quel genre d'autorité spirituelle aurait-on convoquée ? Qu'est-ce qu'on aurait mangé ? Chez les Zoulous , on est éleveur, pas de mariage sans viande de bœuf. Chez les Hindous, la vache est un animal sacré. C'était trop compliqué, on n'y arriverait pas. Nadia commença par leur expliquer que Nelson n'était pas vraiment Zoulou, c'était sa mère la Zouloue, lui était plutôt Sotho voire même un peu bushman par son père - ils écarquillèrent les yeux. Selon eux, les Bushmen étaient des sauvages arriérés, des nomades en peau de bête, c'était encore pire.Nadia essaya de leur démontrer tout ce que cette assertion avait de ridicule. Nelson avait grandi en ville, à l'étranger, et certainement jamais porté de peaux de bêtes, mais ils secouèrent la tête : ils ne faisaient pas confiance aux étrangers.
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Je ne prétends pas que les livres peuvent changer le monde à eux seuls, dit-il, mais ils nous rendent plus sensibles, plus subtils, pleins de volonté, de respect et de prudence. Sans les livres, la colère, la révolte et la force ne sont que violence et barbarie. Avec les livres, elles deviennent puissance, résistance et liberté. Il disait aussi que seule la poésie a le pouvoir de donner du sens à nos vies.

(Mémoire d’encrier, p.378)
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_ J'ai eu une enfance militante, je suivais ma mère partout. Tous ceux qui se battaient pour faire respecter le boycott la voulaient. Une jeune femme d'à peine vingt-cinq ans qui avait participé à la marche de 76 à Soweto, et qui élevait le fils de Tlali Makoena, une figure majeure de la résistance, un disparu, sans doute parti en fumée sur les bûchers de Vlakplaas. Et belle avec ça !
_ Les bûchers de Vlakplaas ?
_ Une ferme au nord de Pretoria, transformée en centre de détention arbitraire et clandestin. Après les interrogatoires, les corps des prisonniers y étaient brûlés sur des bûchers dans la cour.
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Comment aurait-il pu te donner son nom ? Ton père a dû nous quitter avant ta naissance, Tumelo. Il n'a pas pu te reconnaître. On ne fait pas ces choses-là à distance. Surtout quand on est un clandestin recherché par la police spéciale de l'apartheid. Tu t'appelles Ndlovu comme moi et pas Makoena comme lui, c'est vrai. Tu es Zoulou par ta mère, et Sotho par ton père. C'est lui qui t'a donné ton prénom sotho, Tumelo, qu'il avait déjà choisi bien avant ta naissance. Nelson Tumelo Ndlovu. Tumelo, l'homme de foi. Ton père était un homme de foi.
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… dès qu’on plonge dans tout ce qui s’est écrit sur les Sans depuis que les Européens ont commencé à s’intéresser à leur existence, on est confronté à la question de l’influence des idéologies sur les manières d’écrire l’histoire. C’est mon sujet. J’essaie de traquer, dans les récits historiques, les idées reçues invisibles en leur temps parce qu’elles passaient pour des vérités admises de tous. Mais ce n’était pas des vérités, c’était des points aveugles de la pensée.

(Mémoire d’encrier, p.43)
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Malgré l'accélération spectaculaire produite par la succession d'âges technologiques que nous traversons depuis depuis la révolution industrielle, nous sommes loin d'avoir atteint la plénitude et l'équilibre où les Magdaléniens étaient parvenus après 40 000 ans. Nous avons expérimenté toutes les formes possibles de domination les uns par les autres et nous sommes devenus les prédateurs de nous-mêmes. Nous avons érigé l'accumulation de biens en dogme tout en étant incapables de garantir à nos congénères des conditions de vie digne et stables. Lorsque nous avons formulé des idéaux, nous les avons trahis. Et il semble qu'aucune réponse spirituelle existante ne soit à la hauteur de nos angoisses et de nos frustrations.
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