Céline Rivière

On a souvent tendance à associer le câlin à la sexualité alors qu'il renvoie à un besoin différent, un besoin de douceur, d'accueil et de sécurité.

Dans le monde actuel, capitaliste et libéral, on se rend compte que beaucoup de gens vivent mal le système, en sont malheureux. Un société harmonieuse est une société dans laquelle les gens communiquent.

L'écoute du médecin, sa bienveillance, le sentiment d'être entendu et accompagné dans sa douleur constituent le second effet placebo. Chacun peut en faire l'expérience : en arrivant chez son médecin, on se sent déjà beaucoup moins malade ! Il suffit de prendre son téléphone et d'obtenir un rendez-vous pour avoir l'impression d'aller déjà mieux. Savoir que quelqu'un, en qui on a confiance, va entendre notre mal-être et nous prescrire des "remèdes" allège notre souffrance. Les médecins de famille en ce sens ont une vraie influence sur le processus de guérison.

N'oublions jamais que nous cherchons, en permanence, à nous réparer, à colmater les manques et que lorsqu'une part de nous est en souffrance, elle va se manifester sous différentes formes jusqu'à ce que nous prenions sin d'elle.

Le toucher est instinctif. ...
C'est un moyen de communication non verbal extrêmement puissant. " Nos mains se posent spontanément sur les bosses ou le ventre d'un enfant qui souffre, sur les fronts fiévreux ou migraineux. Une douleur morale suscite aussi une réaction immédiate.
En serrant la main, en étreignant, en caressant, nous témoignons de notre sympathie et de notre compréhension, nous rassurons. Seuls et souffrants, nous nous recroquevillons sur nous-même, nous prenons nos têtes malades dans nos mains, nous massons inconsciemment nos membres douloureux."

Une histoire célèbre illustre le côté salvateur du toucher chez les prématurés, celle de Kyrie et Brielle, les jumelles américaines nées prématurément au milieu des années 90 et placées dans des incubateurs séparés. L'une d'elles était très faible et ses constances vitales instables, son état jugé préoccupant.
Une infirmière, touchée par le sort de la petite, a enfreint le règlement de l'hôpital et mis les deux jumelles dans le même incubateur. . Immédiatement, la petite en meilleur santé a passé son bras autour du corps de sa sœur. S'est alors produit un phénomène aussi merveilleux qu'inattendu du cœur at la température de la plus faible se sont stabilisés.

..., un corps touché tombe moins malade.

Passé de l'ombre à la lumière en quelques années , la câlinothérapie a trouvé sa place au premier rang des méthodes de bien-être , au même titre que la méditation , leyoga ou la ple conscience . Hier moquée et suscitant la méfiance, elle est aujourd'hui plébiscitée , accueillie avec beaucoup d'intérêt. Les recherches se multiplient , les applications voient le jour. Il faut dire que notre monde , vécu comme stressant , individualiste et menaçant , nous a
fait oublier nos besoins fondamentaux . Le bonheur, dont on parle tant , ne nous a jamais paru si inaccessible . Dans ce manque de repères,il est urgent de revenir vers la simplicité et le calme .

La câlinothérapie favorise l'émergence de nos ressources d'amour hautement guérissantes.

Accepter que prendre du temps pour soi, se chouchouter, est la seule voie pour faire du bien à l'autre.

Plus les recherches avancent, plus elles viennent valider ce que nous savons déjà : c'est bien notre inconscient qui est aux commandes.

Les câlins sont notre meilleur médicament, sans effets secondaires néfastes.

Tout comme pour le homard, qui se débarrasse de sa situation inconfortable, parce qu'il n'a pas d'autre choix, les difficultés de la vie, ses souffrances et ses douleurs sont aussi des opportunités d'évolution.

L'inconfort, ou les événements difficiles de la vie, nous poussent à grandir.

La plupart d'entre nous préférerons toujours ce qui est connu, même si nous avons conscience que cela ne nous convient pas (ou plus). Il s'agit d'un piège qui donne un sentiment de protection et de la sécurité et qui est à la fois notre armure et notre prison.

Le câlin est une forme particulière de toucher, bienveillant et intentionnel.

Nous nous apercevons, chaque jour davantage, que c'est la reconnexion aux autres qui nous rend libres, heureux et en bonne santé.

Cet élan naturel à aller vers l'autre, nous le réfrénons, souvent par crainte de jugement, par peur du ridicule, de la méprise ou par respect d'une certaine morale. Le toucher est devenu aseptisé.

Nous nous trouvons mille raisons d'aller mal, souvent par habitude, la plupart du temps par décentrage. Nous pleurons sur hier, qui n'est plus. Nous angoissons pour demain, qui n'existe pas encore et n'existera probablement jamais tel que nous l'imaginons. Qu'il s'agisse de la dépression ou de l'angoisse, la souffrance majeure, elle, tiens le premier rôle dans une vie qui semble passer sans nous. La plainte et la colère face à tant d'injustice, nous font oublier la reconnaissance, la gratitude d'être en vie, entravés dans la peur et la solitude, freins majeurs à notre bonheur.