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Citations de Charles Bolduc (30)


Un endroit à part, sans ailleurs, qui réfute l'idée même d'un au-delà et se suffit à lui-même.
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D'autres fois ce manque prend la forme d'un rêve ou d'une femme qui frappe doucement à la porte les jours de pluie. Ce rêve ou cette femme a fait une longue route. On se lève pour l'accueillir, lui offrir une serviette, un bol de soupe chaude, mais, en ouvrant la porte, on se rend compte que le seuil est désert.
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... et quelque chose dans l'air nous informait que l'hiver approchait, une sorte de sécheresse silencieuse, une grande raideur désertique dont nous ne savions trop si elle venait du dedans pour s'étendre vers le paysage ou si c'était l'inverse.
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Autour de moi, on voulait à tout prix croire que j'aurais une vie formidable, que je serais spécial. Les gens cultivent souvent de telles projections envers autrui pour échapper au fardeau de leur propre résignation.
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Lorsqu'elle était entièrement nue, dans la pénombre, elle inclinait la tête et demandait que je me déshabille à mon tour, puis elle venait s'étendre près de moi, dans une position d'ustensile qui dévorait longtemps la mémoire de nos corps conjugués.
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Nous jaugions l'autre avec prudence, en nous posant dans notre for intérieur les questions qui s'imposent lors des premiers rendez-vous, afin de prolonger la réalité à l'aide de pointillés et d'imaginer ce que ça donnerait en les reliant avec un trait.
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À trente ans on fait donc le bilan, on considère le chemin parcouru et on s'étonne d'être encore en vie. On réfléchit sérieusement à ce qu'on peut faire pour améliorer sa condition, son attitude, son comportement. On mesure l'usure, on dit au revoir à quelques fantômes, comme on laisse ses valises, et on poursuit l'odyssée.
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On s'oublie dans la jouissance. On s'absente à soi-même, décalé, déphasé, fasciné. Et pourtant plus vif et plus sensible que jamais.
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Il manque toujours quelque chose, un peu de vaillance, de charité, de raison, de soleil, un ami à étreindre, un plus grand sourire, un échelon à gravir, une reconnaissance accrue, une vision fabuleuse à concrétiser, une rupture du donné, et c'est précisément cette négation de la complétude, cette façon d'approcher toujours mais de n'arriver jamais, qui permet à la conscience non finie de se projeter plus avant sur la ligne du temps, à la conquête de ses propres potentialités.
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La température fraîchissait à cette heure, car octobre déjà s'avançait dans l'automne. Un mélange de rouges, d'ocres et d'orangés égayait le caniveau et quelque chose dans l'air nous informait que l'hiver approchait, une sorte de sécheresse silencieuse, une grande raideur désertique dont nous ne savions trop si elle venait du dedans pour s'étendre vers le paysage ou si c'était l'inverse.
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Toujours est-il que ses deux jambes, dotées d'un tel pouvoir, d'une telle indépendance, représentaient dans cette journée une oasis de perfection inaltérable, une vision exquise et inattendue qui m'aurait confirmé dans son foudroiement limpide l'existence de Dieu si, par avance, j'y avais accordé quelque crédit, une possible foi que j'avais funestement entrepris, depuis longtemps déjà, de dissiper dans diverses formes d'aliénations privées, car il faut bien vivre.
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J'ai fait le plein d'oxygène, puis j'ai contemplé au passage les déclinaisons de roses, de mauves et de jaunes dans les plates-bandes, trouvant du réconfort à la pensée que les couleurs s'épanouissent et meurent selon les cycles séculaires, tandis que la ville s'agitait autour de nous, monstrueuse et magnifique, gracieusement offerte, cette ville qu'on secouait le jour avec une énergie éperdue et qui s'animait lascivement le soir pour s'endormir comme une chienne vers les trois ou quatre heures du matin, repue d'elle-même et de son incessant bourdonnement.
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En faisant surgir les mots du néant, non seulement la mémoire et la conscience y trouvaient-elles un un support plus efficace, mais j'avais aussi le sentiment d'une valeur ajoutée, comme si la mise en scène, la représentation de mon intimité en exacerbant les ressources.
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Il est facile de changer de vie. Faire le grand saut, remettre les compteurs à zéro. Même pas la peine de changer d'identité ou de recourir au programme de protection des témoins : il suffit de brasser les cartes, de secouer les passions, de prendre quelques risques, et le tour est joué. Le problème, c'est qu'on ne se débarrasse jamais de soi complètement. On traîne derrière cet enfant solitaire, farouche, troué de blessures secrètes, cet enfant qu'on ne peut pas bâillonner et qui revient nous hanter en nous rappelant qui l'on est et pourquoi l'on est devenu ainsi.
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Ce trou en dedans ne disparaîtrait donc jamais, la vie s'en échapperait longtemps encore avec un léger sifflement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans l'enveloppe dégonflée qu'une once d''air de fond de poumons, aussi difficile à extraire de la poitrine que les derniers millilitres de pâte mentholée d'un tube de dentifrice. Et on aurait baeu presser, aplatir, écraser l'emballage enroulé sur lui-même, rien ne viendait, il serait inutile d'insister. Page 36
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On a passé des nuits entières dehors à se demander quoi faire, quoi lui dire, comment lui parler de ces plaques tectoniques à l'intérieur qui ne cessaient de s'entrechoquer. Page 136
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Dans le jardin secret, il y a des ombres carnivores, il y a la joie grouillante des vermisseaux et l'odeur innomable de la matière noire. Page 93
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Vers la mi-chemin, nous nous rendons à la raison et abandonnons l'idée d'établir une discussion suivie. Nous avons beau tordre le torchon de l'existence pendant de longues périodes pour en tirer quelques gouttes, ça n'étanche pas vraiment la soif. Page 91
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Le marmonnement monotone qui lui tient lieu de conversation enfle alors parfois comme un moteur de tondeuse qui s'emballe en rencontrant des talles plus coriaces, et nous avons envie de la brasser une bon coup pour que ça lui passe. Page 90
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... juste pour jeter des phrases en l'air au milieu de nous, pour ne pas laisser l'inconfort s'insinuer lentement dans nos poitrines et nous lécher les parois de sa petite langue rugueuse,... Page 88
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