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Citations de Charles Bolduc (30)


Plusieurs fois, j’ai volé des baisers sur tes lèvres surprises et nous nous demandions en vain si celui-ci était le mille neuf cent cinquante-quatrième ou le deux mille trois cent trente et unième, ils se ressemblent tant, et pourtant chacun est gravé à tout jamais dans la mémoire des pierres, avec sa beauté, sa douceur et sa détresse particulières, même après que l’Homo sapiens aura cessé son règne et que tout ça, toute l’histoire des civilisations, ne sera plus qu’un songe, une improbable mythologie, un souvenir vieux de près d’un million d’années perdu au fond d’une carotte glaciaire.
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Il est facile de changer de vie. Faire le grand saut, remettre les compteurs à zéro. Même pas la peine de changer d'identité ou de recourir au programme de protection des témoins : il suffit de brasser les cartes, de secouer les passions, de prendre quelques risques, et le tour est joué. Le problème, c'est qu'on ne se débarrasse jamais de soi complètement. On traîne derrière cet enfant solitaire, farouche, troué de blessures secrètes, cet enfant qu'on ne peut pas bâillonner et qui revient nous hanter en nous rappelant qui l'on est et pourquoi l'on est devenu ainsi.
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D'ici là, nous regarderions la nuit s'abattre comme une gifle sur l'horizon et nous profiterions du fait que les heures soient étourdies pour leur voler quelques instants de plaisir supplémentaires. Page 51
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J'ai donc pris en charge de rendre leur noblesse à ces parapluies, de leur procurer quelques instants d'émotion forte, fulgurante, comme on sort des petits vieux pour qu'ils s'éclatent une dernière fois et trépassent heureux. » (p. 57)
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Nous jaugions l'autre avec prudence, en nous posant dans notre for intérieur les questions qui s'imposent lors des premiers rendez-vous, afin de prolonger la réalité à l'aide de pointillés et d'imaginer ce que ça donnerait en les reliant avec un trait.
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On s'oublie dans la jouissance. On s'absente à soi-même, décalé, déphasé, fasciné. Et pourtant plus vif et plus sensible que jamais.
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J'ai fait le plein d'oxygène, puis j'ai contemplé au passage les déclinaisons de roses, de mauves et de jaunes dans les plates-bandes, trouvant du réconfort à la pensée que les couleurs s'épanouissent et meurent selon les cycles séculaires, tandis que la ville s'agitait autour de nous, monstrueuse et magnifique, gracieusement offerte, cette ville qu'on secouait le jour avec une énergie éperdue et qui s'animait lascivement le soir pour s'endormir comme une chienne vers les trois ou quatre heures du matin, repue d'elle-même et de son incessant bourdonnement.
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Elle apportait toujours avec elle dans son sac à main un épais roman corné qu’elle ouvrait après un moment et dont elle lisait une quarantaine de pages. Dans le volume à lire, il y a le volume à voir, cet univers immatériel activé par la lecture, et c’est pour ça, pour déployer la dimension cachée de l’imaginaire, pour se dessaisir de tous les vacarmes, que son regard planait dans le lointain après certains paragraphes.
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Ce trou en dedans ne disparaîtrait donc jamais, la vie s'en échapperait longtemps encore avec un léger sifflement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans l'enveloppe dégonflée qu'une once d''air de fond de poumons, aussi difficile à extraire de la poitrine que les derniers millilitres de pâte mentholée d'un tube de dentifrice. Et on aurait baeu presser, aplatir, écraser l'emballage enroulé sur lui-même, rien ne viendait, il serait inutile d'insister. Page 36
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Vers la mi-chemin, nous nous rendons à la raison et abandonnons l'idée d'établir une discussion suivie. Nous avons beau tordre le torchon de l'existence pendant de longues périodes pour en tirer quelques gouttes, ça n'étanche pas vraiment la soif. Page 91
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Le marmonnement monotone qui lui tient lieu de conversation enfle alors parfois comme un moteur de tondeuse qui s'emballe en rencontrant des talles plus coriaces, et nous avons envie de la brasser une bon coup pour que ça lui passe. Page 90
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... juste pour jeter des phrases en l'air au milieu de nous, pour ne pas laisser l'inconfort s'insinuer lentement dans nos poitrines et nous lécher les parois de sa petite langue rugueuse,... Page 88
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Le manque, c'est l'origine disparue du désir, et c'est dans ce désir maintenu à l'état brut, dans ce manque aimé, dans l'irréalisation même d'un bonheur total et saturé, que se concentre le mouvement de la vie sa promesse, son devenir inachevé. Page 66
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On croit d'abord à une erreur d'aiguillage, on se frotte les yeux, faux numéro, on se dit que l'instant va filer comme une truite qu'on essaie d'attraper à mains nues, mais l'impression stupéfiante et jouissive est toujours là quand on a fini de se pincer. Page 53
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J'entendais le chant d'un couple d'oiseaux, perchés sur un arbre dans la cour d'un voisin, et d'un nourisson, du fond d'un logement qui ne valait certainement pas un ventre, braillait cette existence qu'on lui avait assénée quelques semaines auparavant. Page 44
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Il semblait éprouver une certaine satisfaction à se confier, à entrebâiller des portes en lui qu’il croyait condamnées, heureux de trouver une oreille disposée à l’écouter ainsi, sans attente, sans jugement.
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Un endroit à part, sans ailleurs, qui réfute l'idée même d'un au-delà et se suffit à lui-même.
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D'autres fois ce manque prend la forme d'un rêve ou d'une femme qui frappe doucement à la porte les jours de pluie. Ce rêve ou cette femme a fait une longue route. On se lève pour l'accueillir, lui offrir une serviette, un bol de soupe chaude, mais, en ouvrant la porte, on se rend compte que le seuil est désert.
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... et quelque chose dans l'air nous informait que l'hiver approchait, une sorte de sécheresse silencieuse, une grande raideur désertique dont nous ne savions trop si elle venait du dedans pour s'étendre vers le paysage ou si c'était l'inverse.
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Autour de moi, on voulait à tout prix croire que j'aurais une vie formidable, que je serais spécial. Les gens cultivent souvent de telles projections envers autrui pour échapper au fardeau de leur propre résignation.
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