Il ne faut pas dire : l'art est beau parce qu'il imite la nature ; mais : la nature est belle dans la mesure où elle contient un art.
Une philosophie de la critique d'art doit être avant tout un essai de rapprochement entre la critique d'art, l'histoire de l'art, et l'esthétique philosophique.
L'attitude esthétique, disait Schiller, est une contemplation : elle suppose la sérénité, qui est le contraire du désir ou du besoin. L'art, reprend Spencer, est, comme le jeu, la dépense inutile d'un surcroît de forces, un luxe supérieur que nous permettent parfois les lois impérieuses de l'évolution. Or rien n'est pour l'individu moins désintéressé, ni pour l'espèce plus utilitaire, que l'instinct sexuel, cette condition primordiale de toute évolution dans le monde vivant.
L'art est une création bien plus qu'une découverte.
L'artiste est un homme qui joue avec ses impulsions sensibles, mais sans leur obéir passivement : sa première force, c'est la liberté.