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Citations de Charles Yu (75)


Tu essaies de ne pas tout gâcher. Elle ne te laisse pas tout gâcher. Tout va bien. Tout va bien jusqu' au moment où no rmalement ca arrête d'aller bien, mais vous allez jusque-là et ça continue à aller bien. p.208
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Tout est dans le livre. Le livre est la clef.
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La semaine de travail était une structure, une grille, une matrice qui le maintenait en place, un chemin dans le temps, la trajectoire la plus courte entre la naissance et la mort.
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Le problème des Asiat’, c’est qu’ils rendent les choses un peu trop réelles, ils compliquent la limpidité, la dualité, l’élégance classieuse de NOIR ET BLANC, le canevas qui a fait ses preuves, et c’est ainsi que le choix est fait.
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Vous êtes censés être là, dans un nouveau pays, plein d’opportunités, mais sans savoir comment, vous vous retrouvez piégés dans une version de pacotille de votre ancien pays.
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Asiat’ de Service n° 3. Asiat’ de Service n° 2. Tu t’entraînes à dire ta réplique.
Tu gravis les échelons. Asiat’ de Service n° 1. Tu dis ta réplique. Tu t’entraînes. Tu restes en forme. Tu tournes dans la série policière. Tu y es presque. Tu es si proche que tu imagines déjà ta nouvelle vie.
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Tes parents, ils travaillent pour le plaisir d'étrangers, et se perdent dans leurs personnages. Il faut dire les mots, marcher jusqu'à la marque et se mettre sous le bon projo.
Depuis l'arrière-plan, tu regardes.
Le soir, ta mère enfile son costume.
Le soir, ton père étudie le kung-fu.
Ils pleurent. Ils meurent. Ils s'en sortent.
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Des fois que tu sois pas au courant leg vioques de la campaqne taiwanaise assurent grave au karaoké, et lorsqu'ils font du karaoké pour une bonne raison, celui qu'ils kiffent à mort, c'est John Denver.
Est-ce le rêve des grands espaces? Le mythe romantique de l'Ouest? Est-ce que tu prends conscience que ces petits Orientaux rigolos sont en fait américains depuis plus longtemps que toi? Qu'ils ont découvert sur ce pays des choses que tu n'as pas même encore comprises ? Si vous ne me croyez pas, allez faire un tour au karaoké du coin, un soir où il y a du monde. Attendez la troisième heure, quand les étudiantts et les serveuses de resto en ont fini avec les Backstreet Boys et Alicia Keys, et trouvez l'homme d'affaires asiatique d'âge mûr, qui attend patiemment son tour, un peu rougeaud à cause de la Crown ou de la bière japonaise, et quand il s'avance et entonne "Country Road", essayez de ne pas rire, ou d'échanger des clins d'oeil complices, ou de taper dans vos mains exprès trop fort, parce que d'ici à ce qu'il prononce les mots "West Viriginia, mountain mama", vous serez en train de l'accompagner, et d'ici à ce qu'il ait fini, vous aurez compris pourquoi un septuagénaire venu d'une île minuscule du détroit de Taiwan qui a passé les deux tiers de sa vie dans ce pays est capable de chanter cette chanson aussi bien, à la perfection : parce qu'elle parle de rentrer à la maison.
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Tu portes un uniforme chemise blanche, pantallon noir, chaussures noires qui ont l'air d'être des chaussons et n'ont aucun maintien. Coupe de cheveux bien pourrie.
Tout est beau dans Noir et Blanc. C'est surtout une question d'éclairage. Les héros ont droit à un éclairage de héros, qui caresse leurs visages juste comme ill faut. Surtout le visage de Blanc d'ailleurs. Tu voudrais qu'un jour la lumière caresse ton visage de cette façon. Pour avoir l'air du héros. Voire pour être le héros, juste un instant.
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L'insignifiance, ça avance à pas de loup, ça pointe le bout de son nez, insuffle l'espoir puis le reprend, jusqu'au beau jour où, lorsqu'on s'y attend le moins, on la trouve là, devant la porte, sur le bureau, dans le miroir de la salle de bain. Ou pas, justement. Il n'y a plus rien, que son absence. On la cherche, mais elle n'est plus là pour nous rendre notre regard, le monde a détourné les yeux. Alors on se couche, et on s'aperçoit que si on refusait de sortir du lit le lendemain matin, il n'y aurait sans doute personne pour le remarquer.
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La vie n'est, dans une certaine mesure, qu'un long dialogue qu'on a avec son avenir sur toutes les façons dont on va se mettre dans la mouise au cours des prochaines années.
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Oh et puis la merde.
Tout va de travers.
C'est le jour que tout le monde redoute : le jour où votre vie s'arrête d'avancer et se met à tourner en rond.
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La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter : aucune chance que vous changiez le passé.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter : vous aurez beau vous donner tout le mal du monde, aucune chance que vous changiez le passé.
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Peut-être qu'on n'est jamais vraiment soi-même, dans la vie, et que la plupart du temps on meurt sans l'avoir jamais été.
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Parce qu’on n’a pas notre place. Pas dans cette histoire. Si quelqu’un dans la rue vous montrait ma photo, vous diriez quoi ? Ah ouais, un mec Asiat’, un type Asiat’, un Asiat’. Combien diraient : c’est un Américain ? Qu’est-ce qui fait qu’un Asiat’ est si difficile à intégrer ? (...)
Pourquoi n’a-t-il pas de rôle dans Noir et Blanc ? La vraie question c’est : qui a le droit d’être américain ? À quoi ressemble un Américain ? On se retrouve piégés dans des rôles de guest-stars au sein d’un petit ghetto dans un épisode spécial. Des personnages mineurs enfermés au cœur d’une histoire qui ne sait pas trop quoi faire de nous. Après deux siècles passés ici, pourquoi ne sommes-nous toujours pas des Américains ? Pourquoi est-ce qu’on se fait toujours virer de l’histoire ?
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C’est là que se trouve l’origine de tout, la véritable histoire du peuple jaune en Amérique : deux cents ans à être de perpétuels étrangers. (…)
On nous a parqués, maintenus à l’écart de tous les autres. Piégés à l’intérieur. Coupés de nos familles, de notre histoire. Alors, on s’est fabriqué un endroit : Chinatown. Un lieu de mémoire et d’auto-préservation. Donnez-leur ce qui leur plaît, ce qui les sécurise. Conformez-vous à leur idée de ce qu’on y trouve. Rien de menaçant. Chinatown, et le fait d’être chinois aussi, ça a toujours été, depuis le début, un artefact, une mise en scène de traits, de gestes, de culture et d’exotisme. Une invention, une réinvention, une stylisation. Comprendre le spectacle, y trouver notre place dans le décor, être le décor, des personnages muets. Comprendre ce qu’on a le droit de dire. Surtout, essayer de ne jamais, jamais froisser qui ce que soit. Regarder la société, comprendre le genre d’histoire qu’ils se racontent, et y trouver un petit rôle. Être attirant et acceptable, être ce qu’ils veulent voir.
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(…) tout mène à cela : une famille. Ils te ramènent à la maison en sortant de l’hôpital, et là tout s’accélère. C’est un montage des premiers moments, les étapes majeures et mineures : premiers pas, premiers mots, première nuit complète. Il y a quelques années dans la vie d’une famille où, si tout va bien, les parents ne sont plus seuls, ils sont en train d’élever leur propre compagnon. Le gamin qui les sortira de la solitude, et pendant ces quelques années, ils sortent effectivement de la solitude.
C’est un brouillard – dense, rauque, épuisant – des sentiments, des pensées sens dessus dessous qui forment des jours, puis des semestres. Le train-train, les premières fois, ça roule, plus ou moins, les nuits d’été la fenêtre ouverte, allongé sur les couvertures ; et les sombres matins d’automne quand personne n’a envie de sortir du lit ; on se prépare, on s’améliore ; on gagne, on perd, les jours où rien ne va, et puis, juste quand le chaos commence à prendre forme, n’a plus l’air d’une suite désordonnée d’urgences et de choses qu’on aurait pu mieux faire, le calendrier, les mois et les années, le fil des ans, tout s’empile jusqu’à ce que le tas se mette à faire sens, la douceur de tout ça, juste à ce moment-là, les premières fois se muent en dernières fois : dernière rentrée, dernière fois qu’il vient dans notre lit, dernière fois qu’on dort tous ensemble, tous les trois. Les souvenirs les plus importants se construisent juste sur l’espace de quelques années. Puis on passe les décennies suivantes à les revivre.
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Pauvre, c’est relatif, bien sûr. Aucun d’entre vous n’a jamais été riche, ni rêvé de l’être, ni jamais connu quelqu’un de riche. Mais le plus grand gouffre au monde, c’est celui qui sépare le fait de s’en sortir et celui de ne pas vraiment s’en sortir. Il y a mille et une façons de le franchir, ce gouffre, presque toutes accidentelles. Mauvaise journée au boulot et/ou mon gamin est malade et/ou j’ai raté le bus et donc dix minutes de retard à l’audition, et donc le rôle de l’Asiat’ à l’Arrière-Plan Avec un Air Abattu te passe sous le nez. Et donc les finances sont au plus bas cette semaine, tu fais bouillir deux fois les mêmes os de poulet pour un petit bouillon et tu décides que la fin du paquet de riz fera encore un repas, ou encore trois.
Le gouffre franchi, tout change. De l’autre côté, le temps est ton ennemi. Ce n’est pas toi qui passes la journée, c’est la journée qui te passe dessus. Chaque mois qui passe, ton embarras progresse, s’accumule, implacable comme l’arithmétique. X vaut moins que Y, et il n’y a rien à y faire. Le courrier quotidien apporte chaque fois son lot d’inquiétude ou de soulagement, seulement temporaire dans le dernier cas, il remet à zéro le minuteur jusqu’à la prochaine facture, au prochain avis d’échéance, au prochain coup de fil des huissiers.
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Il songea bien à soumettre quelque jeune fille à un enchantement, mais il n'avait nul don pour la magie, c'était donc exclu. S'il voulait trouver une belle damoiselle à épousailler, il allait devoir s'y prendre à l'ancienne : en la piégeant. Non, je blague. Il lui fallait trouver une femme qui aurait des exigences suffisamment basses pour lui laisser une chance.
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Cet espace sert aussi de canal de communication, grâce à un système complexe, invisible et incompréhensible aux gens de l'extérieur, de messagerie interfenêtre propre à ce bâtiment, qui fonctionne en temps réel et ne dépend d'aucune technologie - vous passez simplement la tête, en gros en direction de la personne avec laquelle vous souhaitez entrer en communication, et vous lui hurlez ce que vous voulez lui faire savoir.
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