Les carcasses pourries des bisons se sont lentement enfoncées dans la terre anéantie, et la plupart des os ont été recueillis par des affairistes du Nord, et vendus pour faire de la colle. On ne recolla pas les Indiens.
[...] la persistance de certaines disparités entre les sexes conduit à s'interroger sur certaines impasses : comment sortir de la reproduction des inégalités entre les sexes ? Comment mobiliser la société dans toutes ses constituantes - la famille, l'école, l'entreprise, l'espace associtif, la gouvernance politique - pour neutraliser et supprimer ces situations de discrimination ? Comment amener à la prise de conscience et à la neutralisation des stéréotypes qui polluent les relations femmes-hommes ?
Il arracha l'affiche et la roula consciencieusement après l'avoir longuement détaillée.
L'avis de recherche promettait 5000 $ pour la capture, "vivant uniquement", d'un "jeune homme entre vingt-cinq et trente ans, brun, yeux marron. Recherché pour triple meurtre à Vegas, Nevada. Dangereux."
Il se sentit grandi : l'avis portait cinq pieds dix pouces, il ne mesurait guère qu'un mètre soixante-quinze.
Il se ferait à sa nouvelle stature.
Comme il se ferait aussi à sa nouvelle valeur.
À suivre
Trois jours déjà qu'il se savait poursuivi.
Ce n'était pas l'armée : hier, il avait aperçu un cavalier, seul, à environ deux heures de marche, dans l'immense plaine qui ondulait sous le vent.
Sistac avait multiplié les embûches et les empreintes trompeuses, mais des pièges avaient été éventés. Le cavalier devait être un redoutable pisteur pour ne pas avoir pedu sa trace depuis la veille.
Le soir, du haut du piton qui dominait l'étendue des prairies herbues, il constata que son suiveur était toujours là.
Et toujours à deux heures.
Cette persévérance commença de l'inquiéter.
Réglant sa longue-vue, il tenta de détailler le cavalier, mais celui-ci était trop loin.
De plus, il avançait en tenant son cheval dans les ombres.
Sistac était un fuyard.
Sur ses traces il y avait un chasseur.
Et qui venait pour lui.
Il fallait réfléchir.
Le mieux était encore d'entraîner l'homme vers un secteur qu'il connaissait comme sa poche. Il pourrait alors le perdre, ou le piéger.
Il examina rapidement le ciel pour prendre les vents et juger du temps qu'il allait faire.
Alors, quittant le Sonora, il fila droit vers la Gila.
On ne réfléchit jamais aussi bien qu'en fuyat au galop (p.11-12)
« Sistac était un fuyard. Sur ses traces, il y avait un chasseur. Et qui venait pour lui. » (p. 10)
Galop
Cette fois, il allait le piéger.
La veille, il l'avait promené toute la journée.
À la nuit, il avait allumé ce feu auprès duquel il n'était pas resté.
Il avait obligé Good à rester à distance.
Sa marche se terminait.
Il possédait désormais une grande nuit d'avance.
Lentement, à l'est, les ténèbres se muèrent en un gris pâle.
Des rais de lumières rouge jaillirent au-dessus des murs de la Femina Morta.
L'aube se leva, claire et brillante.
Du vent balayait la plaine, couchant l'herbe.
[...]
Cette nuit, il pourrait dormir, puis attendre Good-brother dès l'aurore.
Il remonta sur Bernard qu'il lança dans la plaine.
Le monde roulait sous les sabots du cheval au galop, dans un grand ronflement de vent.
[...] les rapports entre femmes et hommes sont constitutifs de la valeur cardinale de notre pacte républicain : la liberté. La République, rompant en cela avec les sociétés de castes, de clans, d'ordres, de hiérarchies instituées, se fixe pour but l'émancipation des appartenances et assignations d'origine (ethniques, culturelles, cultuelles, de sexe, de croyance, etc.), et a pour ambition la réunion de citoyens et citoyennes libres et éclairés.
« Le problème n’en demeure pas moins entier de savoir si, Good ayant réellement existé, Sistac n’est lui-même qu’un simple personnage de roman ou bien s’il est la transformation fictionnelle de la biographie d’un jeune Toulousain qui aurait réellement vécu et qui, dans les années 1860, aurait survécu quelques années dans l’Ouest américain. » (p. 12)
« Peut-être avaient-ils tous deux également besoin d’un témoin de leur vie pour la vivre. Et peut-être aussi que la vie de Sistac ne commençait vraiment qu’avec cet autre : Goodbrother. » (p. 63)
« Quand Good a envie de mourir, ou simplement qu’on lui fiche la paix, c’est Sistac qui revient. C’est bien cela le problème de l’ego, c’est qu’il y a toujours un alter. C’est bien cela le problème de l’alter, c’est qu’il a toujours un ego. » (p. 176)