Citations de Charlotte de Garavan (28)
« Personne ne peut sauver la jeunesse de ses chagrins. »
La vie étant loin d’être une joyeuse comédie, seuls les simples d’esprit me semblaient pouvoir se convaincre d’être heureux. Partant de là, un homme intelligent était forcément un homme torturé.
De mon côté, je me prenais déjà à rêver d’un homme qui serait venu chercher ce qui se cachait au plus profond de moi, afin d’y découvrir, en parfait explorateur, les trésors enfouis de ma personnalité.
Aux premiers temps de notre correspondance, j’avais été assez idiote pour croire qu’une relation à distance aurait rendu l’approche entre deux êtres plus romantique. Or, voilà qu’entre mon romantisme de midinette et son envie de conclure, nous tracions déjà les signes d’un décalage frappant, comme seuls les hommes et les femmes peuvent le faire, non pas exprès, mais tout simplement par nature.
Si j’ai un conseil à vous donner, évitez d’enfoncer des portes ouvertes avec un sujet bateau que les jurés auront vu une centaine de fois. » J’avais retenu la leçon, mais il en aurait fallu plus pour me décourager. Cette fois, j’étais très motivée, lasse d’enchaîner les jobs insignifiants. Mais surtout, je restais convaincue que c’était maintenant ou jamais.
Les hommes ont souvent une maîtresse cachée - disons une amie avec laquelle ils font l’amour par défaut - tandis que les femmes ont plus généralement un animal de compagnie. Pour ma part, mon animal ne me faisant pas vraiment compagnie, j’ai opté aussi pour l’amant caché.
« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. »
Marguerite Yourcenar
Franchir un cap, c’était franchir le cap de l’acceptation. Plus encore que devoir renoncer à un amour improbable, elle aurait un défi à relever. Elle ferait preuve de grandeur d’âme vis à vis de celui qui était entré dans sa vie pour la bouleverser. Alors, elle aurait pour lui cet amour qui n’attend rien. Une sorte d’amour absolu. Un amour qui n’a d’autre expectative que de savoir que l’autre va bien. Et de s’en réjouir.
On pouvait toujours avoir des regrets, mais philosopher dans le rétroviseur n’apportait pas de réponse pour l’avenir.
Maintenant, elle savait qu’on pouvait aimer plus d’une personne à la fois. Parce qu’en aimant Alex, elle n’avait pas cessé d’aimer son mari. Elle ne les aimait pas de la même manière, voilà. Fabrizio était une valeur refuge, un point stable. C’était l’amour sans la passion. L’amour qui avait grandi avec le temps, évolué. Un amour qui ne vous remue plus les sens, mais qui rassure. Avec Alex, elle avait redécouvert l’amour idéalisé, l’amour de jeunesse, le feu de la passion, celui qui réveille, l’amour qui abat la mélancolie. L’état amoureux.
Ceux qui vécurent ici au cours du siècle dernier disaient déjà que Venise n’était plus ce qu’elle était, que ce n’était plus la Venise du siècle précédent !
Les pensées se nourrissent du silence que l’on offre à ceux qui nous écoutent et qui, au fond, n’ont rien demandé.
Voyager ne signifiait plus être dépaysé. Il arriverait peut-être qu’un jour les voyages deviennent superflus à cause d’une uniformité culturelle mondiale. A quoi bon s’en aller ailleurs si c’est pour y retrouver ce qu’on a chez soi ?
« Peu importe que vos aquarelles soient exposées au MoMA, l’important, c’est que vous leur donniez vie. »
Le secret du bien vieillir devait tenir à cela, accepter ce que la vie vous donne. Ni plus, ni moins. La vie est loin d’être un supermarché dans lequel on va s’approvisionner.
... rien n’est plus attrayant que le fruit défendu. Je me suis toujours méfiée des amitiés hommes/femmes. La plupart du temps les hommes ont autre chose en tête.
« Les bas des femmes doivent laisser deviner les jambes, jamais de motifs ou d’opacité ! ».
Il n’y a que comme ça, il faut se faire connaître et puis après ça vient ».
« Seule la rose est assez fragile pour exprimer l’éternité ».
C’est un connaisseur, il n’a pas frappé au hasard. Il avait une idée précise de sa proie et de ce qu’il allait en faire.
Elle lui assénait une vérité, certes cruelle, mais une vérité tout de même. Celle d’une femme qui s’ennuie dans sa vie et qui cherche un moyen de retrouver des sensations qu’elle a cru définitivement perdues. Les émois des premières relations amoureuses, les exaltations de la passion, le cœur qui bat, le corps qui transpire et les mains qui tremblent tandis que la tête se perd.