"En surface, il semblerait que Camus ne mêle pas entre eux les concepts d'existentialisme et de nihilisme, mais supposons malgré tout que c'est ce qu'il fait au cours de cette citation. Que son idée du jugement pourrait se référer à la fin des temps, lorsque nous serons tous jugés, mais comme il le dit, nous passons par ce processus tous les jours. Cela n'amène-t-il pas le concept qu'en effet, chaque jour est notre dernier jour ? Que comprendre cela, c'est croire encore plus en notre concept du libre-arbitre, dans lequel celui-ci prévaut sur tout ce qui se passe pendant nos derniers instants, comme s'ils étaient toujours les seuls instants à prendre place dans cette zone de temps interdimensionnelle dans laquelle nous existons. Qu'également ces derniers instants sont futiles, puisqu'ils ne sont rien d'autres que… nos derniers instants, quand nous nous préparons à sombrer dans l'oubli, à aller vers notre destination finale…"
Je déteste les gens.
Enfin pas vraiment, pas de façon aussi cynique. Mais actuellement, je ne peux pas les supporter. Disons, du moins, la population féminine de mon lycée.
"Oh, mince alors ! Je n'arrive pas à y croire ! Chris Dawson vient ici !"
Une autre fille se mit à crier pendant que je passai à côté d'elle au réfectoire. J'avais entendu ces mêmes mots répétés encore et encore toute la semaine. Depuis que ce type, Chris Dawson avait annoncé sur les réseaux sociaux qu'il allait venir dans notre université, toutes les filles étaient en émoi. Et même quelques garçons également.
Je n'ai aucune idée de qui il s'agit. J'écoute de la musique d'autrefois, c'est ma colocataire et meilleure amie qui m'a fait connaître Sam Hunt. Je n'en ai pas été impressionnée. Alors ce Chris Dawson ne va pas m'impressionner lui non plus.
Ce n'était pas ainsi que c'était supposé se passer. Où était le romantisme ? L'amour qui donnait le tournis aux jeunes filles ? Où était le mari parfait, dévoué, avec qui elle voulait passer le reste de sa vie ?
Cela n'arrivera jamais.
Elle comprit cela et c'était comme si une pierre lui était tombée sur l'estomac. Ce joli conte de fée était destiné aux enfants, et elle était une adulte. Les gens se mariaient par convenance tout le temps. Ce n'était pas si étrange. Et elle n'allait pas réellement se marier avec lui. Ils se sépareraient le moment venu, et elle pourrait continuer sa vie, comme si rien ne s'était passé, à chercher l'homme qui lui conviendrait et qui serait probablement chauve et bedonnant.
Son corps était en manque, comme si elle était accro. Il allumait les alarmes de son plaisir rien qu'en se trouvant dans la même pièce qu'elle, et elle ne pouvait nier que son esprit imaginait des choses rien qu’en le voyant.
J'aimerais bien être comme elle parfois. Ne pas avoir peur de parler devant des gens, ou même de parler tout court. Peut-être que je devrais commencer par mieux me coiffer. Ses cheveux à elle sont doux, longs et bruns. Les miens sont bruns aussi, mais j'ai des boucles qui les font ressembler à des bouchées en chocolats trop grosses. Ca prend des heures de les discipliner, c'est pourquoi je préfère les laisser comme elles sont. Becca est jolie également, ça lui rend la vie plus facile. Les garçons tombent à ses pieds pendant qu'ils me supplient de faire leurs devoirs de chimie.
Ses yeux étaient la seule chose qui l'avait marqué, décida-t-il. Ils étaient d'un gris-bleu presque froid, une couleur exotique en contraste avec ses cheveux bruns et sa peau claire et lisse. Il essayait de se convaincre qu'il s'agissait probablement de lentilles de contact, portées pour donner un peu de caractère à une femme autrement banale, mais il savait que c'était faux.
Ce genre de femme ne gaspillait pas d'argent en frivolités telles que des lentilles de contact.
Lizzie n'était pas le genre de fille sexy qu'il séduisait dans les bars. Elle n'était pas le genre de femme à gros seins qui se jetait à ses pieds, avide de célébrité, d'argent et de sexe. Ses yeux n'étaient pas trop maquillés et ses vêtements n'étaient pas moulants au point qu'on puisse voir toutes les lignes et les courbes en-dessous. Et ses cheveux étaient toujours un peu frisés, même si on voyait bien qu'elle les avait brossés et y avait appliqué un peu de laque.
Elle s'était perdue dans la douce sensation de ses bras autour d'elle. La façon qu'il avait de la toucher, de la désirer. C'était mieux que tout ce qu'elle avait connu et elle voulait le laisser faire le plus possible, parce qu'elle n'avait pas les idées claires. Cela n'avait pas d'importance qu'ils fussent sur le balcon de la maison de leur patron, ou qu'elle n'ait aucune idée de qui était cet homme masqué. La connexion était là, et elle était vraie.
Soyons clairs sur une chose : je ne suis pas une de tes poulettes. Je ne suis pas là pour enlever mes vêtements et écarter mes cuisses pour toi, et si tu penses que tu vas coucher avec moi sous prétexte qu'on doit faire semblant d'être ensemble pour ton père, tu te trompes. Ce que l'on fait devant les caméras, c'est n'est rien de plus qu'un contrat professionnel, et ce que l'on fait derrière les portes closes, c'est strictement rien. »
Elle avait quelque chose de vraiment mignon. C'était peut-être son attitude de chaton ou la façon dont ses yeux s'écarquillaient à chaque seconde qui passait. Je me demandai pourquoi quelqu'un ayant son apparence pouvait bien être aussi nerveuse. Elle était magnifique et faisait ressembler la plupart des filles de chez moi à des laiderons, mais apparemment, elle n'était pas consciente de sa propre beauté.