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Critiques de Chelsea Quinn Yarbro (28)
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Jacinthes

Dans le futur imaginé par Chelsea Quinn Yarbro, les médias de divertissement tels que nous les connaissons, cinéma et télévision, ont été supplantés par un nouveau médium : le rêve. Toute une industrie organise la production de rêves en récupérant et montant les rêves que font les rêveurs professionnels. Mais ce métier de rêveur, s’il est prestigieux et bien payé, comporte un revers de taille. Les rêveurs finissent inévitablement par « schizer », c’est-à-dire sombrer dans la folie.



Cet argument formidable aurait pu donner lieu à un très bon roman d’anticipation. Malheureusement, le traitement ne m’a pas entièrement convaincue. Bon roman ? Oui. Bon roman d’anticipation ? Non.

Il y a d’indéniables qualités dans « Jacinthes » mais aussi des défauts qui m’ont profondément ennuyée.



Tout d’abord sur l’argument en lui-même, je trouve que l’auteure ne le développe pas suffisamment. Il y a peu de descriptions des rêves et celles-ci sont un peu décevantes, ressemblant beaucoup trop à des films. Mes rêves à moi sont bien plus psychédéliques. De plus, l’auteure n’appuie pas suffisamment sur le problème moral, éthique, que pourrait constituer le fait de commercialiser ce qu’il y a de plus intime en l’Homme, son subconscient.

Quant au problème de « schize », il n’est pas non plus assez développé. On apprend tout d’un coup que tel ou tel rêveur a schizé sans que le lecteur ait été impliqué émotionnellement. Certes, les rêveurs ne sont pas au cœur du récit, ce sont les producteurs mais aussi les psys. C’est par ces derniers qu’il aurait été pertinent de créer une implication émotionnelle.



Ceci dit, ce qui m’a le plus gênée dans « Jacinthes » se situe dans son aspect dystopique. Le roman m’a semblé très étriqué. On n’a qu’un aperçu très réduit de la société du dehors, tout le roman se situe au sein de l’entreprise. Peut-être est-ce une volonté de l’auteure mais cet angle narratif ne m’a pas convaincue. La quatrième de couverture fait référence au film « Network » de Sydney Lumet. La comparaison est bien vue, « Jacinthes » est une œuvre assez proche de la satire des médias qu’était le film de Lumet. Le film se déroulait lui aussi exclusivement dans le monde des médias, et ne sortait jamais dans le monde réel. Mais dans « Network » c’était pertinent, le monde du dehors étant celui que nous connaissons, c’était le nôtre (celui de 76), il n’était pas nécessaire de contextualiser l’industrie télévisuelle qui était dépeinte. Le roman de Yarbro se déroule dans le futur, la société a évolué, j’aurais donc aimé que l’auteure aille plus loin dans la contextualisation que les rares évocations d’émeutes et de messages subliminaux gouvernementaux. Ainsi, elle aurait pu dépeindre une société future découlant directement de notre présent, pointant ainsi du doigt les dérives médiatiques actuelles, tout en imaginant jusqu’où cela pourrait aller.

Ce qui m’est apparu comme une faiblesse pourrait être perçu par d’autres lecteurs comme une qualité. En effet, le côté huis-clos du roman offre une plongée assez saisissante du monde de l’entreprise, ses manigances et intrigues, ses luttes de pouvoir et ses rapports de force. Cet aspect est vraiment intéressant et réussi. Et ce, d’autant plus que le personnage principal est subtilement caractérisé, Yarbro refusant la facilité du personnage lisse et positif. En effet, si Jehanne n’est pas vraiment à l’aise avec ce qui arrive aux rêveurs, cela passe après son ambition de grimper dans la hiérarchie. Cette dualité est intéressante et, à ce titre, la fin ouverte est plutôt bien vue. Au lecteur d’imaginer quel sera son choix, habile façon d’interroger le lecteur lui-même sur ce qu’il ferait.



Il y a des choses très intéressantes dans ce roman, que ce soient l’argument de départ, le personnage principal nuancé ou la satire du monde de l’entreprise. Mais le manque de développement de l’aspect dystopique m’a vraiment gênée et vient amoindrir la force de « Jacinthes ». Le roman aurait mérité d’être plus long, l’auteure aurait alors pu développer cet aspect et enrichir son œuvre.

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Ariosto Furioso

J'ai découvert ce livre en préparant ma liste “Plumes féminines en SFFF”. C'est ainsi que j'ai lu la critique de Relax : un vrai coup de coeur pour lui et donc je me suis laissée tenter.



Avant de commencer ma critique, je dois avouer que je ne sais absolument rien de la Renaissance italienne… mais l'affaire Henri VIII/Anne Boleyn ça oui (quand même ^^). Quoi qu'il en soit, cela n'a pas vraiment d'importance car il est tout à fait possible d'apprécier la lecture de ce livre sans cela. La preuve : j'ai adoré ce bouquin.



Pour ma part, donc, difficile de comparer l'utopie à la réalité mais il suffit de trouver le bon angle de lecture…



L'accroche. Lodovico atterrit avec Bellimbusto (son hippogriffe) et son chittarone en Nueva Genova. Il a tout l'air d'un héros : « Debout, Lodovico attendait, les bras croisés sur la poitrine, juste au-dessous du collier d'or et de saphirs qui commémorait son commandement héroïque de l'expédition en Orient contre la la grande forteresse des Mille Tours d'Or, lorsqu'il y avait défait le grand mandarin en combat sinuglier. » C'est la fantasia.



Dans la realtà… Lodovico est un poète myope qui écrit un récit de fantasy dont il est le héros. On comprend immédiatement que l'histoire va aller tout le long de l'un à l'autre.



J'ai trouvé le personnage de Lodovico très attachant… par l'écriture de son histoire, il vit la vie qu'il ne peut pas avoir (il a l'air assez frustré). J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Damiano et sa relation particulière avec Lodovico. Intrigues… complots… trahisons… sorciers… guerriers de grès et de glace… tous les ingrédients pour donner de la saveur aux récits.



C'est le premier livre de Chelsea Quinn Yarbo que je lis et je dois dire que j'ai été ravie par son style.



Le seul petit bémol est cette histoire de canards… qui n'était pas trop crédible mais passons. Il y a aussi autre chose… la 4ème de couverture m'a fait anticiper quelque chose qui ne s'est jamais produit et cela m'a un petit peu déçue : « (…) Telle est la relatà (…) Telle est la fantasia (…) Jusqu'au jour, tragique, où rêve et réalité se rejoignent… »



Quoi qu'il en soit, une belle découverte qui m'a donné envie de combler mes lacunes en histoire.

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Jacinthes

Il y a des choses très intéressantes dans ce livre :

Chelsea Quinn Yarbro imagine un monde, dans un futur proche, une dystopie avec une économie basée sur la transmission de rêves à la manière de l'industrie cinématographique. On enregistre les rêves des “rêveurs”, personnes sélectionnées pour leur imagination et leur capacité à rêver, tout un système économique est construit sur cette base. Mais il y a un problème, ces “rêveurs” finissent par “schizer”, il deviennent des cas psychotique graves assez vite et finissent leur vie comme légumes dans des hôpitaux psychiatriques. L'usage de ces rêves par les autorités politique permet d'endormir les populations au sens figuré. de la maintenir dans l'apathie. Mais cela ne semble pas marcher véritablement, la surpopulation, les conditions de vie provoquent toujours plus d'émeutes.

Le récit nous fait suivre l'évolution de cette économie par l'intermédiaire d'une productrice de rêves, dans ses questionnements, ses ambitions, ses relations de travail.



Malgré les très bonnes idées, je ne sors pas très enthousiaste de cette lecture. Plusieurs aspects m'ont déçu :

Le rêve est très peu exploité, le trop rares rêves décrits reste assez basique, dans le genre du cinéma populaire actuel, là où on aurait pu attendre un bon délire déjanté, ou un baroque foisonnant, on n'a là qu'un prétexte simple et peu approfondi. L'auteure n'a pas choisi cette voix, dommage.

Ensuite, la folie, l'aspect psychologique, psychiatrique est lui aussi trop basique, cette évolution des “rêveurs” est perçue de façon trop lointaine, on apprend qu'un rêveur déprime, qu'un autre fait des rêves trop tordus, mais cette évolution se contente de faits d'informations, vu du côté des producteurs, et le côté déontologique ne va pas non plus très loin.

Enfin, la dystopie en soit est aussi assez peu exploitée, on n'aura aucune information sur les consommateurs de ces rêves, et du coup, l'aspect politique et social reste totalement superficiel.

La fin choisie par l'auteure aurait exigé que ces trois points soient bien plus importants dans le récit.



D'un autre côté, l'aspect de cette production, d'un point de vue économique et l'intrigue d'entreprise, sont au contraire, très poussés, le destin de l'héroïne dans le monde de l'entreprise est lui bien au coeur de cette histoire, intrigues de société, désir de monter en grade, relations entre les différents membres du personnel, on se retrouve dans un huis clos intense, une histoire d'entreprise économique, très réussi dans le genre, mais c'est malheureusement un genre que je n'affectionne pas particulièrement. de plus, la fin choisie par l'auteure nous laisse sur notre faim de ce point de vue, qu'advient-il des acteurs du marché noir, pourquoi et comment Jehanne va évoluer...



Je suis déçu que ce roman n'ait pas pris une des directions que j'aurais aimé y trouver, je me suis parfois ennuyé, l'intrigue-économique prend trop le dessus laissant les aspects les plus intéressants trop peu exploités.

Très frustrant...

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Ariosto Furioso

Ce livre je l'ai lu il y a plus de 3 ans. Mais mes yeux tombant dessus dans ma bibliothèque m'est immédiatement revenu le plaisir sans limite que j'avais ressenti en le lisant. Il fallait définitivement que je le grave dans mes livres pour une île déserte.

Évidemment c'est pas facile de chroniquer après si longtemps, mais j'avais rapidement chroniqué ce précieux quelque part ailleurs. Le voici:



J'ai adoré cet ouvrage. J'apprécie beaucoup les uchronies et je me retrouve avec deux pour le prix d'une.

Dans une Italie renaissante alternative - et fédérée! - le poète Arioste (celui du "Orlando Furioso") est secoué comme une feuille par les vents des complots des diverses factions qui agitent le pays et l'Europe. Pour s'évader - plutôt pour laisser une trace immortelle - il écrit un "roman" qui conte la lutte des italiens de Nouveau Monde alliés aux indiens Cherokee contre l'immonde "Chasseur de Canard". Dans son conte Arioste lui-même est le héros sans peur, fougueux, noble de caractère, loyal en amitié.

Comment l'évolution du "monde réel" va-t-elle affecter celle du conte?

Une merveille. N'hésitez pas à vous jeter dessus comme des morts de faim.
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Saint-Germain, l'Egyptien, tome 1

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2015-2016.



Je l'ai découvert lors d'un achat multiple et son titre m'a de suite attiré en me parlant d’Égypte et du Comte de Saint Germain. Par contre, contrairement à « Théodosia », ce livre n'est pas destiné à la jeunesse mais plutôt aux adultes même si la maison d'éditions l'a classifiée dans un genre curieux. On lui a mis l'étiquette « Thriller fantastique » alors que cela n'a rien à voir avec la lecture que je viens de faire.



Cette histoire est écrite de curieuse manière : nous avons d'une part des lettres envoyées à différents personnages mettant en avant certains points particuliers de celle-ci et d'autre part, la partie fouilles archéologiques d'un temple racontée par Mme de Montalia. Le comte de Saint Germain n'est finalement présent que dans le titre et en de rares apparitions à travers des lettres adressées à Mme de Montalia. Du coup, ma lecture a été laborieuse et tenace car je voulais savoir comment ce tome se finissait. Mais finalement, je ne pense pas lire le tome 2 car même si l'histoire est intéressante du point de vue de l'archéologie, pour le reste, je n'ai pas réussi à m'intéresser à un personnage en particulier. Le seul qui m'intriguait de prime abord est l'absent de ce roman, le comte de Saint Germain. Il semblerait que l'auteur s'est approprié ce personnage d'une singulière façon, ce qui, d'après sa biographie, aurait créé sa renommée littéraire. Il faudra donc que je me procure ce roman pour le vérifier. Heureusement, l'écriture et le style de l'auteur sont agréables. Du coup, ce tome a été vite lu, 2 jours pour 280p. On sent bien qu'elle a du faire énormément de recherches sur cette époque ainsi que sur l'archéologie égyptienne naissante.



L'histoire est assez simple à suivre même si je m'attendais à tout moment à voir apparaître le fameux comte. J'ai néanmoins pu apprécier les prémices de la recherche archéologique avec tout ce que cela implique en ces temps-là, ainsi que la présence d'une femme non voilée et non accompagnée au milieu de ces fouilles. Il faut dire aussi que celles-ci se déroulent en 1825 donc en ces temps-là et quelque soit la religion, on prenait les femmes pour des idiotes et juste bonnes à faire la potiche et des marmots. Nous suivons donc Mme de Montalia dans ses recherches archéologiques sur un site que le comte de Saint Germain lui a signalé comme étant un temple où on soignait les malades et les mourants. Elle n'est pas très bien vue par l'expédition qui l'accueille ainsi que par différents membres haut placés du gouvernement égyptien. Elle est néanmoins aidée par un moine copte envoyé par Saint Germain ainsi que par certains membres de l'expédition moins collets montés que leur chef. Alors certes, elle n'est pas mariée ni voilée mais en plus, elle a de la répartie et est au faite des bonnes manières à employer en toutes circonstances. Par ailleurs, on découvre les prémices de l'archéologie égyptienne car Champollion n'a découvert que très récemment la pierre de Rosette ainsi que la signification de certains hiéroglyphes. Tout n'est donc pas encore très clair concernant les différents pharaons et leur panthéon de divinités. Et avec ces débuts chaotiques apparaissent les soudoiements ainsi que les vols autorisés de pièces archéologiques par de jeunes aristocrates cherchant l'aventure ou par des natifs du lieu avec protection à la clef. Un roman donc assez intéressant sur cette période-là mais qui n'a pas su me passionner à cause des innombrables lettres dont je ne voyais pas l'intérêt pour certaines, à part faire office de remplissage...



Comme vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé malgré le fait que je m'intéresse à l'égyptologie. Je pense que certaines lettres m'ont déroutées car elles n'apportaient pas grand chose à l'histoire et qu'elles prenaient de la place pour rien. J'aurais aimé en savoir plus sur Mme de Montalia et la raison de cette recherche. Est-ce pour mieux se rapprocher de Saint Germain par le biais de son passé ? Même pour le savoir, je n'aurais malgré tout pas le courage de lire le dernier tome car je préférerais lire le roman qui est entièrement dédié au comte de Saint Germain. Si vous êtes amateurs d'égyptologie dans la lignée de « Champollion l'égyptien », je vous conseille très fortement de découvrir ce roman qui est très loin de l'étiquette « Thriller fantastique » de l'éditeur, sinon passez votre chemin.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Réincarnations

Challenge plumes féminines 2022 – n°8



Roman trouvé en boîte à livres l'an dernier, Je devais le lire rapidement et au final, du fait des nombreuses envies de lecture et de certaines priorités, il est passé à la trappe. Je connais cette auteure grâce au premier tome du « Saint Germain l'Egyptien tome 1 » découvert il y a quelques années. J'ai également « Ariosto Furioso » qui patiente dans ma pal. le résumé ainsi que la couverture m'avaient intrigué au moment du choix, j'espère passer un bon moment avec celui-ci.



L'atmosphère y est très étrange et on se demande ce qui se cache vraiment dans cette petite bourgade. Des photos du film éponyme sont intercalées entre les pages du livre. Pourtant après un prologue intrigant, l'histoire stagne et débute difficilement, le roman ne fait pas plus de 300 pages. Quand est-ce que l'histoire ressemblera au résumé ? Celle-ci finit par se lancer au 2e cas d'incendie. Criminel ou non ? Finalement, le style de l'auteure est très prenant et les pages se sont mises à défiler de plus en plus vite malgré l'horreur de certains passages... À partir du moment où les évènements vont crescendo, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. Il ne me tardait qu'une chose, connaître enfin le fin mot de toute cette histoire. Je commençais à me douter de certaines choses alors que d'autres détails restaient très obscurs pour moi. La fin a de quoi surprendre mais en même temps, tout était sous nos yeux depuis le début. Je ne suis plus si sûre de vouloir voir le film éponyme mais l'avantage d'un roman est que l'horreur y est moins flagrante suivant le talent de l'auteur(e). le moins que l'on puisse dire, c'est que malgré l'information du résumé (d'ailleurs un peu trop bavard), j'ai suivi l'enquête de Dan Gillis avec attention et sans frisson d'horreur...



Comme vous l'aurez compris, je ne peux pas parler le coup de coeur, c'est malgré tout une excellente découverte avec une histoire et un suspense bien conçu. J'ai d'ailleurs plus apprécié cette découverte que ma précédente lecture de cette auteure. Pour les amateurs du genre, je vous conseille très fortement de découvrir cette auteure et son roman. Pour ma part, je continuerai à la découvrir.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Ariosto Furioso

Paru en 1980, Ariosto Furioso est un roman ambitieux de Chelsea Quinn Yarbro, car il lorgne sur différentes genres et sous-genres pour remodeler la Renaissance italienne telle qu’elle aurait pu être.



Ariosto Furioso est avant tout un très bon roman historique. Chelsea Quinn Yarbro utilise des connaissances certaines, extrêmement solides, sur la Renaissance italienne du XVIe siècle jusque dans les moindres détails parfois jusqu’à l’érudition comme dans sa connaissance du personnage de Ludovic l’Arioste, le poète Lodovico Ariosto. Celui-ci est un artiste du nord de l’Italie moderne, mort en 1533 à Ferrare, surtout connu pour un vaste poème épique, Orlando Furioso (Roland furieux) publié en 1516. À l’aide d’une quantité folle de détails, Chealsea Quinn Yarbro nous embarque gaiement dans les affres politique de l’Italie renaissante, notamment autour de Florence et de sa cour. Ce constat se repère d’autant mieux dans l’usage au sein du texte des mots latins et italiens nécessaires à la transcription exacte de la réalité voulue. Pas d’inquiétude pour autant, ce n’est pas gênant à la lecture et si vraiment ça l’est pour vous, il y a un glossaire complet en fin d’ouvrage.

Toutefois, dans le détail des événements, un certain nombre de points, d’éléments proprement historiques diffèrent de notre réalité, ce qui fait clairement de ce roman un ouvrage uchronique. En effet, ce qui est défini comme « la realta » ne correspond pas à l’Histoire que nous connaissons. Le héros, Lodovico, n’est pas resté au service de la dynastie d’Este, mais est passé dans l’entourage très proche de Damiano de’ Medici, petit-fils de Lorenzo il Magnifico. Puisque nous sommes, au moment de l’intrigue, en 1533, Lodovico n’est donc pas du tout mis à l’écart, mais est au contraire au plus proche du pouvoir, à Florence. Ce pouvoir florentin est quasiment la capitale d’une « Italia federata » qui a unifié les différents podestats, républiques et petites principautés d’Italie, même le Vatican ! Devant la précision de cette uchronie, je dis cependant non à la mention de Philip K. Dick pour son Maître du Haut Château sur la quatrième de couverture, car ce n’est pas le même principe utilisé ici : tout roman uchronique n’est pas à rattacher automatiquement à ce classique, aussi bon soit-il, il faut quand même que l’uchronie contienne une œuvre qui transcrit l’Histoire que nous connaissons (ici la mise en abîme se fait avec une œuvre de fantasy). Ici, l’uchronie est d’ores et déjà passionnante ainsi, en suivant ce rêve fou : comment se serait débrouillée une Italie fédérée au cours du XVIe siècle face à des mastodontes comme le royaume nouvellement anglican, le Royaume de France qui lorgne sur les territoires italiens ou les royaumes espagnols qui viennent de trouver une unité ? Évidemment, même fédérée, cette Italie uchronique n’a pas un avenir radiant qui lui tend les bras et le héros a un rôle à jouer dans cette tempête diplomatique.

Mais tout cela ne serait rien si Lodovico Ariosto ne s’était pas décidé à écrire la suite de son Orlando Furioso, le fameux Ariosto Furioso. Dans cette saga épique qui constitue « la fantasia » de ce roman, il imagine que son prince l’a envoyé au Nouveau Monde secourir Nuovo Genova. Sans cette couche supplémentaire d’histoire, sans ce « récit dans le récit » (mise en abîme qui sous-tend l’organisation sans chapitre du livre), le héros n’aurait pas eu tant d’importance que cela, car ce double récit nous montre toutes les facettes qui lui sont inculquées. En effet, « la realta » n’offre pas toujours à Lodovico des moments d’irrésistible bonheur : même si sa famille lui est plutôt proche, même s’il est proche de son prince florentin, la politique ne lui est pas très agréable, les cachotteries ne sont pas forcément sa tasse de thé, il rêve donc à plus d’aventure, à plus d’avancées technologiques, à plus de découvertes et « la fantasia » lui apporte tout ceci. Dans son nouveau poème épique, il s’imagine donc en aventurier irrésistible, qui s’affranchit des stratégies militaires puisqu’il domine même les plus grands généraux, qui tente de s’affranchir des affres de la vie amoureuse puisqu’il essaie tant bien que mal de se consacrer à sa mission divine, et qui s’affranchit même des préoccupations humaines puisqu’il embrasse à bras-le-corps une destinée de héros surpuissant, luttant contre ses fêlures et chevauchant une créature ailée très fantaisiste. Ce magnifique portrait qu’il s’octroie est constamment construit en parallèle de ce qu’il ne supporte pas dans sa vraie vie : chaque nouveau coup de plume est une réponse à une situation réelle qu’il aurait voulu meilleure ; chaque défaut qu’il se trouve, il le tourne en qualité dans une autre situation.



En conclusion, Ariosto Furioso n’a pas dû être un roman simple à concevoir, encore moins à écrire, et en définitive pas non plus à lire pour le lecteur. Pour autant, il faut reconnaître qu’il y a là des qualités certaines de style, de reconstitution historique et d’originalité dans l’imaginaire.



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Ariosto Furioso

Et si le grand Ludovico Ariosto avait décidé d'écrire une suite à son « Orlando furioso », poème épique écrit au milieu du XVIe siècle ayant eu un succès retentissant ? C'est ce que se plaît à imaginer Chelsea Quinn Yarbro, auteur qui m'était jusqu'alors inconnu et qui signe avec « Ariosto Furioso » un roman atypique et plutôt plaisant à découvrir. Le récit alterne entre deux types de point de vue, celui du poète Ariosto, homme de confiance du grand Damiano di Mecici évoluant dans la « réalta », et celui du héros Ariosto, guerrier renommé chevauchant un magnifique hippogriffe et vivant de folles aventures dans la « fantasia ». Le premier univers (le notre, donc) est effectivement très réaliste, en grande partie grâce au remarquable travail de reconstitution effectué par l'auteur qui nous dépeint une Italie du XVIe siècle si riche et si animée qu'on s'y croirait. Et pourtant, certains détails uchroniques viennent bouleverser cette apparente vraisemblance et ajoutent une touche d'originalité supplémentaire à l'ensemble. On apprend par exemple que les grandes et orgueilleuses cités italiennes ont finalement acceptées, avec plus ou moins de bonne volonté, de s'unir en une fédération. A la tête de cette union ? Un prince Médicis, bien décidé à garantir l’unité de l'Italie mais néanmoins rongé par les actes contraires à l'honneur qu'il se voit forcer de commettre pour parvenir à ses fins.



L'univers de la « fantasia » est quant à lui beaucoup moins traditionnel puisqu'on y croise hippogriffe et sorciers indiens dotés de pouvoirs stupéfiants. Il s'agit là de la fameuse suite du « Orlando furioso » dans laquelle le poète tranquille et maladroit se met lui-même et scène et se transforme en héros noble et courageux luttant sur les terres du Nouveau Monde afin de secourir ses alliés indiens. Les chapitres consacrés à ce fier et brave guerrier m'ont un peu moins convaincue car trop ampoulés (intentionnellement, cela dit), même si je me doute qu'une grande partie du charme de ces passages tient aux clins d’œil renvoyant à l’œuvre d'origine que je n'ai pu relever puisque ne connaissant pas l' « Orlando furioso ». Les chapitres mettant en scène le poète Ludovico sont pour leur part beaucoup plus passionnants. D'abord parce que le personnage est, de part sa maladresse, très attachant, ensuite parce que l'aperçu que nous offre l'auteur des intrigues de la cour florentine est pour le moins prenant. A tel point d'ailleurs que l'on pourrait regretter qu'il ne s'agisse justement là que d'un aperçu et que l'auteur n'ait pas choisi de développer un peu plus cette Italie uchronique. Le personnage de Damiano de Médicis, prince n'hésitant pas, pour le bien de sa fédération, à employer les méthodes les plus condamnables préconisées par Machiavel tout en souffrant de son honneur et son honnêteté perdus, mériterait à lui seul quelques centaines de pages supplémentaires.



Un roman original mêlant deux uchronies : l'une, plus réaliste, mettant en scène l'Italie du XVIe siècle, et l'autre, plus fantastique, se déroulant sur les territoires indiens du Nouveau-Monde, où toute forme de magie n'a pas encore disparu. Deux mondes qui vont pourtant tragiquement finir par se mêler. Une bonne découverte pour laquelle je remercie Relax67 sans qui je serais sans doute passée à côté de ce roman.
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Fausse aurore

Chelsea Quinn Yarbro a tout d’abord écrit « Fausse aurore » sous forme d’une nouvelle. Ledit texte fut parut dans un recueil nommé « Femmes et merveilles », parmi lesquels se trouvent de grands noms de la Science-Fiction notamment la très regrettée Ursula Kroeber Le Guin ou bien encore Marion Zimmer Bradley ainsi que Kate Wilhelm. Le présent ouvrage est donc la version longue. À noter que les deux textes sont rares puisqu’ils n’ont connu qu’une parution.



C’est lorsque j’ai lu la dernière ligne de récit post-apocalyptique, qu’une vague immense d’émotions a déferlé en moi. Ce livre est à la fois sensible, triste et d’un pessimisme. Même si tous ces points ne sont guère réjouissants, il est bon de se rappeler le confort dans lequel nous vivons, tout comme il est sage de mieux critiquer notre monde de consommations excessives.



Il m’est difficile de parler d’une époque que je n’ai pas connu, celle où l’auteure a pris sa plume pour écrire ce sanglant titre, et donc de trouver les réponses. J’ignore même si les préoccupations écologiques étaient aussi vivaces et d’actualités qu’aujourd’hui. L’atmosphère étant saturé d’éléments létaux que la population mondiale a été considérablement été décimée. Chelsea Quinn Yarbro se sert de ce prétexte pour nous servir un récit plein de détresse.



Deux êtres aux blessures physiques et psychologiques vont se rencontrer pour fuir un monde ravagé par des toxines. À leur poursuite une horde de raiders – nommé dans le récit par “pirate” – qui mène les rares villages à feu et à sang. L’immonde virilité de ces êtres abjectes les pousse à égorger ou violer. L’ensemble du récit est centré sur ces deux fuyards, leur relation, leurs blessures, leur passé, leur avenir. Toutefois, le l’histoire ne souffre d’aucune lenteur. Il est même dopé par leurs rencontres avec les différents survivants ainsi que la faune locale. L’action se déroule dans l’ouest américain.



Même s’il reprend quelques clichés du genre, « Fausse aurore » reste une œuvre majeure de la littérature de l’imaginaire. Chelsea Quinn Yarbro nous dresse une histoire émouvante et pessimiste. Je regrette que le monde dévasté ne soit pas mieux développé. Je suis un peu sur ma faim concernant les raisons de cet air vicié et l’extension massive de l’espèce humaine, bien que l’auteure nous apporte une brève esquisse sur le tard.
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Ariosto Furioso

Conseillé par Relax67, ce roman avait tout pour me plaire : une uchronie se déroulant quelques décennies après ma période préférée en Italie (Renaissance tardive italienne allant de la fin du XVème au début du XVIème siècle) mais en plein sous le règne d'Henry VIII, en Angleterre.



Le récit est divisé en deux parties : l'une est une uchronie (La Realta) et se déroule en Italie tandis que la seconde (la fantasia) mène son action dans la Nouvelle Gènes, ce qui équivaut aujourd'hui aux Amériques fraîchement découvertes. Dans la première partie, Lodovico Ariosto est un poète de la cour du podestat de Florence, Damiano de Médicis et se retrouve rapidement mélés aux intrigues diplomatiques entre son patron et l'Angleterre. Quand il trouve le temps, il écrit un récit de fiction dans lequel il apparaît comme un courageux chevalier, monté sur un griffon, qui doit sauver les peuplades amis de la Nouvelle Colonie face à un sorcier maléfique.



Je n'ai pas pour habitude de lire les synopsis avant de débuter un roman : peut-être, cette fois, aurais-je dû faire exception tant le récit m'est apparut nébuleux. En effet, j'avais débuté le roman par les soixante premières pages au mois de juillet. Étant donné que je n'y comprenais rien et que je n'arrivais pas à rentrer dans l'histoire, j'avais mis cela sur le compte de la fatigue. En août, pendant mes vacances, j'ai donc recommencé le récit sans me sentir davantage concernée (j'en ai lu environ 220 pages, quasiment la moitié).

- La partie uchronie m'a beaucoup plu et s'est révélée être un jeu de piste pour savoir quelles étaient les évènements qui divergeaient par rapport à notre histoire : l'Italia Federata trois siècle auparavant, Savonarole qui ne meurt pas à Florence sur le bûcher mais se réfugie en Allemagne, Thomas More qui sent que son Roi Henry VIII va le faire exécuter, met sa famille en sûreté dans les Provinces Unies avant de demander l'asile à Florence, les Amériques sous domination italienne et non espagnole, etc... J'ai trouvé cela très intéressant d'autant plus que je ne connaissais pas Lodovico Ariosto et je ne savais pas non plus que le poète avait réellement existé.

- En revanche, la partie Fantasy m'a beaucoup ennuyé et m'a semblé quelque peu ridicule parfois. Déjà, je n'avais pas compris qu'elle se passait dans les Amériques (j'aurais dû lire le synopsis) et le personnage d'Ariosto me semblait un peu grotesque et emphatique. Il est possible aussi que ce soit fait exprès mais j'avoue que je n'ai pas du tout accroché.



En conclusion, je n'ai pas aimé Ariosto Furioso, d'où mon choix d'arrêter à la moitié. Je me suis fortement ennuyée, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et très honnêtement, même si je connais un peu la période, j'ai trouvé ce roman difficile d'accès sans jamais réussir à véritablement rentrer dans l'histoire.
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Jacinthes

Ce roman, écrit il y a près de quarante ans, est une dystopie avant l'heure. Mais malheureusement, malgré un sujet assez alléchant, il est loin de tenir toutes ses promesses.



Nous sommes aux Etats-Unis dans les années 2000. La surpopulation fait des ravages : la grande majorité de gens est dans la précarité et la lutte pour la survie. Des émeutes éclatent régulièrement, mettant des villes entières à feu et à sang.



La télévision et la littérature ont été remplacées par des fictions rêvées par des Rêveurs professionnels. Un appareillage (pas si éloigné de ceux utilisé en RV aujourd'hui) permet de se relier aux réseaux de distribution qui les transmettent.



Jehanne Bliss a un poste de responsabilité dans un des plus grands réseaux. Elle a beaucoup d'ambition et est prête à tout pour être nommée au conseil d'administration mais se heurte au fameux « plafond de verre ». Elle assure le recrutement des Rêveurs et des Muses (des deux sexes) qui leur sont associés. Beaucoup de jeunes Rêveurs sont eux aussi prêts à tout pour être recrutés mais ce qu'ils ne savent pas c'est qu'ils ont toutes les chances de devenir psychotiques quelques mois au pire, quelques années au mieux après leurs débuts.



Je n'ai pu m'empêcher de penser, en lisant ce roman, à ce qu'aurait pu faire d'un sujet pareil par exemple Philip K. Dick. Assurément un livre bien plus troublant que celui de Chelsea Quinn Yarbro, qui pèche par beaucoup de statisme. On ne quitte guère le monde de l'entreprise et ses intrigues de pouvoir tout au long du récit. Il m'a semblé franchement répétitif et délayé. L'auteure ne tire pas du tout partie de beaucoup d'aspects de son arrière-plan : on ne saura jamais vraiment, par exemple, ce que ressentent les spectateurs de ces Rêves fabriqués ni quelle est la nature exacte des relations entre Rêveur et Muse…



En définitive le plus grand mystère reste pour moi son titre : je n'ai pu trouver une seule allusion aux jacinthes tout au long de ce roman (Hyacinths en VO). S'il y a une métaphore derrière ce titre, je ne l'ai pas comprise…

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Fausse aurore

salut les Babelionautes

Encore un roman récupéré dans une boite a lire à Port de Bouc (ville la plus ensoleillé de France 392 jours par an).

Un petit roman Post-Apocalyptique d'une Auteure que je découvre, pourtant Chelsea Quinn Yarbro a plus de soixante dix roman a son compteur, pas tous en SF, de la bit-lit, avec une Histoire de Vampire ou elle s'est inspirée de la vie tumultueuse du comte de Saint-Germain et de la littérature Jeunesse.

Mais dans ce roman parus au éditions Denoël elle nous raconte se qui nous pends au nez si rien ne change sur notre petite boule bleue.

Ce roman est d'abord parus comme une nouvelle puis devant son succès l'Auteure la repris pour en faire false dawn dans sa version originelle.

Elisabeth Vonarburg, qui s'est chargé de la traduction, la traduit en « Fausse aurore » et j'en profite pour la remercier de son travail, sans elle je n'aurais pas pus le découvrir.

Pourtant il n'y a guère d'espoirs pour l'Humanité dans son récit, la Terre est empoisonnée, des Mutations apparaissent dans tous les êtres vivant et même le végétal est atteint.

Dans ce récit Apocalyptique nous allons d'abord suivre Théa, une jeune femme essayant de survivre aux hordes d'humains, retournés a un état de barbarie, ou le plus fort gagne.

Elle fera la rencontre d'Evan, et avec lui et ses secrets, elle va continuer a chercher un lieu ou la civilisation n'a pas disparue.

Le livre se termine sans aucune lueur d'espoir pour ce couple et le reste de l'Humanité.

j'ai lu énormément de roman Post-Apo mais peut-être Jamais un écrivain de SF n'a donné de cet enfer qui nous guette une image plus réaliste et plus bouleversante.
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The Mammoth Book of Vampire Stories by Women

This anthology turned out to be a mixed bag of tales featuring different versions of vampires, though some were better than the others. Featuring the only vampire short story by Anne Rice, the undisputed queen of vampire literature, and an autobiographical introduction by Ingrid Pitt, star of the films The Vampire Lovers and Countess Dracula, this Mammoth collection brings together thirty-four uncanny and erotic tales by women who have redefined the genre of vampire fiction. The quest continues—for blood to drink, for souls to steal, for life among the undead.

Contents:

Introduction: My Life Among The Undead by Ingrid Pitt

The Master Of Rampling Gate by Anne Rice

Homewrecker by Poppy Z. Brite

When Gretchen Was Human by Mary A. Turzillo

The Vengeaful Spirit of Lake Nepeakea by Tanya Huff

La Diente by Nancy Kilpatrick

Miss Massingberd and the Vampire by Tina Rath

The Raven Bound by Freda Warrington

Vampire King of the Goth Chicks by Nancy A. Collins

Just His Type by Storm Constantine

Prince Of Flowers by Elizabeth Hand

Service Rendered by Louise Cooper

Aftermath by Janet Berliner

One Among Millions by Yvonne Navarro

Luella Miller by Mary E. Wilkins-Freeman

Sangre by Lisa Tuttle

A Question of Patronage by Chelsea Quinn Yarbro

Hisako San by Ingrid Pitt

Butternut and Blood by Kathryn Ptacek

Sleeping Cities by Wendy Webb

The Haunted House by E. Nesbit

Turkish Delight by Roberta Lannes

Venus Rising on Water by Tanith Lee

Year Zero by Gemma Files

Good Lady Ducayne by Mary Elizabeth Braddon

Lunch At Charon's by Melanie Tem

Forever, Amen by Elizabeth Massie

Night Laughter by Ellen Kushner

Bootleg by Christa Faust

Outfangthief by Gala Blau

My Brother's Keeper by Pat Cadigan

So Runs The World Away by Caitlin R. Kiernan

A North Light by Gwyneth Jones

Jack by Connie Willis
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Réincarnations

Chelsea Quinn Yarbro a écrit quelques titres en science-fiction et en fantastique. Une auteure que je découvre avec Réincarnations (Dead and Buried) parut en 1980. Il existe un film tiré du roman.



Un homme se promène sur la plage longeant un paisible village du nom de Potter's Bluff. Aussitôt assaillit par une faune locale, le comité d'accueil, il est aspergé d'essence et brûlé vif. Le shériff Gillis, c'est un événement sans précédent. Son enquête sera bien plus difficile qu'il en a l'air.



Passé le premier chapitre, je me suis senti ennuyé par cette enquête policière. J'avoue que je fus tenté d'arrêter ma lecture à plusieurs reprise. En fait, ce n'est que le dernier tiers du livre que cela devient intéressant. L'auteure narre toujours une enquête policière, mais se tourne de plus en plus vers le fantastique.



Le style de l'auteure est bien spéciale, elle noie facilement le lecteur, que je suis, avec une pléthore de descriptions concernant les protagonistes, leurs allures physiques, vestimentaires, mais également leurs réactions. D'un autre côté, on ne sait pas grand chose de la ville. Il y a de temps à autres, de belles expressions.



Une histoire qui se révèle intéressante sur la fin. J'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher au récit. Du côté des personnages, j'ai bien aimé celui du docteur narcissique, assurément le plus travaillé du livre, bien que toutefois un peu énervant.
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Fausse aurore

Ce n'est pas dans un grand "boum" que la fin du monde se réalise, mais dans une lente érosion due aux conflits, une pollution extrême, la dégradation du climat, des virus et mutations. Et c'est dans ce monde en pleine déliquescence que Thea et Evan essayent de survivre et de faire face à la lie de l'humanité, aux pirates extrêmement violents, aux pestiférés, fanatiques religieux, mais aussi aux chiens sauvages, des araignée mutantes...

Le roman décrit leur errances dans le nord californien ou la nature périclite de jour en jour.

Par petites touches délicates, l'auteure nous dépeint un monde pas si éloigné de ce qui pourrait nous attendre (et ça fait peur !), mais aussi le fort lien qui va se tisser entre les deux protagonistes.

Écrit en 1978, ce récit, qui ne laisse guère d'espoir, reste étonnamment actuel dans ses réflexions sur notre civilisation. Un livre que je ne risque pas d'oublier !

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The Mammoth Book of Vampires

Les maîtres modernes du macabre bring the dead to life in this specially re-vamped edition of the classic compilation every horror fan will want to sink their teeth into.

From an award-winning editor who knows the genre backwards, here is the very best in vampire fiction: from tales of tempting sirens to contemporary serial killers; from the dark origins of fairy tales to a modern reinterpretation of the King of the Undead himself, Count Dracula.

This revised edition features over a dozen new stories, including Tina Rath's A Trick of the Dark and Kim Newman's Andy Warhol's Dracula, as well as classic novellas such as Hugh B. Cave's Stragella and Chelsea Quinn Yarbro's Investigating Jericho. There are contributions by Nancy Kilpatrick, Christopher Fowler, Paul Mcauley, Chelsea Quinn Yarbro, Tina Rath, Neil Gaiman, Harlan Ellison and Kim Newman.

Great collection of stories by a variety of authors. There are shorter stories that are very good, but the novellas made the book for me. There were only two stories that didn't interest me and I skipped. That's not bad for such a large book, and believe me, it lives up to its name, it is big!

- Human Remains - Clive Barker

- Necros - Brian Lumley

- The Man Who Loved the Vampire Lady - Brian M. Stableford

- A Place to Stay - Michael Marshall Smith

- The Brood - Ramsey Campbell

- Root Cellar - Nancy Kilpatrick

- Hungarian Rhapsody - Robert Bloch

- The Legend of Dracula Reconsidered as a Prime-Time TV Special - Christopher Fowler

- Vampire - Richard Christian Matheson

- Stragella - Hugh B. Cave

- A Week in the Unlife - David J. Schow

- The House at Evening - Frances Garfield

- Vampyrhhic Outcast - Simon Clark

- The Labyrinth - R. Chetwynd-Hayes

- Beyond Any Measure - Karl Edward Wagner

- Doctor Porthos - Basil Copper

- Straight to hell - Paul McAuley

- It Only Comes Out at Night - Dennis Etchison

- Investigating Jericho - Chelsea Quinn Yarbro

- Dracula's Chair - Peter Tremayne

- A Taste for Blood - Sydney J. Bounds

- The Better Half - Melanie Tem

- The Devil's Tritone - John Burke

- Chastel - Manly Wade Wellman

- der Untergang des Abendlandesmenschen - Howard Waldrop

- Red as Blood - Tanith Lee

- Laird of Dunain - Graham Masterton

- A Trick of the Dark - Tina Rath

- Midnight Mass - F. Paul Wilson

- Blood Gothic - Nancy Holder

- Yellow Fog - Les Daniels

- Fifteen Cards from a Vampire Tarot - Neil Gaiman

- Vintage Domestic - Steve Rasnic Tem

- Try a Dull Knife - Harlan Ellison

- Andy Warhol's Dracula - Kim Newman



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Ariosto Furioso

Une uchronie d’un intérêt discutable, une mauvaise Fantasy, mais paradoxalement… un excellent roman quasi-historique !



Ce roman est une curiosité. Il arrive à mêler une Uchronie (un monde où l’histoire a pris un cours différent de celui que nous lui connaissons) et un récit de Fantasy imbriqué à l’intérieur. En effet, le protagoniste (le poète Lodovico Ariosto, qui a réellement existé), pour s’évader des intrigues de cour italiennes dans lesquelles il baigne, bien malgré lui, toute la journée, rédige une geste dans laquelle il se fantasme en guerrier intrépide combattant un effroyable sorcier dans une Amérique qui n’a qu’un rapport lointain avec celle de sa réalité. Bien que la quatrième prétende que le procédé rappelle Le Maître du haut-Château de Dick, le rapport n’est en fait que lointain, alors qu’il est bien plus net dans un roman comme La Porte des Mondes de Silverberg.



Uchronie



Commençons par l’aspect uchronique : le point de divergence (selon l’expression consacrée en matière d’Uchornie, le point où l’histoire diverge par rapport à la nôtre) n’est pas unique mais triple : d’abord, l’Italie s’est unifiée avec trois siècles et demi d’avance par rapport à notre Réalité, en une Fédération encore jeune et relativement instable appelée Italia Federata. Ensuite, c’est pour son compte que le Nouveau Monde a été découvert, revendiqué et (vaguement) conquis. Il n’existe qu’une colonie italienne, la Nouvelle-Gênes. Enfin, en cette année 1533, Savonarole, prédicateur catholique intégriste, est bel et bien vivant (dans notre histoire, il est exécuté pour hérésie et appel au schisme en 1498) mais exilé en Allemagne, où il provoque une guerre civile opposant ses partisans aux protestants.

Il existe bien d’autres différences avec notre histoire, mais je ne suis pas assez fin connaisseur de l’époque pour toutes les pointer. Une des principales est cependant que l’Espagne a été mise à l’index par le Pape et ne se mêle pas de la colonisation des Amériques. D’après le peu que l’auteur en dit, elle a plus ou moins pris la place occupée par le Portugal dans notre histoire, colonisant une partie de l’Afrique et des Indes.



Tout l’intérêt d’une uchronie est basé 1/ sur la crédibilité du point de divergence et 2/ sur une description détaillée, facilement identifiable et enthousiasmante pour le lecteur de ses conséquences. Autant le dire tout de suite, le point de divergence (unification italienne au 16ème siècle) ne me paraît pas crédible, et d’ailleurs, à la fin du roman, il ne l’est clairement plus du tout. De plus, la description des divergences est soit trop floue (pas assez de détails), soit pas assez identifiable (tout le monde n’est pas un spécialiste de cette période très complexe, et ne connaît pas Savonarole par exemple…), soit pas franchement glop pour le lecteur. Si l’écrasante majorité des uchronies choisissent un très petit nombre de périodes historiques (en général la Seconde Guerre Mondiale, la Grande Peste Noire, la chute de L’empire romain et la guerre de Sécession), c’est que le lecteur connaît relativement bien ces périodes et que les changements entraînés sont spectaculaires et évidents pour tous. Voir par exemple Chronique des Années Noires de Kim Stanley Robinson ou La Porte des Mondes de Silverberg : la Peste Noire vide l’Europe de ses habitants, ouvrant dans les deux cas la voie à une conquête musulmane (Ottomane ou Arabe) du continent.



Je suis resté systématiquement frustré par l’aspect uchronique, donc : le fait que les deux Amériques soient aussi peu colonisées par les Italiens est peu logique et compréhensible. De plus, tant qu’à faire une uchronie basée sur une conquête italienne des Amériques, autant y placer l’action, non ? A la décharge de l’auteur, c’est ce qu’elle a fait mais… dans la partie « fantasy » du roman, dans le conte rédigé par Ariosto.



Fantasy



Le souci, c’est que si il s’agit incontestablement d’une fantasy (le héros monte un Hippogriffe et combat un sorcier indigène), celle-ci est bien peu enthousiasmante. Déjà, les noms italiens donnés aux indiens sont à la limite du ridicule, aussi bien en Italien qu’une fois traduits en français. Songez que ce redoutable sorcier et nécromancien s’appelle… Chasseur de Canards ! Ensuite, et surtout, tout ce conte est narré sur un ton théâtral qui, s’il n’est pas inintéressant en théorie, montre en pratique vite ses limites car n’aidant pas, là aussi, à installer une certaine crédibilité. En gros, l’Ariosto auto-fantasmé en chef de guerre intrépide dans cette Amérique de contes de fées passe tout son temps la larme à l’oeil, à faire l’apologie du courage et de la dignité de ses Nobles Sauvages de compagnons indigènes.



A part ça, il ne se passe pas grand-chose dans cette partie Fantasy, et surtout pas grand-chose d’enthousiasmant ou d’intéressant pour le lecteur. Je pense qu’il y avait là un potentiel énorme de faire une moitié de roman épique, car songez à ce que nous avons sur le papier : un noble bretteur Italien, dans une Amérique de la Renaissance où la magie existe, qui part au combat monté sur un fier hippogriffe… Donnez ce genre de pitch à certains auteurs ayant écrit des mélanges mousquetaires (ou assimilé) / fantasy, et vous obtiendrez quelque chose de bien plus grande qualité.



Roman historique



Bon. A ce stade là, vous vous dîtes probablement « Uchronie peu intéressante et crédible, fantasy peu ou pas passionnante, bref quel est l’intérêt d’acheter ce livre ? ». Il y en a deux en fait. D’abord, dans les toutes dernières pages, la fantasy et la réalité uchronique se télescopent d’une façon tout à fait poignante. Ensuite, si ce roman a un intérêt relatif en tant qu’uchronie et pratiquement aucun en tant que fantasy, c’est en revanche une photographie absolument remarquable des relations internationales et des intrigues de palais de cette époque. Certes, l’histoire n’est pas vraiment la nôtre, mais la description que l’auteur dépeint des intrigues d’alcôves, relations tourmentées entre le pouvoir seigneurial et le Pape et de celles, effroyablement complexes, entre les grandes dynasties italiennes (des Medici aux Sforza, Della Rovere, Borgia et autres), est très intéressante et extrêmement réaliste et documentée.



En conclusion



Une uchronie discutable car assez peu réaliste et pas assez décrite pour ce qui aurait intéressé le lecteur moyen. Une fantasy peu enthousiasmante car trop théâtrale et trop plate (il ne s’y passe pas grand-chose d’intéressant). MAIS une liaison entre les deux poignante dans les dernières pages du roman et surtout, une remarquable immersion dans les intrigues de palais de l’époque, intéressante et « réaliste » même si elle se déroule dans une uchronie. Au final, un roman qui se révélera souvent trop aride pour celui qui recherche de l’exotisme, que ce soit sur le volet uchronique ou sur le volet fantasy.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Ariosto Furioso

Lu l'édition présence du futur, il y a bien longtemps ; pas accroché à l'histoire qui peinait à se faire connaître. Abandonné et revendu à un bouquiniste en juin 1984 avant de quitter Grenoble.
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Jacinthes

Un livre poignant, à lire absoluement
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Réincarnations

Réincarnation, je l'ai lu, il y' a longtemps. je m'en souviens. Il me semble aussi qu'un film avait été fait...Mais la photo de la couverture me dit quelque chose, en dehors du livre bien sûre.

Quel intérêt d'immoler des gens pour le plaisir de les reconstruire. Il faut que le thanatopracteur soit un génie pour arriver à refaire à neuf ! un grand brûlé. Dans le livre, l'auteur parle de ciment organique. Je connais un thanato en ville. J'essaierai de lui en parler. Mais je sais aussi que les auteurs se renseignent avant d'écrire un livre. Ils effectuent un grand travail de recherche. Dans les romans, il y' a toujours une part de vérité. L'auteur devient consultant, et doit avoir des droits d'entrer aux pompes funèbres ou dans un I.M.L, voir les deux si l'institut médico légal n'est pas équipé d'une salle de thanatopraxie. Mais ils ont tous une salle de soins thanatopracteurs de nos jours. Le croque mort dans cette histoire devait être doué quand même. Et à l'époque de la sortie du livre, on parlait pas trop de reconstitution virtuelle pour l'éclairer avant qu'il se mette au travail. mais n'y'a t-il pas eu des problèmes avec ses "Chef d'Oeuvre" ? Quand la medecine passe entre les mains du mal...Un très bon livre, à mon souvenir.
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