Chris Dolan

Maddy Shannon, substitut du procureur à Glasgow débarque sur une scène de crimes avec pour victimes, deux jeunes garçons mutilés. Afin de remonter au(x) criminel(s), elle va partir des premiers témoins qui ont découvert les corps : deux collègues qui faisaient un jogging. Par ailleurs, il lui faut aussi identifier les deux garçons.

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J'ai un avis plutôt partagé sur ce roman. J'ai beaucoup aimé la lecture facile et fluide, entraînante, avec une substitut du procureur attachante. De plus, on a très envie de savoir qui sont ces deux garçons et si les premiers suspects sont réellement les coupables.



Cependant, à la moitié du livre, la lecture devient poussive pour plusieurs raisons :

- Il y a beaucoup trop de personnages (21 dans l'entourage proche des victimes et peut-être en ai-je omis certains) sans compter les policiers et ceux qui représentent la justice : on s'y perd.

- L'obstination qu'a l'auteur de privilégier deux-trois personnes coupables alors qu'il y avait trop peu de possibilités qu'elles fussent meurtrières ; je ne croyais pas à leur culpabilité tout comme un des personnages, pourtant la possibilité que ce soit eux revient trop souvent au cours du roman.

- La venue de Louis n'apporte pas grand-chose et contribue à délayer le récit plutôt qu'à le recentrer. J'aurais aimé avoir ce personnage juste dans un but "sentimental" et non policier (je ne dis pas pourquoi pour ne rien dévoiler).

- Les passages en italique au cours du roman et qui concernent une autre histoire n'apportent rien et font diversion si bien que l'on a du mal à retourner au coeur de l'enquête.

Enfin, une erreur de traduction. Un des prêtres est appelé tout au long du roman "Monsignor Connolly" en lieu et place de "Monseigneur Connolly" (d'ailleurs, est-il évêque ?). En français, je n'ai jamais entendu le titre "Monsignor". Il y a également dans une phrase le mot "gentlemen" qui est glissé. Il aurait convenu de dire "messieurs". Au quotidien je dirai : "voyez-vous, messieurs, vous avez raison" plutôt que "voyez-vous, gentlemen, vous avez raison".



Pour conclure sur ces bémols, je dirais que ce qui a sauvé la deuxième partie du roman est la fin et la scène dans la foule est particulièrement bien réussie : on la visualise très bien au ralenti et je l'ai trouvée émouvante.

L'auteur aurait gagné en rythme si on avait eu moins d'éléments pour diluer l'histoire.



Je remercie les éditions Metailié et Babelio pour ce livre reçu lors de la dernière Masse Critique.

L’Écosse et la Barbade, reliées par une jeune actrice pauvre séduite par l'aventure et un propriétaire de cane à sucres désirant créer un théâtre, puis par un contingent de jeunes femmes recrutées pour fonder une communauté saine (entendre blanche...), travailleuse (comme les esclaves qu'on commence, lentement, à affranchir)... dans un domaine en huis-clos, mené par un homme aux visées eugénistes. Ça donne des phrases qui font frémir d'horreur et des personnages peu agréables à suivre, qu'on ne comprend pas, mais l'histoire m'a surprise et j'y ai retrouvé l'atmosphère décrite dans L'île de l'éternel retour par Paule Marshall (autrice noire américaine dans les années 60, de parents originaires de Barbade), et aussi celle des "petits blancs" de l'île Maurice racontée par Le Clézio dans Alma. Par des biais différents, ces trois livres parlent de couleur de peau, de hiérarchie et de pouvoir. Plus particulièrement dans ce roman, les femmes pauvres blanches sont de quel côté ?

Vous cherchez un polar original et addictif ? Vous venez de le trouver !



Voici un polar vraiment très intéressant car il sort complètement des sentiers battus et offre au lecteur un excellent moment de lecture. Oubliez le flic baraqué qui affronte les serial killers sans aucune once de peur, oubliez le flic brisé légèrement alcoolique, voici Maddy Shannon ! Ce personnage central est le gros point fort du livre de Chris Dolan !



En effet, je suis immédiatement tombée sous le charme de Maddy, cette substitut du procureur a une personnalité que l'on rencontre peu dans ce genre littéraire, elle est terriblement attachante, humaine, forte et maladroite. Chris Dolan nous fait découvrir tous les aspects de sa personnalité : une femme fêtarde, une femme célibataire avec une famille encombrante, une femme qui est prête à tout pour mener à bien cette enquête.



Pour ce premier polar, Chris Dolan s'en sort extrêmement bien. Après il est vrai qu'à certains moments on ressent des petits creux narratifs mais cela repart assez rapidement. De surcroit si l'intrigue est très prenante, c'est surtout cette héroïne qui est le cœur de ce livre. J'ai aussi énormément apprécié le fait de découvrir Glasgow sous la plume de ce romancier.



En définitive, un très bon roman policier qui apporte véritablement un nouveau souffle au genre. J'espère retrouver Maddy dans une nouvelle aventure !
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Parc de Kelvingrove. Printemps frais et fleuri. La découverte de deux adolescents exécutés d'une balle dans la tête, les membres en désordre, les têtes tordues de côté, saupoudrés de pétales blancs, "comme pour une cérémonie de mariage satanique". Tout à coup, le printemps ne semble plus si frais et fleuri à Maddy Shannon, substitut du procureur.

Quelques jours plus tard, le corps d'une jeune fille de 14 ans est retrouvé dans un jardin, tabassée, tuée aussi d'une balle dans la tête, probablement exécutée cinq jours avant les deux jeunes retrouvés dans le parc. A-t-elle été tuée sur place ou traînée jusque-là pour l'achever? Malgré un mode d'exécution identique, aucun  lien ne semble relier les trois meurtres.

2006, dix ans plus tôt. une série de meurtres avait bouleversé la ville de New-York, aux USA: de jeunes victimes non identifiées, présentant des similitudes avec ceux exécutés à Glasgow en 2016. Affaire classée faute de pistes et d'indices probants. Afin de déterminer s'il existe un rapport entre les deux affaires, Louis Casci, inspecteur au NYPD, vient épauler ses collègues britanniques.



Une fois n'est pas coutume, le personnage enquêteur est une femme, substitut principal du procureur. Habituellement, les substitut traitent les affaires de décès suspects du fond de leur bureau, mais Maddy n'est pas un substitut ordinaire: elle aime bien se rendre sur les scènes de crime afin de se rendre compte par elle-même et interroger les membres de la police scientifique et les inspecteurs chargés des enquêtes. Nous lecteurs pouvons ainsi suivre les investigations d'un point de vue inhabituel, pénétrant les arcanes de la justice britannique.

Le +: les difficultés que rencontre Maddy dans sa carrière en tant que femme, notamment de la part de son chef: "Elle avait longtemps espéré qu'à partir de maintenant ....

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Lien : https://legereimaginarepereg..

Maddy Shannon, substitut du Procureur … On s’attend à voir arriver une exécutive women en tailleur gris et chaussures pratiques … Mais c’est une femme pulpeuse,  en jupe et talons aiguilles, mal réveillée, qui déboule au petit matin sur le lieu du crime. Et quel crime ! Deux ados morts, face à face, mutilés, lardés de coups de couteau …

Et Maddy la fêtarde devient immédiatement Maddy la justicière, outrepassant ses fonctions pour s’impliquer dans l’enquête, au grand dam des forces de police. Mais il y a aussi Maddy l’Italo-irlandaise de Glasgow, pourvue d’une mère catho plutôt encombrante, et Maddy la célibataire, sous le charme d’un enquêteur new-yorkais dépêché en Ecosse … Car le crime de Glasgow présente pas mal de similitudes avec des meurtres inexpliqués aux Etats-Unis …

Ce premier polar de Chris Dolan est une réussite : Glasgow, ses parcs, ses rues, ses ambiances, des enquêteurs aussi divers que bien campés, une mère envahissante et limite bigote, un évêque omniprésent, un sniper de l’IRA, une héroïne toujours prête à faire la fête et à draguer en équipe avant d’aller à la messe le lendemain …

Le fil de l’enquête est régulièrement interrompu par des épisodes de « La grande aventure de Nono », récit de l’exil du grand-père italien vers l’Ecosse, ajoutant ainsi épaisseur et couleur au personnage de Maddy. On aimerait retrouver dans un prochain roman l’héroïne haute en couleur et le coup de théâtre final qui font de « Une femme infréquentable » une belle découverte. Merci donc à Masse critique.

Enfin un roman policier qui se démarque de la production actuelle. Comment ? Déjà en situant l'intrigue non pas aux états-unis comme souvent mais en Écosse et en évitant de nous infliger comme héros un policier torturé et mal dans sa peau. Ici c'est une héroïne et elle n'est pas dans la police elle est substitut du procureur. Autre intérêt de cette héroïne c'est que bien qu'elle soit plutôt intelligente elle a tendance à être gaffeuse et maladroite ce qui apporte un peu de légèreté dans une intrigue policière qui est franchement sombre. Sombre déjà à cause du fait que les victimes soient des adolescents et qu'ils soient issus de milieux défavorisées. L'auteur plonge ses lecteurs dans les méandres d'une enquête complexe, sans pour autant les perdre, avec son lot de fausses pistes et de rebondissements. Ses personnages ne sont pas caricaturaux, l'intrigue est rythmée et passionnante et il fait de Glasgow un élément important et crucial de l'enquête. En espérant que l'auteur fasse vivre d'autres péripéties a cette substitut du procureur si attachante.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Métailié noir pour m'avoir permis de participer a cette masse critique.
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De l'Écosse à la Barbade, dans les Caraïbes, quelle étrange destinée pour une jeune comédienne. de la vie d'une troupe itinérante à celle, insouciante, de jeunes gens à Bridgetown, capitale de l'île, puis dans une plantation de cannes à sucre, tel est son étrange destin.

Chris Dolan situe son récit à l'époque où vient d'être aboli l'esclavage. Les esclaves sont devenus des hommes libres. Pour les colons blancs, la vie change également. L'auteur va nous raconter la destinée d'Elspeth, cette comédienne écossaise qui va évoluer dans ce monde dur des coupeurs de cannes. Elle aura une place privilégiée dans ce petit monde, une micro-société où se côtoient gens de couleurs, jeunes et vieux, femmes et hommes. Mais son désir d'être actrice n'est jamais bien loin.

Ce roman contient des histoires d'amour, un peu d'exotisme et une tranche d'histoire. En effet, l'auteur nous permet d'apprendre ce qu'était la vie dans une colonie britannique à cette époque.

J'ai trouvé ce livre intéressant mais je n'ai pas ressenti un enthousiasme débordant à sa lecture.

Chris Dolan manie fort bien les règles du genre ; son écriture souple et riche, bien rendue par le traducteur, sait jouer sur plusieurs registres tout en dévoilant des personnages éminemment crédibles. Résultat : ce premier roman noir est une réussite.
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