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Citations de Chris de Stoop (53)


« Je voulais seulement voler l’argent et qu’il soit inconscient. Après ça, M. Maroy était KO. Il allait bien » (Rachid)
C’est l’un des rares moments où la présidente sort de ses gonds : « Bien ? Que voulez-vous dire ?
- Pas mort, répond Rachid de sa voix grave.
- Monsieur, il y a une différence notable entre être bien et pas mort ! Et qu’avez-vous fait de l’argent ?
- J’en ai donné une parie à mes parents et j’ai dépensé le reste. Je regrette énormément. »
A la fin du premier jour du procès, j’ai déjà les oreilles qui bourdonnent.
Ils ne savent même plus pourquoi.
Ils n’avaient pas imaginé la souffrance.
Ils étaient obsédés par l’argent.
Ils regrettent, regrettent, regrettent.
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Daniel avait des journées remplies d'activités simples, effectuées selon un rythme immuable, une régularité rassurante. Il nourrissait ses vaches, allait chercher du foin dans la grange, alimentait le poêle à charbon, faisait chauffer la soupe, cuire un bifteck ou un pigeon, buvait une Rodenback, piquait un petit somme sur le divan, prenait du maïs dans le silo, enlevait le fumier dans l'étable, s'asseyait dehors par beau temps pour regarder les poules ou les nuages, savourait la chaleur du soleil sur son vieux visage, ainsi passait le temps.
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Il n’y avait rien de valeur à voler : pas d’ordinateur, pas de smartphone, pas même de télévision. Comme si le vieux refusait de regarder le monde à travers un écran ou d’amasser des objets. Il donnait l’impression que tout ce que les autres possédaient ou faisaient était ridicule. Et à cause de cela, il déplaisait.
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Le gros problème est que vous mélangez commerce d'êtres humains, trafic d'êtres humains, immigration illégale, travail au noir et travail du sexe, comme si tout était égal à tout. Alors qu'en réalité, ce sont des choses fondamentalement différentes. Mais vous préférez tout mettre dans le même sac, car cela vous donne un alibi pour renforcer la "forteresse Europe" et déclarer la guerre aux émigrés. Mais au lieu d'arrêter le flux, cette guerre a poussé les gens dans les mains des trafiquants. Le verrouillage de l'Europe a été pain béni pour le crime tout comme la prohibition aux États-Unis dans les années trente.
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Western Union.
C'était, en gros, l'unique publicité que l'écrivain voyait dans les rues : le jaune criard des enseignes de la Western Union. Le réseau américain de transfert d'argent était peut-être devenu la principale source de revenus de l'Albanie.
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Si j'envoie Maxim en prison, la tradition albanaise lui donne le droit de se venger.
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Daniel avait des journées remplies d’activités simples, effectuées selon un rythme immuable, avec une régularité rassurante. (…) Il se concentrait sur ce qu’il faisait et sur rien d’autre. Moins vous avez d’activités différentes, plus vous vous y consacrez. Une nouvelle journée ne lui réservait rien de neuf, mais même ce que vous avez fait des milliers de fois peut vous paraître aussi inédit qu’au premier jour.
Daniel n’avait as besoin de luxe ni de confort, il préférait la privation au plaisir. Les toilettes étaient à vingt mètres de la maison, mais cela ne le dérangeait pas. L’hiver, le poêle s’éteignait souvent, mais il n’avait pas peur du froid. Il aimait rester assis dans l’obscurité. Il a même connu la faim. Il vivait avec les éléments et aimait cette existence rudimentaire. Sans liste de choses à faire dans la journée, ni de ce qui reste à accomplir dans sa vie.
Daniel n’avait pas besoin de quitter sa ferme pour être quelqu’un. Il était maître de sa vie, maître de son temps, à chaque seconde. Le temps pouvait s’étirer autant qu’il le voulait. S’il avait envie de rester couché toute la journée sur son divan, il le faisait.
Cela ne semble guère séduire grand-monde de nos jours. En 2014, selon une enquête de Harvard et de l’université de Virginie, la plupart des hommes préféreraient s’administrer une décharge électrique que de se retrouver seuls avec leurs pensées, sans smartphone ni autre distraction. Rien en leur semblait pire que ce rien.
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Pascal, de son côté, a trouvé une Golf 4 pour 3 100 euros et l’a ramenée lui-même d’Hersal à Evregnies, avec de vieilles plaques qu’il avaient subtilisées à son père, et sans permis de conduire, assurance ni immatriculation. (...)
- D’où tient-il tout cet argent ? A demandé la mère de Pascal à son père.
- Ca me semble OK, lui a répondu celui-ci, qui s’apprêtait à partir au ski bientôt et à laisser Pascal seul dans le studio.
- Tu le laisses faire sans rien dire ? Il n’a même pas de permis de conduire, a rétorqué la mère.
Des années après leur divorce, ils continuaient à se bagarrer.
Le fait est que les parents ne posaient jamais de questions ou presque à leurs enfants. Ils se sentaient impuissants. Ils ne savaient tout simplement pas ce que leurs enfants fabriquaient. Ils préféraient peut-être ne pas le savoir, car ils avaient déjà assez de mal à gérer leur propre vie. Ou bien, ils faisaient comme s'ils ne savaient rien. Ou encore, ils avaient simplement peur de leurs fils.
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Son isolement progressif au cours des vingt dernières années n’a pas seulement résulté, selon Christian, d’une situation de solitude et d’appauvrissement, c’était devenu un choix de vie. Il avait perdu tant de choses précieuses, sa famille, ses terres, son exploitation, il était ce qu’on appelle un « fermier finissant » et il voulait être seul avec ce qui lui restait : ses vaches et ses souvenirs. Oncle Daniel, qui était entièrement habité par le métier d’agriculteur, n’était pas parvenu à transmettre la ferme à des descendants, et c’était là son pire échec. Il était « le dernier Maroy », car même dans la famille éloignée, personne n’avait transmis le nom. « Après moi, il n’y aura plus personne. »
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La première conclusion qu'il a tirée était qu'il y avait eu un effet d'opportunisme dans la dynamique de groupe. Le groupe était aussi immature que l'était chacun de ses membres. Il n'y avait pas eu de véritable stratégie, pas de préparation, comme s'ils allaient seulement tuer un lapin ou commettre un vol mineur. Ce n'était pas non plus un groupe clairement défini, plutôt un ensemble fluctuant de jeunes qui partageait un avenir incertain et un sentiment d'injustice sociale. Ils étaient en manque de lien et voulaient appartenir à quelque chose. Le groupe leur donnait un statut et une raison d'être. Étant donné leur rejet de la société qui leur offrait trop peu de chances, prendre ce qui était possible de prendre, quitte à le voler, leur paraissait légitime
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Dans sa ferme, derrière ses volets fermés et sa porte barricadée, personne ne pouvait le voir ni l’entendre, il pouvait être simplement lui-même. Libre.
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Il y avait un objet bizarre posé sur une table d’appoint. Un lourd téléphone en bakélite, avec un cadran rond, une sonnette mécanique et un cordon épais, datant probablement d’il y a plusieurs dizaines d’années, de l’époque où téléphoner était encore quelque chose d’important. Aujourd’hui, un nouvel iPhone sortait presque chaque année. Aujourd’hui, le changement était plus rapide que jamais, alors que la ferme respirait l’immobilisme et l’inertie.
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L'Organisation internationale pour les migrations parlait à présent de 100.000 victimes environ venant de l'ancien bloc communiste et de plus de 500.000 à l'échelle mondiale, mais sans jamais dire sur quoi ces chiffres étaient fondés.
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- Qu'avez-vous fait ? voulait savoir le chef d'État.
Sa voix trahissait une certaine impatience. Ces dernières semaines, les rafles s'étaient succédé. D'innombrables prostituées avaient été arrêtées.
Les fonctionnaires se cachaient derrière des mots qui ne voulaient rien dire et des phrases qui ne menaient nulle part.
- Les victimes sont une deuxième fois maltraitées, dit le roi d'un ton sévère. Les coupables ne sont pas inquiétés, mais les femmes sont arrêtées et expulsées.
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C'était donc ainsi. Le déclin moral devait être une nouvelle fois conjuré. La politique était à nouveau réduite à une affaire de bien et de mal, de faute et d'innocence, de vierge et de putain, d'homme et de monstre. La réduction d'une réalité complexe à une simplicité trompeuse, n'était-ce pas là le propre des mythes ? Apparemment, on avait à nouveau grand besoin de mythes, à la fois dans la presse et dans l'opinion publique, mais aussi chez tous ceux qui savaient les manipuler et exploiter leur rhétorique.
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Elle. - Tout le monde peut raconter sa vie de douze façons différentes, et tous les récits sont vrais, même s'ils sont contradictoires. Tout dépend de ce que tu veux entendre.
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Toutefois, l'écrivain savait aussi que la vérité et l'objectivité n'existaient pas. Pas même dans un procès-verbal, censé laisser parler les faits d'eux-mêmes. Les faits ne parlaient jamais d'eux-mêmes. Ils étaient toujours enregistrés par quelqu'un. Lui aussi explorait, interprétait et reconstruisait la réalité suivant sa vision et ses capacités propres. N'était-ce pas sa tâche que de rendre un monde chaotique compréhensible et intelligible ?
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Bien d'autres articles de Stead se révélèrent avoir été à moitié inventés, mais cette pratique était, selon lui, justifiée lorsqu'il s'agissait de servir une bonne cause.
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Dans le "kanun"*, il n'y avait pas de place pour le romantisme. La femme n'était rien d'autre qu'une bête de somme. La propriété de son mari. Contrainte à l'obéissance inconditionnelle. Ce que l'homme albanais dit est parole d'Évangile. Sa volonté fait loi.

*kanun : Le Kanun est le nom de codes de droit coutumier médiéval auquel se réfèrent encore certains clans des territoires albanais du nord, y compris au Kosovo, au Monténégro oriental et en Macédoine occidentale.
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Vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est de survivre à une telle dictature. Imaginez que vous avez passé toute votre vie en prison - et l'Albanie était la plus grande prison du monde - et qu'un jour, la porte s'ouvre, que vous pouvez enfin partir, et là vous vous apercevez que personne ne veut de vous ! L'Est s'est ouvert et l'Ouest s'est fermé ! C'était comme si l'Occident nous avait dit : laissez-nous tranquilles, votre pauvreté nous donne la nausée !
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