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Citations de Christine Arnothy (160)


Les montres continuaient, cependant, de marquer l'heure avec sérénité, les aiguilles couraient sans hâte autour du cadran : y avait-il deux semaines ou deux ans que nous vivions comme des taupes?
Y aurait-il un "aujourd'hui", un "demain", ou bien une éternité de caves obscures et enfumées?
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Christine Arnothy
J'aime la vie, profondément, elle se mérite, la vie. Nous devons tous, êtres humains ou animaux, nous libérer des cages.
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- Vous êtes kikuyu ? demandai-je.
- Non. Masaï.
J'aurais dû le deviner ; cette haute taille, cette dignité sévère empreinte d'humanité, appartenaient aux anciens nomades, jadis maîtres de la savane.
- Avez-vous des enfants ?
- Beaucoup.
Comme c'était simple. L'homme ensemençait la femme, celle-ci accouchait les enfants grandissaient, il en restait toujours un pour aider les vieux parents.
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Trahir un chien est encore plus cruel que de trahir un homme, car il ne sait pas de quoi il s'agit et ne peut juger que d'après les intonations et les physionomies. Si on lui dit les choses les plus méchantes en souriant et d'une voix douce, il vient vous lécher la main avec reconnaissance. Je ne veux pas trahir notre pauvre chien.
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- Elle est morte, ma femme. Morte en Afrique.
Aussitôt, dans le regard de la fille aux yeux cernés, se réveilla une lueur d'intérêt. L'homme, qu'il soit meurtrier, veuf inconsolable, coureur invétéré ou semi-clochard sans fric, mais également libre était digne d'attention. Les femmes qui n’avaient ni chien, ni chat étaient tentées de prendre un homme à la dérive, de le loger, le nourrir, le remettre en état de fonctionnement. Elles adoraient réparer, consoler, rapiécer.
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- Vous avez un charme certain...
Je devais le consoler, sinon j'étais venu inutilement. Il se fit confidentiel :
- Je suis doué d'une séduction folle lorsque je tends un écrin à une femme. Quel regard elles ont ! Les diamants éveillent une profonde sensualité.
- Je parle de votre personnalité.
- Mon professeur de mathématiques au collège était aussi laid que moi. Il m'a donné un conseil précieux. dès qu'on sent une hésitation, il faut s'exclamer : " Je ne plais qu'aux femmes intelligentes." Si elle vous refuse, elle se délivre un certificat de stupidité.
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Ça m'amusait quand on me déclarait que j'inspirais confiance. Je soignais mes apparitions. Des pas rapides et une attitude sportive signifiaient que j'étais sûr de moi, et lorsque je portais - comme aujourd'hui - de gros dossiers sous le bras - ceux de la Fondation Fergusson -, j'avais l'air respectable et presque sympathique. A vrai dire, je n'étais ni une crapule, ni un type malhonnête, juste un meurtrier.
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- Vous êtes marié depuis combien de temps ?
- Oh ! je ne sais pas… dix-huit ou vingt ans... une éternité.
- Et elle s'imagine que, après une demi-journée, elle vous manque ?
- Il n'est pas sûr qu'elle le croie. Mais elle aime l'entendre. Depuis des années, nous nous répétons des mots que chacun pense agréables à l'autre. Nous avons maintenant un vocabulaire de politesses et d'habitudes.
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Y aurait-il un "aujourd"hui", un "demain", ou bien une éternité de cave obscures et enfumées?
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Les gens foncent tête baissée dans des catastrophes qu’ils se créent.
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Une bombe non éclatée a démoli notre piano à queue en le traversant de part en part et s'est incrustée dans le parquet. Ce récit a été, je crois, la seule joie de tout mon séjour à la cave ! Savoir que ce piano qui m'avait valu tant d'heures de travaux forcés n'existait plus, me remplissait de satisfaction. Mais je ne fis pas voir mon plaisir, car ma mère pleurait.
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Quand il s'en allait vers son bureau, dans des vêtements choisis par Hélène, il était plus qu'un trophée, le symbole de la douce victoire de sa femme.
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Malade du jeu, je jouais comme on est hémophile. Le contact d'un seul jeton me rendait folle de passion. Souvent, j'oubliais complètement la notion du temps. Dans ces périodes, jours et nuits se confondaient en une hallucination brillante. En perdant l'héritage de mes parents, je faisais saigner des souvenirs ; l'aube me trouvait exsangue.

p. 36
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Et puis, j'étais toujours émue quand, en me désignant comme "expéditeur", je pouvais mettre Versailles, sur le dos de l'enveloppe. Pour une fortune, je n'aurais pas avoué que le rythme insensé de mon travail m'avait empêchée jusqu'ici d'aller voir le palais, les jardins, l'ombre de Marie-Antoinette que j'aimais à cause de Fersen. Même quand on est républicaine, on pardonne tout à une reine qui a su aimer. C'est Stefan Zweig qui m'avait renseignée sur elle, avec l'art infini de l'indiscrétion et de la pitié. Le livre de Stefan Zweig sur Marie-Antoinette avait été pour moi la plaidoirie littéraire d'un avocat qui est amoureux de sa protégée et qui n'est plus lié par le secret professionnel.
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En respectant scrupuleusement la vitesse limitée à quarante kilomètres à l'heure dans les villes, en m'arretant déjà à un feu orange, je contemplais d'autres conducteurs, aussi paisibles que moi. Depuis l'avènement du général, lors d'un accrochage, les conducteurs devaient s'embrasser sur les joues. Trois fois.
"Votre plus grande punition va être l'amour obligatoire de vos proches." Les accidents étaient devenus rarissimes.
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L'arrivée au pouvoir du général Froment de Beaulieu avait changé l'existence des chiens qui devaient avoir un comportement conforme aux nouvelles lois. Mais obligez donc un chien à se retenir... Chaque animal devait avoir un permis de circulation, les propriétaires des clandestins étant aussitôt accusés de sabotage. Des rafles s'abattaient sur les villes et les chiens sans papiers d'identité étaient déportés vers une destination inconnue.
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Je suis submergé par les prières contradictoires. On me réclame - avec autant de ferveur et de conviction d'un côté que de l'autre - la justice. Je ne sais plus qui aider. Ils prient les uns contre les autres. Je n'ai pas assez de juges célestes pour les départager. J'aurais besoin de millions d'anges.
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A cette époque-là, du moins, je ne savais pas encore que l'être humain affublé du nom de "réfugié" doit avoir un destin de saltimbanque, qu'il lui faut être le bouffon d'une société européenne disloquée, le pauvre personnage qui parle, qui raconte, qui essaie de persuader, le camelot idéaliste qui croit dans sa marchandise et qu'on écoute à peine.
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Je songeais à mes amies de Paris, à ces filles aimables et futiles, qui achetaient leur vernis à ongles à Prisunic et leurs vêtements chez Tati. Elles ignoraient les théories métaphysiques, elles se contentaient de rapides prières adressées à un bon Dieu toujours disponible, de l'amour physique et de repas chinois à emporter. Elles étaient satisfaites de petits plaisirs, d'un cinéma ici, d'une crème glacée là, peut-être un jour un deux-pièces cuisine et un enfant. Elles voulaient - en revanche - leurs hommes à elles. Un type qui les engueule, qui les aime, qui les baise, qui les choie, selon le moment, qui leur donne aussi le droit d'aimer, de ne pas aimer, de bouder, d'avoir leurs règles, de se fâcher. Le quotidien. Ah, ces femmes de tous les jours, j'en voulais ! Je ne supportais plus le sublime, il me massacrait, le sublime.
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Ce pays convient aux malheureux professionnels, aux artistes, aux poètes et aux amoureux de l'absurde, je parle de l'absurde à l'état pur. Cette merveille de générosité qu'est la France - je parle de celle d'avant Froment - est plus capricieuse que n'importe quelle femme. Vous balancez sans cesse entre l'insupportable et le sublime. Le sublime français intervient une fois sur dix, une fois sur vingt, mais alors il est à la mesure de l'insupportable. Immense. Je préfère traverser des difficultés dans l'espoir de rencontrer le sublime que patauger dans une médiocrité constante.
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