Citations de Christine Béchar (60)
Je sais… je ne suis pas parfait : trop jeune, trop beau, trop riche !
Mine de rien, moi aussi je prends de l’âge et je réalise que j’attends dorénavant autre chose de la vie. Tu as fait renaître en moi un désir oublié : celui de m’endormir et de me réveiller auprès d’une femme. Je serais heureux que tu deviennes cette compagne.
Il serait insidieux et faux… voire niais de te promettre une liaison durable, car c’est pour moi une terre inconnue, mais je peux t’assurer que ce ne sont pas quelques rondeurs au ventre ou quelques rides en plus qui mettront de l’ombre dans notre relation. Alors si tu m’aimes, ne serait-ce qu’un tout petit peu, tu devrais nous donner une chance.
Tu constateras que ce livre a quantité de pages blanches. Aucune erreur n’a été faite à l’impression. À défaut de pouvoir réécrire notre passé, je te donne la possibilité de finir ce livre en écrivant notre avenir à compter de ta libération. Tu ne peux pas tout prévoir, mais tu peux tracer les grandes lignes. Quelle que soit la voie que tu choisisses, ne perds jamais de vue les mots de Nietzsche :
« L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les événements passés, celui qui ne peut pas, sans vertige et sans peur, se dresser un instant debout comme une victoire, ne saura jamais ce qu’est un bonheur… »
Quand on a un passé aussi douloureux que le tien, on ne peut l’oublier ; j’espère sincèrement que tu seras en mesure de tourner certaines pages et de vivre au présent, sans craindre les à-pics de l’avenir. Je serais heureux de t’y aider.
Patrick
PS : Nietzsche va plus loin : « … et ce qui est pareil ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. »
Mon bonheur, à moi, est entre tes mains.
Quelques minutes plus tard, le jeune homme l’invita à prendre place dans l’herbe.
— J’aime autant m’adosser au tronc d’un arbre.
— C’est là que pissent les chiens.
— OK, abdiqua-t-elle avec une grimace, en s’asseyant sur le lit de verdure.
— Où as-tu mal ?
— C’est mon tibia qui me fait souffrir, demain matin ça ira mieux.
— Pour combien de temps ?
Elle haussa les épaules pour toute réponse, bien consciente que les douleurs reviendraient.
— Je vais apposer mes mains sur ta jambe, tu permets ?
— C’est ta façon de draguer les filles, en venant à leur rescousse et en prétendant pouvoir soulager leurs douleurs ?
— Non, je crois bien que c’est une première, du moins avec une étrangère, mais ça semble marcher, sourit-il.
L’enquête piétine. Les témoins sont inexistants. Les personnes interrogées pour avoir été présentes au Bois de Boulogne à l’heure du meurtre n’ont rien vu ni entendu. La filature du soucieux promeneur au comportement suspect avait été interrompue à la nouvelle du meurtre. Pour cause, le bonhomme avait un alibi en béton : l’inspecteur Joubert ne l’avait pas quitté d’une semelle… jusqu’à la découverte du cadavre fraîchement trucidé. Il ne pouvait donc avoir commis le premier crime cette nuit-là. Impossible de savoir s’il s’est rendu au Bois de Vincennes par la suite. Impossible de l’interroger, puisque son identité est inconnue. L’inspecteur Sorel enrage : comment son collègue a-t-il pu laisser partir cet individu sans prendre ses coordonnées au préalable ? »
J'ai lu quelque part que la vie est comme un livre, qu'il ne faut sauter aucun chapitre et continuer à tourner les pages. Que tôt ou tard, on comprend pourquoi chaque chapitre était nécessaire. Il paraît que rien n'arrive par hasard...
Tu constateras que ce livre a quantité de pages blanches. Aucune erreur n'a été faite à l'impression. A défaut de pouvoir réécrire notre passé, je te donne la possibilité de finir ce livre en écrivant notre avenir à compter de ta libération. Tu ne peux pas tout prévoir, mais tu peux tracer les grandes lignes.
Mon médecin compara ma mémoire à celle d’un disque dur, disant que les informations étaient toujours enregistrées quelque part. Il suffisait d’ouvrir le bon dossier. Il était même probable qu’elle revienne aussi brusquement qu’elle avait disparu. Comme j’avais été retrouvé sans papiers et qu’on ne pouvait que faire des hypothèses sur ce qui m’était arrivé, il fallait souhaiter qu’il ne s’agisse pas d’une amnésie salvatrice, déclenchée par mon subconscient pour masquer des actes criminels.
Quand tout le passé est effacé, c’est comme si on n’avait jamais existé, on se sent tel un clone téléporté d’un endroit inconnu dans un autre. On aspire à retrouver une vie oubliée, car tout est mieux que de fixer un plafond alors que l’incertitude est notre seule compagne. On s’accroche à n’importe quel fétu de paille, à n’importe quelle image évocatrice, vécue ou rêvée.
Le jour J arriva.
J'avais très mal dormi. J'étais hyper nerveux, trop anxieux que tout soit parfait. Sans cesse, j'avais le sentiment d'avoir oublié quelque chose d'important, mais j'avais beau me torturer les méninges je ne voyais pas quoi. Je priai que tout se passe bien. Je n'avais pas le droit à l'erreur ; certes la famille des mariés n'était pas du coin, mais les amis, si. Et ceux-ci étaient définitivement des clients potentiels. Cela faisait des heures que je m'affairais. Mon angoisse avait provoqué des maux de tête, reliquats de mon coma ou de mon amnésie, avec lesquels j'allais devoir composer ma vie, me semblait-il, car s'ils se faisaient rares, ils revenaient au galop, dès que quelque chose me travaillait ou me contrariait.
Il ne sait pas ce que c'est, que de vivre sans identité.
J'ai peur de l'avenir, peur de l'inconnu.
Les souvenirs sont bien présents chez chacun de vous, mais ils divergent totalement. J’imagine que quand ils s’effacent avec le temps, cela passe souvent inaperçu.
Certes, j’avais bonne conscience, mais il fallait bien reconnaître que je ne savais strictement rien sur mon ancien moi. Le moment aurait donc été très mal choisi pour recouvrer la mémoire. J’avais trop peur d’exhumer des souvenirs susceptibles de me nuire.
...elle considérait l’acte sexuel comme une des meilleures médecines, que le cerveau produit pendant la jouissance quantité d’endorphines, encore appelées hormones du bonheur. De la même manière, les caresses déclenchent, à ses dires, la production de dopamine et d’ocytocine qui nous mettent de bonne humeur et nous poussent à aller de l’avant. Les câlins seraient le meilleur remède contre le stress et l’anxiété.
Quand les sens se réveillent, le cœur, l’instinct et le désir nous guident.
Même sans amnésie, une relation peut foirer. Les gens évoluent, font des rencontres, tombent amoureux, se lassent, perdent la mémoire, la retrouvent…
Les gens sous-estiment souvent le jogging aquatique. Ils le prennent pour un sport de vieux, mais quand on le pratique à fond, ça vanne.
Je réalisai à quel point l’eau est un élément remarquable, mais aussi très paradoxal : elle facilite les mouvements tout en opposant une certaine résistance. Le sentiment de légèreté qu’elle procure nous incite à aller au bout de nos possibilités, alors qu’en vérité elle nous freine pour mieux nous faire travailler.
Si mon passé était aussi sombre que présumé, je doutais que ma conscience puisse s’en accommoder. N’était-il pas préférable de vivre dans l’incertitude, en acceptant ce nouveau départ offert par le destin sans plus me poser de questions ? Je décidai d’écouter mon psy : dorénavant, je comptais considérer cette amnésie comme une seconde chance.
Quand on consulte un psychologue, on parle en général de son passé, de son vécu, du ressenti lors de situations bien précises. Moi, je n’avais pas de passé. Mon vécu c’était l’hôpital. Je n’avais aucune expérience à relater, du moins aucune qui soit antérieure à mon accident
Il est difficile de laisser son esprit vagabonder quand on ne sait pas d’où on vient, ni où on va.
On ne respire pas comme ça d’une seconde à l’autre, par réflexe, quand on a perdu l’art et la manière de le faire durant plusieurs semaines.