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Critiques de Christine Détrez (46)
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Femmes du Maghreb, une écriture à soi

Sur les rapports à l'écriture des auteures maghrébines. Problèmes avec le maris, les familles, etc. Difficulté à se faire reconnaître comme auteur, à se faire imprimer sur place...Témoignages. Ce qui est amusant, c'est que, sous des identité à peine déguisées, on reconnait pas mal d'auteures qu'on connait et apprécie.

Travail de sociologue, présenté sous forme d'entretiens.
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My Bloody Valentine

Jusqu’à ce que l’on me le propose, je ne connaissais ni l’auteur ni le livre. En me renseignant, j’ai constaté qu’avant d’être écrivaine, Christine Détrez était sociologue. Et cela se vérifie dans ce roman. Son approche de l’humain est centrée sur les sentiments.



D’ailleurs, on pourrait presque penser qu’il y a une part d’autobiographie dans cette histoire tant les sensations paraissent réelles. On a l’impression d’être avec les personnages, de faire partie de la famille. Les relations entre eux sont parfaitement retranscrites et on ressent chaque émotion. Même si le récit est à la troisième personne, on vit l’ambiance de l’intérieur.



Ça commence comme n’importe quelles vacances familiales. Tout pourrait être tranquille. Mais, comme un drame est annoncé en début de roman, le lecteur est à l’affut de l’instant où tout va basculer. Les échanges des protagonistes prennent alors une dimension différente. Chaque attitude peut être considérer comme suspecte et le moindre petit accrochage peut devenir l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres.



Dans cette atmosphère sous tension, l’autrice s’intéresse à différents thèmes. Elle parle de la famille recomposée et de ses contraintes, surtout lorsqu’elle est issue de l’adultère. Elle examine les relations mère/enfant quand ces derniers cessent d’être des enfants et tendent à devenir adultes. Elle s’attache aussi à pointer les différences sociales qui créent parfois un fossé entre les êtres. Tous ces sujets sont analysés sans aucun jugement, juste dans le rapport entre les acteurs. Ce n’est donc pas une étude froide mais bien une immersion dans les comportements humains.



Christine Détrez nous livre un portrait d’une famille extrêmement réaliste qui va vous faire passer par toutes les émotions. La complexité des relations est domptée par la justesse du propos. Sans user d’artifice narratif et avec une écriture de qualité, elle va vous entrainer dans les profondeurs de l’esprit humain, souvent fragile. Je conseille donc ce court roman social très efficace.
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La construction sociale du corps

Essai de sociologie portant sur la vision, le jugement de la notion de corps dans la société française, au cours des temps. Sujet assez spécifique, mais très intéressant sur le plan de la culture générale, on y découvre l'évolution de la notion d'hygiène, selon les siècles et les classes sociales, les modes vestimentaires et leur impact/signification sur la société (notamment sur le statut des femmes), les us et coutumes liées aux corps... Fort enrichissant intellectuellement, l'auteure amène son lecteur à se poser des questions sur des éléments auxquels on n'aurait pas prêté attention, et je vous recommande d'autant plus cette essai que le style en est plutôt vivant, on est loin des textes rébarbatifs aux phrases (parfois inutilement) alambiquées qui nous font piquer du nez au bout de quelques minutes, si l'on est un tant soit peu fatigué !

Bref, sujets actuels : l'image de soi, le jugement de l'apparence extérieure, l'acceptation de l'autre, les codes vestimentaires qui s'imposent...
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My Bloody Valentine

Encore un roman qui peut s’accompagner d’une chanson idoine, ça devient la mode, et c’est sympa.

Toutes les difficultés d’un couple à peine recomposé après adultère est le sujet principal du livre; dés le départ, on pressent un drame, et en effet,avec beaucoup de subtilité, l’auteur détaille le comportement des amis, des enfants ;les vacances en Corse virent au cauchemar.Les ados vivent à fond leurs vacances, d’autant plus qu’une bombe d’hormones de 16ans les accompagnent, faisant tourner la tête des adultes de l’équipe.

La petite fille qui ne pense qu’à sa maman pousse à bout la pauvre voleuse de mari comme elle se définit elle-même, et la dernière phrase du livre m’a glacé le sang comme on écrit dans les romans, cette fin vaut tout le roman.

Je n’ai éprouvé de sympathie en fait pour aucun des personnages, mais reconnais la justesse de ton de C.Detrez : ou c’est du vécu, enfin presque, ou elle a recueilli de multiples témoignages sur les familles recomposées, tribus pas forcément rose.
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Et pourtant ils lisent...

A l'époque de sa sortie, les résultats de cette étude sur les jeunes et la lecture montraient que lire se décline de nombreuses manières et que même s'ils ne lisent pas forcément des romans classiques, ils lisent !

Passionnante analyse des pratiques adolescentes.
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La nuit des éphémères

Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions Chèvre-feuille étoilée de m'avoir fait découvrir ce livre.



Céline, après une rupture amoureuse, décide de se réfugier dans la maison de sa grand-mère. Cependant, elle entend quelqu'un jouer du piano dans la maison voisine abandonnée et réputée hantée. Elle décide donc d'en savoir plus sur les anciens propriétaires de la maison avec l'aide d'une lointaine cousine.



Avec ce livre, il faut aller au-delà de l'histoire présentée dans le résumé car l'originalité ne réside pas dans celle-ci. En effet, le récit se démarque par l'écriture de l'auteur, très poétique. Le fond est là pour sublimer la forme, surtout dans les descriptions. Cependant ces passages "poétiques" ont parfois pu me déstabiliser car les phrases sont dès lors très longues (petit souvenir proustien) et il suffit d'un moment d'inattention pour en perdre le fil.



Du point de vue de l'intrigue, on reste dans quelque chose de très classique mais de plaisant. L'aspect fantastique présent au début du livre disparaît peu à peu sans que l'on ait de véritable explication, ce qui est assez dommage.



Les personnages, sans être d'une originalité folle, sont attachants même si l'on connait le minimum sur eux. Cependant, cette absence d'informations et de descriptions les concernant participe à l'aura mystérieuse qui entoure ce récit.



Le livre est très court donc se lit très vite mais je pense qu'il faut une seconde lecture pour l'apprécier totalement et ne pas passer à côté de quelque chose d'essentiel.



En bref, un livre avec une histoire plaisante et une écriture très poétique, qui parfois peut nous perdre (car je ne suis pas une grande amatrice de ce genre d'écriture), mais qui sublime tout de même une intrigue classique mais prenante. Un livre (et non pas simplement une histoire) à découvrir.
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Femmes du Maghreb, une écriture à soi

Quand une femme utilise ses ailes, elle prend de grands risques

« Ainsi des femmes, pour écrire et publier leurs textes, s’entêtent et s’endettent, grappillent sur leurs heures de sommeil pour parvenir à écrire après la journée de travail et les tâches domestiques, mettant en péril leur tranquillité, parfois leur réputation, et souvent leur santé. Et pourtant elles continuent ».



Dans son introduction, Christine Détrez interroge, entre autres, le fait d’écrire, le dérangement de l’ordre établi, l’importance des écrits pour les femmes, la notion d’identité, la légitimité littéraire, l’implication « souvent corps et âme », la domination et les résistances, les pratiques sociales et leurs contradictions, les socialisations, le rôle de l’art dans la construction de soi, les joies et souffrances…



L’auteure parle de « sociologie des socialisations et des dispositions », de valeurs et de rôles assignés, de mise en perspective de l’écriture… « Ce sont alors les notions de résistance et de consentement, dans leur articulation complexe à la domination, qui se trouvent interrogées et éclairées par cet ouvrage ».



Dans la première partie, « Ecrire : résistance en actes ? », Christine Détrez parle des embuches rencontrées, du temps à dégager, de la deuxième journée de travail, des femmes rencontrées et de leurs situations sociales, du temps émietté de l’écriture, de l’hostilité y compris du mari, de l’existence de positions extrêmement violentes, du mépris ou de l’indifférence, des positions de la famille, des effets générationnels, des évolutions rapides des comportements « mais également de la persistance des valeurs traditionnelles »…



L’auteure poursuit en analysant « la condition des femmes », les disparités entre ville et campagne, les lois et en particulier celles sur « le statut des femmes » (comme en Algérie), les femmes sont des « mineures à vie ». L’égalité formelle n’est donc pas obtenue pour ces femmes, et cela a bien à voir, je pense, entre autres, à la non séparation du politique et du religieux (voir sur ce sujet, par exemple, Cahiers du genre Hors série : Religion et politiques. Les femmes prises au piège). Christine Détrez distingue « les changements juridiques de leur application sociale et culturelle ». Elle parle aussi des espaces, des espaces publics, « de la mainmise traditionnelle des hommes sur la maîtrise de l’espace alloué aux femmes », de transgression des horaires alloués, de la difficulté à être célibataire dans des pays où le mariage reste la norme, de texte caché et de texte public, de pseudonyme, des « valeurs » d’honneur et de discrétion… Pour les femmes « écrire, produire un texte publié, transgresse ce qui était permis »



L’auteure parle du discours sur soi, du regard de soi à soi et du regard des autres sur soi, d’exister comme individue, de l’importance du fait même d’écrire, de gain d’autonomie, de réquisition de sa place, de gains d’espace, de la place des rencontres et des colloques, d’enrichissement intellectuel, « Ecrire permet, concrètement, un élargissement du périmètre autorisé ». Elle termine cette première partie en citant Danielle Kergoat « mettre au centre de l’analyse les contradictions, les décalages repérés (dans le temps et dans l’espace), dans le discours, entre les discours, et entre les comportements et les discours ».



Dans la seconde partie, « Paradoxes et ambiguïtés ? », Christine Détrez interroge, entre autre, les contrôles sociaux sur ces femmes en écriture, les « conciliations paradoxales », le « il faut jouer la comédie ! Faire semblant ! », la notion de « consentement », la « soumission » à l’ordre établi, les frontières entre résistance et acceptation, les « dispositions » et les « compétences », la figure du père, les places des mères, les « femmes d’exception », la scolarité, le lire et écrire, la place « subversive » de la lecture, « Toutes insistent – dans des scènes habituelles chez les lecteurs passionnés de braconnage sous la couverture ou la lumière de la lune et de réveils difficiles le lendemain pour aller à l’école – sur la précocité de cette passion pour la lecture, survenue dès la rencontre avec l’écrit », le livre comme rupture de solitude, la lecture comme transfiguration du réel, « le pouvoir concret et littéral de nommer, de reprendre une forme de maîtrise sur les événements subis ». Une situation de lecture qui dépasse largement ces femmes et dans laquelle, beaucoup, lecteurs et lectrices, pourront se reconnaître…



L’auteure aborde aussi les assignations contradictoires, « l’écriture comme souffrance », la tolérance sous contrôle, les pères et les filles, « Une des limites explicites est la maîtrise du corps de leur fille, de son apparence, de son lieu d’existence : que l’esprit s’ouvre, mais que le corps reste un lieu d’honneur », les normes et leur intériorisation, « l’homme dans la tête », les assignations sexuées, l’autocensure…



Dans la troisième partie, « Ecrire en marge ? », Christine Détrez insiste sur la « portée politique, au sens large, de la prise de parole », parle des engagements associatifs et politiques, revient sur la décade meurtrière en Algérie, « Alors, à l’époque, exister, c’était refuser »… Elle interroge aussi « Etre féministe ? », l’image « exotique » des femmes arabes, les systèmes de représentation, la dangerosité des femmes qui écrivent, les fiertés et les culpabilités, les fractures de « l’évidence du naturel »…



En conclusion, l’auteure souligne les nœud d’élaboration, la complexité des effets des rapports sociaux… Le titre de cette note est une phrase de Fatema Mernissi citée par l’auteure qui souligne que cette écrivaine ajoutait « le contraire était tout aussi vrai »…




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My Bloody Valentine

Un roman qu’on ne lâche pas, c’est très tendu et tellement réaliste, vous allez souffrir avec Delphine.

C’est une « mère courage », qui se débat pour tout réussir : sa vie de maman, de belle-mère et accessoirement sa vie de couple.

Lorsque son nouveau compagnon, Paul, lui propose de partir en vacances en Corse avec ses amis et sa fille, Delphine est heureuse. Une occasion de réunir tout la famille se dit-elle. Pour le positif : le paysage superbe, c’est la Corse et la maison surplombe la mer. Le reste est très compliqué : les enfants adolescents sont difficiles, la fille de Paul ne pense qu’à sa mère et les amis de Paul snobent Delphine.

Les jours passent et la situation se dégrade, Valentine, la sulfureuse copine de l’un des adolescents fera basculer la situation.

L’auteure a l’art de dépeindre parfaitement les rapports compliqués entre les différents membres de la famille. Nous ressentons la détresse et la solitude de Delphine, comme un grand cri de douleur.

Un récit court et tranchant sur la famille et la position de mère qui ne vous laissera pas indifférent.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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La nuit des éphémères

La nuit des éphémères Christine Détrez



Après un chagrin d'amour, Céline va se cacher dans la maison de sa grand-mère. Bercée par les cris des hirondelles et la nature elle reprend peu à peu contact avec le village de son enfance et s'intéresse de plus en plus à une maison voisine abandonnée d'où, le soir venu, elle croit entendre de la musique et des voix.



La nuit des éphémères est un joli roman, l'écriture poétique nous entraîne dans ce petit village du sud de la France où tout n'a pas toujours été paisible. Les longues descriptions même si elles sont très belles sont parfois un peu fastidieuses. Dans la quatrième de couverture on parle de suspense et de fantastique, c'est peut-être un peu fort, même s'il est vrai que l'histoire est intrigante.



J'ai passé un agréable moment, avec cette histoire et ces personnages qui sont attachants tout en gardant leur mystère.



Je remercie Babelio et masse critique ainsi que les Éditions chèvre-feuille étoilée, éditions que je ne connaissais pas. La couverture du roman m'a beaucoup plu, elle fait bien référence à l'histoire. De plus mon livre était accompagné d'un petit topo sur l'auteur et son livre, d'une lettre d'accompagnement et d'un marque page. Très sympa . Merci encore.



Challenge abc 2015/2016

Challenge le tour du monde
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Rien sur ma mère

La narratrice a perdu sa mère très jeune. Elle a eu une maman de remplacement très vite mais l'absence de la première, le silence autour de sa disparition, surtout, lui déchire le corps, ce corps qu'elle cherche à effacer dans la danse classique.

Devenue maman, elle interroge ses souvenirs et ses ressentis, et va chercher la vérité derrière les mots. L'écriture est sans concessions, "incisive et tendre" comme le dit la 4e de couverture. Un livre fort, sur la violence que les non-dits impriment sur le corps, sur la maternité et la vie de couple, sur le besoin d'origines.
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De deux choses l'une

Au bord d'une rivière, dans une belle maison d’été pleine de soleil, de chansons, de rires d’enfants et de confitures, vivent deux fillettes, deux jeunes amies qui passent ensemble leurs vacances. Deux jeune filles que tout lie et que tout oppose, lumineuse et sombre, ronde et maigre, rieuse et amère, sage et folle, au milieu d’une nature estivale grouillante de vie et de lumière au bord de l’eau – nature que cet excès même de vie leur rend à la fois merveilleuse et répugnante.

Autour des deux adolescentes rode le prédateur et cet attrait répulsif du foisonnement des bords de l’eau se conjugue avec le même attrait, trouble et irritant, de l’éveil de la sexualité. Dans ce qui n’est certes pas un vert paradis, mais l’enfer vert des amours enfantines, les adolescents se cherchent et se repoussent, s’attirent et se fuient, sur fond de brutalité et de chantage.

Ecrit dans une langue chatoyante, un roman de l’ambiguïté, un roman envoûtant sur les troubles de l’adolescence (« la métamorphose des larves »), et un roman déchirant sur les blessures de l’inceste.



(L'originalité de ce roman tient à sa fin, particulièrement inattendue, particulièrement déceptive, une fin magnifique qui remet en question toute la grille de lecture qui avait été appliquée.)
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Pour te ressembler

Dans cette enquête bouleversante, nous suivons Christine Détrez, conférencière à l’ENS-Lyon. Cette difficile recherche familiale, se transforme sous sa plume sublime en une enquête sociale qui nous donne notamment un aperçu de la condition féminine. Elle y évoque des sujets durs mais qui deviendront les combats sociétaux que l’on connapit aujourd’hui.

J’ai été très émue de suivre l’autrice dans ses recherches et ses rencontres formidable. L’émotion que dégage ce récit est sans aucun doute une des plus fortes que j’ai eu l’opportunité de lire ces dernières années.
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Les mangados : lire des mangas

Mangados : quel mot-valise intéressant ! Une étude sur les pratiques de lecture des adolescents, et plus particulièrement sur la lecture de mangas, est menée à travers des regards d’adolescents sur leurs pratiques de lecture et plus largement sur leur rapport à la lecture et à autrui. Quatre parties sont proposées. La première s’attache à expliquer ce que recouvre la notion de « manga », la seconde montre que ce genre s’invite vraiment dans la culture des jeunes, la troisième tente de comprendre ce qui motive les adolescents à en lire, et la dernière s’intéresse plus largement à la (fameuse) question de la légitimité. Chacune de ces parties comporte des paroles d’adolescents, fruits d’entretiens menés auprès de collégiens et lycéens âgés de 11 ans à 24 ans. Ces exemples concrets viennent étayer les idées, les constats posés par les auteurs. Cela en fait un documentaire accessible, véritable mine d’informations, qui donne envie de crier sur tous les toits aux néophytes qui récrient ce genre mal-aimé que : Non le manga n’est pas une japoniaiserie, non ce n’est pas que pour les enfants, non il n’y a pas que de la violence, du sexe et du sang dans ces BD japonaises. Et que oui, l’offre de mangas est très diversifiée, oui un manga est bel est bien cet objet qu’on appelle un livre, au même titre qu’un roman ! Les bandes dessinées ont également eu ce combat à mener (qui n’est peut être d’ailleurs pas encore achevé.) Comme l’indique la conclusion, il sera effectivement intéressant de mener une telle enquête dans plusieurs années, puisque les mangas sont relativement nouveaux dans le monde de l’édition et dans les mœurs. Les auteurs ont ajouté des bonus bien pratiques dont un lexique des termes relatifs au manga et ce qui l’entoure. Un ouvrage indispensable pour les professionnels !
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De deux choses l'une

Jeanne et Jeanne sont amies depuis le collège. Même prénom désuet (à leur époque), élevées sans père, presque deux ans d'avance, isolées de leurs camarades de classe plus mûres... bref, toutes ces difficultés les rapprochent. Quand son amie se retrouve enceinte de sa première petite fille, Jeanne la narratrice est amère, jalouse, pétrie de haine à l'égard du bébé à naître.

Impossible d'en dire plus, ce livre envoûtant doit se découvrir. J'ai savouré l'écriture, le récit riche en métaphores (serpent, loup, sirène, libellule...), entrecoupé de petites comptines entêtantes, je me suis parfois ennuyée dans des descriptions des paysages, de la faune, de la flore. J'ai néanmoins lu ce roman presque d'une traite, fascinée, mais avec un sentiment de malaise croissant, impatiente de connaître la fin que j'avais pressentie... chut !



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De deux choses l'une

Un roman troublant qui balade le lecteur et l'oblige à la plus haute vigilence et attention ...un récit brillament construit et mené.
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De deux choses l'une

Certes on ne peut tous aimer les mêmes livres, et c' est assez complexe de rentrer dans celui-ci puisqu'en fait l'héroïne a un gros problème psychologique pour ne pas dire psychiatrique... (dire lequel gâcherait la lecture à ceux ou celles qui désirent aller jusqu'au bout) et si le récit a semblé confus à ce lecteur c'est parce que l'héroïne, qui est en l'occurrence, la narratrice est confuse. Il faut donc se laisser entrainer dans ses pensées, et bien au contraire poursuivre la lecture jusqu'au bout car Christine Détrez, à la manière d'une auteure de policier sème peu à peu des indices avant d'arriver dans les dernières pages à la révélation qui, quelle qu'avertie qu'on puisse être, nous surprend totalement.

Ce livre est peut-être plus difficile à lire pour un homme mais je leur conseille vraiment de persévérer dans sa lecture ! Merci toutefois à Nathan de nous conseiller d'aller sur le blog de pascale !
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My Bloody Valentine

Ma dernière lecture des Éditions Denoël était ardue, c'est le moins que l'on puisse dire, alors rien qu'avec le titre de ce roman, je sais que cette lecture sera plus agréable. La couverture elle aussi appelle au vacances, un bloody mary à la main et "My funny Valentine" en fond sonore. ...



D'ailleurs l'esprit des vacances est bien présent. Paul part chaque année en vacances en Corse, avec un couple d'amis, les enfants de chacun et la petite copine. Seulement cette fois, il ne vient pas accompagné de sa femme, mais de sa nouvelle amie, Delphine, qui pendant un mois va devoir éviter les mines. Elle n'est pas du même milieu que Paul et ses amis, de plus l'ombre de l'ex-femme plane de partout, surtout dans le coeur de la fillette de Paul. Mais il y a aussi Valentine, une bombe ambulante qui perturbe les hormones de la gente masculine de la maisonnée. Mais le danger n'est pas où on l'attend.



Le prologue frappe fort. Le lecteur sait dès les premières phrases qu'un drame est en train de se jouer, dont il ne connaîtra l'issue qu'à la fin du roman. Donc les vacances ne vont pas être reposante. Car à chaque tournure de phrase, il va tenté de deviner, de comprendre les tenants et les aboutissants de chaque relation, de chaque parole, de chaque sous-entendus. Christine Détrez dépeint avec finesse les psychologies des personnages. En passant, il faut savoir qu'elle est sociologue, donc ceci explique cela.



Le roman se déroule sous le regard d'un seul personnage, dont le lecteur connaîtra toutes les pensées et sentiments, Delphine. La pièce rapportée dans cette famille recomposée. Le maillon faible pour ainsi dire, même si personne ne le formule ainsi, il y a un certain ressentiment de par la position qu'elle occupe maintenant. L'autrice développe des thématiques intéressantes, de même que les expériences qu'elle fait avec ses personnages. Et si untel faisait ça, comment réagirait tel personnage?... Le lecteur sent l'oeil de l'observatrice sociologue derrière ces approches.



Page après page, l'auteure fait monter la tension, à travers les relations mais également avec la météo, qui devient de plus en plus violente à mesure que la situation dégénère, pour finir en un orage assourdissant. L'ambiance de cette maison de vacances devient progressivement extrêmement tendue, voire insoutenable. Tout est dans le non-dit et de petits gestes qui vus de l'extérieur pourraient paraître insignifiants. En parallèle des adultes, le groupe des adolescents est une bombe à retardement, dont le minuteur n'est autre que Valentine, qui provoque avec plaisir. Et l’atmosphère oppressante commence à se détériorer. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Les femmes peuvent-elles être de grands homme..

Christine Detrez est l'auteure de nombreux ouvrages en sociologie de la culture et du genre. Ou peut-être devrais-je dire "autrice" car c'est dans son ouvrage que j'ai découvert que ce mot a été exclu de notre langue par l'Académie française au XVIIème siècle.

Ce petit ouvrage (une soixantaine de pages) est un condensé des problématiques de genre dans les domaines des arts, de l'Histoire et des sciences. La loi a fait des progrès, et de moins en moins de choses sont interdites aux femmes. Mais cela ne fait pas pour autant radicalement évoluer les choses. Il en va de notre devoir à tous et toutes de faire évoluer la société vers un monde plus égalitaire.

L'auteure est très claire dans son propos, et les citations mises en exergue au fil des pages éclairent son point de vue. C'est un livre à la portée de tous, car le vocabulaire reste abordable, et c'est une des forces de ce livre. Pour ceux qui trouveraient le contenu un peu léger, de nombreuses notes renvoient vers des études ou articles sur le sujet.

La collection "Égale à Égal" nous promet de "faire joyeusement le ménage des idées reçues et montrer les bénéfices individuels et collectifs d'une culture commune de l'égalité". Pari gagné sur cet ouvrage !
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La nuit des éphémères

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La nuit des éphémères

Le premier chapitre m'a désarçonnée. Je me suis heurtée de plein fouet aux émotions du personnage autant qu'au style, très allégorique, qui les décrit. Céline, dont le petit ami vient de la quitter, est littéralement terrassée par le chagrin, au point que sa raison vacille. Cet anéantissement agrippe le lecteur. Je n'avais pas envie de lire ça, pas envie de me plonger dans sa dépression. J'aurais préféré la secouer, lui dire qu'il y a de bien pires épreuves dans la vie… Mais finalement Céline ne se laisse pas engluer dans le désespoir, elle bouge, même si c'est pour fuir.

Elle a besoin de réconfort et ce sont des images de son enfance qui lui reviennent, plus précisément de sa grand-mère aujourd'hui décédée. Elle décide donc de s'exiler dans la maison familiale, dans ce coin de campagne française où le portable ne passe pas et qu'elle a, au final, si peu fréquenté. C'est l'occasion pour elle de se souvenir tout en tenant sa peine à distance.

Après ce démarrage qui m'a laissée circonspecte, j'ai avancé page par page, précautionneusement. Il m'a fallu du temps pour me glisser dans l'histoire et accrocher au style qui oscille entre simplicité du discours retranscrit et envolées lyriques. Les allégories et métaphores sont nombreuses. Céline plonge facilement dans des rêves fantasmagoriques qui la hantent encore au réveil et des songes éveillés, presque des hallucinations. Je ne suis pas réfractaire à un style poétique, mais j'ai eu un peu de mal à me faire à celui-ci. On peut aisément le trouver lourd, surtout quand on ne compatit que très modérément au sort de Céline. Mais au final, cette poésie adoucit l'histoire, elle fait passer avec plus de pudeur, plus d'humanité, les événements que la jeune femme va exhumer.

Il m'a donc fallu apprivoiser le texte, comme Céline apprivoise le passé du village et ses voisins méfiants. La maison vide qui côtoie la sienne et l'histoire de ses occupants commencent à l'obséder. Imagine-t-elle des choses pour occuper son chagrin ? Petit à petit, le besoin de savoir se fait plus pressant, pour elle comme pour le lecteur. Je n'ai jamais réussi à apprécier Céline, mais grâce à cet intérêt commun j'ai marché à ses côtés. J'ai préféré la rude Josée, plus simple, plus franche, plus émouvante en somme.

Dans ce court roman, les secrets affleurent, demandent à être révélés, mais s'échappent quand on veut les saisir de façon trop directe. Ils s'invitent dans le présent par le biais de rêves ou d'hallucinations. Cependant le récit n'est pas fantastique pour autant, je me suis fait une idée plus prosaïque de la façon dont Céline devine certaines choses. Chacun l'interprètera à sa façon.

Après un début hésitant, La Nuit des éphémères m'a offert une belle lecture. L'histoire est triste, mais racontée avec douceur et délicatesse. Elle ne donne pas vraiment une belle vision de l'humanité ni de ces campagnes austères et de la mentalité de leurs habitants. J'ai refermé le livre le coeur serré, effarée par tant de gâchis et de lâcheté, mais contente d'avoir lu ce récit et d'y avoir trouvé une autre façon de se souvenir, de voir l'après-guerre.
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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