Christophe Boutin

Les mots changent-ils le monde? Tout commence par un échec. Jaurès prédit la boucherie, veut l'éviter à tout prix, comprend, mais il en est la première victime. Tout se termine par un cri d'espoir, le "Yes we can" d'Obama. Entre deux, les mots choisis montrent un monde hésitant, toujours à reconstruire, souvent à feu et à sang, où les grands hommes se posent en libérateurs, parfois libèrent vraiment (De Gaulle, Luther King), parfois enfument pour mieux tuer (Staline, Hitler, Mao), souvent brassent du vent. Bien sûr, le lecteur est frustré. Certains discours manquent (où sont le sang, la sueur et les larmes de Churchill?) et d'autres rappellent que le livre est français, trop français, qu'à côté des sublimes cendres de Jean Moulin, magnifiées par Malraux, les tactiques politicardes du de Gaulle d'après-guerre et du Mitterrand de l'union de la gauche laissent indifférent un lecteur voisin surpris de ne trouver ni discours du 1er août ni serment du Grütli du général Guisan.

"Les paroles s'envolent, et les écrits restent" paraît-il. Mais ici, l'engagement du discours fut si fort, si fondamental que l'histoire a décidé a décidé de le retranscrire pour ne pas l'oublier.



Par définition, tout choix est subjectif, mais ce livre rassemble certains des discours les plus marquants de l'histoire mondiale du XXe siècle : l'appel de l' abbé Pierre pendant l'hiver 54, Dominique de Villepin à l'ONU en 2003, Simone Veil et la loi sur l'avortement, et tant d'autres.



Cet ouvrage m'a été offert lors d'une opération commerciale pour l'achat de deux titres de la même collection. Tant mieux, parce que je ne sais pas si je l'aurais acheté sans cela.

Et j'aurais raté quelque chose, parce que j'y revient régulièrement, afin de me remémorer les grands moments de l'engagement humain de notre histoire et surtout tenter de ne rien oublier.

On trouvera ici bien évidemment quelques moments historiques comme le discours de Harry Truman au lendemain du largage de la première bombe atomique sur le Japon, quelques visions prophétiques de l'avenir comme le discours de Chruchill sur le "rideau de fer".

On trouvera aussi des discours émouvants (comme l'appel de l'Abbé Pierre durant l'hiver 1954) et des discours qui font froid dans le dos (comme ceux de Staline ou Mao).

Et puis il y a quelques moments forts de la vie politique française : les discours parallèles de De Gaulle et Pétain, les plaidoyers en faveur de l'abolition de la peine de mort (Robert Badinter) et de la légalisation de l'avortement (Simone Veil).



Voici donc une compilation de discours, de 1914 avec Jean Jaurès à Barack Obama en 2008, qui abordent la politique (qu'elle soit nationale ou internationale) et les questions de société. En bref, ce livre est une sorte de mini-livre d'histoire, plutôt centré sur la France, mais tout à fait intéressant.

"Les discours du 20e siècle" offre une plongée captivante dans l'histoire à travers des discours mémorables, tels que le puissant "I Have a Dream" de Martin Luther King, le résolument inspirant "Yes We Can" de Barack Obama, marquant la campagne présidentielle de 2008. Cependant, la complexité de certains discours, comme celui de Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale, peut rendre la compréhension difficile. Malgré cela, l'exploration des moments forts de l'histoire, à travers des discours comme celui de Kennedy à Berlin, ajoute une dimension fascinante. Une lecture recommandée pour ceux qui apprécient une approche profonde des discours majeurs du 20e siècle, malgré quelques défis de compréhension.

Ca faisait un moment que je voulais lire ce livre mais j'avais du mal à le trouver.

Je ne fus pas déçu. L'auteur fourni le contexte sous le forme d'une page avant le discours.

Les discours sont classés dans l'ordre chronologique.

La plupart des discours sont très célèbres mais pas forcément connus, cette (re)découverte est passionnante et permet une vraie plongée dans l'Histoire.

Ici pas d’envolée lyriques (quoique) la sélection est faite sur les discours qui ont annoncés les grands moments de l’Histoire. Moi qui cherchais de beaux et grands discours : un peu déçu. Certains n’ont carrément aucun autre intérêt que d’avoir annoncé de grandes catastrophes.