Citations de Christophe Guillemain (22)
"La vie. La mort. Ce n'est pas grand chose. Par contre, la colère... lorsqu'elle explose, c'est comme mettre en branle la grande roue du destin."
"Vous n'êtes pas notre père et vous nous avez privées de nos mères, que nous ne connaîtrons jamais. Vous nous avez appris à vivre seules, isolées, comme des seigneurs, pour devenir des symboles de votre pouvoir, à l'image des jumelles, avatars de la mort et de la folie, des pseudo-déesses frustrées de ne pouvoir exercer leur pouvoir. Des symboles : Vous n'êtes que ça, mais les symboles que l'on agite ne sont que des marottes qui nourrissent les illusions ; ce sont les accessoires du bouffon, pas du roi qui connaît son peuple." # Caelynn
La mort n’a pas de visage, seulement un masque. sa voix ressemble à un écho, celui que l’on entend en jurant de n’avoir pas appelé.
On pense tous être libres, on voudrait l’être, mais ce n’est qu’un instinct. Nous sommes tous les esclaves de notre passé.
Toi, dont je reconnais les yeux et le sang, je ne reconnais de toi que cela: les yeux et le sang. S’il y avait encore de la force dans tes bras et du courage dans ton cœur, tu n’aurais pas de valets, mais de solides montures, tu habiterais une forteresse sise sur un pic au lieu d’un palais de marbre, et à la place de ces beaux atours, tu porterais l’armure et l’épée de tes ancêtres. Ne te laisse pas aveugler par l’or et l’apparat, car ils sont autant de défauts dans ta cuirasse. Ces fatuités sont les blessures par lesquelles s’écoule la véritable essence de notre famille. Prends garde ! Lorsque le corps de notre famille sera tari de son sang, il se desséchera, tombera en morceaux et finira là où les vers font leur festin. N’attends pas ! Il n’est pas trop tard pour agir, car la guerre gronde, elle fait entendre son bruit comme le carillon de l’arène où se jouent les destins…
Au cœur de la capitale, dont il sentit l'haleine étouffante, la célébration de l'Extinction faisait naître l'horreur et l'espérance, une étrange gémellité où cohabitait le soleil de midi et les ombres glissantes du soir.
Ainsi vont les hommes, seuls dans les ténèbres qu'ils ignorent, éternellement insatisfaits, enclins à la destruction plutôt qu'à l'acceptation de leur sort, mais leur destin n'est-il pas justement de mettre en branle cette machine qui broie tout sur son passage ?
Mais la matière dont est fait le passé est le marbre, immuable et pesant, et non l'argile, dont la forme épouse les envies. Quant aux souvenirs, ils sont un fardeau que l'on ne dépose qu'à la mort; même s'ils s'écoulent comme le fleuve qui va à la mer, ils reviennent toujours sous la forme de nuages chargés de pluie.
Trois siècles dans le labyrinthe d’Abracax ont attisé son courroux comme jamais ! Puisse-t-il trouver la paix lorsque ses larmes se seront taries et que tout ne sera plus que cendres !
Je suis Mox, le dieu enterré, le tisseur de néant, l'Ombre Immense, le Faiseur de malédiction, la triste émanation du Verbe originel, perdu dans l'abîme du temps. Je suis le véritable seigneur de ce monde et l'ennemi éternel d'Omorée. Je suis celui qui prépare le retour de la nuit. Je suis ton allié, ton rival, ton amant et ton père.
- en quoi est-ce mal de rêver ? protesta la gamine
- Oh il n'y a aucun mal à rêver ! Seulement tu dois prendre garde à ne pas devenir la prisonnière du rêve d'un autre...
Pourquoi le monde est-il si mauvais ? Pourquoi les dieux permettent-ils que certains soient sauvés pendant que d'autres meurent ?
Converser avec la nuit ne revient -il pas à regarder à l'intérieur de soi ?
Au bout du chemin, au bord du néant où il se tint, il sentit le poids incommensurable des choses infinies écraser chaque parcelle de son être. Sa conscience prise de vertige tomba dans un abîme qui se trouvait au-delà de la terreur et de l’exaltation, elle le porta aux frontières de la folie, qui est comme une mort sans repos, puis elle retrouva sa position initiale, sous son crâne, figée de même que la sève sous l’écorce tant que dure l’hiver.
Pourquoi faut-il qu’une horreur tangible se substitue à chaque illusion que l’on dissipe ? Pour une fois, ne pourrait-on découvrir, en rompant le charme, quelque chose de doux, une ombre apaisante, une présence bienfaisante, les trésors d’un mystère dont on se délecterait ?
Le monde n'est pas mauvais, ma fille. Seulement, notre peur de la solitude est telle qu'elle nous oblige à le peupler de nos rêves, nos rêves lumineux et nos rêves sombres.
L'ignorant vit dans un tunnel. Il voit tout le temps la lumière qui se trouve au bout. Le sage, lui, est enfermé dans un labyrinthe. Il poursuit une lumière qu'il ne verra jamais.
Les ténèbres sont le creuset de la lumière !
Oui, il existe un monde derrière le monde, annonça-t-il avec emphase, un monde peuplé de l'infini des possibles.
— Ylias, mon fils, n’aie pas peur de ce que tu peux devenir, car celui qui se retourne sur ces pas ne voit jamais que l’ombre du chemin de la lumière qu’il se refuse d’emprunter. (Le vieux désigna le bossu.) Et puis, ne crains pas la jalousie des autres, ce sentiment est le terreau pourri d’une âme desséchée.