Claire Quilliot

Ceci n'est ni un roman historique, ni même un roman politique, et moins encore un roman à thèse. Certes, l'argument en est emprunté à l'histoire : aussi nous a-t-il fallu recréer dans une certaine mesure le climat d'une époque vieille de quarante ans.
Pour y parvenir, nous avons eu recours à des coupures de presse. Authentiques ? Dira-t-on. Chacune des phrases a bien été écrite. Mais il nous est arrivé de les amalgamer. D'où les titres imaginaires.
Pour les personnages, le cadre où ils évoluent, le détail de l'intrigue, ils sont tout entiers de notre façon.
Le goût du pouvoir ou du bien public, le désir de changer le monde ou la volonté de le maintenir en l'état, la haine de l'adversaire peuvent, au même titre que l'amour, atteindre à la passion.
En ce sens, notre récit met en scène quelques-unes de ces passions collectives et, plus particulièrement, un personnage déchiré entre la solidarité dont il voudrait vivre et la solitude dont il meurt.
(Note Liminaire inséré en début de volume - "Gallimard NRF/1976)