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3.33/5 (sur 3 notes)

Biographie :

Diplômée en gestion (Paris Dauphine) et en journalisme, Claire Raynaud a couvert tous les grands événements sportifs de la planète pour le service des sports de France Télévision puis du Parisien, avant de diriger la rédaction de l'hebdomadaire Sport. Après avoir été rédactrice en chef de Maedias, une société de production de contenus éditoriaux, elle a fondé en 2011 une société de création, de conception et de conseil dans le domaine éditorial qui intervient pour la presse écrite, le web, la télévision, l'édition et la communication, Write & Right.
Son livre, "La mort m'attendra", a obtenu le prix Sport Scriptum 2010 qui récompense le meilleur livre de sport de l'année.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dès que l'arbitre a sifflé le début de la rencontre, Ndaye, porté par les clameurs de foule et les battements des "bulups", ces grands tambours en peau d'antilope, est entré en lévitation. Il n'avait plus la sensation de courir mais plutôt l'impression de survoler la pelouse sans avoir à produire le moindre effort physique. Après avoir marqué le troisième de ses sept buts, les cinquante mille supporters ont passé la dernière demi-heure du match à scander sans relâche "Pierre, Ndaye, Volvo, Mustang, Mutumbula", de plus en plus vite et de plus en plus fort. Ndaye est alors entré dans une véritable transe. Il ne se rappelle même plus comment il a inscrit les quatre buts suivants. Ses coéquipiers lui ont raconté par la suite qu'il avait l'air possédé par un esprit, qu'il avait une tête d'enragé, de fou. Il se souvient juste qu'il ne pensait qu'à une seule chose : ne pas s'arrêter, taper dans le ballon, encore et encore, afin que ces clameurs ne s'arrêtent jamais. Parce que cela lui donnait un sentiment de toute-puissance extraordinaire. Le lendemain, les journaux l'affublaient d'un nouveau sobriquet : "Hitler". Au prétexte qu'il s'était comporté en dictateur sur le terrain et qu'il avait atomisé le gardien de Lupopo.
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La seule chose dont il se souvient, et il ne sait d'ailleurs pas pourquoi, c'est de s'être réveillé en pleine nuit et d'avoir repensé à un journaliste allemand qui l'avait interviewé, en 1974, pendant la Coupe du monde. Ce type lui avait posé des questions aussi stupides qu'incongrues, lui demandant si, à Kinshasa, ils avaient l'eau et l'électricité. Comme si, parce qu'ils s'appelaient les Léopards, ils étaient des sauvages débarqués de la brousse qui auraient rejoint Gelsenkirchen en pirogue et non pas avec le Boeing 737 flambant neuf de Mobutu. Il l'avait également interrogé sur les fétichistes, les gris-gris, le cannibalisme. Il avait terminé l'entretien en lui demandant s'il était vrai qu'en Afrique, la mortalité infantile était si importante qu'on en faisait peu de cas. Ndaye revoyait parfaitement le visage de ce journaliste, ses cheveux blonds mi-longs et un peu gras, sa peau luisante, ses yeux bovins et son incroyable arrogance, dont il pensait sans doute qu'elle allait réussir à cacher son ignorance et sa bêtise. Là, en pleine nuit, dans sa chambre d'hôpital, il avait nourri à l'égard de cet imbécile des envies de meurtres. Il aurait aimé que ce type le voie, à cet instant précis, pour comprendre qu'en Afrique aussi, perdre son petit garçon de neuf ans, quelle qu'en soit la raison, est la chose la plus insupportable qui puisse arriver à un père.
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