Je me souviens de cet homme de radio qui disait que les reportages les plus poignant ne sont pas forcément au bout du monde, mais parfois au coin de la rue. Pour moi, il avait simplement fallu ouvrir une porte, celle de ma cave, pour que l’aventure commence.
Et maintenant, quand je passe dans une brocante, j'imagine toutes les vies derrière chaque objet, vertigineux #Madeleineproject
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Ces petits détails infimes, ces microsouvenirs, ces pétales séchés, ces crayons vieillis... Toute cette beauté du quotidien, qu'on oublie souvent de regarder, pouvait se révéler.
« Voilà mon seul regret : ne pouvoir échanger avec toi autour d’un thé, pour savoir ce que tu aurais pensé de tout cela. » (p. 632)
Je suis heureux de te dire que tes dernières lettres étaient en règle avec l'orthographe et je te fais une bise en plus pour cela.
Pourquoi me dis-tu de si gentilles choses avec des fautes ?
« J’ai pu combler certains vides, sur ta vie, laissant de moins en moins place à la fiction. » (p. 630)
« N’y avait-il pas quelque chose de paradoxal à tenter de sauvegarder une mémoire avec un outil si volatil ? » (p. 458)
« À la recherche (non pas du temps perdu) mais d’un temps vécu, de fragments d’une mémoire traversée par l’Histoire. » (p. 6)
« J’ai compris qu’une contrainte formelle peut pousser non seulement au mot juste, mais aussi à la créativité. Comment la contrainte de 140 signes est une contrainte stylistique comme une autre. » (p. 256)
Quand j'y pense, je crois que Madeleine m'a offert une place unique pour m'exprimer. Parce qu'elle m'a poussé à dire "je", tout en me laissant de quoi me cacher, derrière elle. C'est comme si elle m'avait donné la main, accompagnée, pour atteindre le seuil d'un monde entre rêve et réalité, entre présence et absence, entre ce qui a été et ce qui est. Cet espace entre deux, cette faille, ce silence, où naît, sans doute, la poésie.
Je classe par années, et je note les mois où il y a des lettres. Je comprends que ceux où il n'y en a pas, c'est que vous êtes ensemble.
Là tu as l'air heureuse, on est en 1940. Qui se trouve derrière l'appareil ? À qui souris-tu ? Et d'abord ça voulait die quoi "être heureuse" pour une jeune fille de 25 ans en 1940 ?
Après les attentats, la phrase de Madeleine résonnait dans ma tête "c'est réconfortant de s'aimer si bien, mon grand, surtout en ce moment". Elle parlait de la Seconde Guerre mondiale. C'est ce que je ressentais en 2015.