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Citations de Claude Andrzejewski (21)


Surtout, tu trempais dans le milieu anarchiste, ta robe était la plus noire du barreau. Tu dérangeais la société bourgeoise à laquelle tu appartenais par ton métier (...)
Les juges " délirants ", ainsi que tu les qualifies dans un poème, te condamnèrent à deux ans de prison ferme. Tu n'acceptas pas de te soumettre à l'application de la peine, tu partis en cavale.Et ce fut ta chance,tu l'as toujours dit, le début de ta vie vagabonde, à la fois misérable et lumineuse, où tu commenças à écrire et à peindre pour de bon.

( p.48)
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(* A propos du peintre Abraham Mintchine)

Tout ce que je sais, c 'est que cet homme me touche par sa peinture et que son destin brisé m'émeut : l' Ukrainien exilé et fragile, tuberculeux, cardiaque, amputé d'un rein- l'un de ses amis à e
écrit: " On eût dit qu'il sentait la brièveté de son passage sur terre"- aura gardé son geste d'enfant slave et juif jusqu'à sa mort en 1931, à trente-trois ans (...)
" Génie à rapprocher de Soutine, de Modigliani, de Chagall, et qui aurait dû se voir coiffé des mêmes lauriers, mais génie mort dans la fleur de l'âge, le pinceau à la main."

( p.58)
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Moi, je peux dire que l'amitié nous aura tenu lieu à la fois d'infirmerie et d'incendie.

( p.17)
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" On écrit pour trouver une lumière dont on ne sait rien, sinon qu'elle règne quelque part", as-tu stipulé, toi qui te barricadais derrière les volets dès qu'il y avait un peu trop de soleil...
Un livre peut être " parfait " pour un lecteur, il tombera des mains d'un autre.A partir de là, comment juger du livre qu'on a écrit ? Il aura de toute façon sa vie propre.

( p.147)
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C'est de cela dont je veux parler.Nous nous sommes aimés. J'ai fait partie de ta vie, de l'une de tes vies.Tu étais, et seras à jamais dans la mienne. Tu auras été mon père, et peut-être davantage encore ma mère, elle qui m'a encouragé sur la voie de l'écriture, comme tu n'as eu de cesse de le faire.

( p.117)
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NON, JE NE SUIS PAS MORT, comme disait André de Richaud que tu m'as fait découvrir parmi tant d'autres.Sauf que je n'ajoute pas comme lui: " C'est bien plus pire !".J'ai freiné des quatre fers "in extrémis".J'ai continué sur un chemin inconnu mais qui s'ouvrait, très différent de ceux que tu m'avais fait suivre, jusqu'à me trouver enfin, loin de toi, hors de toi.

( p.115)
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DE TOUS LES BARBUS du Musée, et il y en a un paquet, à plat comme en relief(...) je m'étais amusé l'autre jour à les répertorier en te cherchant parmi eux- comme quoi, tu vois, je n'ai pas complètement perdu ni renié mon âme d'enfant.(...)
Ou alors aussi bien, la barbe occupant l'essentiel des visages et masquant les détails, ils sont tous tes répliques, et dans ce cas tu es Dieu, tu es Jésus, tu es Jonas,tu es Loth, tu es Moïse, tu es Noé, tu es le bon Samaritain et tu es Ponce Pilate. Cette multiplication de ton effigie te confère le don d'ubiquité et ce n'est pas seulement amusant, cela raconte aussi ma grande affection qui se traduisait par ton omniprésence dans mon esprit.

( p.134)
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Je marche et je pense que c'est la grosse affaire de la vie des gens, des gens comme moi en tout cas, cette quête de soi.Je marche et je pense à toi, Jean-Claude , je pense tellement à toi depuis que tu n'es plus de ce monde.En vérité je pense à toi depuis notre rencontre à Angoulême, il y a trente ans.Pas un jour sans ta présence...

Je t'écris en marchant, je marche en moi en t'écrivant. "Je ne suis qu'un piéton " , disait Rimbaud.Écrire, vieille habitude qui remonte à l'enfance, qui nous a justement réunis toi et moi.Cette maladie chronique que nous partagions (...)
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Surtout, tu adorais baigner dans le climat singulier des troquets, dans leur intimité tantôt calme, tantôt chargée d'électricité, toujours pleine de chaleur humaine, la seule valable à tes yeux.Tu pouvais discuter avec le dernier des pochards comme avec le pape, en lui accordant la même considération, pourvu que ce fût au comptoir (...)Avec toi, on ne buvait pas pour boire, on buvait pour vivre.
( p.39)
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Avis aux amateurs de sensations fortes, pas vraiment d'aventures ou de coups de théâtre ici.Un livre qui raconte la vie tel qu'elle est, sans fioritures, avec tout ce qu'elle compte de bon ou de triste justement, un récit tragique au sens philosophique.Alors quoi de particulier me direz-vous?Ce qu'on aimera ici c'est le style incroyable de cet auteur méconnu, un écorché vif qui sent la vie dans ces moindres recoins, qui arrive à mettre en image l’indicible d'une manière poétique et esthétique. Une poésie aux douces effluves de vins, de femmes, d’introspection, d'hommes et de tout ce dans quoi nous baignons, sans jamais vraiment pouvoir l’expliquer.
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Ce n'était pas de l 'imitation à laquelle je me livrais, tu " m'habitais "- j'en attrapais des tics jusque dans mes écritures, à ton grand dam.(...)
Je me suis trouvé en toi, et perdu, et retrouvé .Il me fallait bien sûr en passer par là pour survivre. Cela m'a permis d'être quelqu'un au cours de toutes ces années, pas quelqu'un de fabriqué ou de faux, seulement quelqu'un qui se cherchait à côté de lui-même (...)

( p.112)
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Avis aux amateurs de sensations fortes, pas vraiment d'aventures ou de coups de théâtre ici.Un livre qui raconte la vie tel qu'elle est, sans fioritures, avec tout ce qu'elle compte de bon ou de triste justement, un récit tragique au sens philosophique.Alors quoi de particulier me direz-vous?Ce qu'on aimera ici c'est le style incroyable de cet auteur méconnu, un écorché vif qui sent la vie dans ces moindres recoins, qui arrive à mettre en image l’indicible d'une manière poétique et esthétique. Une poésie aux douces effluves de vins, de femmes, d’introspection, d'hommes et de tout ce dans quoi nous baignons, sans jamais vraiment pouvoir l’expliquer.
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Je commence à réussir une chose qui me surprend : être mon propre ami.Quand je vois mon image, je me dis que "je me ressemble ", cela peut paraître logique mais c'est nouveau pour moi, et c'est une victoire. J'ai compris que j'attendais de toi un amour que tu ne pouvais me donner. Je ne regrette rien.Je n'ai pas d'amertume. Notre amitié m'aura permis de vivre plus intensément ma vie...

( p.181)
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Oui, j'ai l'impression quand j'écris que tu es derrière mon épaule- durant ces années je veux dire, parce que maintenant tu te trouves en quelque sorte devant moi." Tu devrais relire Dabit ou Gorki, histoire de voir un peu comment ces " autodidactes " venus du fond de la terre ont su maîtriser les émotions par et pour la langue.(...)"
( p.142)
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C'est vrai, maintenant que je me suis défait de l'idée d'être absolument publié, que je ne me vois plus en écrivain comme en une position de statuaire ou de statue, je commence, je crois, à écrire pour de bon.En liberté. Bien que celle-ci ait aussi à voir avec ta " disparition ".En revanche, même si je sais qu'on écrit autant avec ce qu'on garde qu'avec ce qu'on jette, je trouve que ton exigence reflète un désir de perfection qui ne peut que faire souffrir.

( p.147)
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De ton chapeau sortaient de beaux dessins d'enfant comme celui de Michonze, lui qui disait : " Mes sujets
n' ont pas de sujet .Ils n'existent que dans un but poétique. Si la poésie est là, le tableau est achevé. Aucune histoire. De la poésie pure, de préférence sans titre." De ton chapeau, tous les oiseaux du monde s'envolaient en liberté dans le plus grand ciel que l'on puisse mettre sur un petit bout de papier.Encre de Chine, aquarelle, crayon, craie grasse, feutre, tu ornais de motifs toutes tes enveloppes, qui devenaient ainsi des oeuvres originales. (...)
( p.67)
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Qu'est-ce que c'est, un chef-d'oeuvre ? Le maître craignait-il d'être surpassé ? Mon roman aurait notamment posé ces questions- là, et d'autres tout aussi saugrenues, nées dans le cerveau malade de l'idolâtre...(...)
Oui, je suis incapable, même sous prétexte d'écrire une fiction, de donner un tour désastreux à notre histoire,
parce qu'elle m'aura davantage façonné que détruit.
( p.137)
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Je me sentais péquenot, éléphant sur la porcelaine, je me disais que je n'arriverais jamais à ta cheville sur aucun plan, ni la littérature, ni le nomadisme, ni la beuverie dantesque.
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Tu vois, je reste ton indécrottable disciple.Les citations remplissaient tes livres, les chroniques que tu tenais dans les journaux littéraires, tes lettres aussi." Les mots des autres permettent d'exprimer certaines choses bien mieux que nous ne le ferions nous-mêmes malgré tous nos efforts, c'est une aide absolument miraculeuse " disais-tu.
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Je pense aux peintres que tu aimais, dont tu répétais souvent les phrases (...)
Cependant, tu te définissais toi-même comme un peintre du dimanche. Et un écrivain du samedi.
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