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EAN : 9782375840115
192 pages
La Dragonne (07/10/2022)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ceux qui l'ont lu, et mieux encore ceux qui l'ont rencontré, savent que Jean-Claude Pirotte (1939-2014) était un écrivain majeur et un personnage hors norme. Il avait fait du vagabondage un art de vivre, arpentant l'Europe en tous sens. Grand buveur devant l'Éternel, il aimait aussi à fréquenter les bistrots avec ses amis. Mais son compagnonnage s'avérait souvent périlleux pour qui s'y frottait, tant l'ogre avait soif ! En outre, aux yeux d'un jeune auteur rempli d... >Voir plus
Que lire après Un ami trop grand : Lettre à Jean-Claude PirotteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Déniché lors d'une déambulation dans une de mes librairies préférées : Tschann- Paris- Montparnasse- 13 octobre 2022

*** Petit trésor de lecture, de finesse et d'émotions, offrant un portrait vivant et complexe du poète- peintre, Jean- claude Pirotte....

Chaque fois que je me plonge dans le fonds "Littérature " de cette librairie, je repars avec des petits textes rares et singuliers...ce qui est encore le cas avec ce texte très personnel de cet écrivain que je découvre pour la première fois.
Il nous raconte de façon étonnante, aussi " colorée " que fort émouvante, sa rencontre et sa longue amitié avec l'écrivain,Jean-Claude Pirotte !

"Notre" écrivain, jeune comédien, à la situation précaire, se cherche dans le théâtre comme dans l'écriture qui
l' habite complètement...il fera La Rencontre de sa vie, en la personne de Jean-Claude Pirotte, figure emblématique pour lui de la Littérature ,de la Poésie...et d'une certaine philosophie de vie .

S'ensuivra une intense relation d'amitié, qui, toutefois ne sera pas de tout repos !!.

Il n'est guère aisé de trouver " sa juste place" à l'ombre d'un pareil ogre-artiste, perfectionniste, poète intransigeant, buveur devant l'Éternel !!

Claude Andrzejewski...en dépit et surtout à cause de sa vénération, sa fascination pour son " mentor" devra s'éloigner pour construire son propre chemin...

Texte aussi drôle que bouleversant, dont le titre , admirablement choisi, exprime l'essentiel de ce magnifique livre d'amitié et d'amour...d'un "disciple à son Pygmalion ", avec ce que cela induit aussi de souffrances ,de contradictions , d'ambiguïté , de stimulation, et de rages rentrées...

Un magnifique livre...qui m'a fait ressortir aussitôt ce récit achevé ,deux textes..(.Pour dire combien cet hommage singulier, aux accents d'une sincérité confondante, m'a remuée...) de Pirotte" Mont Afrique" et " Portrait craché "...

En plus de la beauté du texte, il y a aussi l'élégance très sobre de l'ouvrage: belle photographie en noir et blanc de " nos deux compères " sur la couverture, papier et mise en page agréables et harmonieux !

Je vais conclure avec juste un extrait...le plus parlant possible (**car vous pourrez voir que j'ai déjà transcris de bien nombreuses citations !!!)

"Surtout, tu trempais dans le milieu anarchiste, ta robe était la plus noire du barreau. Tu dérangeais la société bourgeoise à laquelle tu appartenais par ton métier (...)
Les juges " délirants ", ainsi que tu les qualifies dans un poème, te condamnèrent à deux ans de prison ferme. Tu n'acceptas pas de te soumettre à l'application de la peine, tu partis en cavale.Et ce fut ta chance,tu l'as toujours dit, le début de ta vie vagabonde, à la fois misérable et lumineuse, où tu commenças à écrire et à peindre pour de bon."

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Un ami trop grand

Sous une plume alerte, sensible, généreuse, Claude Andrzejewski donne corps et coeur aux mots, simplement, dans un décalage léger du temps qu'il fait. Esquisser sans esquiver. Cette lettre, c'est tout d'abord un tableau, où plutôt un pop-up qui roule doux, lent, grave et drôle, sous nos doigts et nos yeux. Au détour d'une oeuvre graphique, d'un paysage, d'une ambiance de bar ou de cabaret – peu importe le nom pourvu que l'on ait l'ivresse – l'auteur se souvient du temps partagé. En Lecteurs curieux, nous voyons naître ce sentiment solide qui va les unir, de voyage en picole.
Ne vous imaginez pas une biographie , c'est bien plus que cela. Aux souvenirs, se mêle la réflexion , le questionnement, c'est de l'intime, du ressemblant. Avec tout le respect pudique de l'auteur, nous frôlons ce qu'est la belle amitié, vraie, puissante, aux confins d'un lien que parfois le sang n'offre pas. Une alliance profonde, une complicité de maître à élève, peut-être, dans une confiance cimentée au fil du temps.
L'art de savoir nous faire partager les sentiments éprouvés, sans pathos. Claude Andrzejewski l'érudit, a ce talent, sans étalage de savoir. Quel bonheur à lire, que cette qualité.
Il y a dans son écriture, l'élégante pudique, douce, drôle, grave, sans être ampoulée. Si rare qu'il convient de le souligner. du beau, du fluide qui vous prend, à en laisser cramer le frichti du midi !
Le stylo comme un pinceau, entre lieux et amis, trace et mémoire, comme une grappe de raisin ou un verre de bon vin. Ça colle au coeur et à l'âme.
J'ai été bouleversée par l'authenticité exprimée, je crois.
Cela existe donc des amours sincères ? Car oui, l'amour peut prendre d'autres couleurs que le mièvre, le désir, le lyrique, le mensonge et autres couillonnades !

Même si l'on ne connaît pas Pirotte, ce roman s'inscrit dans le réel, nous fait toucher du bout de l'âme ce qu'éprouver veut dire. Il est à lire, cet ami trop grand. Sans ambiguïté, sans ironie, on peut oser parler d'amour, quand on est une âme étrangement née !
«... je m'en foutais, mes repères étaient déjà faussés, je ne savais plus si je jouais pour vivre , si je vivais pour jouer. Je jouais ta partition... » p 66.
« J'ai repris ma déambulation jusqu'à ce « grand tableau (…) qui s'intitule « la fin du voyage » peint au XIXe siècle par Louis-Georges Brillouin... » p 182
Quand la lettre s'achève on sourit de ce garnement de Pirotte, on est bien des mots b/l/us.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Surtout, tu trempais dans le milieu anarchiste, ta robe était la plus noire du barreau. Tu dérangeais la société bourgeoise à laquelle tu appartenais par ton métier (...)
Les juges " délirants ", ainsi que tu les qualifies dans un poème, te condamnèrent à deux ans de prison ferme. Tu n'acceptas pas de te soumettre à l'application de la peine, tu partis en cavale.Et ce fut ta chance,tu l'as toujours dit, le début de ta vie vagabonde, à la fois misérable et lumineuse, où tu commenças à écrire et à peindre pour de bon.

( p.48)
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(* A propos du peintre Abraham Mintchine)

Tout ce que je sais, c 'est que cet homme me touche par sa peinture et que son destin brisé m'émeut : l' Ukrainien exilé et fragile, tuberculeux, cardiaque, amputé d'un rein- l'un de ses amis à e
écrit: " On eût dit qu'il sentait la brièveté de son passage sur terre"- aura gardé son geste d'enfant slave et juif jusqu'à sa mort en 1931, à trente-trois ans (...)
" Génie à rapprocher de Soutine, de Modigliani, de Chagall, et qui aurait dû se voir coiffé des mêmes lauriers, mais génie mort dans la fleur de l'âge, le pinceau à la main."

( p.58)
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DE TOUS LES BARBUS du Musée, et il y en a un paquet, à plat comme en relief(...) je m'étais amusé l'autre jour à les répertorier en te cherchant parmi eux- comme quoi, tu vois, je n'ai pas complètement perdu ni renié mon âme d'enfant.(...)
Ou alors aussi bien, la barbe occupant l'essentiel des visages et masquant les détails, ils sont tous tes répliques, et dans ce cas tu es Dieu, tu es Jésus, tu es Jonas,tu es Loth, tu es Moïse, tu es Noé, tu es le bon Samaritain et tu es Ponce Pilate. Cette multiplication de ton effigie te confère le don d'ubiquité et ce n'est pas seulement amusant, cela raconte aussi ma grande affection qui se traduisait par ton omniprésence dans mon esprit.

( p.134)
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Je marche et je pense que c'est la grosse affaire de la vie des gens, des gens comme moi en tout cas, cette quête de soi.Je marche et je pense à toi, Jean-Claude , je pense tellement à toi depuis que tu n'es plus de ce monde.En vérité je pense à toi depuis notre rencontre à Angoulême, il y a trente ans.Pas un jour sans ta présence...

Je t'écris en marchant, je marche en moi en t'écrivant. "Je ne suis qu'un piéton " , disait Rimbaud.Écrire, vieille habitude qui remonte à l'enfance, qui nous a justement réunis toi et moi.Cette maladie chronique que nous partagions (...)
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" On écrit pour trouver une lumière dont on ne sait rien, sinon qu'elle règne quelque part", as-tu stipulé, toi qui te barricadais derrière les volets dès qu'il y avait un peu trop de soleil...
Un livre peut être " parfait " pour un lecteur, il tombera des mains d'un autre.A partir de là, comment juger du livre qu'on a écrit ? Il aura de toute façon sa vie propre.

( p.147)
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Video de Claude Andrzejewski (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Andrzejewski
le Crieur de Saint-Herblain - lecture d'extraits .Lecture d'extraits par Marie Vullo et Pierre Moulias, du livre de Claude Andrzejewski "le Crieur de Saint-Herblain", éd. La Dragonne, lors de la soirée de lancement de "La Voix des lecteurs" le 14 juin 2013 au Moulin des marais (Lezay -79) © Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes - Août 2013
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