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Critiques de Constantin Virgil Gheorghiu (99)
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De la 25ème heure à l'heure éternelle

Cette dernière heure qui vient toujours après ces espoirs et ces combats.



Celle que l'on attend, espère et redoute; celle par quoi tout peut se perdre et se libérer.
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De la 25ème heure à l'heure éternelle

Je savais C-V Gheorghiu , devenu sur le tard pope Orthodoxe , mais cela ne se sentais pas trop dans les quelques livres lus de lui auparavant . Ici il n'est question que de religion , ce qui n'est bien sur pas ma passion . Livre donc à ne conseiller qu'aux amateurs de foi religieuse .
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De la 25ème heure à l'heure éternelle

Pour ceux qui cherchent un livre qui donnent du sens à la vie, ils trouveront là des lignes qui lui en donnent, en en donnant à la souffrance et à l'amour. Ils découvriront aussi une notion de patrie, profonde, étrange, mais lumineuse, Ils admireront avec cet enfant le père auquel il doit tant, ils sauront avec le poète que la poésie est une merveilleuse échelle pour élever l'âme vers son Auteur. Ils s'étonneront peut-être du lien profond qui unit en l'écrivain son écriture et sa foi.

Virgil Georghiu livre là un récit largement autobiographique, qui explique le reste de son œuvre ou du moins l'éclaire avec profit.

Autobiographie poignante et poétique, s'il fallait résumer!
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Dieu ne reçoit que le dimanche

Un livre vraiment magnifique, c'est un amis qui me l'a prêté, il m'a parlé d'un auteur formidable, je n'est pas été déçu. C'est tellement bien écrit, bourré de petites légendes, de clin d'oeil historique. On peut le lire avec "wikipedia" et en profiter pour ce cultiver un peu, mais on peu aussi le dévorer d'un trait.

Vraiment c'est très beau, et comme il est découpé en plus de soixante chapitres, pour ma part j'ai choisie de l'apprécier, un ou deux chapitres par jour, car c'est le genre de livre qui nous rend mélancolique quand on arrive à la fin...
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Dieu ne reçoit que le dimanche

Un livre qui a marqué mes 15 ans, et que j'ai relu en grandissant, murissant... Il y a bien entendu "25ème heure", mais Georghiu n'est certainement pas l'auteur d'un seul livre. Je ne sais même pas comment décrire le genre de beauté qu'il contient, cette façon de parler d'amour, de dire les personnages. L'auteur raconte le dehors et le dedans, l'enfermement et la liberté, le voyage intérieur et le grand mouvement. Un beau livre...
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Dieu ne reçoit que le dimanche

Au beau milieu de la guerre froide, Virgil Gheorghiu, écrivain roumain installé en France, écrit Dieu ne reçoit que le dimanche, beau mais étrange roman sur la survie de l’âme roumaine.
Lien : http://passagealest.wordpres..
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Dieu ne reçoit que le dimanche

Très belle histoire avec des sous histoires poétiques et magnifiques

Roman un peu long dans sa deuxième partie mais j'ai beaucoup aimé la chute. Beaucoup plus à mon goût que la 25eme heure.



Par contre dommage que la partie sur Microbograd ne soit pas plus explicite car c'était intriguant
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Dracula dans les Carpates

Mêlant un substrat mythique et folklorique hérité de l’Antiquité à l’évocation historique des horreurs contemporaines et du patrimoine fantastique, Dracula dans les Carpates clôt avec le faste imaginaire d’une prophétie apocalyptique une œuvre hantée par la noirceur de son temps.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Dracula dans les Carpates

Dracula dans les Carpates clôt avec le faste imaginaire d’une prophétie apocalyptique une œuvre hantée par la noirceur de son temps.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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L'espionne

Un beau jour, le professeur Max Hublot du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) reçoit la visite du commandant Dumonde du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) qui lui apprend que son épouse qui se trouve à la maternité pour accoucher ne s'appelle pas Monique Martin et que tous ses papiers sont faux.



Le pauvre professeur reste totalement abasourdi. Cela fait 3 ans que le couple se connaît et 2 ans qu'ils sont mariés. Si sa Monique est entrée illégalement en France, elle et son bébé risquent l'expulsion.

Il se précipite à la maternité pour interroger sa bien-aimée, mais elle a été mise en sommeil artificiel, souffrant trop, et le chef de clinique refuse catégoriquement de la réveiller.



Max, totalement désemparé, apprend finalement par un officier du service de contre-espionnage français que son épouse s'appelle en réalité Héléna Skripka, qu'elle est Roumaine et la fille de l'ancien Premier ministre roumain Léopold Skripka. Si elle a réussi à obtenir une bourse d'études et de faux documents d'excellente qualité c'est qu'elle est en mission sécrète pour le terrible KGB, les Soviétiques ayant pris le contrôle du pays depuis l'occupation de Bucarest en août 1944 !



Après ce départ intrigant et fulgurant, les choses se gâtent malheureusement. le lecteur qui s'attend à lire les aventures extraordinaires d'une nouvelle Mata Hari ou d'une nouvelle agente sécrète comme "La Chatte" (Mathilde Carré, 1908-2007, Françoise Arnoul dans le film éponyme d'Henri Decoin) en a pour ses frais.



À la place d'un récit d'espionnage, comme le titre le laisse d'ailleurs aussi supposer, l'auteur du best-seller "La Vingt-cinquième heure" de 1949, nous raconte l'histoire du "prêtre-poète du Christ et de la Roumanie" Virgil Gheorghiu (1916-1992) et ses vues politiques sur l'Union soviétique et les États-Unis, à travers plus précisément l'historique dramatique de son pays natal.



Le mélange de personnes authentiques avec des personnages fictifs, comme Léopold Skripka par exemple à côté de l'actrice Elvira Popescu (1894-1993), prête à confusion et gêne la lecture.

Qu'au demeurant et tout à coup, à la page 81 (de l'édition Presses Pocket de 1979), apparaisse l'auteur comme personnage de son propre roman me paraît somme toute assez déroutant.



Il y a des passages assurément intéressants dans cet ouvrage, entre autres ceux relatifs à la situation de la Roumanie et de la Moldavie pendant la dernière guerre mondiale et l'immédiat après-guerre, mais le style de l'ensemble fait un peu trop vieilli pour devenir captivant, tout comme il y a un excès de citations bibliques passe-partout qui perturbent la fluidité du récit.



En comparaison avec son les "Inconnus de Heidelberg" publié vers la même époque (les années 1970) "L'espionne" est décevant.



Et bien que le film tiré de son roman "La Vingt-cinquième heure" par Henri Verneuil en 1967 avec un inoubliable Anthony Quinn et un excellent Serge Reggiani m'ait fort impressionné, j'ai retrouvé dans le livre sous rubrique des observations pertinentes que notre amie Gabrielle Danoux - "Tandarica" sur Babelio - la grande spécialiste de la littérature roumaine, avait formulées dans son billet remarquable du 9 mai 2015 à propos du best-seller précité de Virgil Gheorghiu.

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La 25ème heure

J'ai lu ce livre j'avais 20ans et il m'avait beaucoup plu. Je viens de le relire 40 ans plus tard et l'émotion est intacte. C'est l'histoire absurbe de plusieurs hommes roumains qui subissent les bassesses de leurs concitoyens mais aussi les aberrations de "machines" administratives qui dans un contexte de guerre s'emballent. L'auteur fait -au travers de ce roman- une critique féroce de la "civilisation" : ses abus de pouvoir, exactions, son cynisme ,ses paradoxes, ses manipulations....Dans ce monde, la naïveté n'est pas de mise, les erreurs ne seront jamais reconnues, les promesses jamais tenues. L'horreur, la peur, le soupçon sont omniprésents. Antisémitisme, fascisme, bolchevisme, communisme font qu'un jour tu es perçu comme un allié, l'autre jour, un ennemi. C'est ainsi que le héros du roman passera treize années dans différents camps sans raison.





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La 25ème heure

Pour ceux qui n'ont pas lu ce chef d'oeuvre, il se passe pendant la dernière guerre et a été écrit peu après, au moment où fleurissait la littérature de l'absurde. Les prêtres sont pendus par un tribunal populaire communiste. C'est l'histoire de la lutte entre l'humanité et les bureaucraties aveugles, d'où qu'elles viennent. Aujourd'hui, cela donnerait "Tapez 3, toutes nos lignes sont occupées, veuillez patienter,...". Un Roumain dénoncé et emprisonné comme Juif avant la guerre par le régime pro-allemand, puis emprisonné comme roumain par les Hongrois, se voit au contraire décerner un profil de pur aryen et devient gardien d'un camp SS. Il fuit avec des Français qu'il aide à se libérer, et est considéré comme héros par les libérateurs américains, puis réincarcéré en 1943 en vertu de sa nationalité car on ne connait que les catégories, pas les individus. Il proteste, et on l'envoie en psychiatrie, puis dans d'autres camps. Au total,13 ans de camps et de pérégrination. Il s'appellera successivement Ion, Jacob, iankel, janos, johann, etc. et subit les choses à la manière de L'Etranger de Camus. Il ne sera sauvé qu'en s'engageant comme volontaire dans l'armée américaine. Il retrouve enfin sa femme, violée par les Russes,... avec un enfant. On croirait parfois lire une description de l'"opération militaire spéciale" de Poutine en Ukraine car l'histoire se répète avec les mêmes atrocités. Citation d'un supérieur de camp qui résume le livre: "Les interrogatoires sont faits pour poser des questions, et non pour écouter les réponses". Impossible de prouver quoi que ce soit quand des fiches disent le contraire ou ne disent rien. Gheorghiu fut lui-même après la guerre, quand la Roumanie a été occupée par l'URSS, pope orthodoxe comme son père, et responsable de la paroisse roumaine de Paris. Son livre est un plaidoyer contre la guerre et contre la déshumanidation de la bureaucratie.
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La condottiera

Heures sombres d'un pays, la vie se faufile d'entre les murs.



Les fêtes pleurent un temps déjà révolu.



La faucheuse fait son œuvre, le bal s'anime puis, les regards se fuient et se calculent.



Lignes à suivre, lire et découvrir de chapitre en chapitre.



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La condottiera

Plutôt un bon documentaire sur l'invasion de la Roumanie par les Russes, et l'asservissement du peuple à un système totalitaire. "L'occupation de la Roumanie par l'Union soviétique (appelée « libération de la Roumanie par la glorieuse armée soviétique » à l'époque communiste)" je cite le wikipedia. Ben c'est exactement ça !



Par moments, on se croirait dans du Kafka, tant c'est délirant et absurde. Quand la présence au défilé du 23 août (célébrant cette soit disant libération, où le peuple roumain devait acclamer ses "libérateurs"...) importe plus que résoudre le crime qui a été commis, par exemple...

Il y a un passage totalement ahurissant sur la non-présence "condamnable" d'une grabataire... Oo



Et je pense que ce n'est pas exagéré. C'est encore ça le pire.

Et si vous ne supportez pas ce genre de choses, l'imbécillité humaine en premier lieu, ce livre va vous être très difficile à lire, comme il me l'a été. Ouvertement militant, prenant le parti du faible et du petit, de ce peuple qu'on traite comme du bétail, la défense de cette religion qu'on cherche à salir, l'auteur apparaît profondément humaniste.



Mais comme je sais que tout est "vrai" (même si poussé à l'extrême pour appuyer le propos), dans ce récit, je l'ai continué malgré mon gros malaise et le fait que c'était, au fond, absolument pas le moment pour moi de le lire... Pourquoi comment ce livre est arrivé dans mes mains, je sais plus du tout, mais quand le vin est tiré, il faut le boire jusqu'à la lie, même s'il est acide, aigre, et qu'il donne envie de vomir.



Le style de l'auteur est très poétique par moments. Il est également cynique et profondément réaliste. Profondément croyant aussi, même si ça paraît complètement absurde dans ce contexte. Il y a beaucoup de répétitions sur la condition "bovine" du peuple dans cette organisation totalitariste, c'est lourd, pénible, et on sent la lourdeur de vivre tout cela, même si par moments c'est survolé. (Il est tout petit. J'ai mis tellement de temps à le lire qu'on pourrait croire que c'est un gros pavé, mais non. C'est juste que j'avais du mal à lire plus de 30 pages à chaque fois...).



Bon après, l'auteur n'est pas très "recommandable" semble-t-il en raison de son antisémitisme et de son implication dans le régime fasciste roumain des années 40.

C'est pour cela je pense qu'il n'est pas plus connu, mais en fait c'est dommage, parce que sa description du régime russe et de la collaboration est quand même drôlement bien vue.



C'est étrange, du coup, c'est presque incohérent avec le sujet de ce livre, et son traitement humaniste et sa dénonciation de l'absurde.

Après faut avoir le moral drôlement bien accroché pour arriver à lire ce qu'il écrit, je pense, et en ce moment, c'est pas tout à fait ça. Mais c'est vrai que je serais curieuse de lire son livre le plus connu, "La 25e heure". Plus tard peut-être.
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La condottiera

Lu après un roman qui m'avait déçue, La Condottiera avait forcément toutes les chances de faire mieux, et a fait encore bien plus, en méritant cinq étoiles!

La condottiera est un dénonciation du régime de la République populaire roumaine, écrit en exil, et l'auteur, avec un style d'une grande beauté, très simple, s'insurge contre la déshumanisation humaine dans la dictature, les dictatures, contre les horreurs des occupations, mais aussi de la cruauté humaine, tout simplement, et même des dangers de la modernisation qui voudrait traiter toute spiritualité comme une marchandise comme les autres. L'amour de la Roumanie et de ses hommes imprègnent ses pages,l'amour des plus pauvres et une grande compassion pour le genre humain. Quand il a écrit ce roman, Gheorghiu était prêtre de l'Église orthodoxe roumaine et cela se sent dans sa plume, toujours prête à défendre la dignité humaine.



De quoi ça parle, d'ailleurs, La condottiera? Et bien, c'est une affaire de meurtre: le meunier, ou plutôt l'ancien meunier car le moulin a été confisqué et le meunier a fait vingt ans de prison pour avoir osé le posséder, est retrouvé poignardé un jour. La milice, aussitôt, accuse le frère du mort, un prêtre, car dans leur esprit il est impossible que celui ci n'ait pas convoité la femme de son frère en vivant quotidiennement avec eux, depuis la fermeture du monastère. Évidemment, personne n'écoute leurs dénégations, ni leurs arguments.

C'est l'occasion d'une plongée dans les rouages de la dictature qui a étranglé la Roumanie pendant des années, de l'illogisme totale de ce genre d'horreurs et d'un roman qui a été une découverte totalement accidentelle , un lot de livres où d'autres m'intéressaient et celui ci a été pris dans le mouvement) , que je recommande très chaudement.

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La condottiera

Dans une Roumanie sous le joug des Moscals, les barbares soviétiques, on retrouve mort le meunier Nicolas Acathiste. Le roman commence donc comme une enquête policière menée par le colonel de la milice locale, Mavid Zeng, qui veut incriminer le frère de l'homme assassiné, Théophore, un prêtre orthodoxe. Mais le récit s'oriente plutôt vers la dénonciation de l'oppression ignoble du peuple et met en avant les figures angéliques des deux frères, Théophore qui incarne le ciel et la force de la foi, Nicolas, la terre et la nécessité de nourrir le peuple, d'ailleurs c'est la Condottiera, la vierge Marie, qui lui fera obtenir son moulin.

Une foi souriante et puissante anime cet ouvrage en contrepoint des horreurs infligées au peuple. On trouve aussi de très belle pages sur le rôle du poète à travers le personnage de Ovid Panteleimon : " Ovid Panteleimon est le poète de la Roumanie. Cela signifie qu'il est l'oreille et la bouche de son peuple. Sa vie la plus intime s'identifie avec l'histoire de son peuple. le poète crie avec les révoltés, pleure avec les affligés, souffre la captivité avec les prisonniers, prie avec les moines et aime les amoureux. Un poète fait partie intégrante de son pays comme les montagnes, les fleuves, les plaines et le climat et les saisons sont inséparables de la patrie."

Un bel ouvrage vibrant de foi et de révolte.
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La condottiera

La Condottiera, c'est la Vierge - la commandante des exilés, des humiliés, des travailleurs trop pauvres pour avoir droit au repos avant celui qu'on trouve enfin sous la terre. C'est elle qui a donné son nom au moulin des Acathistes, village misérable du fin fond de la Roumanie, c'est elle qui a donné au meunier Nicolas Acathiste le courage de conquérir son rêve. Mais sous ses yeux d'icône, le corps de Nicolas gît désormais dans la poussière, un couteau dans le dos.

Deux gosse pouilleux ont prévenu la garde et voici Mavid Zeng, le terrible chef de la milice du pays de Vrancia, qui se déplace en personne, interroge le cadavre. C'est qu'aujourd'hui, personne n'était censé être au village : le peuple entier, de gré ou de force (de force surtout) participait aux célébrations de la Fête Nationale, l'anniversaire de l'invasion soviétique. Personne, absolument personne, n'avait autorisation d'être là, pas même ces deux gamins d'ailleurs - et l'absence aux célébrations du Parti est un crime bien plus grand encore que le meurtre banal d'un meunier ! Mais au bout du chemin, voici que se profile la silhouette du prêtre-moine Théophore Acathiste, le frère de Nicolas... un coupable idéal pour qui ne veut pas enquêter plus loin que le bout de son nez. Et puis, quoi de mieux qu'une bonne petite histoire de fratricide sordide pour salir cette religion qu'on ne peut décidément pour de bon extirper ?



C'est dans un langage très simple, comme épuré, que Gheorghiu conte les souffrances des Acathistes - et avec eux de tout le peuple roumain. Simplicité due peut-être en partie à l'usage d'une langue non maternelle (l'auteur écrit là son premier roman en français) mais qui convient à merveille à ces êtres humbles, humiliés, offensés, qui gardent comme les humiliés et offensés de Dostoïevski une droiture farouche jusque dans les pires malheurs. Et des malheurs, Dieu sait s'ils en rencontrent ! La misère noire, depuis la nuit des temps, puis l'invasion étrangère, la dictature communiste dont le roman dénonce la cruauté avec un féroce sens de l'absurde.

Face à cela, un idéal spirituel assez touchant, assez beau, même pour qui n'est guère familier avec la foi religieuse. Un idéal qui est à la fois humilité et révolte, qui permet de tenir toujours, envers et contre tout, et oppose un humanisme sensible, exigeant, à la froideur déshumanisée des machines oppressives.

Le propos est trop ouvertement militant pour ne pas manquer un peu de finesse, de nuance, mais il n'en est que plus percutant. Habilement construit, précis, efficace, le récit se lit comme un roman policier où l'identité du coupable ne se révèle qu'au bout de tortueux détours, qui auront offert au lecteur une plongée intéressante dans une page d'histoire souvent méconnue.

On est là un peu trop loin de ma sensibilité pour que je sois vraiment touchée mais c'est une lecture assez captivante et pleine d'intérêt.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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La maison de Petrodava

Comme bien des lectrices et lecteurs j'ai abordé l'oeuvre de Gheorghiu en commençant , il y a assez longtemps par son livre le plus connu " La vingt-cinquième heure . "



" La maison de Petrodava " ( ancien nom de Piatra Néamt ) est une oeuvre de fiction magnifiant les valeurs des roumains fortunés du début du vingtième siècle . L'auteur qui finira ses jours en France en tant que prêtre de l'église orthodoxe roumaine me semble assez admiratif des puissants de l'époque et sa philosophie de vie s'appuie profondément sur les valeurs religieuses . Il nous décrit , certes quelques petites gens bien convenables mais tous vivant dans la servitude volontaire décrite par La Boétie .



Autrement , l'écriture est incontestablement celle d'un talentueux écrivain , l'intrigue est bien menée même si l'on peut penser que certains dialogues sont peu crédibles et convenus .



Utile à lire pour approcher une période de l'histoire roumaine , pays qui fut tour à tour assujetti aux Ottomans , à l'Empire Austro-hongrois , au communisme russe avant de sombrer sous la folie du tristement célèbre

" Conducator " Nicolae Ceausescu .
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La seconde chance

- O quelle fut difficile cette lecture !

- Du coup, je ne comprends pas trop les 4 étoiles...

- Attends, je t'explique. Oui, Arriver au bout de ce long roman fut difficile, mais c'est que l'Histoire elle-même qui s'invite dans ces pages est ô combien douloureuse, injuste, cruelle. Et oui, alors que certains auteurs ont réussi à faire ressortir un peu de lumière de cette période si sombre que fut la Deuxième Guerre Mondiale au moyen de personnages solaires, hors du commun, résilients au-delà de ce qu'on peut rêver, courageux, bienveillants,... DES "petites histoires" dans la grande, qui peuvent se faufiler dans un rai de lumière au milieu de la nuit noire. Mais ce ne fut pas le parti que prit Mr Gheorghiu, dont l'optimisme n'est pas forcément l'élément essentiel de la personnalité, au vu de son oeuvre. Mais on ne saurait lui en faire grief. Alors, oui, on ne ressort pas de cette lecture plein d'allant et de confiance dans l'être humain (surtout en ces temps troublés), mais on a pu traverser la guerre en suivant, la peur au ventre, les larmes perlant au bout des cils, des personnages bons ou mauvais, humains partagés entre haine et amour, doutes, Foi, espoir, peur... La psychologie des personnages, divers et variés, est parfaitement maîtrisée, cohérente, les événements sont là, le récit est fluide.

En aucun cas je ne regrette cette lecture, qui m'a fait réfléchir, ressentir, même si on est là à des "années ténèbres" (et oui, difficile d'utiliser le terme d'années lumières dans ces circonstances...) de la littérature "feel good" très en vogue actuellement (et j'en profite de temps à autres !).

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La seconde chance

En Roumanie, quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Boris Bodnar, élève d'un lycée militaire très coté, se retrouve humilié, dégradé et renvoyé à la vie civile suite à de mauvais résultats scolaires. Il lui est impossible de rentrer rejoindre sa famille dans ces conditions car c'est déjà une sorte de paria dans son village. Alors qu'il était très jeune, sans le vouloir, il a crevé un œil à son frère encore bébé. Pour refaire sa vie, il décide de quitter le pays et de partir se réfugier en URSS en passant le Dniepr à la nage. Très fier, il refuse toute aide même celle de son ami Pierre Pillat lequel va devenir par la suite procureur militaire et côtoyer les nouveaux maîtres de la Roumanie... Peu de temps après, en Bessarabie, va se développer une terrible épuration ethnique. Un régime fasciste très dur est arrivé au pouvoir et a promulgué une série de lois antisémites. Les juifs ne sont plus autorisés à avoir des domestiques chrétiens ni à exercer certains métiers. Les théâtres leur appartenant sont fermés, des pogroms ultra violents sont organisés. Eddy Thall, une comédienne juive très célèbre se retrouve sans travail et dépossédée de tous ses biens. Elle tente de fuir en Palestine par bateau. Mais dès la fin de la guerre, la roue tourne dans l'autre sens. Le nazisme est vaincu et cède le pas au communisme. L'armée rouge « libère » la Roumanie. Cette « victoire » va-t-elle enfin faire cesser les horreurs ?

« La seconde chance » est une fresque aussi puissante que magnifique qui s'étale sur une vingtaine d'années et raconte ce qui s'est vraiment passé entre 1930 et 1950 dans les pays de l'Est comme on les appelait à l'époque. Nous suivons une série de braves gens, d'abord en Roumanie, puis en Russie, en Allemagne et même en Occident, dernière étape et dernier espoir pour certains d'entre eux. Certains personnages sont d'un côté de la barricade, d'autres de l'autre. On trouve des juifs, des chrétiens, des musulmans, des athées et même des communistes convaincus comme Bodnar. Et les bouleversements de l'Histoire sont tellement cruels que tous sans exception se retrouvent à un moment ou à un autre du mauvais côté de cette barricade, dans le rôle du juif, du réactionnaire, du koulak etc... donc dans celui de la bête noire, du bouc émissaire, du traître qu'il faut torturer, supplicier et éliminer sans le moindre état d'âme. Et là se situe la grande force de ce roman allégorique et profondément humaniste. Tous les systèmes (fasciste, communiste et même libéral) sont renvoyés dos à dos. Tous sont pervers. Tous écrasent, persécutent ou avilissent le peuple d'une manière ou d'une autre. Un roman populaire c'est à dire qui donne vraiment la parole au peuple, aux petites gens. Un auteur qui les écoute, qui comprend leur peine et éprouve de la compassion pour eux. Magnifiquement écrit. Prenant, touchant, émouvant. Et qui donne à réfléchir. Paru en 1952, ce texte écrit par un visionnaire, l'un des deux plus grands écrivains roumains avec Panaït Istrati, qui ne se faisait d'ailleurs aucune illusion sur les idéologies politiques, se lit avec d'autant plus de plaisir aujourd'hui que nous avons tout le recul nécessaire pour pouvoir juger de la justesse du regard. Chef d'oeuvre du niveau de la « Vingt cinquième heure ». A lire pour mieux comprendre le passé, le présent et... l'avenir.
Lien : http://etpourquoidonc.fr/
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"– Non, pour te le dire franchement, je ne trouve pas que ce soit si formidable, dit Hans Castorp. Où sont donc les glaciers et les cimes blanches et les géants de la montagne ? Ces machins ne sont tout de même pas bien haut, il me semble. – Si, ils sont haut, répondit Joachim. Tu vois presque partout la limite des arbres. Elle est même marquée avec une netteté particulièrement frappante, les pins s’arrêtent, et puis tout s’arrête, il n’y a plus rien, rien que des rochers, comme tu peux t’en rendre compte. De l’autre côté, là-bas, à droite de la Dent Noire, de cette corne là-haut, tu as même un glacier. Vois-tu encore le bleu ? Il n’est pas grand, mais c’est un glacier authentique, le glacier de la Scaletta. Piz Michel et le Tinzenhorn, dans le creux, tu ne peux pas les voir d’ici, restent également toute l’année sous la neige. – Sous la neige éternelle, dit Hans Castorp. – Oui, éternelle, si tu veux. Oui, tout ça est déjà assez haut, mais nous-mêmes, nous sommes affreusement haut. Songes-y. Seize cents mètres au-dessus du niveau de la mer. De sorte que les altitudes n’apparaissent plus beaucoup."

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