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4/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , 1955
Biographie :

Danielle Fournier est née à Montréal où elle vit toujours. Parmi les livres qu'elle a publiés au Québec soulignons : Personne d'autre que l'amour et Langue éternelle (Le Noroît), Ne me dis plus jamais qui je suis (Trois), Objets : cris et Poèmes perdus en Hongrie (VLB éditeur), finaliste du Grand Prix du Festival international de poésie de Trois-Rivières et prix Alain-Grandbois de l'Académie des lettres du Québec, et Il n'y a rien d'intact dans ma chair (l'Hexagone), finaliste du Prix du Gouverneur général. Danielle Fournier a aussi publié des récits, L'empreinte (VLB éditeur), Le chant unifié (Leméac), un essai sur la littérature et le féminin, Dire l'autre (Fides) et effleurés de lumière (l'Hexagone), lauréat des Prix littéraires du Gouverneur général, catégorie poésie. Elle a publié en France Projet d'un amour, entre autres choses, occidental (Brandes), Dans le roc, la blessure du vent (Aumage) et Je reconnais la patience de l'arbre (Tarabuste). De plus, elle a codirigé l'anthologie Lignes de métro (VLB éditeur), qui réunissait des écrivains de Belgique, de France, du Québec et de la Suisse, ainsi qu'un numéro de la revue Estuaire (Jour de marché) dont le thème était « Le chant des villes », et qui a donné lieu à un spectacle à Paris dans le cadre du Printemps des poètes, en 2006. Plus récemment, elle a fait paraître « Rêver Québec » dans la revue L'Arbre à paroles (Belgique).
Danielle Fournier a participé à de nombreux événements en lien avec la poésie au Québec et à l'étranger. Elle a été écrivaine en résidence à Saorge, en France (au printemps 2004), poète invitée par le Printemps des poètes à Grasse et à Saorge (au printemps 2004 et en 2008) et invitée à la Semaine de la Francophonie à Gênes (toujours au printemps 2004). L'été de la même année, son écriture a fait l'objet d'une présentation d'Annie Leclerc suivie d'une lecture à la Maison des écrivains à Paris. Écrivaine invitée en Hongrie, aux Universités Pázmany Péter, Piliscaba, Pécs et Szeged (à l'automne 1998, puis en 2004), elle a aussi enseigné et présenté son travail en Roumanie, à Iasi, Galati et Konstanza. De plus, elle a été invitée par La Traductière, festival franco-anglais de poésie dirigé par Jacques Rancourt dans le cadre du Marché de la poésie, au Printemps des poètes et aux Parvis poétiques (été 2005). En 2007, elle a pris part au Festival de poésie de Namur et de Bron, puis, à l'automne, elle a prononcé une conférence sur la littérature des femmes au Québec à la Technische Unive
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Source : Éditions de l'Hexagone
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Grandes Voix Francophones présente Danielle Fournier


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
 
 
Parfois elle, entre dans la mer ― c’est une femme de
mer ; et remarque sur ses mains, une certaine solitude
venue avec le vent cassant, heurtant la quotidienneté des
jours. Elle se rend aux tranchées, aux dunes protégées,
cherche un itinéraire qui ne ressemblerait pas au
gouffre. À l’abri des murmures du monde, il y a dans les
marécages où certaines espèces font leur nid, des routes
en lacets qu’il faut connaître, mais aussi le marché
couvert, les églises quand rouges, viennent le désir et
l’avalanche de mots silencieux. Oui, parfois le désir.

Je, fuyant.

p.27
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Ce lieu-là
 
 
Iris partagée   cette envolée
pollen entre les cuisses à grandes enjambées
le siècle fait tomber les hommes
venus des mers glacées
Iris sur ligne de vie   délivre
voyage vers l’île aux fougères
Iris d’où venue en éphémère
renonce à la limite   au transit
si les peaux se quittent sans nuage
cicatrice sur le seuil
                  lichen sur la main
                  le nom dessus
                  tiendrait
                  même dénoué.

p.89
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Quand elle s'est mise en marche, elle n'entendait que l'écho de ses pas dans cette ville endormie. Ses pas dans cette ville derrière les volets, cachée derrière ses rideaux. Elle n'avait pas peur. Elle allait au-devant d'elle-même, pour se rendre là où elle devait se rendre, là où elle s'attendait.

Les cailloux adhèrent aux mots.
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Toujours ma joie vous est restée détestable, lune argentée soustraite à vos regards inquisiteurs, une joie émeraude ou saphir dévalait d’invisibles collines pour se jeter sur moi dans un air chaud et apaisant. Elle ressemblait à l’eau, non pas celle des tempêtes dans lesquelles vous me conduisiez, mais à une eau vibrante à l’onde tranquille. Elle portait des fleurs sauvages et domestiques, des cultivars de tous les pays, des espèces naturelles dont le parfum subtil apportait une beauté minérale et poignante. Une odeur de galets et de foin. Une clarté bleu argenté, une éclaircie que l’on distinguait de loin, qui vous ternissait. Et pour laquelle vous m’en vouliez. J’aurais dû ne pas exister à cause d’elle en moi.
Cette exaltation qui vous demeure étrangère aura été ma victoire, mon enchantement. Pour vous, un mystère, une excentricité liée à mon sexe. Une ignorance liée à votre surdité et à votre aveuglement. Cette aptitude à la joie m’a sauvée ; c’est uniquement grâce à elle que j’ai réussi à affronter les monstres qui vous dévorent et qui vous tétanisent. Il y a cette joie en moi si forte qu’elle est intarissable, qu’elle me porte et m’a permis de reprendre pied.
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Vous n’avez eu aucun égard pour moi, pour ce que je suis, cette petite chose : que pouvais-je être d’autre que chosifiée à vos yeux, vous qui n’aimez ni le proche ni le lointain, à qui je parlais de livres que vous n’aviez pas lus, dont vous n’aviez jamais entendu parler et qui, grâce à moi, auprès de votre cour, vous ont procuré l’espace d’un moment une gloire que vous aviez prise chez moi, dans mes mots, dans mon corps ?
Parce que c’est ce que vous faites en somme : vous volez, vous dépouillez celle qui est devant vous, la mettez nue devant les autres pendant que vous vous auréolez de ce qu’elle est. Pourtant, jamais vous n’aviez songé à l’importance de ces livres, de ces lieux, de ces vivants. C’est ainsi que vous vivez. Que vous imposez aux autres ce que vous estimez juste et bon. Que vous vous faites : donner à l’autre un rôle derrière le paravent.
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Rouge, quand je pense à vous, rouge sang, gluant, épais, la déliquescence de la chair, sa turgescence due aux morsures des fourmis rouges, le dos boursouflé, la gale, la lèpre ; rouge partout, coulant, s’immisçant dans les replis de la peau brûlée au fer rouge et ce rouge mortel que vous traînez avec vous dans lequel vous m’avez entraînée. Vous qui évoquez avec sérieux et gravité, de ce sérieux et de cette gravité un peu affectés, vous qui me parliez de guerres comme si vous y aviez combattu et de morts que vous aviez enterrés, vous qui pérorez sur les conflits entre les peuples, entre les mondes, palabrez autour des révolutions, des conflits, vous préférez la vie artificielle en répétant qu’autour c’est la misère, pendant que vous restez là, au chaud, dans votre gloire et votre voie d’extinction de l’amour.
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Le printemps des homards


Sur les trottoirs petits pas de fougères et de hostas
le mouvement des mots d’hiver
toutes les filles ont des mères à quitter
des terres à découvrir
avec des yeux définitifs
        elle va recoudre ses écailles
        planter d’autres motifs
        plus loin que le fleuve.
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Je ne sais pas si nous parlons une même langue ni si cette langue nous est commune. En revanche, ce dont je suis certaine, c’est que l’utilisation que vous faites de la langue n’a rien à voir avec la bienveillance ou la fraternité. Vous êtes en quelque sorte le contraire de la sollicitude. Il y aurait beaucoup à dire sur votre utilisation des mots. Leur référentiel en quelque sorte. Comment exprimer par écrit votre harangue de la langue ? Cette façon de discourir sans discontinuité au point de tourner en rond, votre souffle en apnée, de revenir sur ce qui a été dit, et de répéter ? Lors de vos récits épiques, vous vous plaisez à vous servir des mots comme faire-valoir d’une expérience de vie intime qui existe uniquement parce que vous vous la racontez et, conséquemment, vous enjolivez ou au contraire falsifiez. C’est selon l’auditoire. Vous en demeurez le héros tantôt trahi et chancelant, tantôt solide et respecté. Souverain et divin.
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Celles qui sans savoir savent autre chose qu’un réel abêtissant, aliénant l’amour et l’attirance. Là encore, vous ne pouvez comprendre, obsédé par votre sexe que vous portez comme un glaive.
Les paroles superflues deviennent brutales, quand les gestes, la geste, trouvent leur chemin. Quand on n’a plus de mots, on sort les poings.
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Dis-moi plutôt ce qui nous réunit…


Dis-moi plutôt ce qui nous réunit et non ce qui nous
sépare, les lieux où nous marchons, les pièces habitées.

Un enfant frappe à ma fenêtre. Il est dehors, habillé
d’automne et d’hiver. Son baiser me ramène alors que.
Alors que.

Sans résistance devant la violence de ce qui ne peut être
évoqué du bout des doigts, nous restons les gardiennes
du jour en nos mains.

Blanche, m’écriras-tu beaucoup plus tard.
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