Blanche quitta son fauteuil en osier et mit un peu d’ordre dans sa maison. Il était bon de marcher pieds nus sur des dalles de pierre claire. Après avoir ciré la vieille table de chêne, la jeune fille rangeai les étagères de sa bibliothèque. De la fenêtre, elle apercevait Pastis qui bondissait, essayant d’attraper une sauterelle verte. Malgré sa vivacité, il ne réussit pas à atteindre l’insecte, réfugié dans le pommeau du vieil arrosoir. Le chat bredouille s’étala finalement au soleil pour se remettre de ses ultimes efforts. Blanche descendit dans son petit potager où elle fureta afin d’y cueillir les légumes de la ratatouille,qu’elle allait cuisiner. Toutes ces saveurs entremêlées, mijotées lentement au creux d’une vieille cocote en fonte, c’était une débauche d’amour… !
Je pense que, dans la vie, les coïncidences n’existent pas.
- Les Romains sont venus ici ? demanda Nans.
- Bien sûr, c'est un lieu qu'ils ont vénéré, comme de nombreux poètes.
- C'est quoi, un poet ?
- Un po-è-te, précisa Nans à sa sœur.
- C'est quelqu'un qui parle de ce qu'il voit ou de ce qu'il ressent avec de très jolis mots. Il ne fait pas poet-poet.
Ce soir-là, au fond d'un lit, une enfant pleurait en silence sa désillusion et la complexité des rapports humains auxquels ne comprenait rien.
Ce soir-là, son âme d'enfant l'abandonna pour toujours.
A tous, soyez fiers de vos racines.
Elles sont la sueur et la peine de nos ancêtres, leurs joies et leurs espoirs.
Soyez fiers de leur courage, de leurs pieds glacés dans la neige, de leurs larmes brûlantes sir leurs joues, de leur sang versé pour la liberté.
Soyez heureux comme ils espéraient que vous le soyez, pour eux, pour vous, pour votre descendance.
N'acceptez pas de vous soumettre.
Ne baissez jamais la tête devant la folie et la haine.
Aucun homme, aucune femme, aucun enfant ne mérite le mépris.
Chacun sur terre devrait pouvoir s'épanouir loin du malheur.
Avoir un coin de ciel bleu où vivre en paix.
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Nos existences sont bouleversées par des événements qui les ponctuent, comme les pierres de ricochets pourfendant l'air avant d'effleurer l'eau et de rebondir avec légèreté vers un nouvel impact. Rien n'est lisse, rien n'est acquis, tout est possible
Toujours par monts et par vaux, d’une capitale à l’autre, sautant d’un métro à un train. Inépuisable. Devenue antiquaire, grâce à un de ses amants de l’époque qui lui avait transmis le virus, elle avait couru les salles de vente durant des années, et s’était constitué une solide clientèle de passionnés.
Souvent, la nuit, lorsque le sommeil se fait trop capricieux, je suis encore en compagnie de ces êtres de papier que j'ai enfantés et rendu réels. Ils font partie de ma vie, de mon quotidien. Et puis lorsque je roman paraît enfin, un objet de vingt centimètres sur trente, alors les gens se disent : "Des mois et parfois des années pour écrire ça ! C'est un métier de fainéant, a peine une occupation...".
Ces réflexions viennent souvent de ceux qui je lisent pas, ceux pour lesquels écrire se limite à la liste de courses. Les lecteurs savent apprécier l'ampleur de notre travail et en sont reconnaissants.
C’est dur de t’écrire. Je suis lourde de mon chagrin. Ce sont tes yeux. Ils sont vides. Vides de moi. Je n’y suis pas dedans ! J’aurais tellement voulu m’y voir un peu ! Mais tes yeux sont toujours restés noirs, noirs à crier. Je crie encore. Moins qu’avant, quand je sentais ton parfum dans la pièce. Quand j’entendais ton pas sec. Ta voix froide coupante comme une lame. Tu me disais toujours : « Lève-toi de là, pauvre fille. » Pauvre fille ! Je suis TA pauvre fille ! Je suis sortie de ton ventre, comme les autres ! Je hurle ton mépris ! Je vomis ta haine !
Le théâtre, que de beaux moments de vie et de partage ! Tous soudés comme les doigts de la main, capables d’improviser des scènes au pied levé. Elle avait aimé jouer des personnages complètement opposés au sien, des enragées, des grandes bourgeoises ou des clochardes édentées. Tout était affaire d’émotions, si différentes soient-elles, transmises à un public souvent réceptif. Le théâtre était le regret de sa vie... Elle réalisa qu’elle devenait mélancolique, et se dit que ce n’est pas permis quand on part en vacances !