Article 122-1 du Code Pénal
N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte,au moment des faits,d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes.
Je pense que le lecteur a davantage besoin de vraisemblance que de réalisme. (...) Mais au fond, la réalité dépasse souvent la fiction.
Je suis étudiante à la fac de droit et moi qui n'aime pas beaucoup lire, je l'ai dévoré en 2 jours.
De plus, je veux rentrer dans la police depuis déjà longtemps, et ce roman m'a donné conformer dans mon idée; je peux le dire, le pénal m'attire.
Bravo, au juge d'instruction, David Messager, d'avoir eu le temps de l'écrire malgré son métier ; je trouve que c'est une manière de partager une passion, une vision du crime.
Merci encore, et bonne continuation
Mais c’était là. Presque à portée de main. Dans le noir. C’était là devant eux et ils savaient pourquoi ils n’avaient pas rallumé leurs lampes. Tant que leurs yeux ne voyaient pas, ils pouvaient toujours se tromper. L’obscurité était une amie sadique : elle distribuait équitablement crainte et espoir. Il y avait une chance, une petite chance pour que ce ne soit pas tout à fait un cauchemar. Que cette odeur entêtante soit simplement celle d’un reste de repas de cataphiles. C’est ça. Une fête clandestine. Elle allumerait et verrait les restes, les bouteilles vides, les détritus. Et ils riraient de leurs folles angoisses. Dans quelques heures elle serait plâtrée et prête à tout lui pardonner.
Le temps de cette fuite leur parut démesurément long. Ils s’engouffrèrent dans une allée perpendiculaire. Nul n’aurait su dire comment ils purent repérer cette ouverture dans le noir. Leurs sens étaient exacerbés par l’instinct de survie. Après quelques mètres, cette galerie descendait légèrement, tournait à angle droit puis débouchait sur une salle aux contours vagues. Sensation d’espace. Là, ils se plaquèrent contre la paroi, puis glissèrent en position accroupie, comme deux chauves-souris tombées de leur cachette. Vulnérables et attentives.
— Tu es sûr qu’on n’est pas perdus ? demanda Laura.
La question revenait avec la régularité exaspérante d’un goutte-à-goutte. Une sortie en amoureux dans les catacombes était en vérité une idée risquée. Après tout, ruminait Raphaël tout en marchant au jugé, cette expédition était utile. Une vie à deux en accéléré, mômes en moins : quelques minutes d’excitation suivies de longs moments d’errance. Un crash test pour leur jeune couple.
— Tu es sûr qu’on n’est pas perdus ?
— T’inquiète pas, Laura, je sais parfaitement où nous sommes.
article 122-1
n'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte,au moment des faits,d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son dicernement ou le contrôle de ses actes
Le corps dévoilé dans le faisceau blafard des diodes était figé dans une position curieuse, les membres inférieurs repliés sur l’abdomen et les bras tendus vers le haut, comme s’ils imploraient quelqu’un. Cette position des bras était à elle seule plus terrifiante que le cadavre lui-même. Parce qu’elle signifiait une chose très simple et cruelle : il ne fallait attendre ni clémence ni compassion de la part de celui à qui ce geste s’adressait.
Pas d’insectes, pas de rongeurs. Vingt-cinq mètres sous terre, la vie n’a pas sa place. Le caoutchouc des bottes commençait à brûler la peau. D’interminables couloirs succédaient à d’autres couloirs. Régulièrement, des tags énervés leur rappelaient la possibilité de rencontres hasardeuses. Les intersections ouvraient latéralement sur des tunnels sombres, comme s’ils étaient placés au cœur d’un labyrinthe.
— Tu as entendu ?
— Quoi ?
— Chut !
— Éteins ta lampe.
L’obscurité, totale et régressive, laissa éclore d’autres sens que la vue. Laura posa la main sur l’avant-bras de Raphaël, elle pouvait sentir sa respiration s’accélérer. L’air faisait une petite vapeur invisible. Il avait bien entendu lui aussi. Des pas pressés, lourds et puissants.
— Tu crois que… ?
— Chut, fit-il. Écoute.
— Là-bas, regarde !