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Critiques de David Sala (287)
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Le Joueur d'échecs (BD)

♪A dead star collapsing and we could see

Something was ending

Are you through pretending

We saw the signs in the suburbs !?

You could have never predicted

that it could see through you

Kasparov, Deep Blue, 1996

Your mind's playing tricks now

Show's over so take a bow

And leave it in the shadows ♪

-Arcade Fire-2010-

(Exemple et transition avec ma dernière lecture: collaps= Effondrement / Echec interprété ici comme le début du règne des machines sur les hommes. Effondrement sociétal !!!?😓)

---♪---♫---♟---🏁---♟---♫---♪---

"Vouloir jouer aux échecs contre soi-même

est aussi paradoxal que de vouloir sauter par-dessus son ombre"

Stephan Zweig

Il vivait avec des mots

Qu'on passait sous le manteau

Qui brillaient comme des couteaux.

Il jouait d'la dérision

Comme d'une arme de précision

Il est sur le ciment mais ses chansons maudites

On les connaît par coeur- un mot deep blue-



Un maudeep blue qui joue contre lui

Comme un satin de blanc d'marié

Et dans le port de cette nuit

Une fille qui tangue et vient mouiller

C'est extra-c'est extra

La musique parfois a des accords majeurs

Qui font rire les enfants mais pas les dictateurs

De n'importe quel pays de n'importe quelle couleur

La musique est un cri qui vient de l'intérieur

les Echecs c'est comme la peinture

si t'es pas brillant, d'avance tu finiras Mat 😎



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Le poids des héros

Le Poids des héros est une merveilleuse BD qui nous raconte davantage qu'une histoire. Son auteur, David Sala, nous invite par les mots et le dessin à nous plonger avec nostalgie dans le souvenir d'un récit autobiographique, qui a illuminé sa famille.

Antonio Soto de Torrado était son grand-père maternel, né à Oliva de la Frontera, au sud de l'Espagne. Il a survécu à la guerre d'Espagne, il a survécu au camp de concentration de Mauthausen.

Mais bientôt il va mourir et en mourant il va accomplir l'objectif qu'il s'était assigné : ne pas mourir avant Franco.

Son autre grand-père, Josep Soca, était espagnol aussi et tout comme le grand-père maternel il fut un héros de la guerre et de la résistance.

C'est six mois après l'annonce du décès du « Caudillo », qu'Antonio Soto s'éteint paisiblement dans son sommeil.

Nous sommes dans les années soixante-dix et l'auteur se souvient de ces années-là, les années de son enfance, où, petit garçon, il allait grandir avec le poids presque écrasant de ses deux figures familiales, qui échapperont de peu à la barbarie et à la mort, fuiront vers la France, connaîtront le déracinement, mais aussi l'amour et la transmission de leurs engagements politiques.

Ce sont ces années-là qui sont peintes et dépeintes dans cette formidable bande dessinée, une période qui représente pour l'auteur des jours heureux mais aussi une prise de conscience qui sera sans doute déterminante dans sa trajectoire personnelle.

David Sala convoque ses souvenirs d'enfance pour retrouver les figures tutélaires de ses grands-pères, c'est peut-être aussi une manière pour lui de se libérer du poids parfois oppressant qu'ils ont marqué dans la destinée familiale.

Alors nous voici plongés avec jubilation dans le décor kitsch des années soixante-dix, les tables d'école avec l'encrier de porcelaine, la Citroën ami 8, la même que celle que possédait mon père, les pantalons pattes d'éph et aussi ce pull-over jacquard que porte ce petit garçon sur la couverture, je suis sûr que j'en ai porté un aussi, un comme celui-là à son âge...

Mais ce décor est aussi fait de l'imaginaire de l'auteur, un déferlement de couleurs psychédéliques, de vagues et de fleurs, de paysages oniriques, alternant avec le récit, comme pour mieux cacher l'émotion, comme pour mieux faire passer des messages intimes et touchants avec pudeur.

Certaines pages sont d'une beauté à couper le souffle, ce sont pour certaines de vraies peintures, tantôt enchanteresses, tantôt agressives, toujours lumineuses et poétiques.

Mais quels sont ces messages ? Quel est le propos du texte au-delà du récit familial ? Quel est son sens ? Voici un livre dédié à la mémoire, à l'identité, au déracinement et à la transmission. David Sala rend hommage à ses grands-parents, de vrais héros au sens noble et historique du terme, mais il se déleste aussi du poids que de ces deux hommes, qui a pesé sur l'héritage familial. Car il n'est pas simple de faire son chemin plus tard, de creuser son sillon, lorsqu'on est un petit-fils de héros, comment avancer dans sa vie ordinaire avec ce poids sur les épaules ? Comment donner du sens à une vie « ordinaire » ?

David Sala est un passeur à sa manière. Quand je referme ce magnifique livre, séduit par le talent de cet auteur, je me dis qu'il a réussi avec brio sa mission et que sa vie est loin d'être ordinaire.

Et comment ne pas apprécier la citation si inspirante de l'écrivain Romain Gary, choisie comme épigraphe par l'auteur : « Lorsque vous écrivez un livre sur l'horreur de la guerre, vous ne dénoncez pas l'horreur, vous vous en débarrassez. » ?
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Le poids des héros

Ancien coiffeur engagé volontaire dans la cavalerie de l'armée républicaine afin de combattre les forces du Général Franco, Antonio Soto de Torrado est dénoncé par son oncle, bras droit de Franco. Prévenu par sa tante, condamné à mort, il n'a d'autre choix que de fuir son pays et quitter sa famille, avant le lever du jour. Arrivé en France, il est incorporé dans la 15è compagnie des travailleurs espagnols volontaires. Il participera à la campagne de France, puis se fera prisonnier par les Allemands avant d'être déporté au camp de concentration de Mauthausen, dont il sortira vivant en mai 1945... Aujourd'hui, sur son lit d'hôpital, il reçoit la visite de sa fille et de son petit-fils, David. Si son état de santé est préoccupant selon son médecin, pour lui, il est hors de question de mourir avant Franco. Il décèdera paisiblement pendant son sommeil... 6 mois après la mort du Général... Tout gamin à l'époque, David se souvient encore de ce grand-père maternel, dont le portrait, d'une infinie tristesse, ornera pendant longtemps un mur de la maison familiale.



C'est son histoire mais aussi celle de son grand-père paternel, espagnol résistant dans le maquis, que David Sala nous raconte avec forces et émotions au cœur de cet album. Une histoire familiale touchante qui trouve ses racines dans l'Espagne de Franco, que ses deux grands-pères ont combattu ou fui. Une histoire, évidemment, lourde à porter, inscrite elle-même dans l'Histoire. Mais aussi un devoir de mémoire que l'auteur a dépeint, d'abord avec son regard d'enfant, lui qui a eu la chance de côtoyer ses grands-parents et écouter un pan de leur passé, puis avec son regard d'adulte, saisissant alors l'importance, la portée de ce passé, ô combien tragique et éprouvant. Une portée aussi bien historique, personnelle que familiale. Aussi, David Sala questionne-t-il sur le poids des héros, que furent ses deux aïeux. Un héritage tout aussi important que précieux. Ce récit, sensible, intime, est servi par un graphisme détonant. Les planches sont tantôt très colorées, fleuries, pleines de vie, tantôt beaucoup plus sombres, parfois violentes.

Un album profond et salutaire, pour tout simplement, ne pas oublier...

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Féroce

SUPERBE album qui sort du lot par les illustrations de haut vol de David Sala, qui rappellent toutes des tableaux de Gustav Klimt.

L'histoire est un peu plus convenue mais très bien ficelée tout de même et aborde les thèmes de la différence (et de son acceptation ou non acceptation par les autres) de l'isolement et du renforcement négatif que peut opérer la répétition d'un caractère que l'on est supposé détenir.

Par exemple, à force de vous dire que vous êtes bête ou peu original, vous finissez par vous en persuader. Et bien ici, un loup est né un peu différent des autres, avec un air terrifiant. Si terrifiant que tout le monde le lui rappelle à longueur de journées. De sorte que ce loup, de caractère normal et d'allure anormale, finit par se forger un caractère à son image.

Jusqu'au jour où il rencontre une petite fille, elle aussi exclue des siens, elle aussi jugée mal à propos et qui, étant elle-même marginale, va juger ce loup d'une façon non conventionnelle...

Je vous laisse découvrir la suite et enfonce encore le clou sur le caractère réellement exceptionnel des illustrations, qui plus est, mises en valeur par un format et un papier de qualité (certaines pages sont à rabats), mais c'est une considération toute personnelle, ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le Joueur d'échecs (BD)

New-York, 1941. Sur un paquebot qui le mène vers l'Argentine, le narrateur croise le champion du monde d'échecs, Mirko Czentovic. Un homme froid, énigmatique, inculte mais extrêmement doué dans cette discipline. Le narrateur espère le rencontrer mais on dit l'homme fuyant, restant cloîtré dans sa chambre la plupart du temps. Aussi, décide-t-il de le "piéger". Jouant aux échecs avec un certain Mc Connor, un riche ingénieur écossais, Czentovic finit par passer devant eux mais leur jette à peine un regard. L'ingénieur, aimant les défis, veut absolument jouer contre lui, moyennant 250 dollars la partie. Le rendez-vous est pris pour le lendemain. Des parties qui vont attirer bon nombre de passagers. Dont un mystérieux M. B., particulièrement doué qui pourrait battre le champion du monde même s'il affirme ne pas avoir touché aux pièces depuis 25 ans...





Dans ce roman graphique, adapté de la nouvelle éponyme de Stefan Zweig, David Sala nous emmène à bord de ce paquebot, en route pour l'Argentine. À son bord, le narrateur, dont on ne connait pas le prénom, le champion du monde d'échecs, Mirko Czentovic et ce M.B., qui dirigeait un cabinet d'avocat jusqu'à ce qu'il se fasse arrêter par la S.S.. C'est au cours d'une discussion que l'on en apprend plus sur cette tragique période qui le marquera à tout jamais. Ce récit sombre, aussi mystérieux qu'envoûtant, nous plonge dans une atmosphère tendue et oppressante. C'est une véritable guerre psychologique qui se joue, d'une part lors des parties d'échecs où la tension est palpable et les silences assourdissants, d'autre part lors des interrogatoires de M.B. par la Gestapo. L'auteur réussit brillamment cette adaptation d'autant que les illustrations sont étonnantes et saisissantes : des planches à multiples petites cases, des superpositions de cases, de nombreux motifs parfois géométriques (notamment le plancher du salon avec un effet en trois dimensions ou encore le fauteuil), parfois psychédéliques ou encore des plans serrés... Ses aquarelles sont du plus bel effet : des couleurs froides et un rendu très nature.

Une très belle adaptation..
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Le Joueur d'échecs (BD)

Cette bande dessinée est l'adaptation de la nouvelle éponyme de Stefan Zweig. ● Sur un paquebot à destination de Buenos Aires, le taciturne champion du monde d'échecs, Czentovic, est défié par le Dr McConnor, un richissime et arrogant ingénieur écossais. Leur partie attire des spectateurs, et parmi eux, un certain M. B., qui semble extrêmement doué bien qu'il prétende ne pas avoir touché à un échiquier depuis vingt-cinq ans. Il va finir par prendre la place de McConnor et jouer contre le champion. Parviendra-t-il à le battre ? ● Je ne suis pas un grand fan de Zweig et je n'avais pas lu la nouvelle, mais je dois dire que cet album m'a fasciné. ● Les dessins sont absolument magnifiques : j'y ai admiré le jeu sur les couleurs, l'entrelacement harmonieux des différentes techniques, l'expression des personnages, les décors et notamment le jeu sur le motif du damier. ● J'ai aussi beaucoup aimé l'histoire, qui est une dénonciation très originale et subtile du nazisme. C'est un album que je recommande chaudement !
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Le Joueur d'échecs (BD)

Ecrire permet parfois d'apprivoiser les souvenirs douloureux.

Cela permet également de dénoncer la barbarie qui choque, qui traumatise, qui hante les nuits.



Le joueur d'échecs, écrit par Stefan Zweig dans les 4 mois qui ont précédé son suicide, est sombre, à l'image de l'état d'esprit de l'auteur autrichien et dénonce les horreurs du nazisme.



Avec une colorisation et des traits qui collent à l'oeuvre et une adaptation sensible et intelligente, David Sala rend honneur à ce grand classique de la littérature. Il choisit justement de mettre de la lumière dans les dessins, en supprimant les ombres, pour jouer avec l'effet de contraste avec la noirceur du récit.



C'est un portrait lucide et subtil des ravages que le nazisme a laissé dans son sillon de folie.



Dans un décor quasi cinématographique, et en gros plans, David Sala retranscrit l'angoisse et la folie. Les dessins en bichromie nous plongent tête la première dans le monde des échecs.



Le bédéiste transpose l'histoire dans un style assez art nouveau qui évoque la nostalgie d'une époque passée, tant regrettée par Stefan Zweig.

L'omniprésence des visages en gros plan créent une atmosphère anxiogène qui fait écho à l'enfermement du personnage.



Magnifique hommage à l'oeuvre de Stefan Zweig, la nostalgie d'un monde passée est parfaitement illustrée !





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Le poids des héros

C'est un livre qui pèse son poids, avec sa grande couverture épaisse, son beau papier glacé et ses 176 pages gorgées de souvenirs. Nous voilà au coeur des années 1970 – tapisseries et fauteuils fleuris, gilets jacquard, bande-son entonnée par tonton Georges. le quotidien du petit David est fait de bonbecs, de virées à vélo et de comics. Mais dans son esprit pulse aussi une mémoire incongrue dans cet univers enfantin – celle des actes héroïques de ses aïeux, victimes du franquisme et de la barbarie nazie.



Ouvrir cet album procure un vrai choc esthétique. Chaque case est un vrai tableau, on pense tour à tour à Van Gogh, Matisse, Klimt ou Chagal. le trait et les couleurs sont très expressifs. S'y déploient non pas les faits d'armes des grands-parents, mille fois racontés à David, mais plutôt les représentations qui s'en impriment dans son imaginaire. Les scènes de bravoure sont flamboyantes, auréolées de teintes bleutées et d'étoiles. Les épreuves traumatisantes voient des tonalités obscures ou criardes faire intrusion dans la palette colorée de l'enfance du narrateur. Cet univers oppressant surgit à chaque fois que l'histoire familiale est convoquée. Cette mémoire est lourde à porter pour un si petit garçon. Ainsi se posera fatalement la question le jour où il aura à son tour des enfants : comment les protéger dans un monde qui dysfonctionne ? Comment transmettre cette mémoire sans les accabler ?



Si nos lignées n'ont pas toutes éprouvé aussi douloureusement les horreurs du XXe siècle, ces questions nous concernent tous. Pour notre part, nous n'avons aucun tabou et nous répondons à toutes les questions des moussaillons mais nous rangeons nos livres sur la deuxième guerre mondiale hors de portée pour leur donner le temps de grandir avant de découvrir le pire.



En allemand, il y a un verbe, « sich etwas von der Seele schreiben » qui signifie écrire quelque chose pour en soulager son âme. J'espère vivement que l'écriture de cet album à couper le souffle aura un peu soulagé l'auteur du poids de ses héros. En tout cas, il sera parvenu à montrer de manière incroyablement puissante les répercussions que peuvent avoir des histoires et des images terribles sur de jeunes enfants tout en relevant magistralement la mission de transmettre dont il se sent investi depuis si longtemps.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Le Joueur d'échecs (BD)

P'naise, se lancer dans l'adaptation du joueur d'échecs de Stefan Zweig, le mec doit être soit dangereusement barré, soit parfaitement inconscient, voire complètement fou. En C4, le Fou, pour être précis.



Ben non.

Cette magnifique gageure de David Sala n'appelle qu'un seul commentaire : royal !

En A6, le Roi, pour être précis.



Une colorisation et des personnages collant parfaitement à l'époque évoquée - pas que je sois à cheval (en F3, le Canasson, et je retiens un) sur le respect de l'oeuvre originale mais quand même – et c'est avec délice que l'on se plonge dans cet étrange récit, dernier de l'auteur avant qu'il ne décide de tirer sa révérence suicidaire.



Sala fascine, Sala hypnotise, Sala se rit de nous voir si magnétisé par ce miroir à bulles.

Un sacré tour de force au regard de la gravité du sujet initial.

En A5, la Tour, en vous remerciant.



Ce joueur d'échecs se lit autant qu'il se reluque, transformant le lecteur en misérable pion ballotté par le flot de l'histoire.

En A2, B2, C4 (hé, hé, les plus perspicaces d'entre vous auront facilement éventé cette célèbre ouverture d'un Bubendorff alors au sommet de son art), D2, E2, F2, G2 et H2, les pions, si c'est pas trop demander.



Bref, n'hésitez pas à rentrer dans la Rein...l'arène, vous serez forcément échec et mat...
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Le Joueur d'échecs (BD)

S'il y a un titre qui ne me tentait pas, c'était bien "Le joueur d'échecs", certainement parce que je ne connais pas grand-chose à ce jeu et j'imaginais un livre compliqué, je n'imaginais rien d'ailleurs, je passais à côté.

Et puis, il y a eu les critiques de Chrystèle d'abord puis de Nicola et enfin de Paul...

La nouvelle, adaptée en BD, étant dans ma médiathèque, j'ai tenté une ouverture ;)



Quelle ne fut pas ma surprise, cette BD, écrite et illustrée par Bernard Sala m'a fascinée !



Le narrateur, accompagné d'un ami, discutent à bâtons rompus sur le bateau qui va les conduire de New-York à Buenos Aires en 1941 quand arrive un personnage connu Mirko Czentovic, sous les flashs des photographes et pour cause, il est le champion du monde d'échecs. Presque une aberration car, à part ce don pour ce jeu, Czentovic n'a ni culture, ni intelligence, ni finesse. Il est présenté comme un rustre seulement attiré par l'argent et la "puissance" que lui donnent ses victoires.

Le narrateur veut le rencontrer mais comment faire puisqu'il sort très peu de sa cabine et refuse tout contact qui pourrait révéler son inculture ?



Seul le jeu pourrait le faire sortir, le narrateur et ses amis décident alors de le piéger en organisant une partie.

Apparaît alors Mc Connor, un riche ingénieur écossais, mégalo, qui n'accepte pas de perdre, se trouve des excuses à chaque défaite et demande une revanche systématiquement.

Le stratagème réussit, Czentovic attiré par le jeu, il ne restait qu'à attiser l'orgueil de Mc Connor afin qu'il défie le champion du monde. Ce fut facile.



En même temps, apparaît un jeune homme pour qui le jeu d'échecs n'a aucun secret et qui parvient à parer tous les coups de Czentovic (je ne sais pas si ce vocabulaire convient au jeu d'échecs auquel encore une fois je ne connais pas grand-chose)

Le docteur B, c'est par ce nom que nous ferons sa connaissance, s'avère être un jeune avocat, défendant les avoirs des grands monastères et assurant "la gestion des capitaux de quelques membres de la famille impériale" en Autriche au moment de l'arrivée au pouvoir d'Hitler.

Un homme intelligent et cultivé, arrêté par les hommes de la SS dont il eu a subir, non pas les camps de concentration ni la violence physique mais une torture très insidieuse. Afin de lui faire avouer ses secrets sur l'argent des monastères, il fut enfermé dans une chambre pratiquement vide, dans une grande solitude. Cet isolement destiné à le mener à la folie et à le faire parler allait réussir quand il trouva un objet qui occupa ses pensées. Vous vous en doutez, cela aura un rapport avec le jeu d'échecs ;)



Mais ce qui l'a sauvé de la folie de l'enfermement et qui lui a permis de tenir lors des interrogatoires des SS est devenu une obsession, une véritable addiction le plongeant dans un autre genre de folie.

La conscience de cette addiction le fait hésiter à se mesurer au champion d'échecs...



Il faut beaucoup de talent à l'auteur de la nouvelle, Stefan Zweig, pour arriver à faire passer autant d'éléments historiques et d'émotions dans un texte aussi court (94 pages) et à l'auteur de la BD, David Sala, pour la retranscrire en assez peu de mots.



Cette BD, très bien faite, retranscrit bien la folie dans laquelle peut nous faire basculer un enfermement, la folie aussi à laquelle nous amène une addiction.



Et surtout, le joueur d'échecs nous parle du nazisme, représenté par Czentovic, homme froid, sans imagination, sans intelligence, de la torture morale infligée par la Gestapo, de manipulation psychologique, du pouvoir et de la façon dont Hitler avait anticipé, calculé ses horreurs à venir "Mais bien avant de se lancer à l'assaut du monde, les nationaux socialistes avaient commencé à organiser une autre armée. Dangereuse et disciplinée, dans chaque service, chaque entreprise, leurs espions étaient en place".



Dans cette BD, les illustrations faites d'aquarelles sont magnifiques. Les couleurs, vert et pourpre, assez sobres représentent bien la froideur. Les dessins géométriques, des damiers représentés un peu partout donnent un rendu inquiétant, la représentation de la folie ? De nombreuses planches sans dialogue montrent bien la solitude et l'enfermement. Mais surtout, les visages, caricaturaux et assez spéciaux sont très originaux. Les traits sont bien travaillés pour nous montrer les différentes émotions ou caractéristiques des personnages, j'ai trouvé cela brillant.



Bref, pour l'histoire, cette guerre psychologique (folie, dénonciation subtile du nazisme) de Stefan Zweig et pour la brillante mise en pages de David Sala, voilà mon coup de cœur de l'automne !
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Le poids des héros

J’avais déjà apprécié les dessins de ce scénariste dans Le joueur d’échecs. Le regard est tout de suite attiré par un festival de couleurs où les planches n’ont aucun vide. Ce roman graphique est une merveille ! Un homme reçoit sur son lit d’hôpital sa fille et son petit-fils et il n’est pas question qu’il meurt avant Franco !

David Sala rend hommage à ses grands-pères résistants espagnols ainsi qu’aux autres membres de sa famille. C’est avec pleins d’émotions, qu’avec ses yeux d’enfant, il nous fait revivre, à nous aussi, une certaine époque comme ces papiers peints ornés de gros motifs. Dessins et couleurs nous en mettent plein la vue. Prodigieux, talentueux, sublime, puissant, etc. etc.

Détaillez la dernière double page. Que de nostalgie !

Beaucoup de prix Goncourt sont adaptés en B.D. alors quand le roman graphique pourra-t-il concourir aussi ? Ce poids des héros l’aurait plus que mérité.
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Le Joueur d'échecs (BD)

Au final, je fais un bon troc avec mon père, alors que lui me prête les bandes dessinées, je me charge moi de lui prêter les œuvres originales lorsqu'il s'agit, comme ici, d'adaptations littéraires. J'ai toujours admiré Stefan Zweig, que j'avais étudié en terminale alors que je passais un Bac L, non seulement en tant qu'écrivain mais aussi en tant qu'homme. Il n'y a rien de plus admirable pour un homme vivant sous le régime nazi et n'étant pas du tout en accord avec les idées que prônait Adolf Hitler que de répudier sa langue natale qu'était l'allemand pour s'exiler e écrire dans une autre langue.



Bref, parlons ici de l'ouvrage qui nous intéresse, probablement l'un des plus beaux de Zweig à mon avis. Sous le régime nazi, il n'y avait pas que des camps de concentration mais également ce que je me plais à appeler des prisons dorées. C'est le cas de notre jeune ami qui, n'étant pas juif ni contre le régime, serait susceptible de posséder des informations que le régime en place aurait tout intérêt à récupérer. C'est ainsi que l'on pourrait penser que Monsieur B., comme tant d'autres comme lui, ont eu un traitement de faveur en étant enfermé dans des hôtels de luxe. Cependant, il n'en est rien car il n'y a pas pire enfermement que celui avec soi-même, sans âme humaine avec qui parler, sans distractions possible si ce n'est les quelques éléments que possède la chambre. Aussi Monsieur B. se croit-il sauvé lorsqu'il parvient à dérober à un SS un livre. Grosse surprise en arrivant dans sa cabine : celui-ci ne comporte que des lettres et des chiffres : il s'agit en réalité d'un manuel retraçant toutes les plus grandes parties d'échecs. Gros risque à cela, une fois qu'il les aura toutes mémorisées lorsqu'il se retrouvera à jouer contre lui-même, tombant ainsi dans un état semblable à la schizophrénie.



C'est à bord d'un bateau où se trouve embarqué le champion du monde d'échecs, Mirko Czentovic que la fragile santé mentale de notre protagoniste va être mise à rude épreuve. Parviendra-t-il à ne pas replonger dans la folie ?



Un ouvrage assez caricatural du point de vue graphisme selon moi mais qui est loin d'être déplaisant à regarder er à (re) découvrir !
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Cauchemar dans la rue (BD)

Cette bande dessinée est une adaptation très personnelle du roman éponyme et très noir de Robin Cook (1931-1994). On perçoit clairement dans cet album toute l'intériorité que D. Sala a su mettre dans le scénario, mais surtout dans les dessins très sombres.



Kléber est un flic viré depuis qu'il a tabassé un inspecteur dans un commissariat parisien. Ce n'est pas forcément un homme plus violent que d'autres, or il ne supporte pas les injustices. Ce n'est pas un homme très sympathique, mais il n'en a cure...sa vie tourne autour d'Elenya, ancienne prostituée polonaise, qu'il a épousé. Il se réjouit d'ailleurs d'aller la rejoindre quand un copain d'enfance, devenu truand, l'appelle pour lui demander un service. Ce soir-là, avant de rentrer chez lui, Kléber tue trois hommes.

Le lendemain sa voiture explose ; d'Elenya, qui était au volant, ne restent que quelques traces.

Bien sur que Kléber pense à se venger...mais les souffrances du deuil l'entraînent ailleurs...



Et c'est de ça qu'il est question dans cet album qui connaît peu de textes, peu de dialogues. L'errance de Kléber à travers Paris, ses sentiments de culpabilité, l'indicible déchirement provoqué par la mort...sont exprimés par les dessins noirs et gris, ocres et marrons, gris et verdâtres ; tons traversés par des couleurs plus doux ou un rouge agressif quand Elenya s'ingère dans la réalité de Kléber. Les coups de crayon et touches d'aquarelle, sans être nets, savent néanmoins souligner avec précision le ressenti douloureux de Kléber qui nous entraîne rapidement avec lui dans ses rues de cauchemars...
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Le poids des héros

Je ne vais qu'ajouter ma voix aux éloges déjà faits sur ce magnifique et original album.

On est dès les premières pages subjugué par les couleurs, les formes et l'agencement des étiquettes.

Les dessins de David Salsa m'ont par moment fait penser à Andy Warhol . Les couleurs vives , viennent titiller l'œil du lecteur pris dans un mélange de choses graves , les tortures , la guerre, et le monde l'enfance.

David salsa s'est vu confier par sa mère la lourde tâche de transmettre la mémoire de son grand père.

C'est donc sous le prisme de l'enfance que nous découvrons la vie de ses 2 grands-pères.

Ses deux grands pères etaient des républicains espagnols. Le grand père paternel a été interné dans le camp d'Argelès-sur-Mer et le grand père maternel, apres avoir été condamné à mort par Franco, réussira à s'enfuir d'Espagne mais il sera attrapé et déporté au camp de Mathausen en Autriche.



David Sala arrive à recréer l'ambiance

des années 60, les moindres détails sont reconstruits, les vêtements, les objets, la tapisserie, et la musique, c'est un véritable bond en arrière.

Il nous fait partager les grandes discussions des parents et l'ambiance .

Je trouve que c'est un album innovant mais aussi tellement en accord avec les yeux d'un enfant .

C'est vraiment un album lumineux qui parle d'un sujet bien sombre.



















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Le Joueur d'échecs (BD)

Belle retranscription du roman de Stefan Zweig en roman graphique. L’ambiance est bien palpable lors des parties d’échecs sur le bateau. La passion qui peut mener à la folie est bien présente. Les dessins sont travaillés, surtout dans les décors. Couleurs vives. Magnifique ! Quel talent !
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Le poids des héros

Décidément, je suis bien conseillé en bandes dessinées.

Cette œuvre dédiée à la mémoire est réellement du bel ouvrage. Ce qui frappe à l'ouverture, ce sont les couleurs ! C'est d’abord un choc visuel. Le spectre entier du visible se déploie tout au long de l'histoire, servant au texte minimaliste ses teintes, ses textures changeantes.

Parfois intimiste, souvent flamboyante voire violente, cette débauche est un reflet des sentiments narrés par l'auteur, et provoquent chez le lecteurs des émotions en rapport.

Pastel, encre, gouache certainement, toute la palette y passe dans une mise en page sobre mettant en valeur la finesse des sentiments, l'intimité partagée.

Je crois n'avoir encore rien vu d'équivalent dans la forme.

Au service de la transmission de la mémoire. Pas une mémoire officielle et obligatoire, une vraie mémoire, individuelle, qui se transmet en famille et qui est gravée dans l'histoire, qui y participe.

Pas de leçon de morale à visée politique : du vécu, de la retenue, de l'intime, du beau, du triste, du gai, du vrai.

Pour finir ce commentaire légèrement dithyrambique (et assumé comme tel), les gens de ma génération retrouveront les décors, les objets, les références de leur jeunesse, ce qui doit participer à l'émotion ressentie à la lecture de cette magnifique bande dessinée.

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Le Joueur d'échecs (BD)

Gros coup de cœur !

J’ai découvert David Sala avec Le poids des héros, c’était sans conteste mon coup de cœur n°1, toutes littératures confondues, de mes lectures de l’année 2022, et sans doute une des meilleures bandes dessinées que je n’ai jamais lues. Il était donc vraiment temps de lire d’autres œuvres de cet auteur.



Le joueur d’échecs est une adaptation du court roman éponyme de Stefan Zweig.

La couverture nous raconte déjà beaucoup. Le jeu d’échecs se caractérise évidemment par son damier noir et blanc, or cette couverture comporte effectivement un damier, mais totalement déformé, proposant une vision en trois dimensions, les personnages se tiennent dessus, paraissant décolés du sol, pris dans une forme de vertige, mais cela ne semble les perturber. D’autres motifs s’insèrent dans cette scène, les robes des dames, le gilet de l’homme au premier plan, et même les vagues de la mer. Le tout dans une gamme de couleurs finement nuancées, avec une dominante de verts et un éclat de violets dans le gilet de l’homme. Le damier du jeu d’échec que le titre suggère est devenu un phénomène d’hypnose, de pertes de repères, et c’est justement ce que raconte cette histoire. Les personnages ont des visages de personnages de tableaux d’Otto Dix, peintre allemand de l’entre deux guerres, décrivant dans son oeuvre les milieux bourgeois branchés de l’époque, auquel est rataché le milieu homosexuel et festif, un peintre faisant donc partie des artistes dégénérés selon la définition des Nazi. Il est aussi question de la répression nazie de la guerre dans ce livre. On a donc sur cette couverture déjà tous les éléments de l’histoire.



Les illustrations de David Sala sont de pures merveilles, d’une grande subtilité et d’une correspondance remarquable vis à vis du récit.

On retrouve donc la gamme de verts aquarellés repérée sur la couverture, de temps en temps, une couleur vient percer le calme de son intensité, par exemple, le canapé rouge de la page 18 vient modifier le rythme du récit. Jusque là, les motifs restent sages et géométriques et la tapisserie de coquelicots vient perturber cet ordre froid. L’utilisation des motifs pour agrémenter le récit et y apporter des nuances est vraiment impressionnante, chaque illustration est une peinture en soit, autonome, mais qui se répondent entre elles avec beaucoup d’intelligence. Mais les pages deviennent parfois aussi des motifs en soi par leur composition, leur structure, leur lumière : le passage de l’enfermement à partir de la page 38 utilise des structures différenciées, gaufrier, illustrations insérées dans d’autres illustrations, détail de mobilier, puis du corps, répétitions des motifs qui se répondent d’une image à l’autre, page uniquement composée d’une multiplications de portraits du même personnages… La page devient alors une scène d’un jeu d’échec, l’idée de confrontation, de lutte psychologique transpire dans chaque touche de couleur

Page 78, Les motifs commencent alors à onduler, on entre dans une forme de folie, de schizophrénie à l’image de l’illustration folle de la page 85 où le joueur se multibplie à l’infini.



David Sala confronte les courants artistiques de l’époque où se situe son histoire, surréalisme, expressionnisme. J’ai relu plusieurs fois d’affilée ce roman graphique, à des rythmes différents, chaque illustration donne envie de s’y attarder, de dévoiler sa richesse. Du plus minutieux détail à sa plus large globalité, ce roman graphique m’a émerveillé.

David Sala a su entrer dans la folie du jeu d’échecs, incarner la lutte intérieure de ce jeu, il a su transcender et magnifier le roman de Stefan Zweig, Cette bande dessinée est un véritable bijou littéraire.
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Le poids des héros

L'aspect autobiographique s'affirme d'emblée. Ce roman graphique, dédié aux grands-pères de David Sala, raconte une partie de l'histoire de ces deux républicains espagnols et témoigne à la première personne du Poids des héros sur la vie de l'artiste. Son grand-père maternel, Antonio Soto de Torrado, a fui l'Espagne de Franco et rejoint clandestinement la France. Après un passage au camp d'Argelès-sur-Mer, il est incorporé puis il combat à Dunkerque. Fait prisonnier, il sera déporté à Mauthausen dont il sortira vivant. Vieillissant, très malade, il se refuse à mourir avant Franco ! Si le parcours du grand-père paternel, Josep Sala, ressemble à celui de Antonio, il ne subira pourtant pas le même sort, car il réussit à rejoindre le maquis. David raconte ses grands-parents, ses parents, son enfance, l'école, les copains, un terrible fait divers, l'adolescence, l'école de dessin, ses débuts de Bédéiste, le passage à l'âge adulte, et toujours reviennent les souvenirs des deux grands-pères, le grand-père maternel occupant la plus grande place…

***

Les décors et les éléments réalistes des années 70 (les papiers peints, la blouse de la grand-mère !) alternent avec des paysages issus de l'imaginaire de David enfant, par exemple quand il se représente la fuite de Antonio volant à cheval au-dessus des Pyrénées. Même si l'enfance est souvent représentée comme un magnifique jardin empli de fleurs de toutes le couleurs et de toutes les tailles, à tout âge, le poids des générations passées et la force des souvenirs suscitent parfois chez David questions, reconnaissance et rancune, révolte et colère. Des aplats de rouge servent d'arrière-plans aux images où règne la violence. Plus David avance en âge, plus les couleurs respectent le réel et deviennent plus sombres, sauf quand on replonge dans l'imaginaire de l'enfant. Le Poids des héros m'a semblé rempli de clins d'œil à des mouvements picturaux et à de nombreux peintres : Van Gogh (les deux cases de la page 6, entre autres), Chagall (le cheval volant et les paysages de nuit en général), Magritte avec la colombe qu'on retrouve plusieurs fois, Schiele et Munch pour les représentations des camps, Klimt (la petite fée) et beaucoup d'autres qu'il serait fastidieux de tous énumérer, sans compter ceux que je n'ai pas reconnus… David Sala s'appliquera, comme l'avaient fait ses propres parents, à transmettre le passé, aussi douloureux et dramatique soit-il, à sa propre fille, une transmission habilement réifiée par le tableau, lui aussi rescapé. Je voudrais signaler les pages 156-157 qui m'ont bouleversée par leur force de suggestion pour exprimer le deuil, l'absence, le vide et le désarroi. À peu de détails près, la table de travail représentée sur la dernière double-page aurait pu être la mienne à la même époque… Un magnifique album qui touche à l'essentiel !

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Le Joueur d'échecs (BD)

Magnifique de bout en bout!

Tout d'abord la force du dernier écrit

de Stefan Zweig avant son suicide.

Cette partie d'échecs sur un paquebot,

où le champion du monde croise

celui qui s'est noyé dans les échecs

pour survivre à son assassinat

psychologique orchestré par la Gestapo.

Ce texte est un chef d'œuvre

où se côtoient et s'affrontent

des mondes opposés ,c'est surtout

une dénonciation en règle du nazisme .



Quand aux illustrations de David Sala

C'est une véritable œuvre d'art

qui consacre et met en majesté cet ecrit.

Ces portraits sont époustouflants,

sa fascination envoûtante, pour

les figures géométriques

annonce déjà " le poids des heros"

Cet ouvrage est un cadeau à se faire.

Il nous appelera du fond de son rayon

à le consulter encore, à l'admirer toujours.

Bonheur absolu!





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Le poids des héros

Avoir deux grands pères résistants dont l'un a attendu la mort de Franco avant de s'éteindre pour ne pas lui faire ce plaisir de disparaitre avant lui,ce n'est pas rien ! C'est une force et une fierté, c'est un lien puissant qui unit tous les membres d'une famille. Mais c'est aussi un poids car on n'échappe pas à un tel héritage. David Sala prend lui aussi un rôle important dans cette lignée de résistants,celui de transmettre l'Histoire à travers l'histoire de sa famille. Il le fait avec ses yeux et son coeur d'enfant et non de la hauteur de ses 49 ans. Il sait mêler la tristesse à la joie,passer du drame à la légèreté. Il enjolive les épreuves de ses grands parents par un imaginaire comme seuls les enfants en sont capables,telle cette vision du grand père survolant la terre sur son cheval pour fuir l'Espagne franquiste. Parallèlement il ne cache rien de l'horreur de la guerre et du cauchemar des camps mais il met l'accent sur la vie qui continue et qui doit, elle aussi être transmise,tout comme la beauté et l'amour.

Cet album est une explosion de couleurs. Le graphisme est splendide et reflète avec génie tout le monde intérieur de l'enfance et son appréhension du monde adulte. Même pour les scènes décrivant la cruauté absolue des camps, David Sala opte pour la couleur mais cela n'efface en rien la douleur. Je dirais même qu'elle renforce l'émotion.

Certaines planches m'ont beaucoup fait penser à Klimt mais il y a énormément de variété dans les dessins. C'est vraiment un coup de coeur.
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