Posons le diagnostic dès les départ : David Wong est fou.
Ce fait ayant été établi, on peut commencer à parler de ce livre à nul autre pareil. Imaginez deux branquignols qui se coltinent (et provoquent) des phénomènes « paranormaux » pour le moins particuliers. Imaginez une équipée de Ghostbusters du XXIème siècle version Bad Trip, comme sous l’emprise de substances illicites (ce qui n’est même pas vraiment le cas).
Oh et puis arrêtez de vouloir imaginer quoi que ce soit, vous serez de toute façon à des années-lumière de l’expérience qui vous attend tout au long de cette lecture.
David Wong (c’est un pseudo, puisque l’histoire est racontée par ce même Wong) a une imagination débridée, une inventivité délirante, une créativité démentielle. Ah l’utilisation si particulière faite avec un hot dog… (non ce n’est pas ce que vous pensez…).
C’est bien simple, je n’ai jamais lu un bouquin pareil, ni de près ni de loin. Impossible d’imaginer ce qui va se passer au cours du paragraphe suivant, c’est dire !
Comme le dit si bien le dossier de presse : « Sans doute, il existe des gens qui ont déjà fait des trucs plus tarés qu’essayer de résumer ce bouquin. Le soucis, c’est que personne ne sait ce qu’ils sont devenus ». Ben, vous voilà prévenus.
Démarré comme un simple feuilleton sur internet (mention spéciale à la postface où l’auteur raconte le périple étonnant de ce roman), cette aventure a pris au fil des années un essor insoupçonné, pour être publié en roman par la suite.
John meurt à la fin est un mélange des meilleurs (et pires) ingrédients des films d’horreur de série Z (en mode « cocaïnomane »), d’une inventivité extraordinaire, d’un humour ravageur et totalement absurde. Le tout est passé au mixeur (dont on a oublié de remettre le couvercle), et gicle à chaque coin des pages en rouge et en noir (mais avec plein d’autres couleurs rigolotes aussi).
L’auteur réalise l’exploit de nous coller la frousse et de nous faire éclater de rire dans la même phrase. Si si, je vous assure, c’est non seulement possible mais Wong parvient même à réitérer cette performance tout au long de chacune des 600 pages de ce roman (eh oui, parce qu’en plus, c’est un pavé).
On pourrait imaginer que ce procédé en devient vite répétitif, mais ce n’est pas le cas. C’est vrai, les différents passages sont de qualité inégales, mais ces tranches (de rigolade) de vie arrivent à garder une orientation générale (et ça ce n’est pas loin d’être une prouesse quand on pense à l’improbable fouillis que sont toutes les idées de ce roman).
Il est clair qu’il faut savoir se laisser aller et retrouver un bout de son âme d’adolescent boutonneux pour apprécier à leur juste valeur ces divagations géniales. Mais si vous êtes prêt à lire un récit de science-fiction au 23ème degré, où l’épouvante se raconte à coup d’humour loufoque et décalé, ce livre est fait pour vous.
Et puis, à titre personnel, voir utiliser les ballades des groupes comme Whitesnake, Mötley Crüe, Nightranger ou encore Cinderella comme arme de destruction massive contre les manifestations paranormales, ça me fait juste tripper ;-).
John meurt à la fin n’est pas juste un roman, c’est une expérience. J’en ai encore mal au bide.
Toutes mes félicitations au traducteur, Charles Bonnot (déjà en charge du formidable The Rook, toujours chez l’éditeur Super 8) qui a dû s’arracher les cheveux à traduire ce délire. Son boulot est formidable.
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