Davide Ferrario

Encore sept jours. Le temps d'un tour de calendrier, le temps d’épuiser les courses de la semaine.

Le juge dit que j'ai payé ma dette, mais la vérité je l'ai bien comprise : je suis trop vieux pour recommencer à faire des dégâts. ceux qui sont dehors pensent que la punition, pour nous, c'est d'être privés de liberté. Mais à part qu'il faudrait prouver que ce qu'ils vivent eux, c'est la liberté - et des doutes, j'en aurais un paquet -, la vrai peine ici, c'est le temps. Et pas parce qu'il passe lentement. Si tu t'organises, ta journée se remplit de choses à faire, surtout pour quelqu'un qui purge un longue peine comme moi. [...] Le problème, c'est que le temps passe toujours pareil, que les jours te collent à la peau l'un après l'autre, comme un lest toujours plus lourd. Ces dix-huit années écoulées m'ont plus abîmé que les tabassages que je me ramassais après chaque évasion, au bon vieux temps.