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4.43/5 (sur 7 notes)

Né(e) : 1957
Biographie :

Né en 1957, Denis Decourchelle est ethnologue consultant de profession, auteur d'articles à caractère historique et relatifs aux domaines du handicap. Il est aussi musicien amateur.
La Persistance du froid est son premier roman.

Source : www.quidamediteur.com
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Bibliographie de Denis Decourchelle   (1)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Ce soir, la nuit semble précaire, qui ne sait plus reprendre sa respiration, sèche d'anxiété, grésillante malgré l'humidité de la terre, nuit haute , au-dessus des entrepôts, signalés,suspendus à leur éventail de lumière blanche répétée à chaque pan de mur, nuit trouée par l'orange acide des lampadaires d'allées où grouillent les insectes, scandée par la guirlande quaternaire de la voiture de police qui passe lentement blanc, bleu, bleu, blanc blanc bleu bleu blanc, et trés loin derrière le petit aéroport fermé, la paix menue et dérisoire des alignements de points mauves au bord des deux pistes s'engloutissent dans la pénombre.
P.79
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Rarement placé sur le parking des enseignants, la Lincoln Continental du professeur: une longue barge métallique au bleu outremer profond, acheté naguère à une ambassade d'un pays insolvable ,déplaçant sur la route l'inquiétante placidité d'une limousine de gangster à col blanc.......C'est dans ce sarcophage vitré qu'on aurait voulu le voir installé à jamais, au milieu du parc de l'université La Rocca, embaumé dans une pose emblématique, le doigt levé et l'autre main au volant, le capot sombre décoré de saison en saison par de grosses feuilles marron, des paquets de neige, un chat méditatif ou une boîte à pizza oubliée par des amoureux. P. 26
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Ce lundi, jour de fermeture de son commerce, Luce Boyer, poissonnière du Pavillon de la Marée et voisine de la villa, aperçoit depuis son jardin une jeune femme inconnue, assise sur les marches du perron entouré d'une fausse rocaille de ciment, face à une fillette debout. Elle peut entendre leur conversation couler dans un français aux tonalités montantes - un chaton qui joue sous les draps -, discutant de l'exacte signification du mot Astarté, déesse ancienne ou véritable étoile. Et l'attention qu'elles se portent, leur naturel à savourer la connaissance, l'atmosphère finement électrique, douce et fluide, qui semble se produire dans le contact de l'une à l'autre, l'émeuvent brutalement. Quelque chose extrayait cette mère et son enfant de ce décor stérilisé jusqu'à l'absurde où elles devenaient deux silhouettes de carton coloré reposées devant l'image d'une villa qui, avec son toit en chapeau d'ardoise stricte et ses longues fenêtres étroites sous des dentelles de bois, n'incarnait plus l'insouciante dilapidation des beaux jours d'été, mais le mépris coquet de l'égoïsme. Wanda et la fillette crurent que la femme qui s'approchait était madame Lamblin et, lorsqu'elles comprirent qu'il n'en était rien, le désarroi assombrit leurs yeux gris. Ceux de la mère avaient des passages foncés semblables aux cieux d'équinoxe, ce qui s'y rencontre de promesse et de possible désastre ; ceux de la fillette, plus clairs, donnaient l'inquiétante sensation de filtrer ce qu'ils regardaient, face à quoi on pouvait se croire arrêté par sa propre grossièreté ou emporté et dissous.
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Son plus perspicace ennemi était lui-même, sous la forme innocente d’une grande santé qu’on lui enviait et dont, au final, il voulut se débarrasser, parce qu’elle neutralisait sous une tonalité unique le mouvement général de la vie, qu’elle en reconduisait de force toutes les expériences vers un étrange zéro, dont l’origine puisait probablement dans les premières années de solitude d’un enfant qui, à peine debout, doit stabiliser le désarroi, la sidération envahissante que génère tout amour attendu qui n’est pas au rendez-vous et qu’il faudra ressusciter en soi-même.
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Sur le sol des préservatifs de couples pressés, petites méduses échouées après l’instant frénétique, des seringues fines et colorées comme un jouet, vidées de leur drogue de néon claqué par une seule illumination, des canettes de bière et de soda écrasées par les veilleurs de nuits qui longent en voiture la crudité blême des bâtiments ceints de grillages au bas desquels, ce soir-là, médite un crapaud immobile et solitaire.
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