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3.64/5 (sur 63 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 19/06/1964
Biographie :

Docteur en philosophie de l'Université de Toulouse 2 (1999), Denis Faïck enseigne à la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Toulouse, à l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (SUPAFROISAE) et à l'Ecole de journalisme de Toulouse. Il est responsable du laboratoire "Ethique, philosophie et société" de la Maison de la recherche. Il est membre associé d'une équipe de recherche au Centre d'Etude de la Langue et de la Littérature Françaises des XVIIe et XVIIIe siècles, Paris-W Sorbonne.
Son premier livre sur la pensée de Rousseau a été publié chez Droz, Le Travail, anthropologie et politique, essai sur Rousseau, Genève, 2009.
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Source : decitre
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Denis Faïck présente Au rendez-vous des âmes libres son nouveau roman disponible en poche chez Pocket le 3 juin. En savoir plus : Au crépuscule de sa vie, Eugène croise le chemin d'une jeune infirmière à qui il livre ses souvenirs de la Résistance. Ces réminiscences, parfois teintées de tristesse, parfois éclatantes d'espoir, convoquent également ses amis : ils s'appellent Eva, Romain, Raoul, Armand, Marinette... Ils ont vingt ans, autant dire la vie devant eux. La vie de ces héros ordinaires, qui ont choisi d'intégrer un réseau de combattants, s'égrène en réunions secrètes, en exécutions et en torture. Avec la peur d'être arrêtés, la crainte d'être dénoncés, de trahir ou d'être trahis. Toute l'absurdité et la cruauté de la guerre sont dépeintes ici, même si Eugène en garde une impression d'existence intense, car cette bande d'idéalistes était soudée à la vie à la mort. Et Eugène n'a jamais oublié Eva. Il s'était juré de lui dire qu'il l'aimait.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Pendant tout le début de ma vie je suis passée au travers des années, mais c’était tout juste, comme dans un couloir très étroit, mes épaules frôlaient les bords de l’existence et je devais forcer un peu pour passer. Juste à peine. J’ai vécu passable.
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Je me dis qu’il faut toujours accompagner quelqu’un qui part avec de la joie, c’est cela qu’il doit recevoir, ni larmes ni cris, juste une passerelle faite de rires, d’épaules et de souvenirs sereins dispersés sur le dernier souffle.
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Ne nous laissons pas écraser par des exigences qui font de la vie un calvaire plutôt qu'une joie.
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L'Histoire cède la place à leur histoire, à leur vie de gosses qui s'empare de tout à l'instant. Je les regarde et le milicien a enlevé son béret, il a une tête comme tout le monde, il rit, ils parlent tous les deux, la cour, les bêtises, les parents, les filles, les sourires de Jean-Mi sont authentiques, pleins de bouts d'enfance. Mais voilà, le souvenir de leur ancien camarade David, juif, sort Jean-Michel de la conversation heureuse. Petit à petit des enfants à l'étoile jaune surgissent dans la cour de l'école Victor-Hugo. Le monde présent revient. Ses sourires se font plus difficiles, difficiles parce que le poids des tourments empêche les lèvres de monter. L'Histoire s'impose.
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Un soir j'étais chez moi, sur mon lit, assise en tailleur, ma couverture sur les épaules je mangeais un yaourt aux fruits, de la framboise, toute seule je regardais une émission à la télé, des gens parlaient, le sujet c'était: "Familles nombreuses, j'en veux encore." Une femme en avait six, l'autre sept, huit et neuf, elles étaient ravies et je ne crois pas qu'elles étaient au courant qu'on est sept milliards sur Terre, alors continuer à accoucher ce n'est peut-être pas la meilleure idée quand on a une vue globale de la situation.
p. 236
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JE VIENS D’UNE SORTIE DE ROUTE

Ma mère a crié, bien sûr, mais ce n’était pas la douleur d’accoucher, c’était juste qu’une gosse sortait d’elle pour l’enfermer. « J’ai failli mourir pour ça » c’était le refrain de sa colère et elle me pointait du doigt comme pour tirer sur une cible, bam dans le mille.

Ma mère est belle.

Moi je suis ça, une chose, et j’ai passé du temps à me rendre coupable de la misère de cette femme qui avait raté sa vie à cause de moi… avec le canon du fusil dans ma bouche, je suis sûre qu’elle n’a pas accouché, non, c’est moi qui ai fait tout le travail, qui suis sortie seule pour m’enfuir, des coups de tête molle pour écarter les lèvres de ma mère qui auraient voulu garder le silence.

Elle ne m’a jamais frappée, pas une seule fois, mais sa violence à elle était grammaticale, ça a plus de style non, plus de classe, sans doute car elle me cognait à coups de phrases avec sa bouche magnifique pendant que moi je l’aimais.

De temps en temps, en passant dans le couloir, je l’entendais, quand elle était furieuse contre sa vie, déprimée et révoltée contre sa misère, je l’entendais se parler à elle-même « je l’ai chiée cette gosse… je l’ai chiée ». Devant sa chambre à la porte entrouverte, je recevais ses mots comme des uppercuts, debout, les jambes serrées dans le couloir du premier étage.

Souvent je sortais de mon sommeil, terrifiée par un cauchemar où je voyais ma mère, le ventre énorme, hurler sur un lit rouge sang avec ma gueule diluée dans la couleur et sur son visage des rides de souffrance. Je me sentais coupable d’avoir gravé ces rayures sur sa peau si parfaite.

Je suis née avec un poids commun, rien d’anormal, et puis chaque année, lentement, je prenais des kilos alors que mes parents n’étaient pas gros. À chaque repas, dès que je fus en âge de comprendre, j’entendais la voix de ma mère me reprochant de me goinfrer mais putain merde je ne mangeais rien !

Mes parents ne voulaient pas d’enfant, ils me l’ont dit le jour de mes huit ans avec une espèce de perfection. Impeccable. Ah ! putain quand j’y pense, quel talent ! Je suis rentrée de l’école et ils s’engueulaient, mais ce soir-là, quand j’ai refermé la porte, j’ai appris la nouvelle « j’en voulais pas de cette gosse, merde… je t’avais dit de te retirer » elle me voit, s’interrompt et disparaît au fond d’un regard détourné. Je ne suis pas vraiment choquée, je le sais déjà que je suis un virage mal négocié. Je viens d’une sortie de route d’un sexe qui est pourtant resté dedans.

La laideur m’imite.

Petite j’étais boulotte, on va dire ça, bien en chair et sûrement contagieuse. Je me faisais toujours une couette, la raie au milieu, cheveux châtains, longs, gras, plaqués sur ma tête, et mes yeux étaient rapprochés, trop, comme s’ils se regroupaient pour s’observer l’un l’autre, juste pour voir si une laideur comme la mienne était vraiment possible. Mes sourcils étaient épais et mes dents trop grosses, encadrées par des lèvres larges qui me posaient toujours la même question « comment une femme si belle a pu me faire ? ».

« La nature fait bien les choses » est la seule phrase que j’ai retenue de mes cours de sciences de la vie, sortie de la bouche de ce professeur émerveillé devant le spectacle extraordinaire de la nature. « La nature fait bien les choses, les enfants » eh oui, c’est vrai, mais parfois elle rate son coup, ce coup dont je suis sortie, ce coup réussi et raté de mon père dans ma mère.

J’étais quelque chose qui tombe à la renverse. Je suis quelque chose…

Je voyais le monde avec mes yeux rapprochés qui, normal, ne le voyaient pas comme les autres, mais un peu déformé. Ma vie de travers était pour moi l’effet de mes yeux mal placés.
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On sait bien que les peines et les souffrances transforment les regards, et les joies aussi. C'est la marque des humains.
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Prenez un raté, un "petit" homme que la société pousse sur les bords, un mec à la traîne, qui n'a pas les moyens de réussir quoi que ce soit, frustré, tout aigri, et là vous avez un possible tortionnaire. Pas tous, bien sûr, on est d'accord.
Mais attention, évidemment il ne se sent pas responsable de son ratage, ce sont les autres qui le privent de la gloire qu'il mérite. On le spolie et en plus il est moche, dedans, le complexe le fait suffoquer. Il y a des moments précis où un raté d'envergure peut monter enfin monter non, on le prend et on le met en haut, on lui donne un pouvoir et ça commence.
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Je suis laide, presque grosse, assise sur les chiottes de la gare du Nord, j’ai le canon d’un fusil dans la bouche. J’ai trente ans, le doigt sur la détente, le regard sur un poil par terre.

C’est le fusil de mon père, j’ai mis une cartouche dedans, je me suis assise et j’ai placé le trou noir dans ma bouche, la crosse fixée au sol je ne sens pas mon corps, une douleur dans le dos peut-être, à peine, mes doigts tremblent et j’entends tout, des mecs qui pissent à côté, des chasses… je vais mourir avec des jets de pisse qui donneront à ma mort la couleur jaunasse du lino de ma chambre de bonne. Il y a du boucan dehors « dépêche-toi le train va partir » une voix devant ma porte… plus loin « c’est pas propre » et des sons, plein de bruits et mes yeux toujours fixés sur ce poil. « Putain c’est pas vrai ! » la voix d’un homme « non non… mon portable est tombé dans l’trou », quel con, il va me gâcher mon départ… il marmonne et puis plus rien, il a dû le récupérer, plonger sa main dedans je n’en sais rien, je m’en fous je vais tirer… je ferme les yeux.
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Cette guerre il n'était pas question qu'on passe à côté sans rien faire, on pouvait toujours prendre une décision, agir, mourir ou non, mais quand on doit combattre une maladie on ne peut rien, on est englouti par l'impuissance, toutes les armes qu'on a font long feu et fondent dans nos mains. Toute une armée ne peut rien alors il faut juste compter sur la chance.
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